Films vus (tous supports) 2022
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Re: Films vus (tous supports) 2022
Je n'ai pas encore vu La nuit des traquées, qui en effet, ne doit pas être le meilleur de Rollin ! Mais ce que tu décris est bien un résumé des faiblesses comme des forces de Rollin : acteurs non professionnels, dialogues insipides +++, enchainements des scènes franchement elliptiques... mais un grand talent dans les décors, je dirais plutôt les images, les ambiances.
Je te conseille fortement de regarder ce qui pour moi est la partie la plus centrale et personnelle de l'œuvre de Rollin: ses films consacrés au femmes vampires. Bon, personnellement je n'ai pas pu aller jusqu'au bout du premier Le Viol du Vampire, particulièrement abscond, mais j'ai beaucoup aimé les suivants : Le Frisson des Vampires, Requiem pour un Vampire, Fascination qui doit être mon préféré et aussi un des derniers, où il reprend un peu ses vieux thèmes après s'en être éloigné : La Fiancée de Dracula.
Synchronicité ? Hier était le 12 anniversaire de la mort de Rollin et à cette occasion, Nicolas Stanzick, qui a édité en quatre volume les fac-similé de la mythique revue Midi-Minuit Fantastique, postait sur Facebook cette couverture de MMF qui reproduit une image du Frisson des Vampires. J'y vois toute la beauté et la poésie onirique et érotique des meilleurs films de Jean Rollin :
Je te conseille fortement de regarder ce qui pour moi est la partie la plus centrale et personnelle de l'œuvre de Rollin: ses films consacrés au femmes vampires. Bon, personnellement je n'ai pas pu aller jusqu'au bout du premier Le Viol du Vampire, particulièrement abscond, mais j'ai beaucoup aimé les suivants : Le Frisson des Vampires, Requiem pour un Vampire, Fascination qui doit être mon préféré et aussi un des derniers, où il reprend un peu ses vieux thèmes après s'en être éloigné : La Fiancée de Dracula.
Synchronicité ? Hier était le 12 anniversaire de la mort de Rollin et à cette occasion, Nicolas Stanzick, qui a édité en quatre volume les fac-similé de la mythique revue Midi-Minuit Fantastique, postait sur Facebook cette couverture de MMF qui reproduit une image du Frisson des Vampires. J'y vois toute la beauté et la poésie onirique et érotique des meilleurs films de Jean Rollin :
Dernière édition par Paladin le Mer 22 Fév 2023 - 18:43, édité 1 fois
Re: Films vus (tous supports) 2022
Merci pour ces précieuses suggestions. Voilà, c'est l'ambiance étrange et désincarnée qui m'a plu. j'aime qu'un cinéaste appose sa patte et sa vision, même si on n'adhère pas forcément aux choix. Malgré sa kyrielle de défauts, j'ai décelé dans ce film une personnalité unique qui interpelle le spectateur. J'ai eu l'impression que les personnages et même l'intrigue importaient peu au regard de l'univers global du réalisateur.
Collapsus- Plumitif éviscéré
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Re: Films vus (tous supports) 2022
De Jean Rollin, je n'ai vu que le Lac des Morts-Vivants (qui si je me souviens bien est crédité d'un pseudonyme, à vérifier, mais je ne me rapelle pas avoir vu son nom durant le générique) ; sous ses aspects ultra-nanardesque, j'ai décelé peu à peu une certaine ambiance, et un final assez émouvant (toutes proportions gardées.) En tout cas, je n'en garde pas un mauvais souvenir.
Re: Films vus (tous supports) 2022
Le Lac des Morts-Vivants est sans doute le plus franchement mauvais des films de Rollin, souvent cité dans les ressentions de nanards les plus nanardesques : https://www.nanarland.com/chroniques/nanars-monstrueux/zombie-mon-ami/le-lac-des-morts-vivants.html
En tout cas on ne peut pas juger de l'œuvre de Rollin sur ce seul film.
Et je vous suggère de lire ou relire la chronique dont je m'étais fendu sur lui : https://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t2186-si-on-parlait-de-jean-rollin
En tout cas on ne peut pas juger de l'œuvre de Rollin sur ce seul film.
Et je vous suggère de lire ou relire la chronique dont je m'étais fendu sur lui : https://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t2186-si-on-parlait-de-jean-rollin
Re: Films vus (tous supports) 2022
Bah, en même temps, si son plus mauvais film ne me rebute pas, je ne vois aucune raison de ne pas visionner certains de ses fims ! A voir, donc...
Edit car je viens de voir l'article de Nanarland. Donc, en effet, il a pris un pseudonyme pour le générique. Malin, le gars, il savait qu'il s'aventurait au-delà du nanar... cela dit, je l'enlève rien de mes propos, certes c'est cheap, certes ça peu faire rire, mais le final est assez émouvant.
Edit car je viens de voir l'article de Nanarland. Donc, en effet, il a pris un pseudonyme pour le générique. Malin, le gars, il savait qu'il s'aventurait au-delà du nanar... cela dit, je l'enlève rien de mes propos, certes c'est cheap, certes ça peu faire rire, mais le final est assez émouvant.
Re: Films vus (tous supports) 2022
Justice League Snyder's cut : Bah oui, étant fan de comics depuis mon plus jeune âge et grand amateur du réal., il fallait que je voie cette version, même si la version ciné avait refroidi même les plus acharnés défenseurs de la cause.
