Films vus (tous supports) 2022

Je n'aurais pas mieux dit. Get out et Us sont imparfaits à mes yeux, mais aussi bourrés de qualités qui font que je les reverrai avec plaisir à l'occasion (en particulier Us que j'ai beaucoup aimé, malgré sa fin à la fois prévisible et incohérente).

Mais là, Nope est une pure incompréhension pour moi... A vouloir tout être (thriller, horreur, comédie, SF), ce film n'est finalement rien. On espère jusqu'au bout un sursaut du scénario. Tout ce qu'on a, c'est quelques jumpscares sans intérêt (pléonasme), une histoire secondaire anecdotique (à peine 2-3 scènes en réalité) sur un singe qui semble être là pour rallonger le film plus qu'autre chose, et un final familial à la Spielberg...

Seul fait marquant à mes yeux : le titre qui ne veut rien dire et sa traduction au Canada ("Ben non !") qui m'a bien fait rire quand je l'ai découvert et qui m'a du coup fourni davantage d'émotions en quelques secondes que les 2h10 du film lui-même...

Murphy Myers a écrit: Get out et Us sont imparfaits à mes yeux, mais aussi bourrés de qualités

Même avis, on sentait une énergie et une patte personnelle. J’avoue avoir un gros faible pour Lupita Nyong’o que je trouve charmante et bonne actrice. Je l'ai trouvée épatante dans "Little Monsters".

Murphy Myers a écrit: A vouloir tout être (thriller, horreur, comédie, SF), ce film n'est finalement rien. On espère jusqu'au bout un sursaut du scénario. Tout ce qu'on a, c'est quelques jumpscares sans intérêt (pléonasme), une histoire secondaire anecdotique (à peine 2-3 scènes en réalité) sur un singe qui semble être là pour rallonger le film plus qu'autre chose, et un final familial à la Spielberg...

Parfaitement dit ! L’histoire secondaire n’a pas la moindre incidence sur l’intrigue principale. Le film se noie dans la confusion faute de savoir sur quel genre danser, et se permet effectivement quelques jump scares ridicules.

Murphy Myers a écrit: Seul fait marquant à mes yeux : le titre qui ne veut rien dire et sa traduction au Canada ("Ben non !")

Disons que « Nope », entre interjection et exclamation, est très utilisé en anglais US. La traduction québécoise est très correcte mais prête à rire. Ceci-dit, quel rapport avec le thème du film ?

Pour ma part, j'ai été agréablement séduit par Get Out, je suis passé à côté de Us (le scénario me paraît complètement bancal) et j'aime beaucoup Nope.
Certes Nope est diminué par des scènes à rallonge, et aurait mérité un meilleur montage. Cela dit, je trouve le scénario bourré de signification, sur le spectacle, sur la nature de l'animal et surtout sur la façon qu'à l'homme d'en nier les spécificités. Perso je l'ai trouvé très riche.
Cependant, comme dans Us, j'ai le sentiment que Jordan Peel se laisse trop porter par le sens, le sujet de ses films, et finit par surcharger ses scénarios...

Vu Candyman aujourd'hui. Non pas le film originel, mais celui sorti l'année dernière. J'ai beaucoup aimé. Les scénaristes (Nia da Costa, Win Rosenfeld et Jordan Peele) ont, je trouve, habilement mélangé l'intrigue orginelle et le contexte socio-politique aux USA. Par delà les images, il y a je trouve une vraie puissance dans le thème sous-jacent. Le générique de fin amplifie d'ailleurs ce thème. J'ai vraiment passé un excellent moment devant un film qui non seulement se laisse regarder mais en outre développe une vraie réflexion.

Pas encore vu, mais justement, il titille ma curiosité, pour à peu près les mêmes raisons qui t'ont fait l'apprécier.
Autant que j'avais entendu parler de cette idée de remake au début, j'avais trouvé ça foireux et ne voyait pas l'utilité de "refaire" ce film qui se suffisait sans problème à lui-même, autant quand j'ai vu le genre thématiques (ou de sous-textes) dont il était question, ça m'a tout de suite fait plus envie (et tu m'apprends au passage que Jordan Peele fait partie de l'équipe ! ).
Juste pour savoir, tu t'es procuré une édition physique ou il est dispo quelque part sur une plate-forme quelconque ?

