Films vus (tous supports) 2022

Vu hier Matrix Resurrections.

Une suite qui ne s'imposait peut-être pas certes, mais qui traite l'histoire sous un angle différent et finalement plutôt bien vu. Alors certes, les effets spéciaux et scènes d'action paraissent moins novatrices et ébouriffantes qu'à l'époque (on ne peut pas révolutionner 2x le monde du ciné à grand spectacle à 20 ans d'intervalle), mais c'est par son scénario et sa façon de "compléter" la saga originelle que ce dernier opus se démarque.
Sous couvert de jeu vidéo (je vous laisse découvrir), le film traite surtout des mécanismes de l'industrie cinématographique à grande échelle et du mode de (sur)consommation de nos sociétés actuelles où les masses endorment leur conscience de leur plein gré. Des hordes de petits moutons prêts à acheter leur propre asservissement au système capitaliste sans y trouver quoi que ce soit à redire, le demandant même de toutes leurs forces. Cela vous rappelle quelque chose ?
Bref, le discours est intéressant et encore une fois, si les scènes d'action sont moins over-the-top que celles de la trilogie de base, on y trouve tout de même de quoi s'amuser, notamment dans une scène de carnage nocturne rappelant aussi bien la frénésie des jeux vidéos les plus violents (on y revient) que les films de zombies hystériques qui pullulent depuis deux décennies.
En cela, les soeurs Wachowski ont tout fait à compris le système dans lesquelles elles évoluent, aussi bien que les tendances (et excès) qui ont forgé celui-ci depuis que l'entertainment a pris le pas sur toute notion de vision artistique ou de réflexion. Ce Resurrection a donc des choses très intéressantes à dire sur son époque, peut-être plus encore que les 3 premiers épisodes de la série. Et c'est ainsi à mon avis qu'il faut le prendre et l'apprécier.

En ce qui me concerne, j'ai donc passé un très bon moment, même si le spectacle n'est pas aussi renversant qu'à l'époque. Mais je le conseille néanmoins, car on y trouve de très bonnes choses à prendre ! (ah et puis, ça fait quand même toujours son petit effet de voir Keanu Reeves en mode Néo, ce rôle lui va toujours comme un gant).

Je l'ai vu aussi il y a quelques jours. Bon, question images, c'est toujours bluffant. J'avais plutôt entendu de mauvaise critiques, mais au final mon plus gros problème a été de tout comprendre : certaines choses m'ont échappées ! Encore un film qu'il me faudrait revoir !
Je remarque que la plupart des films cyberpunks tournant autour du thème du jeu vidéo (par exemple ExistenZ, Avalon, Nirvana)… Ce n'était pas le cas de la trilogie Matrix, mais voila que ça l'est devenu avec cette suite...
Sinon, c'es une nouvelle tendance, de faire des suites aux films déjà anciens ? Matrix : 20 ans après, Blade Runner, 40 ans après, on nous annonce un reboot d'Hellraiser et un d'Evil Dead, un nouveau Scream, à quand Métropolis 2022 ?

Les reboots, remakes, suites et autres joyeusetés ont toujours été assez fréquents, malheureusement je serais tenté d'ajouter parce qu'à quelques exceptions près, c'est toujours décevant.

J'ai vu Matrix 4 cette semaine. N'ayant pas de grands souvenirs de la trilogie d'origine, je les ai tous revus avant. Une bonne surprise que ce revisionnage car si je n'avais pas spécialement été emballé il y a 10 ans, cette fois, sans aller jusqu'au coup de cœur, le 1er m'a paru excellent, et les 2 et 3 m'ont semblé vraiment bons, moins puissants mais plaisants quand même.

J'étais donc curieux de voir ce que le 4e offrirait comme nouveautés... Et je dois avouer que j'ai été déçu :/
La 1ere heure reprend presque scène par scène le 1er film. Au début, ça m'a amusé, je me suis pris au jeu des "ressemblances/différences". Puis j'ai réalisé qu'il n'y aura aucune surprise au menu puisqu'on devine la scène suivante à chaque fois. L'humour méta et l'univers du jeu n'ont pas suffi à gommer mon impression de regarder un remake.

Puis la 2e moitié s'éloigne enfin de la copie conforme... pour plonger dans la romance... Une romance qui m'a toujours semblé inutile dans la saga d'origine (comme toutes les romances, me direz-vous) mais qui avait au moins le mérite de ne pas prendre beaucoup de place dans les films précédents. Ici, elle devient le point central, avec tout ce que ça suppose de désintérêt en ce qui me concerne. Je n'étais déjà pas fan du concept de "l'élu" dans l'histoire d'origine, alors le concept de "l'élu qui ne vaut rien sans sa moitié", forcément, ça passe mal. J'avoue que tout le discours/sous-texte/métaphore m'est passé à côté cette fois, tant j'ai décroché à mi-parcours.