Bon alors, sans surprise, même si c'est forcément mieux que la daube sortie sur les écrans en 2017, bah on est quand même loin du chef d'oeuvre. Ce qui était mauvais dans la 1e version n'est d'un coup devenu génial, l'humour, moins présent, est toujours là et un peu à l'ouest par moments et le dernier acte, même si enrichi et rallongé de plusieurs scènes, est toujours un peu brouillon et pas forcément si ouf que ça...
Mais oui, il y a quand même eu pas mal d'axes d'amélioration, dont l'écriture de certains personnages, remis au 1e plan ici et sans l'humour gogol de la version ciné (ici Flash et Cyborg regagnent leurs lettres de noblesse et redeviennent des personnages centraux dans l'intrigue, surtout pour le second). On retrouve le côté épique, solennel et iconique en diable de Snyder, là où le précédent montage essayait juste de calquer la recette des Avengers, mais avec des persos que personne ne connaissait et un humour si crétinoïde par moments qu'il devenait difficile de prendre au sérieux ces héros. Ici, on retrouve cette approche mystique, qui était déjà présente dans les premiers films DC du bonhomme et enrichie de pas mal de nouvelles choses qui creusent réellement la mythologie de l'univers (notamment tout ce qui tourne autour de Darkseid, teasé ici comme le Thanos de la Distinguée Concurrence). Il est d'autant plus dommageable dans ce contexte de devoir tirer un trait sur ce SnyderVerse, qui posait là encore pas mal de pistes pour les suites à venir, avec notamment l'apparition à la toute fin d'un perso bien connu de la Team, qui aurait promettre de bien belles choses pour l'avenir.
Mais maintenant qu'on sait que tous ces plans ont fini à la poubelle (et encore une fois c'est bien dommage, car le gars avait une réelle vision de l'univers DC, contrairement à tous les sagouins qui ont suivi), bah on a plus qu'à se rappeler les belles choses du passé et voir ce que l'avenir nous réservera concernant ces personnages cette franchise. Je veux bien essayer d'y croire, mais sans Snyder, ce DC-là n'aura définitivement plus le même goût, ni le même attrait (et puis faut dire ce qui est : au bout de plus d'une décennie de super-héros à toutes les sauces, on commence gentiment à tourner en rond).
Dans tous les cas, je suis content de l'avoir vu, même si ce visionnage sera probablement le premier et le dernier ! (4h de film, faut pas déconner non plus, hein).
Et dans un registre bien différent, mais comme j'aime varier les plaisirs : Taxi Driver.
Eh nan, même s'il était sur ma liste depuis un bon paquet d'années, je n'avais toujours pas vu cette petite pépite Scorcesienne.
Bon, là j'aurais pas grand-chose à dire de plus : De Niro (magistral, déjà à l'époque ! ), Scorcese, New York, que demander de plus ? Je pourrais parler de la musique enivrante, entre jazz mélancolique et dissonances modernes, des seconds rôles au poil (Jodie Foster, elle aussi déjà blufffante en dépit de son jeune âge à l'époque) ou de cette lente déliquescence mentale qui semble se propager en dehors du personnage pour gangréner une ville viciée de tous les côtés... ou alors le contraire. Toujours est-il que c'est parfaitement filmé et que cette virée dans le New York (la plupart du temps nocturne) des années 70 a quelque chose d'aussi euphorisant que tétanisant, à l'image de la prestation parfaite de De Niro, qui vire rapidement d'un registre à l'autre sans perdre de vue ce côté magnétique et animal qui nous empêche de tourner les yeux de l'écran.
Bref, un très grand film qui a assurément mérité tous les prix et superlatifs qu'on lui a collé depuis sa sortie (et en regardant ce film, je me suis demandé plusieurs fois "depuis quand De Niro n'a pas été aussi bon devant une caméra ?" hum... un bon paquet d'années, assurément).
Bon alors, sans surprise, même si c'est forcément mieux que la daube sortie sur les écrans en 2017, bah on est quand même loin du chef d'oeuvre. Ce qui était mauvais dans la 1e version n'est d'un coup devenu génial, l'humour, moins présent, est toujours là et un peu à l'ouest par moments et le dernier acte, même si enrichi et rallongé de plusieurs scènes, est toujours un peu brouillon et pas forcément si ouf que ça...
Mais oui, il y a quand même eu pas mal d'axes d'amélioration, dont l'écriture de certains personnages, remis au 1e plan ici et sans l'humour gogol de la version ciné (ici Flash et Cyborg regagnent leurs lettres de noblesse et redeviennent des personnages centraux dans l'intrigue, surtout pour le second). On retrouve le côté épique, solennel et iconique en diable de Snyder, là où le précédent montage essayait juste de calquer la recette des Avengers, mais avec des persos que personne ne connaissait et un humour si crétinoïde par moments qu'il devenait difficile de prendre au sérieux ces héros. Ici, on retrouve cette approche mystique, qui était déjà présente dans les premiers films DC du bonhomme et enrichie de pas mal de nouvelles choses qui creusent réellement la mythologie de l'univers (notamment tout ce qui tourne autour de Darkseid, teasé ici comme le Thanos de la Distinguée Concurrence). Il est d'autant plus dommageable dans ce contexte de devoir tirer un trait sur ce SnyderVerse, qui posait là encore pas mal de pistes pour les suites à venir, avec notamment l'apparition à la toute fin d'un perso bien connu de la Team, qui aurait promettre de bien belles choses pour l'avenir.
