Films vus (tous supports) 2022

Bon, j'étais parti pour regarder un blockbuster débile ce soir, mais je suis tombé sur le Chant du Loup sur netflix et franchement, j'ai passé un très bon moment !
Pas vraiment un "blockbuster" à la française, mais à mi-chemin entre film de genre ultra-codé et huis-clos sous-marin claustrophobe, il tire très bien son épingle du genre. Réalisation classe (certains plans sous l'eau sont vraiment mémorables), casting bien choisi et tension bien palpable dans les scènes-clés, on sent que tout a été fait pour rendre au mieux cette impression d'oppression propre à ce type d'histioires. Et ça marche vraiment à fond ! Bon, peut-être un peu de ventre mou au milieu, ok, mais dès qu'on réembarque dans les fonds et dans l'action, ça fonctionne très bien et on se laisse prendre sans se poser de questions.

Bref, pas déçu pour un sou : tout à fait mon genre de came ! Je le conseille, pour ceux qui ont apprécié des films du style À la Poursuite d'Octobre Rouge ou autres dans le même genre, parce dans la même catégorie, c'est très regardable

Désolé pour le double-post, mais ces temps-ci je suis un peu dans une boulimie sérielle/filmique... (et pendant ce temps on écrit pas, hein, Tak ? 'spèce de fumiste, va ! ).

Donc, oui j'ai vu il y a quelques jours Mission Impossible : Fallout, le petit dernier de la portée.
Oui j'avoue, je suis un grand amateur de films d'action, car j'aime cette sensation d'adrénaline qui me scotche à mon siège et me donne envie de sauter de ma fenêtre avec un grappin en main pour escalader l'immeuble d'en face lol (nan pas vrai, j'ai le vertige en plus). Mais tout ça dire que dans cette catégorie, la saga MI est l'une des toutes meilleures, bien devant les inepties débilo-clinquantes-bling-bling d'un Fast & Furious dont la plupart des scènes sont en CGI. Ici, pas de ça : depuis le 1e épisode de la série, Mission Impossible peut se targuer d'être l'une des impressionnantes propositions d'action "à l'ancienne", avec des cascades en dur, des explosions réelles et des acteurs qui s'investissent physiquement, pour de vrai, sans doublures (numériques ou non) ou autres artifices de mise en scène. Et on peut penser ce que l'on veut de Mister Cruise, mais voir un gars de 56 ans (à l'époque de la sortie du film, aujourd'hui il est plus proche de la 60aine) réaliser ce genre de cascades impose tout de même un certain respect.
Au-delà de ça, bien que le scénar' ne soit pas d'une originalité folle (ce n'est pas ce qu'on lui demande, de toute façon), il y a tout de même un certain gravitas dans cet épisode qui lui apporte ce petit soupçon d'âme manquant à la plupart des blockbusters actuels. Et je dois dire que Henry Cavill, bien loin ici de la cape de Superman, est plutôt impressionnant en bad-guy stoïque et tout en muscles, colonne de charisme impressionnante donnant bien du fil à retordre à notre agent secret.
Bref, un très bon épisode de la franchise, pour ceux qui sont un minimum amateurs de la chose.

Du coup, parti sur ma lancée, je me suis refait sur Netflix le tout premier (que je n'avais vu il y a de longues années que par bribes), ainsi que le 3e épisode, peut-être celui qui me semble le moins intéressant de la série, mais qui possède aussi ses bons moments.
Autant j'adorais dans la 1e partie de la saga l'idée d'un film/réalisateur différent à chaque fois, autant les deux derniers épisodes signés par Christopher McQuarrie possèdent une cohérence entre eux (mais aussi au sein de la saga, plusieurs clins d'œil ou personnages récurrents des précédents venant se glisser dans la trame) qui rendent grâce au travail effectué tout du long de ces années. Et juste pour ça, je serais curieux de découvrir le prochain, car dans le genre je trouve que c'est une série qui se glisse vraiment dans le haut du panier, avec les Jason Bourne et son cousin éloigné James Bond. Pour ceux qui aiment les films d'espionnage - un peu bourrin - en tous cas, c'est du pain béni !

J'ai de bons souvenirs de cette saga, avec une nette préférence pour le tout 1er (faudra que je le revoie à l'occasion d'ailleurs !) et l'idée que le 3e est effectivement le plus faible.

Après, j'avoue que les derniers se mélangent un peu dans ma tête. Eux aussi, faudrait que je les revoie, histoire de me rafraîchir la mémoire.