Au final, je retiens une jolie image, quelques bonnes idées de mise en scène (comme la "pluie" de gens sur la fin), et c'est tout. Peut-être que je lui redonnerai sa chance dans 10 ans, avec un avis totalement opposé à ce moment-là.

J'étais au départ resté sur l'idée que le premier Matrix suffisait, les deux suites étaient dispensables, alors, celle-là...

J'avoue que s'il n'y avait eu que le 1, je ne m'en serais pas forcément plains. On sent d'ailleurs qu'il avait été conçu pour être un film unique au départ.

Il y a beaucoup de films dans ce cas, d'ailleurs. Saw 1 m'avait agréablement bluffé (d'autant qu'avec la réputation de la saga, j'ai longtemps refusé de le voir, redoutant une simple surenchère gore sans scénario). Au final, une superbe surprise. La pluie de suites derrière par contre... Ça se regarde, on sent qu'ils ont voulu insuffler une certaine cohérence tout du long, ce qui est tout à leur honneur, mais franchement, ils m'ont tous paru plus dispensables les uns que les autres.

Vu pas mal de films récemment, mais comme j'ai pas envie de faire un post-fleuve, je vais me contenter des deux derniers en date :

Le Loup de Wall Street : Au départ, quand j'en ai entendu parler, ce film ne me faisait ni chaud ni froid, mais à force de voir des images, des connexions ou d'entendre des opinions d'amis, je me suis dit "pourquoi pas ?"
Et effectivement, j'ai passé un excellent moment ! Bien loin d'être un film inintéressant traitant du monde de la finance, c'est en fait l'un des films les plus puissants de Scorcese, de mémoire récente. Si ses films "classiques" sont des jalons immanquables dans le cinéma populaire de ces dernières décennies, ceux-ci restent tout de même assez classiques (oui, mais dans le sens noble du terme) dans leur mise en image ou la façon dont il dépeint ces grandes fresques mafieuses sur de longues années. Ici, même si encore une fois, le schéma est un peu le même (ascension, gloire, puis déchéance d'une grande figure de son milieu), la réalisation est complètement survoltée et en adéquation totale avec la prestation d'un DiCaprio au top de sa forme, qui m'a réellement troué le cul à plusieurs reprises. Toujours juste, toujours à fond dans son personnage de torche incandescente cocaïnée et baisant à tout va, même dans des registres comico-absurdes que je ne lui connaissais pas, il épouse à la perfection l'hystérie communicative et les contradictions de son rôle jusqu'au bout, jusqu'au pitoyable et le rendant ainsi un peu plus humain...
Vraiment, un excellent film que je reverrais sûrement avec plaisir d'ici un an ou deux et qui m'a rappelé quel grand réalisateur pouvait être Scorcese lorsqu'il est en pleine possession de ses moyens. Et c'est ici le cas, sans aucun doute !

Et hier, sur arte ils passaient The Social Network et là aussi, j'ai beaucoup apprécié.
A la base, le sujet n'a rien de très bandant (la création de Facebook par Mark Zuckerberg, youhou ! ), mais encore une fois le talent de mise en scène et des comédiens suffit à transformer un pseudo-biopic inintéressant au possible en témoignage d'une époque déroutée où les nerds associaux deviennent des milliardaires incapables du moindre lien social, alors que c'est la base même du concept FB. Casting au top (Jesse Eseinberg nickel, idem pour Justin Timberlake ou Andrew Garfield, que j'ai tous deux trouvés excellents dans leurs rôles respectifs), bande-son immersive au possible de Trent Reznor et Atticus Ross (compositeurs attitrés des films de Fincher depuis quelques années) et encore une fois, réalisation impeccable, que ce soit dans la photographie, le montage ou la façon de superposer plusieurs strates chronologiques différentes sans perdre le spectateur une seule fois : c'est dans ce genre de détails que l'on reconnait le talent d'un vrai metteur en scène. Et pour avoir vu (ou revu) plusieurs de ses films récemment, David Fincher est vraiment de cette trempe-là, n'hésitant pas à se remettre en question à chaque nouveau film.
Alors oui, sujet peu attrayant à la base, mais quand il est traité avec une réelle vision et en nous en disant autant sur nos sociétés modernes (comme l'avait Fight Club en son temps) sans virer pour autant dans la leçon moralisatrice, on ne peut que s'incliner. Du moins, ça a été mon cas

J'avais bien aimé aussi the social network. J'ai souvenir qu'effectivement tant la réalisation que les jeux d'acteurs étaient plutôt bons. En revanche pas le moindre souvenir de la bande son...va falloir que je le revois

Vu ce soir Flatliners : Bon circulez, y'a rien à voir !