Mais maintenant qu'on sait que tous ces plans ont fini à la poubelle (et encore une fois c'est bien dommage, car le gars avait une réelle vision de l'univers DC, contrairement à tous les sagouins qui ont suivi), bah on a plus qu'à se rappeler les belles choses du passé et voir ce que l'avenir nous réservera concernant ces personnages cette franchise. Je veux bien essayer d'y croire, mais sans Snyder, ce DC-là n'aura définitivement plus le même goût, ni le même attrait (et puis faut dire ce qui est : au bout de plus d'une décennie de super-héros à toutes les sauces, on commence gentiment à tourner en rond).
Dans tous les cas, je suis content de l'avoir vu, même si ce visionnage sera probablement le premier et le dernier ! (4h de film, faut pas déconner non plus, hein).
Et dans un registre bien différent, mais comme j'aime varier les plaisirs : Taxi Driver.
Eh nan, même s'il était sur ma liste depuis un bon paquet d'années, je n'avais toujours pas vu cette petite pépite Scorcesienne.
Bon, là j'aurais pas grand-chose à dire de plus : De Niro (magistral, déjà à l'époque ! ), Scorcese, New York, que demander de plus ? Je pourrais parler de la musique enivrante, entre jazz mélancolique et dissonances modernes, des seconds rôles au poil (Jodie Foster, elle aussi déjà blufffante en dépit de son jeune âge à l'époque) ou de cette lente déliquescence mentale qui semble se propager en dehors du personnage pour gangréner une ville viciée de tous les côtés... ou alors le contraire. Toujours est-il que c'est parfaitement filmé et que cette virée dans le New York (la plupart du temps nocturne) des années 70 a quelque chose d'aussi euphorisant que tétanisant, à l'image de la prestation parfaite de De Niro, qui vire rapidement d'un registre à l'autre sans perdre de vue ce côté magnétique et animal qui nous empêche de tourner les yeux de l'écran.
Bref, un très grand film qui a assurément mérité tous les prix et superlatifs qu'on lui a collé depuis sa sortie (et en regardant ce film, je me suis demandé plusieurs fois "depuis quand De Niro n'a pas été aussi bon devant une caméra ?" hum... un bon paquet d'années, assurément).
Tak- Mélomane des Ondes Noires
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Re: Films vus (tous supports) 2022
Bon, moi la Snyder's cut, j'en ai tellement entendu du bien que je me méfiais. Eh bien, j'ai eu raison. Et en plus, je n'ai pas compris le déséquilibre entre la première et dernière partie, 1h40 et 1h10. Bref, sympa mais pas indispensable. C'est quand même le haut du panier en matière de super zéros à la noix !
Re: Films vus (tous supports) 2022
Un monsieur météo cynique et totalement désabusé revis la même journée encore et encore. une belle leçon d'humanité dans une comédie romantique qui nous fait passer du rire au larmes et de la détestation du personnage jusqu'à la découverte de sa propre humanité.
Ca faisait des années que j'avais pas revu ce film. Il a très bien vieilli malgré ses 30 ans cette année. L'histoire de la boucle temporelle fonctionne très bien.
Je le conseil. Histoire de vous mettre du baume au cœur si vous avez un coup de mou niveau moral.
kalcidian- —Couteau Suisse des arts — Disciple des mystères mystérieux
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Re: Films vus (tous supports) 2022
Cancereugène a écrit:Bon, moi la Snyder's cut, j'en ai tellement entendu du bien que je me méfiais. Eh bien, j'ai eu raison. Et en plus, je n'ai pas compris le déséquilibre entre la première et dernière partie, 1h40 et 1h10. Bref, sympa mais pas indispensable. C'est quand même le haut du panier en matière de super zéros à la noix !
Non pas indispensable du tout, mais comme je le soulignais dans mon post, je suis un vrai amateur de comics (pas "fan", parce que je me ruinerais plus pour ça maintenant) et je pense que ce film s'adresse justement à ce public de niche : ceux qui kiffent réellement le média comics (et DC en particulier, of course), tout autant que les amateurs de Snyder, qui possède, malgré ce qu'on en pense, sa touche et son regard personnel sur le cinéma et surtout, sur ce type-là de ciné.
Et évidement, si l'on apprécie l'un ou deux - ou les deux à la fois, of course - c'est du plaisir, mais si les super-slips vous donnent envie de fuir, bah n'essayez même pas, c'est mort de base lol
Mais avec ses bons et ses mauvais côtés, je suis quand même content de l'avoir vu (et pour rebondir sur ta dernière phrase, je pense aussi vu la pauvreté des propositions ces dernières années d'un côté ou de l'autre de la concurrence, que ce Snyder's cut est l'un des meilleurs films de SH sortis ces dernières années, même s'il y a peu de chances que l'amateur de MCU-pop-corn moyen s'y retrouve).