Vu sur amazon The Foreigner : petit thriller sans grande ambition, mais qui se laisse regarder pour peu qu'on aie une soirée à meubler.
Si le scénar' est plutôt quelconque, c'est au niveau du casting qu'il faut jeter un œil. Pierce Brosnan d'un côté (toujours aussi classe ce mec, et encore plus en vieillissant, je trouve) et un Jackie Chan étonnamment calme et mutique de l'autre. Car oui, même si le bonhomme a fait pas mal de rôles dramatiques (surtout dans son pays d'origine), on l'associe toujours à cette image d'artiste martial un peu guignol qui amuse la galerie... Alors oui, il sait très bien le faire, mais l'acteur est tout aussi doué pour jouer des personnages sombres et brisés (ici, un père de famille veuf qui vient de perdre sa dernière fille) par la vie. Ce qui ne l'empêche bien entendu pas de foutre quelques coups de tatanne au passage, of course, puisqu'on comprend assez vite qu'il va être question de vengeance, mais cette retenue dans son jeu est ici plutôt appréciable et colle très bien au genre du film.
Pour le reste, ben voilà, comme dit plus haut, un thriller divertissant et bien tourné, mais qui ne révolutionnera pas grand-chose : ça tombe bien, c'est pas du tout ce qu'on lui demandait !

J'aime beaucoup ce film. Je l'ai vu trois fois je crois. Comme le dit Tak, Chan est un peu à contre-emploi mais justement, c'est ce qui fait de ce film un très bon film selon mes goûts et Brosnan y est effectivement très bien en ancien de l'IRA. Les scènes d'action sont en plus très bien exécutées. C'est pas bavard, il y a de la baston. What else ?

SILENCE a écrit:J'aime beaucoup ce film. Je l'ai vu trois fois je crois. Comme le dit Tak, Chan est un peu à contre-emploi mais justement, c'est ce qui fait de ce film un très bon film selon mes goûts et Brosnan y est effectivement très bien en ancien de l'IRA. Les scènes d'action sont en plus très bien exécutées. C'est pas bavard, il y a de la baston. What else ?

Trois fois ? Eh ben, effectivement ce film semble t'avoir tapé dans l'œil !
Malgré mes réserves, j'avoue avoir passé un très bon moment et je m'étais aussi arrêté sur le nom du réalisateur, Martin Campbell, qui malgré quelques bousasses sur son CV, a tout de même réalisé deux James Bond et pas des moindres : Goldeneye (celui qui a fait revenir 007 sur le devant de la scène dans les 90's sans le faire paraître ringard, ce qui est déjà un exploit en soi) et Casino Royale, qui a relancé l'agent secret dans les années 2000 avec le succès que l'on connaît. Et effectivement, côté action le gars connait son taf' et le fait bien. Le sous-texte sur l'IRA est intéressant, certes, mais encore une fois comme souvent dans ce genre de films, à peine effleuré, alors que potentiellement y'aurait pas mal de choses intéressantes à en dire.

Ceci étant dit, je ne cherche pas midi à quatorze heures non plus : c'est un bon thriller dans son genre, mais pour moi il ne méritera pas forcément un second visionnage, malgré ses indéniables qualités.
Mais j'avoue... ça m'a donné envie de revoir Brosnan à l'écran : quelle bête de charisme, ce mec ! (et j'adore son accent irlandais, je sais pas s'il a spécialement forcé le trait pour les besoins du film ou non, je crois que c'est le 1e avec lui que je regarde en VO, mais ça lui va en tous cas très bien).

Vu hier The Irishman du sieur Scorcese.

Ben contrairement à pas mal de critiques que j'ai pu lire, je me suis pas forcément éclaté tant que ça. Premier point rédhibitoire : la longueur. Oui, certes, le cinéaste adooore les grandes fresques mafieuses (et la plupart du temps ça marche plutôt bien), mais là 3h30, même avec la meilleure volonté du monde, ça fait quand même beaucoup (et oui, j'avoue, j'ai dû couper et le regarder en deux fois). L'autre point qui m'a gêné, c'est le rajeunissement numérique, que j'ai trouvé franchement laid pour certains (c'est surtout criant dans le cas de De Niro).
Je n'ai pas vu le Gemini Man de Will Smith où la technique avait l'air plutôt employée, mais même dans le cas de Samuel L. Jackson dans Captain Marvel, ça passait plutôt bien, à condition de ne pas se focaliser dessus. Mais là, vraiment, impossible en ce qui me concerne. D'une part, la technique ne m'a pas vraiment semblé au point, mais surtout le fait que le visage soit rajeuni sur un corps qui porte son âge dans des passages où le bonhomme est censé avoir la 40aine (voire moins) décrédibilise clairement ces passages. C'est moins "choquant" je trouve pour Pacino (à peine retouché) ou Joe Pesci, qui dès le départ est déjà l'aîné de 10 ou 20 ans de De Niro, donc forcément le trait est moins chargé, mais en ce qui concerne ce dernier, il y a des passages où ça fait franchement mal aux yeux et du coup, ça m'a complètement sorti du film à plusieurs reprises... Au point qu'il y a certains moments où j'ai dû focaliser mon regard sur les fringues ou accessoires de l'acteur plutôt que son visage tellement cela me paraissait pas naturel (et franchement moche, il faut l'avouer).

