Films vus (tous supports) 2020-2021

Oui, et ça change d’un mois sur l’autre en plus : ajouts, retraits, c’est un peu la foire... Ça m’est déjà arrivé de mettre un film sur ma liste et de pas le retrouver quelques jours plus tard, juste quand je veux le regarder !

Vu hier La Plateforme, sur netflix : Bon petit film de genre tenu par un excellent concept à la Cube, qui touche aussi bien à la satire sociale bien méchante qu'à l'horreur glauque et sympathiquement gore par instants. J'ai été moins convaincu par les symboliques religieuses disséminées ici et là, mais le réal. a eu le bon goût de ne pas trop appuyer dessus, alors je vais passer dessus pour cette fois.
Et pour ne rien gâcher, techniquement c'est plutôt bien fait, malgré un budget qu'on imagine très serré. Chouette petit film donc !

Et j'ai vu aussi il y a quelques jours The Colour out of Space qui m'a beaucoup plu, bien que dans une approche tout à fait différente. Excellente atmosphère, bon rythme et acteurs (enfin surtout le grand Nicolas Cage) en roue libre en font un divertissement SF/Horrifique de choix. A l'image du sound design, ajoutant un climat nébuleux et oppressant à la fois correspondant parfaitement à la sombre bizarrerie qui se dégage de l'ensemble.
Alors certes, le script est parfois d'une rare stupidité, certains persos passent leur temps à faire nawak, mais je suis resté sur l'approche et le respect du matériau de Lovecraft, malgré la transposition à notre époque. Et même certains sfx, parfois à la limite du cheap, qui donnent malgré tout un cachet particulier à la péloche.
Bref, voilà un gars qui a parfait compris le texte d'origine et en a fait une très belle proposition de cinéma, forcément un peu différente de ce qu'on voit actuellement aux écrans, mais d'où celui-ci tire également une grande partie de son charme.
Jolie expérience, donc, pour ceux qui cherchent autre chose que des jump-scares débiles et des poupées possédées

A part le côté esthétique, je n'ai pas du tout accroché à The Colour out of Space. C'est le genre de film dont je n'ai rien retenu, ce qui chez moi montre un grand désintérêt !

C'est clair, le pire navet que j'aie jamais vu ! À part les zoulies couleurs.

Sans aller jusqu'à dire que c'est le pire navet que j'ai vu (j'ai vu trop d'horreurs - et pas dans le bon sens du terme - pour ça), je n'ai pas été emballé non plus. Je n'ai pas pu passer outre les réactions stupides des personnages et leur manque de profondeur. Les effets sont pourtant sympas, j'ai aimé qu'ils évitent la facilité avec des effets numériques et qu'ils fassent tout "à l'ancienne", et les propriétés spéciales de cette fameuse couleur sont bien pensées, elles innovent sans dénaturer l'histoire d'origine. Mais je n'ai rien retenu d'autre, sinon une certaine déception. Je m’attendais à bien pire, cela dit, parce qu'adapter ce texte est de toute façon très casse gueule et ici, ça a au moins été fait avec une bonne volonté évidente et appréciable.

La plateforme est vraiment efficace dans son genre par contre. Une bonne petite surprise, pour ma part.

Vu quelques toiles récentes :
- La dernière mouture de Terminator, qui ressemble beaucoup à la première suite, avec plein d'action, du suspense, un schwarzy toujours aussi raide et, heureusement, une Sarah Connors en pleine forme. Formaté mais distrayant.
- Vivarium, d'un certain Finnegan. Un concept analogique original et traité dans un style qui rappelle furieusement ce qu'on peut lire sur l'écritoire. Une histoire de parasitisme aussi mystérieux qu'inexorable et une chute en forme de boucle-minimum syndical. Un peu longuet aussi (j'avoue avoir accéléré le magnéto vers la fin) mais ça reste une curiosité dans un paysage ciné dont l'originalité n'est pas vraiment la marque. (Ah, les jolis petits nuages roses !)
- Sang-froid, c'est le dernier Liam Neeson, vous savez : cet acteur classique qui, depuis Taken, s'est découvert une vocation de "Jason Statham du troisième âge". (Je charrie mais j'aime beaucoup le bonhomme.) Bref, Sang-froid aurait pu n'être qu'une énième version de thriller violent sur fond de vengeance s'il n'était sauvé par un humour noir qui s'immisce par petites touches pour aller crescendo jusqu'au massacre final en tragédie grecque désabusée. Une mention au gamin du film :"Vous connaissez le syndrome de Stokholm ?"
- La vie rêvée de Walter Mitty, de Ben Stiller. D'accord, ce n'est pas une nouveauté mais quand on a l'occasion de revoir une toile aussi riche et surprenante que celle-ci, ça mérite qu'on s'y arrête. Fable philosophique sur la réalité des êtres, sur un progrès castrateur des individus, sur les beautés qu'on ne sait plus voir et les rêves qu'on nous apprend à oublier, qui aurait pu croire qu'un acteur spécialisé dans les rôles comiques (et pas toujours des plus légers) pouvait, en passant derrière la caméra, révéler et maîtriser une palette créative d'une telle poésie. Etonnant Ben Stiller !