Sinon, en dehors de ce gros machin, je me suis replongé il y a peu dans le Tarantino-world et même si j'en ai (forcément) profité pour revoir quelques classiques au passage, j'en ai aussi découvert d'autres et je dois dire que ce réal. me scie/troue toujours autant le bide après toutes ces années, même si je pensais pourtant à-priori plutôt bien le connaître. Mais là, j'avoue, la doublette Hateful Eight/Once Upon a Time in Hollywood (que j'ai donc découvert quasi en même temps), est assez puissante et brillante dans sa forme comme dans son fond pour avoir de quoi en tartiner des pages et pages... j'en parlerais peut-être un de ces jours si je m'en trouve le courage, mais toujours est-il que(ue) !
Tak- Mélomane des Ondes Noires
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Re: Films vus (tous supports) 2022
Au-delà de ses qualités ou de ses défauts, Once Upon a time in Hollywood est un film à 10000% Tarantino. Il n'y avait que lui pour l'écrire, et que lui pour le réaliser. C'est sans doute même le fim le plus personnel du réal. Je m'avance peut-être, car je n'en sais rien. Toujours est-il que ce long-métrage est empreint des références ultimes de Tarentino, et qu'il se plait à jouer avec elles, en rendant hommage au cinéma qu'il vénère... Pour moi, c'est un très bon film, pour d'autres, il s'agira d'une introspection prétentieuse et vaine. Chacun voit midi à sa porte, comme on dit...
Re: Films vus (tous supports) 2022
J'attends ta chronique sur Tarantino Tak ! Un de mes meilleurs amis est un grand fan du travail de ce type, capable de disséquer chaque plan, d'expliciter chaque référence et sous-référence, etc. Pour ma part, je n'ai jamais adhéré à son cinéma. Cancer dit dans son dernier post, à propos de Once upon a time Hollywood (que j'ai vu), que chacun voit midi à sa porte et que certains trouveront ce film génial et d'autres prétentieux. Ce n'est pas mon cas. Ce que je reproche à Tarantino, c'est le côté excessivement bavard de ses films et, souvent, la médiocrité de ses dialogues. Ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier Reservoir dogs. Le reste de sa filmographie me laisse au mieux indifférent. Cela a été le cas de Once upon a time in Hollywood, par exemple. Je ne l'ai trouvé ni mauvais, ni prétentieux. J'ai même globalement aimé l'ensemble des références liées à Charles Manson et à sa "famille", mais cela s'arrête à peu près là. En revanche j'y retrouve cette manie de tirer une scène en longueur en y ajoutant des dialogues assez factices (Jacky Brown avait remporté le pompon sur ce point). Bref, tout ça pour dire que je suis malgré tout toujours ouvert à la lecture de chroniques argumentées sur Tarantino ; pas pour me faire changer d'avis, mais j'aime assez savoir ce que les autres voient et que je ne voie pas... Bref Tak, au boulot !
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: Films vus (tous supports) 2022
La filmo de Tarantino me paraît un peu inégale. Il peux sortir un chef d’œuvre et la fois d’après, faire un film en demi teintes. Pas mauvais mais pas extraordinaire non plus. Je suis fan de certains de ses films, mais pas de tous.
kalcidian- —Couteau Suisse des arts — Disciple des mystères mystérieux
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Re: Films vus (tous supports) 2022
Oui, Tarantino divise depuis le début et même parmi ceux qui ont un à-priori plutôt positif sur son oeuvre.
En ce qui me concerne, je ne me considère ni comme un fan ni comme un détracteur. J'aime en général son cinéma très référencé et généreux, mais je n'apprécie pas tous ses films à égale mesure (j'ai vu Inglourious Basterds y'a quelques années par exemple et hormis la mythique scène du cinéma, je ne me souviens de rien et n'ai pas forcément envie de le revoir).
Mais Once Upon a Time in Hollywood, oui effectivement très grand film et je l'ai même revu depuis, histoire de confirmer mes impressions.
Et oui Cancer, je confirme : non seulement un de ses meilleurs, mais aussi son film le plus personnel. Ce film est un hommage de tous les instants à une certaine vision du cinéma, à un idéal de cinéma perdu qui transpire à chaque seconde. Cet âge d'or hollywoodien à moitié fantasmé dont sont issus les deux dinosaures Rick Dalton (DiCaprio, encore une fois impérial) et Cliff Booth (parfait Brad Pitt puant le charisme décontracté à chacune de ses apparitions), qui ne se reconnaissent plus dans cette cité des rêves en pleine mutation.
Côté réalisation, je trouve que c'est à la fois l'un des films plus "classiques" (au sens noble du terme) du réalisateur, remisant la plupart du temps ses effets de pellicule ou son habituel rythme survolté pour filmer son Hollywood fantasmatique, en prenant son temps, dans des plans élégants et amples, gorgés de lumière, de couleurs et de chromes scintillants. De même que ses effets de montages frénétiques, qui peuvent parfois fatiguer, ici relégués à des petites "pastilles" montrant des extraits de films ou des bande-annonces mettant en scène le personnage-acteur de Rick Dalton, en investissant à chaque fois les genres dans lesquels s'inscrivent ces films factices : film d'espionnage, western spaghetti, films d'action d'exploitation. Là oui, dans ces passages, on retrouve la soif inextinguible du Tarantino pour les films de série B et tout l'attirail technique, nous rappelant le sale gosse derrière la caméra à la barre sur Kill Bill, Death Proof (probablement son film le plus connoté "exploitation movie 70's" et qui est le plus proche de ce qu'il a pu faire de ces délicieuses petites "friandises" disséminées tout du long) ou Inglorious Basterds. D'ailleurs, l'un de ces films dans le film fait clairement référence à la scène du cinéma dont je parlais là-haut (amis du lance-flammes, allô ? ) et c'est aussi ça que j'ai apprécié dans cette péloche : Once Upon a Time est une ode au cinéma, mais aussi AUX cinémas, à tous les cinémas, surtout ceux que le cinéaste a apprécié, certes, mais aussi ceux qui n'apparaissent qu'en filigrane, sans vraiment se montrer.