Pour le reste, bah le réalisateur connaît son taf', certes, mais j'ai quand même trouvé le tout très redondant, pour qui a déjà vu quelques autres films du bonhomme. La réalisation est classe et peut-être plus posée qu'à son habitude, mais niveau intrigue et construction du récit, bah j'ai trouvé l'ensemble plutôt pépère-charentaises... donc oui, "confortable" d'un côté, mais absolument sans surprises en même temps.
Reste Pacino qui tire de belle façon son épingle du jeu (me rappelant ses grands rôles des années 90) ou un Joe Pesci étonnamment sobre et posé et qui du coup, offre un joli contrepied à ce qu'on aurait pu attendre de lui. Le dernier tronçon du récit est également à souligner, avec un discours sur le temps qui passe et le poids des regrets, allant un peu plus loin que le schéma habituel "ascension/apogée/chute" dans ce genre de films.
Mais cela ne suffit pas à masquer cette sensation de voir le cinéaste tourner en rond avec ses habituelles thématiques, en maîtrisant peut-être parfaitement son sujet, mais rien offrir de réellement nouveau derrière. Rhaaa et puis ces immondes effets de rajeunissements, désolé, mais mes yeux s'en remettent toujours pas !

Donc, non, définitivement pas un des meilleurs films de Scorcese, en ce qui me concerne... En revanche, j'aimerais voir celui qu'il a fait juste avant, The Silence, qui avait l'air nettement plus recommandable (et avec des "vrais acteurs" en dur, cette fois lol).

Pris par la curiosité, j'ai voulu regarder la nouvelle version de Simetierre (adaptée du fameux book de S. King), sortie en 2019.

Bah bon encore une fois, petite déception. Petite, car j'en attendais pas grand-chose, mais déception quand même en espérant au moins ressentir un petit frisson ici ou là... eh bah nan !
Si visuellement, ça se laisse assez bien regarder (malgré quelques SFX un peu foireux), avec même quelques jolies atmosphères une fois dans la forêt, pour le reste, y'a vraiment pas grand-chose à se mettre sous la dent. Les thématiques fortes du roman (pourtant l'un des plus puissants et viscéraux de son auteur) sont à peine effleurées ou alors dédramatisées par des choix narratifs idiots ou des effets faciles qui font tomber la dernière partie complètement à plat, alors que dans le récit initial ces moments-là sont réellement tétanisants. Mais là, pas moyen : on s'attache pas aux persos, ni à leur sort, ce qui fait de ce dernier acte ressemble juste à un vague zombie-movie pas bien follichon ni spécialement horrifique, d'ailleurs (dans le sens noble et terrifiant de la chose).
Mention bien quand même aux acteurs (Jason Clarke, notamment, jouant Louis Creed et celle qui interprète Ellie, sa fille aînée) et à quelques plans nocturnes vraiment classes (notamment les passages dans le(s) cimetière(s)), mais auxquels il manque encore la richesse d'évocation et le climat malsain de magie ancestrale que leur donnaient  la plume de leur auteur.

Bref, encore une adaptation pas désastreuse en soi, mais à oublier une fois vue...  (et pour être honnête, même si c'était beaucoup plus cheap et que je ne m'en souviens qu'à moitié, j'ai préféré de loin le film original sorti à la fin des années 80, qui lui au moins, avait pour lui une vraie proposition horrifique, sans renier le roman).

Vu le peu de souvenirs que j'en ai, je confirme que c'est le genre vite vu, vite oublié, sans atmosphère ni évènements marquants, alors qu'il y avait en théorie de quoi faire à ce niveau. J'ai le souvenir d'une meilleure impression pour le film des années 80 aussi même si je serais incapable de me souvenir des scènes avec précision - pourtant j'ai vu les 2 à la même période, il n'y a donc pas si longtemps.

