De l'autre côté - Henri Bé (Paladin)

Tiens, si ça te conviens, en voila des toutes fraîches (Surtout que même à Marseille, fait pas chaud, avec le mitral qui souffle !)







(J'aime bien celle du milieu, tu peux la recadrer)

J'aime bien la première. Simple et sobre.

Mais j'ai un sourire plus franc sur la deuxième.

Oui la 2e pour moi aussi ! J'ai bouclé mon communiqué tout à l'heure avec la photo Luciférines, je vais modifier la photo demain pour voir laquelle rend le mieux (mais le fond lumière naturelle de l'autre me paraît a priori mieux coller, je verrai).

Bon, ça fait quelques déjà quelques temps je l'ai lu, mais je me devais tout de même d'en toucher quelques mots :


Je connaissais déjà certains textes de Henry Bé parus sur ce recueil, mais outre le plaisir de les redécouvrir, j'avais hâte de les voir s'offrir une seconde vie et compilés ensemble. Sans surprise, j'ai passé un très agréable moment.

Déjà, rien que la préface, qui met tout de suite dans l'ambiance en soulignant de fort belle manière les thématiques générales des textes.
Je ne paraphraserais pas la talentueuse préfacière, mais je suis en tous points d'accord avec son analyse. Il y a toujours ce point de passage, ce seuil, cet entre-deux où tout bascule dans ces récits et où les personnages connaissent et affrontent leur destinée. De plus, il y a toujours une belle profondeur dans les thèmes abordés (que ce soient les amours libertins, les envies d'émancipations contrariées, les personnalités en dehors des marges, etc), qui permettent aux récits de rebondir de bien belle façon sur des thèmes à-priori classiques, mais traités avec une vision et une approche des plus modernes. Il ne reste plus ensuite à l'auteur qu'à nous cueillir grâce à une plume d'une fluidité et d'une solidité à toute épreuve.
Quels sont les textes que j'ai préféré ?
Le récit qui donne son titre au recueil est un bel essai sur les apparences trompeuses et le caractère inéluctable de nos décisions, les bonnes comme les mauvaises. J'ai bien aimé la variation sur la figure vampirique contenue dans La Fugue d'Amélie (là où Tu Mourras avec Délices m'a moins accroché, car ne connaissant rien de l'histoire initiale, mais j'ai beaucoup apprécié en revanche la plume volontairement désuète). Saint-Drome est une petite merveille SF prouvant (s'il le fallait) toute l'étendue du registre de l'auteur et qui m'a beaucoup plu de découvrir. En fait, je me rends compte que je pourrais passer en revue tous les textes du sommaire en revue et y trouver à chaque fois un point d'accroche ou un « truc » qui m'aura laissé une excellente impression. Alors,plutôt que de faire un « track by track » comme on dit dans le milieu musical, je me cantonnerais à trois récits que je connaissais déjà, mais que j'ai adoré redécouvrir ici, que ce soit pour leur valeur ajoutée au fil du temps ou leur qualité intrinsèque :
– Holy End : Magnifique virée fantastique dans un far-west halluciné et qui malgré ses références assumées, trouve rapidement son rythme et son univers propre. La fin, notamment, est d'une extrême et élégante noirceur : j'aime beaucoup.
– Solve et Coagula : En tant que grand amateur de mystères insondables et musicien raté, ce texte était fait pour moi ! Plus sérieusement, j'ai beaucoup apprécié la relation qui se noue entre les personnages et l'approche surnaturelle, tout en délicatesse, est un modèle du genre. Encore une belle réussite.
– Le Peuple des Collines : Là aussi, un texte que je connaissais déjà, mais que je n'avais pas lu depuis des années. J'aime beaucoup la façon dont l'auteur s'approprie (par la tangente) le thème de la féerie, ici avec une approche moderne et assez sombre à la fois sortant des sentiers battus. Et toujours cette plume envoûtante, qui en quelques mots, pose sans effort ambiance et décor : de la très belle ouvrage, encore une fois.
Si je reviens spécifiquement sur ceux-là, c'est que leurs sujets ou l'angle choisi me parlent davantage, mais je pourrais en dire de même des autres récits du recueil, à la qualité de finition équivalente. Dans le fond comme dans la forme, c'est en tous cas maîtrisé et solide de bout en bout (sans parler de la variété des thèmes visités), nous faisant presque regretter quelques dizaines de pages supplémentaires. L'ensemble est complété par une couv' magnifique nous mettant de suite dans l'ambiance, ainsi qu'une très sympathique interview en fin d'ouvrage nous permettant d'en découvrir plus sur la personne derrière ces lignes.