Comme cette scène mémorable mettant Brad Pitt aux prises avec... Bruce Lee ! Sûrement l'une des plus savoureuses du film, par ailleurs, où là encore on sent le Tarantino sale gosse s'amuser comme un petit fou en réécrivant l'histoire à sa sauce, mais sans nombrilisme ou orgueil démesuré, au contraire. On sent dans ce processus, encore une fois, tout l'amour porté à ce cinéma en train de disparaître déjà, à l'époque où le récit se déroule (en 1969, donc, pour ceux qui ont pas) et qu'il s'agit plus de faire revivre celui-là en y ajoutant cette dose de féérie et de magie, comme le regard que le bonhomme porte sur ce Titanic déjà à la dérive. Un autre passage illustre parfaitement cet amour déraisonné de l'auteur pour le grand écran et ce qu'il veut en dire ici : lorsque Sharon Tate (jouée par Margot Robbie, lumineuse) se rend à la projection de son tout nouveau film, découvrant les images incognito parmi le public et se délectant aussi bien de cette découverte que des réactions du public, visiblement conquis. Cette scène, simple en apparence, illustre parfaitement l'idée et les sentiments qui animent le film : les yeux du spectateur au centre de l'image, nous donnant à voir l'émerveillement, le plaisir à la fois simple et infini procuré par le médium, mais aussi l'idée du cinéma se nourrissant de lui-même. Une actrice se voyant jouer, au centre d'un cinéma, filmé à son tour par l'objectif de Tarantino. Une jolie mise en abîme (tout comme les films de Rick Dalton dans le film où ces scènes sur le plateau, où on voit jouer ce dernier au milieu des décors factices et appareillages de toutes sortes) qui raconte à elle seule la démarche de Once Upon a Time...
On y a parle du cinéma, donc, dans sa globalité, mais aussi ceux qui en sont en centre, comment ils évoluent au sein de cette grande nuée hollywoodienne, ses grandes figures, ses anges déchus, ses nouvelles stars en devenir et ceux que la grande Babylone du divertissement a laissé de côté -- comme ce vieillard devenu aveugle au ranch Spanh, où au début de la décennie se tournait nombre de western, mais qui depuis a été reléguée et squatée par une bande de hippies à la solde du gourou Charles Manson. Je pourrais encore citer nombre de passages ou de scènes marquantes qui émaillent ce film à la fois boulimique et d'une grande modestie dans ses effets, presque "pudique" par moments à travers ses personnages, mais je vais m'arrêter au dernier acte, où on retrouve notre QT habituel, qui se déchaîne dans un déferlement de violence stylisée, où l'on retrouve même un peu de son cynisme passé. Mais ce n'est qu'une petite bulle gentiment trashy au sein d'un film de plus de 2h30 qui n'ennuie jamais et là encore, le gars s'amuse à réécrire la story,
Et je dois dire que c'est bien joliment fait !
Pour finir, mention excellente à tout le casting : si le trio de tête est parfait dans son interprétation (avec un petit plus de mon côté en ce qui concerne Pitt, vraiment génial et qui confirme, après toutes ces années, qu'il reste l'un des meilleurs acteurs de sa génération), j'ai aussi pris un plaisir fou à redécouvrir toutes ces têtes que le réalisateur s'amuse à mettre en scène en contre-emploi de leurs archétypes habituels : Al Pacino toujours en verve malgré ses cheveux blancs, est excellent en producteur de la dernière chance, Timothy Olyphant et même Luke Perry (si, si ! ) en cowboys de passage, James Madsen ou Bruce Dern pour les habitués de Tarantino et encore sûrement une palanquée que j'oublie encore de route !
Bref, de l'excellent cinoche, montrant un Tarantino plus apaisé et assagi que d'habitude, plus introspectif également, mais toujours nourri (plus que jamais, même) par cet amour immodéré et inconditionnel d'un certain type de cinéma aujourd'hui disparu, mais que le cinéaste ramène à la vie par l'entremise d'une caméra plus passionnée et inspirée que jamais.
Sûrement l'une de mes plus belles découvertes ciné de l'année et évidement je recommande à tous ceux qui ne l'ont pas encore vu (même s'il est déjà sorti y'a quelques temps).
En ce qui me concerne, je ne me considère ni comme un fan ni comme un détracteur. J'aime en général son cinéma très référencé et généreux, mais je n'apprécie pas tous ses films à égale mesure (j'ai vu Inglourious Basterds y'a quelques années par exemple et hormis la mythique scène du cinéma, je ne me souviens de rien et n'ai pas forcément envie de le revoir).
Mais Once Upon a Time in Hollywood, oui effectivement très grand film et je l'ai même revu depuis, histoire de confirmer mes impressions.