Moi non plus je me souviens que très lointainement de la 1e version, mais je me souviens surtout l'impression qu'il m'a laissé : une vraie impression de flippe et de malaise, qui rendait vraiment honneur au roman, alors que là, ben passé quelques décors sympa et 2/3 détails rigolos, ben y'a vraiment pas de quoi grimper au rideau...

Tiens et tant qu'on est dans le sujet, j'ai ajouté récemment à ma liste Netflix le remake de Poltergeist : si tu l'as vu, qu'est-ce que ça vaut ? Je me souviens avoir maté le début il y a quelques mois sans me souvenir de la moitié de ce que j'avais vu lol mais sait-on jamais, on peut toujours de bonnes surprises ?

Je n'ai pas vraiment de souvenirs de ce remake, ça a aussi été le genre vite vu/vite oublié dans mon cas. J'en déduis qu'il a les mêmes défauts que le nouveau Simetierre : techniquement bien fait, mais sans "âme".
Cela dit, j'ai revu le Poltergeist original il y a peu, et j'avoue ne pas y avoir retrouvé la "flamme" que j'avais sentie la 1ere fois. Soit qu'il a assez mal vieilli soit que je n'étais pas dans un bon moment ce jour-là, va savoir.

Oui, j'imagine que niveau qualité générale, ça doit être kifkif... (de toutes façons, rares sont les remakes à arriver ne serait-ce qu'à la cheville de leurs modèles).

Et je vois ce que tu dire pour ton dernier revisionnage en date, parfois on garde des souvenirs quelque peu "idéalisés" de certains films et en revenant dessus quelques années, ben on se rend compte que c'était pas si fou-fou que ça... C'est pour ça qu'il y a certains gros kifs de jeunesse que je me garde bien de laisser au chaud dans mes souvenirs, justement, pour ceux-ci ne soient pas trop abîmés. L'œil critique évolue avec le temps et certaines choses que l'on considérait comme "géniales" étant gamin ou ado deviennent vite oubliables ou dépassées lorsqu'on les regarde avec notre œil d'adulte.
Ceci dit, j'ai vu Poltergeist il y a très longtemps aussi et si j'en garde de bons souvenirs, je me demande si j'apprécierais autant aujourd'hui (ça me l'avait fait il y a quelques années avec un Carpenter et j'avais été déçu de ne trouver le film en question que "sympathique", alors que des années avant je l'avais trouvé complètement fantabuleux lol).

C'est exactement ça !

Pour le coup, je te dirais de garder Poltergeist dans tes souvenirs, juste au cas où. Il y a toujours de bonnes idées, et certains effets restent bluffants pour l'époque, mais autant ne pas risquer de perdre l'effet Wow du 1er visionnage.
Quitte à se (re)faire un film du genre, autant miser sur Insidious 1 que je considère plus ou moins comme un remake inavoué de Poltergeist (à peu de choses près, le scénario est le même) et qui est assez récent pour encore s'apprécier sans risque.

Vu dernièrement Dr. Strange in the Multiverse of Madness.

Autant j'y allais dans l'idée de passer un bon moment sans plus (on commence à connaître la petite tambouille maison Marvel sur le bout des doigts), autant j'ai été plus qu'agréablement surpris par cette suite.
Sam Raimi à la barre, je me demandais si Disney allait lui laisser les coudées franches pour aller jusqu'au bout de son délire et en effet, même s'il se doit de respecter un minimum la charte maison, on reconnait rapidement sa patte. Que ce soit à travers les thèmes horrifiques traités ou quelques effets de montages/caméra survoltés, on sent que le papa d'Evil Dead a eu un minimum de liberté pour s'exprimer et c'est un vrai plaisir. Plutôt que des petits tours de magie gentillets sans répercussions, on retrouve donc toutes sortes de sortilèges tordus ou maléfices divers et variés, mais aussi des démons, des possessions, morts vivants et autres doubles maléfiques (multivers oblige) qui raviront les amateurs de films de genre... même si forcément un peu aseptisés par le passage à la lessiveuse Marvel.
Mais même comme ça et même avec le cahier des charges imposé, on sent que Raimi s'est fait plaisir et qu'on lui a donné plus de place pour s'épanouir que ne l'avaient fait les précédents réalisateurs s'étant succédés au sein de la franchise (à l'exception peut-être de James Gunn avec ses Gardiens de la Galaxie, qui avait aussi son style propre). D'où un plaisir communicatif, voire franchement jubilatoire à certains moments, tant le bonhomme s'éclate à subvertir tout ce joli petit monde. On y trouve même quelques mises à mort particulièrement brutasses, même sans éclats de sang particulier : ça change des Avengers et compagnie ! Alors oui, encore une fois, ce n'est pas un réel "film d'horreur", mais qui s'écarte assez toutefois de la recette habituelle pour parler aussi bien aux uns qu'aux autres.
Très bonne surprise, donc, en espérant à l'avenir que Disney laissera davantage de latitude à des cinéastes aussi typés plutôt que des "yes-man" sans âme se contentant bêtement de mettre en image les scénariis imposés.