Je me suis dit exactement la même chose sur la nécessité d'un remake de Candyman. Ce qui est bien, je trouve, c'est précisément la façon dont ce remake parvient à se construire tout à la fois sur ce qu'a été le premier film et sur les thématiques et les sujets qui tiraillent l'actuelle société américaine. Cela parle de discriminations, de bavures policières et de gentrification. Mais cela parle aussi de la perte de la mémoire et de la façon dont le passé et cette mémoire finissent toujours par ressurgir. D'une certaine façon, le thème central de Candyman n'est pas si éloigné à mes yeux en tout cas de celui de Ça. C'est ainsi en effet que j'analyse le livre de King. Ce n'est pas tant une histoire d'ados et de perte de leur innoncence symbolisant leur passage à l'âge adulte qu'une façon de revenir sur l'histoire américaine et de montrer comment cette histoire (par ailleurs violente) reviendra toujours hanter les hommes mais aussi les pervertir. Sur ce point au moins, je trouve en effet des préoccupations semblables entre le dernier Candyman et le livre de King (je ne parle pas des films sortis récemment qui justement ont oublié ou ignoré cette dimension symbolique).
Pour ce qui est du film proprement dit, je l'ai simplement loué via Amazon prime.

Vu récemment le très efficace Crawl d'Alexandre Aja.
Un survival animalier nous narrant les péripéties d'un père et sa fille coincés dans leur maison en plein ouragan tropical, cernés par une horde de crocos particulièrement vicieux et voraces. Ben voilà : c'est simple et ça va droit au but, sans faire de chichis. Une péloche bien tendue qui raconte son histoire en un peu plus d'un heure et demie en nous laissant peu de répit et si finalement sans grande surprise, nous divertit néanmoins à grands renforts de claquements de mâchoires, d'eaux grondantes et de moments gentiment gorasses pour notre plus grand plaisir. On ne sent peut-être pas un énorme budget derrière, mais Aja, en bon technicien, sait comment tirer parti de son décor quasi unique et de son rythme pour nous tenir en haleine du début à la fin.
Et j'ai bien aimé également le duo d'acteur, notamment la charmante Kaya Scodelario, tout à fait convaincante dans le rôle de la fille en froid avec son père, pas trop sûre d'elle, mais qui se révèlera au fur et à mesure des épreuves (un stéréotype sur pattes, peut-être, mais que j'ai trouvé ici assez bien incarné et tout à fait crédible).

Bref, sans être un chef d'œuvre, une bonne série B efficace et qui fait bien le job !

Speak no Evil , thriller psychologique horrifique danois : Un couple (et une enfant) danois en vacances en Italie rencontre un autre couple hollandais, un enfant de même âge. Quelques mois plus tard, les danois sont invités en Hollande…  A l’inverse d’un film comme Midsommar, pour moi du cinéma de poseur qui suinte la prétention et pue du cerveau, Speak no Evil distille une montée de l’angoisse savamment orchestrée, portée par une superbe brochette d’acteurs. Rien à voir, disais-je, avec un truc pour esthète cinéphile de mes roubignoles qui aime se faire chier devant des merdes. J’ai adoré le message sournois du réalisateur et la morale douteuse du film. Le propos véritable planqué dans la narration est assez dérangeant pour que l’on aboutisse à un net clivage dans les critiques. Certains ont dû se sentir visés^^

Spoiler:

Midsommar m'avait bien ennuyé, je dois dire !

Tiens ça me dit quelque chose ce film, Collapsus, il me semble en avoir déjà entendu parler... Trouvable sur plate-formes ou bien ?

Pour ma part j'ai beaucoup apprécié Midsommar, en partie (mais pas que) parce que justement il prenait le contrepied d'une bonne partie des productions horrifiques moderne, avec son rythme lent, son non recours aux abrutissants et habituels jumpscares, son cadre naturel ou bien son parti pris de n'être tourné quasi exclusivement en plein jour.
Je comprends les arguments des détracteurs, mais pour ma part, j'apprécie quand des artistes ou des œuvres sortent un tant soit peu des sentiers battus.

Salut Tak,

J'admets avoir forcé la dose, Midsommar a bien sûr des qualités qui parlent à un public averti… mon côté provocateur bête et méchant.
Aucune idée pour Speak No Evil, je ne passe jamais par les plateformes. Je peux te donner ma source en MP si tu le désires.

Ta chronique de Crawl est impeccable, exactement mon ressenti écrit avec talent.

Collapsus a écrit:Aucune idée pour Speak No Evil, je ne passe jamais par les plateformes. Je peux te donner ma source en MP si tu le désires.