Et oui Cancer, je confirme : non seulement un de ses meilleurs, mais aussi son film le plus personnel. Ce film est un hommage de tous les instants à une certaine vision du cinéma, à un idéal de cinéma perdu qui transpire à chaque seconde. Cet âge d'or hollywoodien à moitié fantasmé dont sont issus les deux dinosaures Rick Dalton (DiCaprio, encore une fois impérial) et Cliff Booth (parfait Brad Pitt puant le charisme décontracté à chacune de ses apparitions), qui ne se reconnaissent plus dans cette cité des rêves en pleine mutation.
Côté réalisation, je trouve que c'est à la fois l'un des films plus "classiques" (au sens noble du terme) du réalisateur, remisant la plupart du temps ses effets de pellicule ou son habituel rythme survolté pour filmer son Hollywood fantasmatique, en prenant son temps, dans des plans élégants et amples, gorgés de lumière, de couleurs et de chromes scintillants. De même que ses effets de montages frénétiques, qui peuvent parfois fatiguer, ici relégués à des petites "pastilles" montrant des extraits de films ou des bande-annonces mettant en scène le personnage-acteur de Rick Dalton, en investissant à chaque fois les genres dans lesquels s'inscrivent ces films factices : film d'espionnage, western spaghetti, films d'action d'exploitation. Là oui, dans ces passages, on retrouve la soif inextinguible du Tarantino pour les films de série B et tout l'attirail technique, nous rappelant le sale gosse derrière la caméra à la barre sur Kill Bill, Death Proof (probablement son film le plus connoté "exploitation movie 70's" et qui est le plus proche de ce qu'il a pu faire de ces délicieuses petites "friandises" disséminées tout du long) ou Inglorious Basterds. D'ailleurs, l'un de ces films dans le film fait clairement référence à la scène du cinéma dont je parlais là-haut (amis du lance-flammes, allô ? ) et c'est aussi ça que j'ai apprécié dans cette péloche : Once Upon a Time est une ode au cinéma, mais aussi AUX cinémas, à tous les cinémas, surtout ceux que le cinéaste a apprécié, certes, mais aussi ceux qui n'apparaissent qu'en filigrane, sans vraiment se montrer.
Comme cette scène mémorable mettant Brad Pitt aux prises avec... Bruce Lee ! Sûrement l'une des plus savoureuses du film, par ailleurs, où là encore on sent le Tarantino sale gosse s'amuser comme un petit fou en réécrivant l'histoire à sa sauce, mais sans nombrilisme ou orgueil démesuré, au contraire. On sent dans ce processus, encore une fois, tout l'amour porté à ce cinéma en train de disparaître déjà, à l'époque où le récit se déroule (en 1969, donc, pour ceux qui ont pas) et qu'il s'agit plus de faire revivre celui-là en y ajoutant cette dose de féérie et de magie, comme le regard que le bonhomme porte sur ce Titanic déjà à la dérive. Un autre passage illustre parfaitement cet amour déraisonné de l'auteur pour le grand écran et ce qu'il veut en dire ici : lorsque Sharon Tate (jouée par Margot Robbie, lumineuse) se rend à la projection de son tout nouveau film, découvrant les images incognito parmi le public et se délectant aussi bien de cette découverte que des réactions du public, visiblement conquis. Cette scène, simple en apparence, illustre parfaitement l'idée et les sentiments qui animent le film : les yeux du spectateur au centre de l'image, nous donnant à voir l'émerveillement, le plaisir à la fois simple et infini procuré par le médium, mais aussi l'idée du cinéma se nourrissant de lui-même. Une actrice se voyant jouer, au centre d'un cinéma, filmé à son tour par l'objectif de Tarantino. Une jolie mise en abîme (tout comme les films de Rick Dalton dans le film où ces scènes sur le plateau, où on voit jouer ce dernier au milieu des décors factices et appareillages de toutes sortes) qui raconte à elle seule la démarche de Once Upon a Time...
On y a parle du cinéma, donc, dans sa globalité, mais aussi ceux qui en sont en centre, comment ils évoluent au sein de cette grande nuée hollywoodienne, ses grandes figures, ses anges déchus, ses nouvelles stars en devenir et ceux que la grande Babylone du divertissement a laissé de côté -- comme ce vieillard devenu aveugle au ranch Spanh, où au début de la décennie se tournait nombre de western, mais qui depuis a été reléguée et squatée par une bande de hippies à la solde du gourou Charles Manson. Je pourrais encore citer nombre de passages ou de scènes marquantes qui émaillent ce film à la fois boulimique et d'une grande modestie dans ses effets, presque "pudique" par moments à travers ses personnages, mais je vais m'arrêter au dernier acte, où on retrouve notre QT habituel, qui se déchaîne dans un déferlement de violence stylisée, où l'on retrouve même un peu de son cynisme passé. Mais ce n'est qu'une petite bulle gentiment trashy au sein d'un film de plus de 2h30 qui n'ennuie jamais et là encore, le gars s'amuse à réécrire la story,
- Spoiler:
- mais cela ne m'a pas dérangé outre mesure, car cela permet à la fois de garder (presque) intacte la jolie candeur de la pétillante Sharon Tate (qui ne s'en est pas aussi bien tirée dans la vraie vie)
Et je dois dire que c'est bien joliment fait !