(par contre, c'était pas forcément une très bonne idée d'y amener mes 2 petits loulous lol autant mon pré-ado n'y a rien trouvé à redire, autant je suis pas sûr que ma petite de 8 ans ait autant apprécié que nous, hum... ben, pour la prochaine fois je saurais ! )

J'en avais parlé y'a pas longtemps et j'ai donc essayé de regarder le remake 2015 de Poltergeist.
Et comme je m'y attendais, il a été aussi inutile qu'inoffensif. Bien que n'ayant que de très lointaines bribes de souvenirs de l'original (que j'ai vu il y a une bonne 20aine d'années minimum), je l'ai trouvé plutôt fidèle, mais les ajouts n'apportent pas grand-chose et bien sûr, ça foisonne d'effets faciles et de jump-scares génériques au possible. On y retrouve aussi ces scènes vues et revues de pantins possédés ou d'arbres animés (comme dans l'original) et autres passages obligés, mais dans tout ce bordel sans âme, où sont passés les frissons ? J'ai du mal à comprendre comment on peut ranger un film comme celui-ci dans la catégorie film d'horreur/épouvante, alors qu'aucune image ne provoque le moindre soupçon d'effroi...
A la place, on a plutôt du fantastique grand public, rempli de lumières bleutées ou oranges (comme pour rappeler les belles années 80 d'Amblin), avec ici et là quelques éclairs pour ajouter une caution "spectaculaire" mais qui n'impressionne pas le moins du monde. Les passages dans l'"autre monde" ne sont pas désagréables en soi, mais là encore, même avec une baraque emplie de milliers d'âmes damnées, c'est filmé de façon tellement plate qu'on ne sursaute à aucun moment (alors que dans les mains d'un vrai réalisateur, on aurait pu avoir quelques belles visions d'horreur).
Bref, rien de bien notable à se mettre sous la dent, mais ça pourra toujours faire l'affaire pour initier au genre un néophyte, un dimanche soir pluvieux où on aura rien d'autre à faire... Mais sinon, circulez y'a rien à voir !

En comparaison, Before I Wake de Mike Flanagan ("Ne t'endors pas" en VF, quelle traduction pourrie ! ), que j'ai découvert il y a quelques jours, est une vraie merveille.
Mais même dans l'absolu, une jolie petite péloche, empruntant les codes de l'épouvante pour dériver vers quelque chose plus de l'ordre du fantastique "intimiste". Il est en effet question de traumas familiaux et de l'impossibilité du deuil, face au ressurgissement de l'image de l'être perdu, au travers du don étrange d'un enfant arrivant dans le cadre d'un couple venant de perdre son fils unique. Tout cela est très bien tourné, grâce à un script pertinent (tout le contraire du film susmentionné) et à un trio d'acteurs investis, donnant réellement chair à ces tourments dont les personnages ont du mal à se délester. Mais au-delà des thèmes évoqués, on y trouve aussi bien des petits pics d'angoisse rondement menés que des visions poético-oniriques qui donnent beaucoup de charme à l'ensemble.
J'ai eu peur, lors de l'apparition du croque-mitaine de service, de me retrouver face à un énième film de boogeyman sans originalité, mais en réalité, celui-ci n'existe que pour donner corps aux traumatismes des personnages (enfin un en particulier) et le scénario n'est aucunement centré sur lui - même si ses quelques apparitions sont efficaces et apportent lors de ces passages une petite note subtilement dérangeante.
Pour le reste, la réalisation est solide et ne s'appuie sur aucun effet, préférant un cadre posé et fluide, laissant le temps aux petits détails de s'incruster en arrière-plan ou hors-champ, sans chercher à faire bêtement sursauter le spectateur. Et c'est le genre d'approche que je préférerais toujours aux centaines de copié-collés d'horreur crasse et bon marché qui cartonnent depuis quelques années.
Un très chouette film, donc, qui s'il ne révolutionne rien, permet néanmoins de passer un très bon moment, à condition cependant de ne pas chercher l'horreur ultime, car ce n'est de toute façon pas l'objectif recherché. Et qui m'a encore plus donné envie de découvrir le reste de la filmo' du cinéaste, qui m'avait déjà bien retourné avec son magique Haunting of Hill House... Affaire à suivre, donc.