7 JOURS CHRONO.

Un peu plus de 450000 signes désormais. Dire que j'ai baissé au niveau du rythme d'écriture serait un gentil euphémisme. J'écris tous les jours, certes, mais j'ai de plus en plus de mal à tenir mes objectifs. Je crois même que l'on peut dire que je ne les tiens pas. Pendant le confinement, j'écrivais un parfois deux chapitre(s) par jour. Là, il me faut trois ou quatre jours avant de venir à bout de mes chapitres alors que ces derniers sont très courts. Je me suis donné jusqu'au 31 août pour finir mon premier jet. Je vois la date se rapprocher dangereusement, sans éprouver cependant d'angoisse particulière. Pour l'instant mon histoire se déroule aux USA (j'avais eu cette discussion avec Blahom lors du concours Black-out et je lui expliquais que lorsqu'il s'agit de fantastique mes histoires prennent toujours place outre-atlantique, et en France pour le polar et le thriller...), mais j'ai prévu de replacer l'ensemble du récit en France lors des prochaines réécritures. Oui, pourquoi faire simple ? D'autant que dans mon esprit il va falloir faire un peu plus que de changer de décor. C'est aussi tout un tas de trucs qui devront être transformés, pour que l'ensemble se tienne à peu près. Bref, je suis loin d'en avoir terminé. J'ai écrit ce matin. Curieusement, les mots venaient assez facilement. Si je me sens en jambe, je tenterai une nouvelle séance d'écriture vers 16 ou 17h. Mais rien n'est moins sûr. J'ai l'impression d'être le gladiateur descendant dans l'arène... Force et honneur.

Lors des projets au long cours, il est fréquent, je pense, de ressentir à un moment une baisse de régime, voire carrément une perte totale de motivation (on a déjà tous entendu des auteurs parler de leurs récits abandonner en cours de route). Je suppose qu'il faut arriver à se forcer à continuer, même si on a l'impression qu'on fait moins bien ou qu'on y arrivera pas. Donc, faut juste se concentrer là-dessus. Quelques mots par-ci, quelques autres par-là, tu avances, c'est tout ce qui compte.
Mais à 450 000 signes, il t'est interdit d'abandonner parce que nous, on sait que ça va déchirer ce roman.

Catherine a tout dit. C'est quasiment un passage obligé, mais savoir la fin plus près que le début aide à maintenir le cap en général, même en régime réduit.

Par curiosité, pourquoi transposer le tout en France finalement ?

Oh, mais je ne veux pas abandonner. Hors de question ! J'ai réussi à caser deux séances d'écriture aujourd'hui. Une le matin, l'autre vers 16h, ce qui m'a permis de terminer le chapitre que j'avais entamé hier. C'était un passage d'action assez plaisant à écrire, même si ce sont toujours des trucs compliqués à mettre en place. Au final, le "chapitre" doit faire dans les trois ou quatre pages mais, en dépit du plaisir certain qui a été le mien tout du long, j'en ai quand même gravement chié. Je comprends enfin, par la force des choses, que le premier jet n'est pas seulement un brouillon de l'histoire ; il est aussi, et surtout, un brouillon d'histoire ! Tout y est mélangé et confus. Les personnages ne sont qu'esquissés, même s'ils prennent une certaine consistance au fur et à mesure que les pages défilent. L'un des éléments de la réécriture sera de rendre crédible et d'étoffer l'ensemble de ces éléments.

Maintenant la question de Murphy : "Pourquoi transposer le tout en France ?". C'est sûr que c'est étrange quand on sait que tout se déroule pour le moment aux USA. Je dirais deux choses. D'abord parce que ce qui me semble fonctionner sur une nouvelle devient beaucoup plus casse-gueule (et casse-bonbons) sur un format beaucoup plus long. Je veux dire par là que placer toute son intrigue dans un pays que l'on ne connais pas n'est pas très problématique quand c'est fait sur 6, 9, ou même 20 pages. Ça le devient en revanche, problématique, lorsque l'on commence à s'écarter des rivages de la nouvelle pour aller vers la novella ou le roman. Là, il y a je crois un vrai besoin de crédibilité qui se fait jour. Et, sauf à être spécialiste du pays en question, sauf à y être allé, voire à y avoir séjourné, les besoins en documentation deviennent vite colossaux. Alors oui, il est toujours possible d'imaginer, et même d'inventer les choses (après tout c'est de la fiction) mais je ne sais pas pourquoi, cela me gène. Du coup, deuxième raison qui me poussera sans doute à transposer et adapter l'histoire à la France. La documentation ! Mon récit suit plusieurs personnages dans plusieurs endroits différents. Certains de ces personnages sont des membres du personnel politique. Je ne connais que de loin le système politique américain ; autrement dit le régime présidentiel, sachant par ailleurs que je ne suis pas versé dans le fonctionnement concret de ce régime. À titre de comparaison et sans être un grand spécialiste du système politique français, j'ai quand même eu l'occasion d'enseigner le droit constitutionnel de la cinquième République pendant plusieurs années. Je connais globalement le fonctionnement institutionnel de notre régime et j'ai facilement accès à des sources qui me permettraient, le cas échéant, de combler les trous. par ailleurs, et à titre accessoire, je trouve que replacer l'ensemble de l'action en France, au-delà du boulot que cela représenterait, ouvrirait également certaines pistes de réflexions intéressantes quant à l'intrigue générale. J'ai même quelques idées de scènes et de conflits quant à l'intrigue générale (autrement dit l'intrigue qui ne s'arrête pas au personnel politique) qui me viennent à l'esprit, ce qui est loin d'être négligeable. Pour tout dire, le défi, loin de me déplaire s'avère plutôt excitant à mes yeux. Alors, pourquoi dans ce cas ne pas se lancer ?

Vu comme ça, c'est sûr que de déménager l'histoire, même si ça suppose un gros boulot de refonte, sera finalement mieux et moins contraignant.
J'avoue que la partie documentation et placement géographique de l'histoire n'a jamais été ma tasse de thé, donc je comprends d'autant le besoin de revenir sur un terrain plus connu (encore plus si on y ajoute l'aspect politique).
Hâte de lire ça dans tous les cas ! Et content de voir ce chantier te motiver toujours autant sur le long-terme.

Allez Silence, 450000 c'est déjà un beau fœtus... faut le faire naître, celui-là ! Courage ! Et puis même si tu écris moins que prévu, l'important c'est de ne pas lâcher. J'ai fait cette erreur il y a quelques années et j'ai perdu foi en mon intrigue. Je le regrette car après réflexion ce n'était peut-être pas une mauvaise idée. Bref. Accroche-toi et offre-nous un beau bébé !

Merci Cancer ! Et tu sais, je n'oublie pas que ton roman doit sortir pour le mois d'octobre !

... de l'année prochaine !

Arf. De l'année prochaine, c'est le détail qui m'a échappé ! Mais bon, le plaisir n'en sera que meilleur !