Pour finir, mention excellente à tout le casting : si le trio de tête est parfait dans son interprétation (avec un petit plus de mon côté en ce qui concerne Pitt, vraiment génial et qui confirme, après toutes ces années, qu'il reste l'un des meilleurs acteurs de sa génération), j'ai aussi pris un plaisir fou à redécouvrir toutes ces têtes que le réalisateur s'amuse à mettre en scène en contre-emploi de leurs archétypes habituels : Al Pacino toujours en verve malgré ses cheveux blancs, est excellent en producteur de la dernière chance, Timothy Olyphant et même Luke Perry (si, si ! ) en cowboys de passage, James Madsen ou Bruce Dern pour les habitués de Tarantino et encore sûrement une palanquée que j'oublie encore de route !
Bref, de l'excellent cinoche, montrant un Tarantino plus apaisé et assagi que d'habitude, plus introspectif également, mais toujours nourri (plus que jamais, même) par cet amour immodéré et inconditionnel d'un certain type de cinéma aujourd'hui disparu, mais que le cinéaste ramène à la vie par l'entremise d'une caméra plus passionnée et inspirée que jamais.
Sûrement l'une de mes plus belles découvertes ciné de l'année et évidement je recommande à tous ceux qui ne l'ont pas encore vu (même s'il est déjà sorti y'a quelques temps).
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
Date d'inscription : 01/12/2012
Age : 42
Localisation : Briançon, Hautes-Alpes
Re: Films vus (tous supports) 2022
Hier soir y'avait Glass à la tv et ne l'ayant pas vu à sa sortie, j'ai voulu rattraper mon retard.
Boah... je dirais pas que j'ai été "déçu", vu que j'en attendais déjà pas grand-chose de base, ayant lu plusieurs articles m'ayant refroidi et même avant ça, ayant déjà trouvé à l'époque le raccord entre Split et celui-ci (et donc, avec Incassable, de façon rétroactive) plutôt artificiel. Et donc, oui, sans surprise, ce film ne raconte donc rien de très fou, cochant les cases et raccrochant les différentes pièces de puzzle de façon assez paresseuse, convenue et encore une fois, plutôt artificielle.
Split avait été en son temps un joli retour aux affaires de Shyamalan (qui s'était quand même bien cassé la gueule dans le creux des années 2000/2010) et misait tout aussi bien sur l'excellente prestation de James McAvoy (et d'Ana Taylor-Joy, aussi, au passage, qui l'avait révélé aux yeux du grand public) que sur son huis-clos oppressant. Mais ici, on ne retrouve pas cette efficacité dans des moyens relativement réduits et l'acteur britannique n'est plus le centre d'intérêt ; juste l'un des personnages perdus dans le flou d'un scénario qui ne semble jamais vraiment savoir où aller ni que faire de ses protagonistes. Mr. Glass, par exemple, qui donne son nom au film (Samuel l. Jackson, toujours aussi charismatique, mais pas aussi impliqué qu'on l'aurait espéré) est absent de l'intrigue pendant un bon tiers du film, si ce n'est la moitié et lorsqu'il reprend la main, il ne fait que répéter, dans les grandes lignes, ce qui avait été fait de façon bien plus pertinente avec Incassable, à l'époque.
Bruce Willis, jouant ici un de ses derniers vrais rôles au ciné (avant de disparaître dans l'univers des DTV roumains à 2€) semble éteint dans son jeu, tout comme son personnage, qui n'a finalement pas grand-chose à dire ni à faire.
Et puis, j'ai trouvé l'ensemble assez mou et peu palpitant, malgré quelques instants grisants (mais bien trop courts). C'est particulièrement visible dans les scènes d'action de la dernière partie, filmées sans génie ni impact particulier, se contentant de dérouler son programme pour coller au script pas plus inspiré que ça. Alors oui, on nous ressort le laïus méta sur ces êtres exceptionnels vivant au milieu des humains "normaux" et destinés à être révélés au grand jour, aux références incessantes sur l'univers des comics itou, mais encore une fois, cela était traité de façon bien plus pertinente et singulière dans Incassable, 20 ans avant, qui méritait son appellation de film "visionnaire". Mais en 2019, il n'y a plus rien de particulier ni de personnel dans cette approche et la caméra de Shyamalan a depuis beaucoup perdu en acuité et en inspiration, même si quelques passages restent quand même agréables à voir (sans plus).
Bref, rien de complètement mauvais ou déshonorant, mais rien de bien folichon non plus, pour cet ultime épisode d'une trilogie qui aurait mieux fait de s'arrêter à Split, en gardant cette fin ouverte qui aurait pu simplement laisser l'imagination du spectateur faire le boulot. En ce qui me concerne en tous cas, cette suite est plutôt dispensable et me ramène au constat qu'en dépit d'un début de carrière fulgurant, M. Night Shyamalan n'a jamais vraiment réussi à transformer l'essai ou se remettre en question pour aller tâter d'autres rivages.
Je m'arrêterais donc à ses 4 premiers films, brillants (Incassable sûrement au sommet de cette hiérarchie) et à 2 ou 3 trucs intéressants ici et là, mais je crois que je vais m'arrêter avec là avec ce réalisateur... (qui n'était jamais aussi bon que lorsqu'il installait un climat de tension paranoïaque par petites touches élégantes et inspirées, là où son ciné actuel se contente de recycler ce qu'il a déjà fait avant, en beaucoup moins bien et en nous en montrant trop dès le début).