J'adore la Vie rêvée de Walter Mitty, j'ai revu ce film il y a un mois et je le trouve toujours aussi bien ! Tu as raison Jack, Ben Stiller est étonnant et l'histoire une véritable ôde à l'imagination (même s'il s'agit d'une adaptation, mais je n'ai pas vu le premier film).
Pour Sang-froid, je suis plus mitigé. Je fais partie de ceux qui, comme toi, aiment Liam Neeson. D'abord parce que je lui trouve une super gueule et une bonne dose de charisme. Ceci étant dit, Sang-froid est un remake. L'original est un film suédois intitulé Refroidis. J'ai vu ce film avant de voir Sang-froid qui n'est qu'une transposition plan par plan de l'oeuvre originale. Et le fait est que je ne vois pas l'intérêt de se livrer à un tel exercice, sinon pour des raisons économiques et toucher un public plus large en mettant en vedette des héros US connus du plus grand nombre. Mais sur le fond, cela n'a que peu d'intérêt. Sinon, oui, le film est très plaisant et son humour noir rend l'ensemble assez original.

Vivarium a un concept super, je plussoie. J'ai été un peu déçu du traitement je dois avouer (surtout les réactions des personnages qui, à trop vouloir coller à la métaphore générale, perdent en cohérence et crédibilité au 1er degré) mais l'idée et l'ambiance sont superbes, dignes de la 4e dimension.

Merci et bien content d'avoir su vous intéresser.
Vivarium, oui, un bon scénario pour un épisode de "la quatrième dimension" mais un peu trop mince pour un long métrage.
Pour ce qui est des précédents cités par Silence, il est toujours plaisant de s'instruire. En général, les emprunts, les influences, les clins d'oeil, hommages et autres détournements m'amusent plutôt. Qui pourrait se plaindre des références à "Psychose" qu'on peut relever chez Carpenter (La nuit des masques) ou de Palma (Soeurs de sang) ? Par contre, je tiens le remake plan par plan de 1998 pour un pur gâchis de pellicule et je ne suis pas emballé non plus par les dernières versions de "Ben Hur", de "Papillon" ou des "7 mercenaires" (malgré la présence de Denzel Washington).
Je trouve plus sympas les transpositions, de film de sabre (Le garde du corps) en western spaghetti (Pour une poignée de dollars) puis en affrontement de gangsters sur fond de prohibition (Dernier recours).
Ceci dit, si on n'y prend pas garde, le jeu des similitudes thématiques peut vite tourner au dédale sans fin. Quand je pense que, lors de sa sortie, je n'avais vu dans "Star wars" qu'un "Prince Valiant" habilement travesti en space op !
Pour vous dire le béotien que je suis...

Hier, nous avons regardé le dernier Pixar, Soul, en famille. Le dessin animé devait sortir au cinéma, mais avec la crise du Covid, Disney/Pixar a décidé de le sortir sur sa plateforme le 25 décembre. Autant dire que j'attendais de le voir avec impatience ; j'adore Pixar. Ai-je été déçu ? Oh que non. Ce film est tout simplement une merveille. Soul suit la vie de Joe Gardner, un prof de musique qui ne vit que pour la musique et plus exactement le Jazz. La vie de Joe change radicalement lorsqu'un jour, un de ses anciens élèves, lui demande de passer une audition afin de remplacer le pianiste d'une célèbre saxophoniste dans le meilleur club de Jazz de la ville. L'audition qui avait fort mal débuté se passe à merveille et Joe est embauché. Malheureusement, tout à son bonheur, il est victime d'un accident et se retrouve dans le Grand Avant, l'endroit où les âmes attendent d'être expédiées vers la terre pour y mener leur vie. Joe se retrouve ainsi à devoir éduquer 22 une âme rebelle qui ne souhaite absolument pas gagner son passeport vers la terre...
C'est une oeuvre magnifique. L'animation y est spectaculaire bien sûr, mais Soul se démarque surtout par la profondeur des thématiques abordées : la vie, la mort, le sens que l'on donne à nos existences. En un sens, on peut y voir des thèmes "adultes" et si ma fille de 7 ans a plutôt bien compris le sens général du film, mon fils de 4 ans, lui, beaucoup moins (en revanche il est resté bloqué sur le fait que l'on voit un ascenseur... Mon fils adore les ascenseurs et les escalators. Ne me demandez pas pourquoi !). Ceci étant dit, il y a de nombreux passages drôles, voire très drôles, qui lui ont permis de suivre l'histoire avec plaisir. On pourrait certes, faire la critique d'exploiter sensiblement le même filon que Vice Versa (un autre de mes Pixar préférés !), mais j'ai trouvé Soul plus réussi (même si tout en exploitant le même filon, les deux oeuvres n'utilisent pas les mêmes instruments : la psychologie pour l'un, la croyance/religion/métaphysique pour l'autre). Non, sans rire, si vous avez la possibilité de le voir, regardez-le. À défaut de l'aimer autant que moi, je pense que vous passerez au moins un bon moment.