Bref, en un mot comme cent : De L'Autre Côté est un excellent recueil de textes fantastiques (au sens le plus large du terme) qui saura contenter tous les amateurs de frissons, « d'ailleurs », de chair fraîche... et de Jean Rollin !
Bien entendu, je ne saurais que trop vous recommander cette délicieuse lecture

Merci, Tak, quel hommage ! :

Avec plaisir ! c'est plutôt à moi de m'excuser pour mon retard (ces temps-ci, mon taux de réactivité est proche du néant complet - 12 000).

Et j'en profite au passage pour souligner encore une fois le travail impeccable des Ombres d'Elyranthe, toujours au top et qui donne envie d'investir dans de si beaux objets !

Côté retard, qu'est-ce que je devrais dire ? Des mois que j'ai dévoré le recueil en à peine quelques heures et toujours pas un mot.

Je pourrais résumer mon avis par une simple phrase : "c'est de la bonne !".
Je crois qu'il n'y a qu'un texte qui ne m'a pas emballé sur les 14 proposés (dans un recueil lambda, j'aurais plutôt tendance à avoir le ratio inverse : 2-3 pépites pour beaucoup de nouvelles oubliables). Il s'agissait de La fugue d'Amélie (sans doute à cause de mon overdose de "vampires modernes", l'ambiance ne m'a pas parlé).
Les 13 autres nouvelles oscillent entre le très bon et l'excellent, "Le beau mariage" étant pour moi l'apogée du recueil.
J'ai adoré le reste, mais cette nouvelle-là, c'est encore un pallier au-dessus : j'aurais adoré y penser et l'écrire (je me console en me disant que je ne l'aurais pas autant réussie que Paladin).

Je tenterai de faire un retour texte par texte plus tard.

Merci Murphy !

La fugue d'Amélie est ancienne, c'est vrai qu'elle n'est au fond qu'une variation sur le genre d'histoire où l'on apprend à la fin que "c'est tout le contraire de ce qu'on croyait", à part ça, c'est pas ma meilleure.
Le beau mariage, c'était une idée que j'avais en tête depuis longtemps autour de

Spoiler:

. Je ne savais pas trop comment le traiter, et puis ça m'est venu brusquement en le rapprochant d'un célèbre sérial killer...

La fugue d'Amélie, en soi, j'adore ce type de revirement pourtant, je ne me l'explique pas. Mais ça reste objectivement de bonne facture, sur ce point, y a pas à dire !

Le beau mariage : je crois que tu expliques en effet tes inspirations avant le texte (on les repère bien à la lecture de toute façon). C'est d'autant plus fort que tu as réussi à faire du neuf avec d'un côté un conte déjà repris mille fois et d'un autre, ce célèbre tueur qui lui aussi a connu déjà mille vies fictives.

Une merveille ce recueil
(bon, je n'ai pas le temps non plus d'écrire une chronique, pas seulement pour celui-là... Pour au moins une dizaine de titres lus entre fin de l'été 2018 et auj.)

Merci Tak pour cette superbe chronique, qui sera sous peu sur la page. Et merci également Françoise et Murphy pour vos retours, ça nous touche beaucoup car on aime ce qu'on publie. Pour ma part, j'ai aussi mes petits préférés et je suis ravie de constater que nos coups de cœur varient d'un lecteur à l'autre : je ne le répéterai jamais assez mais c'est le gage d'un recueil homogène, et ça fait rudement plaisir !

Cath dit toujours qu'elle aime tous les textes autant les uns que les autres, comme ses enfants. Moi, j'ai mes chouchous, mais je ne sais pas si je dois révéler leurs titres, pour pas faire de jaloux...

Mais non, je n'aime pas tous les textes pareil, mais c'est comme pour les enfants, faut pas leur dire sous peine de les traumatiser pour le restant de leurs jours.
Donc, vous ne saurez rien de mes préférences.
A moins de me torturer longuement

Ah bah on veut des noms, maintenant ! Le peuple demande à savoir ! (Si, en prenant en compte tous les autres "moi" dans ma tête, y a de quoi faire un peuple, parfaitement).

Murphy Myers a écrit:Le beau mariage : je crois que tu expliques en effet tes inspirations avant le texte (on les repère bien à la lecture de toute façon). C'est d'autant plus fort que tu as réussi à faire du neuf avec d'un côté un conte déjà repris mille fois et d'un autre, ce célèbre tueur qui lui aussi a connu déjà mille vies fictives.

Ah oui, tiens ! J'avais oublié d'en parler dans mon post, mais c'est vrai que ce texte est très très fort, je me suis dit la même chose en le lisant. J'avais adoré la façon de détourner une figure mythique de la culture populaire de ses codes "habituels" pour en faire quelque chose de complètement inattendu et original (tout à fait le genre de textes qui me rendent jaloux, en fait ! ).

Et de rien Raven et Pala (encore) : je n'avais que trop tardé pour laisser mes impressions sur cette lecture  (oui, désolé, je suis un ignoble procrastinateur...).