Dommage !
Boah... je dirais pas que j'ai été "déçu", vu que j'en attendais déjà pas grand-chose de base, ayant lu plusieurs articles m'ayant refroidi et même avant ça, ayant déjà trouvé à l'époque le raccord entre Split et celui-ci (et donc, avec Incassable, de façon rétroactive) plutôt artificiel. Et donc, oui, sans surprise, ce film ne raconte donc rien de très fou, cochant les cases et raccrochant les différentes pièces de puzzle de façon assez paresseuse, convenue et encore une fois, plutôt artificielle.
Split avait été en son temps un joli retour aux affaires de Shyamalan (qui s'était quand même bien cassé la gueule dans le creux des années 2000/2010) et misait tout aussi bien sur l'excellente prestation de James McAvoy (et d'Ana Taylor-Joy, aussi, au passage, qui l'avait révélé aux yeux du grand public) que sur son huis-clos oppressant. Mais ici, on ne retrouve pas cette efficacité dans des moyens relativement réduits et l'acteur britannique n'est plus le centre d'intérêt ; juste l'un des personnages perdus dans le flou d'un scénario qui ne semble jamais vraiment savoir où aller ni que faire de ses protagonistes. Mr. Glass, par exemple, qui donne son nom au film (Samuel l. Jackson, toujours aussi charismatique, mais pas aussi impliqué qu'on l'aurait espéré) est absent de l'intrigue pendant un bon tiers du film, si ce n'est la moitié et lorsqu'il reprend la main, il ne fait que répéter, dans les grandes lignes, ce qui avait été fait de façon bien plus pertinente avec Incassable, à l'époque.
Bruce Willis, jouant ici un de ses derniers vrais rôles au ciné (avant de disparaître dans l'univers des DTV roumains à 2€) semble éteint dans son jeu, tout comme son personnage, qui n'a finalement pas grand-chose à dire ni à faire.
Et puis, j'ai trouvé l'ensemble assez mou et peu palpitant, malgré quelques instants grisants (mais bien trop courts). C'est particulièrement visible dans les scènes d'action de la dernière partie, filmées sans génie ni impact particulier, se contentant de dérouler son programme pour coller au script pas plus inspiré que ça. Alors oui, on nous ressort le laïus méta sur ces êtres exceptionnels vivant au milieu des humains "normaux" et destinés à être révélés au grand jour, aux références incessantes sur l'univers des comics itou, mais encore une fois, cela était traité de façon bien plus pertinente et singulière dans Incassable, 20 ans avant, qui méritait son appellation de film "visionnaire". Mais en 2019, il n'y a plus rien de particulier ni de personnel dans cette approche et la caméra de Shyamalan a depuis beaucoup perdu en acuité et en inspiration, même si quelques passages restent quand même agréables à voir (sans plus).
Bref, rien de complètement mauvais ou déshonorant, mais rien de bien folichon non plus, pour cet ultime épisode d'une trilogie qui aurait mieux fait de s'arrêter à Split, en gardant cette fin ouverte qui aurait pu simplement laisser l'imagination du spectateur faire le boulot. En ce qui me concerne en tous cas, cette suite est plutôt dispensable et me ramène au constat qu'en dépit d'un début de carrière fulgurant, M. Night Shyamalan n'a jamais vraiment réussi à transformer l'essai ou se remettre en question pour aller tâter d'autres rivages.
Je m'arrêterais donc à ses 4 premiers films, brillants (Incassable sûrement au sommet de cette hiérarchie) et à 2 ou 3 trucs intéressants ici et là, mais je crois que je vais m'arrêter avec là avec ce réalisateur... (qui n'était jamais aussi bon que lorsqu'il installait un climat de tension paranoïaque par petites touches élégantes et inspirées, là où son ciné actuel se contente de recycler ce qu'il a déjà fait avant, en beaucoup moins bien et en nous en montrant trop dès le début).
Dommage !
Tak- Mélomane des Ondes Noires
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Re: Films vus (tous supports) 2022
J'ai vu récemment Outrage de Brian de Palma avec Sean Penn et Mickael J Fox entre autre. Ca fait un moment que je voulais le voir.
C'est une critique acerbe de la guerre du Vietnam a travers le regard d'un jeune mec qui refuse de perdre son âme comme les autres membres de son unités au risque de finir en dommage collatéral au milieu de la jungle.
Pour avoir vu pas mal de film de De Palma, celui-ci est l'un de ses meilleurs avec Phantom of the paradise, pulsion ou beaucoup d'autres avant 1990. La période 1990 fin des années 2010 sont bien en dessous de son âge d'or.
C'est une critique acerbe de la guerre du Vietnam a travers le regard d'un jeune mec qui refuse de perdre son âme comme les autres membres de son unités au risque de finir en dommage collatéral au milieu de la jungle.
Pour avoir vu pas mal de film de De Palma, celui-ci est l'un de ses meilleurs avec Phantom of the paradise, pulsion ou beaucoup d'autres avant 1990. La période 1990 fin des années 2010 sont bien en dessous de son âge d'or.
kalcidian- —Couteau Suisse des arts — Disciple des mystères mystérieux
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