Vu hier aussi et même avis que toi. Je me suis dit par contre que pour des enfants, ça ne serait pas spécialement compréhensible (comme toujours avec Pixar, il y a différents niveaux, mais là, même le niveau le plus terre-à-terre m'a paru plus complexe que la moyenne) ; ce que semble confirmer ton fils.
C'est vrai que la parenté avec Vice versa est frappante (forcément, c'est le même réalisateur aux commandes) mais Soul m'a vraiment emballé, là où Vice versa m'avait un légèrement déçu je dois avouer (j'en ai peu de souvenir en fait, sinon que je n'avais pas senti l'effet "Wow" que j'ai pu avoir devant un Là-haut, par exemple, pour continuer dans la filmo du même gars). Faudrait peut-être que je le revoie pour me rafraîchir la mémoire, cela dit.

Là-Haut reste de toute façon un des meilleurs Pixar jamais sortis, quel que soit le réalisateur (il me semble que c'est Pete Docter, mais pas certain du tout).
Pour ma part, pas vu Soul encore (et c'est pas demain la veille, vu que je suis pas prêt de m'abonner à Disney + : avec Netflix et Amazon Prime, on a déjà largement de quoi faire), mais si vous le comparez avec Vice-Versa, ça a de grandes chances de me plaire. J'ai vu quelques retours plus mitigés que les vôtres jusque-là, mais je pense que certains voudraient que Pixar se réinvente à chaque film, alors qu'ils ont déjà révolutionné le cinoche d'animation à plusieurs reprises depuis le 1e Toy Story. Sûr, maintenant, on commence à connaître un peu les "recettes" de la maison, mais y'a encore de la marge avant que la concurrence n'arrive au même niveau (aussi bien en qualité technique que côté développement des thématiques, encore souvent trop schématique et ciblé "jeunes enfants" chez les autres studios, hormis quelques exceptions).

Bon ben, j'attendrais une éventuelle sortie dvd pour juger sur pièce... (si jamais il sort un jour, avec ces trucs de SVoD, on sait jamais vraiment ce qui reste exclusif à la plate-forme ou ce qui peut-être exporté/vendu en dehors).

Si j'arrive à choper "Soul", ca pourrait être un film pour le soir du 31 décembre !

De mon côté, j'ai revu le film Mademoiselle de Park Chan Wook.

Un petit bijou de cinéma, une lumière fantastique comme souvent dans le bon cinéma sud coréen, une intrigue à rebondissements et tiroirs, de l'érotisme et un rapport aux livres juste merveilleux.

Bon, stop. J'adore ce film et si vous ne l'avez pas encore vu, je vous le conseille.
Mais pas devant les enfants. ;-)

En effet, moi aussi j'ai adoré ce film ! Comme il est très long je ne voulais regarder que la moitié et garder l'autre pour plus tard, mais j'ai été scotché et je n'ai pas vu passer les 2 heures et demi.

J'avais été bluffé par la construction, où l'histoire semble se dérouler comme prévu jusqu'à un moment, où, brusquement, on est surprit par une chose qu'on attendait pas... Et hop, retour en arrière d'un autre point de vue, on se rend compte que les choses n'étaient pas du tout ce qu'on croyait... Et puis troisième partie qui oriente encore l'histoire dans un autre sens, vers sa résolution, c'est quasiment la dialectique Thèse/antithèse/synthèse !

En plus de ça, même si l'érotisme est très discret dans ce qui est montré (presque pas de scène franchement "érotique") il imprègne tout le film, dans une ambiance fortement sensuelle, où règne par moment l'ombre du divin marquis.

Donc je plussoie Lorelei : si vous n'avez pas vu ce film, regardez-le ! Et non, c'est pas pour les enfants ! Mais je peux vous dire que c'est un des films qui m'ont le plus marqués ces dernières années !