Merci pour la proposition, je ferais d'abord une ou deux recherches (je suis abonné à Netflix et Amazon Prime), mais si je le retrouve pas, ça pourrait peut-être m'intéresser, en effet

Et merci aussi pour Crawl, je n'ai pas vu tous les Aja, mais j'aime beaucoup son approche, à la fois très old-school dans ses influences et ses thématiques, mais en même temps très moderne dans sa scénographie. Dans un registre certes très différent, mais encore une fois porté par une actrice talentueuse et charismatique, j'avais franchement kiffé son récent Oxygène, avec Mélanie Laurent.

Hellraiser (reboot 2022 Hulu) : tout ça c'est à cause de vous ! Il y a nombre de fans de Clive Barker sur le fofo, je me suis donc motivé pour ce film produit par Barker en personne... j'ai vu Je précise que je suis un mécréant crétin qui n'a pas accroché à ce que j'ai lu de ce grand écrivain, ça aide pas.

Attention spoilers :

Spoiler:

Ce type de films n'est pas pour moi de base, ce n'est pas celui-ci qui va me reconcilier avec le fantastico-horrifique. On a le droit d'aimer, pas de souci Ah si, on est à mille lieux de l'atmosphère bien flippante et poisseuse d'un Silent Hill, que j'avais beaucoup aimé.

@Tak : Oxygène est un film bien ficelé compte tenu d'un scénario aussi casse-gueule.

Pas vu cette nouvelle version et pour être honnête, elle me fait pas envie du tout, peut-être parce que le dernier épisode que j'ai vu de la franchise m'a clairement refroidi, peut-être parce que les quelques infos que j'ai eu durant la gestation du truc ne m'ont pas plus parlé que ça, mais effectivement ce reboot ne me branche pas spécialement et tu appuies cette impression avec ton commentaire (même si, comme tu le dis, tu n'es pas forcément le meilleur public pour ce genre de films..).

En ce qui me concerne, j'ai vu récemment Blade Runner 2049.
Même si j'ai vu l'original il y a bien fort longtemps et que je n'en ai pas d'énormes souvenirs, j'ai apprécié de replonger dans cet univers et il me semble que cette "nouvelle version" n'était pas si éloignée que ça de la version de Ridley Scott. Le principal bémol (s'il doit en avoir un) que j'émettrais sur cette suite tardive viendrait du fait de la réalisation de Denis Villeneuve, certes techniquement impeccable (certains passages valent franchement le coup d'être vus, que l'on soit amateur de SF ou non), mais qui au niveau du scénario, peut avoir tendance à être aussi hermétique qu'à tourner en rond sur le même genre de notions. Point pas vraiment aidé par la caractérisation des personnages, assez moindre, même si chacun tient son rôle, mais il m'a semblé tout de même manquer un petit quelque chose de ce côté-là...
Sauf Ryan Gosling, que j'ai trouvé parfait dans son interprétation, aussi bien que dans l'écriture "minimaliste" de son personnage, mais qui du coup, cadre complètement avec l'univers aussi bien que le ton du film.
Et puis, il faut le dire, visuellement parlant, pour peu qu'on adhère aux partis-pris esthétiques du réal. (perso c'est mon cas), c'est juste du pur régal. Je n'entrerais pas dans les détails, mais pour ceux qui connaissent un peu l'approche artistique de D. Villeneuve et ce qu'il a pu faire, par exemple, sur Sicario (loin de la SF, mais qui possède les mêmes ingrédients de mise en scène), Premier Contact ou son récent et sublime Dune, eh bien sachez qu'il y a là aussi de très belles choses à prendre et à voir !

Au final, outre le mini-bémol soulevé plus haut, je dirais que ce Blade Runner 2049 est une belle surprise, ne serait-ce sa durée un peu trop étalée, peut-être, pour ce qu'il a réellement à dire. Ce point mis de côté, j'ai tout de même passé un très bon moment

P.S: Et puis fatalement, ça m'a donné envie de revoir l'original, mais juste une question, pour les connaisseurs : y'a-t-il une grosse différence entre la version ciné que tout le monde connaît et la fameuse Director's Cut sortie dans les années 90 ?

Moi j'ai le dvd du director's cut, mais je dois dire que je n'ai pas de souvenir de la version ciné.
Il me semble qu'elle était plus optimiste, si je n'ai pas rêvé, à la fin on apprenais que la fille répliquant appartenait à une version qui n'avait pas la limite de vie des autres. Sinon il y a un an j'ai lu le roman de K.Dick, c'est surprenant à quel point il est différent ! Mais le film amène une imagerie qui n'est pas dans le livre.