Autant le concept de film de base est génial et j'avais adoré la version initiale (L'Expérience Interdite, très chouette film des années 90, avec un Kiffier Sutherland pré-24 qui envoyait déjà du bois à l'époque), autant cette relecture netflixienne m'a laissé complètement sur la touche. Alors oui, il y a quelques acteurs sympa pour tenir la barre (merci Ellen Page et Diegio Luna qui assurent le minimum syndical), mais dans la proposition scénaristique autant que dans la mise en image, je me suis fait chier comme un rat mort crevé et trépané jusqu'à la moelle. Jusqu'à passer quasi la moitié en avance rapide en attendant d'y trouver quoi que ce soit d'intéressant... mais sans y retrouver quoi que ce soit d'autre qu'une idée de base mal traitée, hélas.
Bref, un film qui fait plus office de DTV de luxe sur M6 qu'autre chose, dommage y'avait pourtant beaucoup plus à faire avec un pitch comme celui-ci. Encore une preuve que Netflix ne sait pas faire grand-chose avec ses recettes maison s'il n'y a personne de vraiment compétent derrière pour tenir la barre...
Encore une belle occasion manquée.

Je sais que je l'ai vu, mais en dehors de ça, impossible de me souvenir de scènes précises. Donc je rejoins ton avis sans problème : vraiment dommage de rater le coche avec un concept de base pourtant prometteur.

Sinon, je viens tout juste de voir Massacre à la tronçonneuse, version 2022. Et je dois avouer que c'est une bonne petite surprise. Du rythme, de la tension, de l'inventivité. Alors certes, ce n'est pas le film du siècle, et il n'est pas sans défauts (quelques moments trop vite expédiés à mon goût, et un tueur qui tient presque du fantôme tant il se déplace à la vitesse de l'éclair, entre autres), il aurait gagné à avoir un petit quart d'heure de plus pour éviter ces écueils et développer un peu ses personnages - surtout qu'il ne fait qu'1h20, générique de fin compris (le covid a sans doute perturbé le tournage ?).
Mais je n'ai franchement pas boudé mon plaisir pour autant. Le remake des années 2000 et la suite de 2013 m'avaient déjà agréablement surpris. Celui-ci confirme la règle. Je n'ai pas décollé mes yeux de l'écran, et ça tient presque du miracle ces derniers temps.

Forcément, après visionnage, je découvre que le producteur et en partie scénariste du film est Fede Álvarez, à qui on doit l'excellent remake d'Evil dead de 2013, qui se hisse sans problème au niveau des 2 originaux en ce qui me concerne.
Ici, on n'atteint pas un niveau aussi haut, mais on retrouve le même sens de la tension (qu'on retrouvait aussi dans Don't breathe, au scénario tiré par les cheveux mais à la réalisation terriblement efficace... et qu'on devait là encore à Fede Álvarez !). Y a pas à dire, je vais suivre les futures réalisations de ce type de près maintenant.

Dans un tout autre style, je suis allé voir Encanto, le dernier Disney avec ma compagne et mes enfants hier après-midi. L'histoire d'une famille, la famille Madrigal, où tout le monde dispose d'un pouvoir particulier, sauf Mirabella qui, du coup, est un peu mise sur la touche et essaie tant bien que mal de faire bonne figure. Alors oui, ça chante et dès les premières minutes. Le film était à peine commencé, les voilà qui se mettent à chanter et je ne peux pas dire que la chanson ait été extraordinaire. Mais passé ce moment douloureux, ce fut une bonne, que dis-je une excellente surprise. Sans rire, cela m'a laissé sans voix. J'ai adoré.

SILENCE a écrit:L'histoire d'une famille, la famille Madrigal, où tout le monde dispose d'un pouvoir particulier, sauf Mirabella qui, du coup, est un peu mise sur la touche

C'est un peu aussi le thème de départ de la série Umbrella Academy, sauf qu'ils chantent pas !

Ah purée, j'ai vu la saison 1 mais je n'en garde aucun souvenir. Ils auraient peut-être dû se mettre à chanter justement !

Autant j'avais trouvé la saison 1 correcte, autant c'est la 2e qui m'a totalement fait décrocher : un simple remake de la précédente, l'effet de surprise en moins et la redondance en plus. Comme je n'aime pas abandonner une série en cours de route, je tenterai quand même la 3e quand elle sortira, mais seulement à titre de "bruit de fond" pendant que je m'occupe à autre chose. Sait-on jamais, des fois que ça redevienne assez intéressant pour capter totalement mon attention et me faire réviser mon avis...

Peut-être qu'ils vont se mettre à chanter dans la saison 3 !
Moi je n'avais pas trouvé que la 2 était un décalque de la 1, mais bon, attention on est pas sur le fil des séries, ici !

C'est par pour me la ramener mais dans l'excellente série Buffy contre les vampires, ils avaient fait un épisode comédie musicale qui était vraiment très bon. Sans compter un épisode totalement muet et en noir et blanc aussi, si ma mémoire est bonne !