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La fantasy urbaine

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Message par Tak Ven 18 Jan 2019 - 19:30

Je rattrape le train en marche, mais Pala est arrivé au point qui m'intéresse : l'Urban Fantasy n'a rien à voir avec la bit-lit (même si ce dernier est forcément apparenté au premier, de par les thèmes choisis et leur contexte). Ou alors disons que la bit-lit est un sous-genre largement mis en avant du genre qui nous intéresse, mais cet amalgame me chiffonne.

Si on prend cette définition au sens strict (mais je préfère encore celle du sieur Ruaud, dont j'avais déjà lu un ouvrage il y a quelques temps), un auteur comme Clive Barker peut se rapprocher de ce qu'on entend par "Fantasy Urbaine". Bon bien sûr, il y a ses Livres de Sang et son Jeu de la Damnation qui relèvent plus de l'Horreur, mais une large partie de son oeuvre peut rentrer dans cette catégorie. Car même si ses récits peuvent verser dans le sordide ou le gore, il y a toujours cette touche de merveilleux qui pointe entre les lignes -- certes, toujours un brin pervertie par ses obsessions de chair torturée et autres déviances.
En cela, son Royaume des Devins pourrait être l'archétype du roman d'Urban Fantasy contemporain. Mais peut-être que je me goure sur toute la ligne, aussi... (c'est du moins comme ça que je le vois).

Sinon Charles de Lint j'avais déjà fait quelques recherches et c'est un auteur qui m'intéresse pas mal, effectivement. C'est lui qui avait écrit Mullengro ? Un de ces jours, je me plongerais un peu plus sérieusement sur la question... Et oui, j'y pensais aussi, mais le steampunk peut aussi être vu comme un dérivé de l'Urban Fantasy, même si beaucoup moins calé sur le sujet.
Neverwhere de Gaiman est très chouette aussi, là on est plein dedans, mais j'avais trouvé son approche un brin trop légère et "décalée" (d'un point de vue humoristique) pour remporter tous mes suffrages. Le Kraken de Miéville, bâti sur le même moule, m'avait paru bien plus solide et davantage dans mes cordes, relevé d'une petite pointe de thriller qui lui donnait franchement du chien.
Si ça peut te donner envie d'y jeter un oeil Lester, je ne peux que recommander ce roman, qui changera peut-être ton point de vue sur la question Wink

Par contre, je ne me prononcerais pas plus sur l'auto-édition, dont ce n'est pas ici le sujet -- tout en gardant à l'esprit qu'auto-édités ou non, il y aura toujours une ribambelle de suiveurs sans talent qui s'engouffreront dans la faille, dès qu'un thème/genre commencera à cartonner : ce n'est pas une pratique propre à l'auto-édition, même si certains (beaucoup) en profitent.
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Message par Paladin Ven 18 Jan 2019 - 20:25

Une anthologie de référence de l'Urban Fantasy est Traverses, dirigée par Léa Silhol (elle même ayant écrit plusieurs nouvelles qui relèvent de ce genre-là). Cette antho était éditée par les Editions de l'Oxymore, malheureusement disparues, dirigées aussi par Léa Silhol.

Cette antho, que j'ai achetée à l’époque de sa parution, est intéressante pour aborder le genre, elle contient des nouvelles de gens assez importants : Charles De Lint, Emma Bull, Neil Gaiman, Fabrice Colin, Garry Kilworth, et Léa Silhol elle-même... Comme en général les Editions de l'Oxymore, elle baigne souvent dans une ambiance gothique, mais n'a rien à voir avec la bit-lit !


Or, là, je vois que deux exemplaires sont disponibles sur Rakuten, dont un à  5,50 €-Très Bon Etat (L'autre à 23 €). Je ne peux que vous conseiller de profiter de l'affaire : https://fr.shopping.rakuten.com/s/traverses+lea+silhol#xtatc=INT-601

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Message par lester l gore Ven 18 Jan 2019 - 21:04

Merci pour les suggestions de lecture, il va falloir que je m'intéresse à China Mielville. J'ai l'impression, Tak, qu'il y a comme un défaut dans ton raisonnement. En effet, tu classes dans l'urban fantasy des romans écrits bien avant l'apparition du sous-genre en question. A l'époque, même le terme n'existait pas Les Clive Barker sont parus dans des collections de romans fantastiques. "Mulengro" est paru chez "Terreur", comme d'autres De Lint.
Après, si le simple fait que l'action se situe en environnement urbain justifie de classer un roman en urban fantasy, alors les trois quarts des bouquins peuvent y entrer, dans le sens où toute leur action se passe dans des agglomérations.
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Message par Paladin Ven 18 Jan 2019 - 23:11

Charles de Lint a effectivement écrit de la fantasy urbaine, mais pas que. Je ne pense pas que "Mulengro" en fasse partie, ce serait plutôt de l'horreur. Je n'ai pas lu "Mulengro", mais j'ai lu plusieurs nouvelles de de Lint, c'est bien de l'urban fantasy !

Lester I Gore a écrit:tu classes dans l'urban fantasy des romans écrits bien avant l'apparition du sous-genre en question.

Mais un genre existe en général avant qu'il ne soit identifié comme tel : on ne parlait pas encore de "science-fiction" à l'époque de Jules Vernes ou de Gustave le Rouge, ni de steampunk quand Priest a écrit La Machine à Explorer l'Espace.
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Message par Tak Ven 18 Jan 2019 - 23:43

Bon, Pala tu me voles mes arguments lol
Je pensais à peu près la même chose concernant les genres et leurs "actes de naissance". Il en est de même avec les grands mouvements musicaux : on ne commence à parler d'un nouveau style à proprement dit ou à le nommer qu'à partir du moment où plusieurs groupes/artistes en aient posé les fondations (et ça arrive souvent même des années après les premiers balbutiements). L'acte de naissance ne s'officialise que quelques temps après les premiers coups d'éclats, c'est un peu la règle lorsqu'une nouvelle tendance émerge.
Ceci dit, ces propos n'engagent que moi et je ne prétends pas détenir la vérité universelle sur la question.

Je trouve juste que Barker pourrait être un bon représentant d'une certaine conception de la Fantasy Urbaine. Adulte et sans chichis donc, mais sans renier non plus l'approche "merveilleuse" que l'on peut retrouver dans ce genre de lectures. Si la seule base de cette opinion avait été le milieu urbain, alors là oui, on aurait pu y rajouter tout un pan du Fantastique moderne. Mais dans ce cas-là, autant comparer Michaël Jackson et David Bowie Laughing (mais si, ils font tous les deux de la pop ! ).
Bref, 'scusez-moi, je divague...

Sinon, elle a l'air très chouette cette antho' Pala, merci pour le bon plan ! (enfin non à la réflexion, pas merci du tout, j'ai une liste d'achats aussi longue qu'un Rocco au garde-à-vous).
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Message par lester l gore Sam 19 Jan 2019 - 12:21

Arguments tout-à-fait recevables, les gars, et la comparaison avec les mouvements musicaux me semble logique. Alors, selon vous, l'urban-fantasy c'est, en définitive, du "merveilleux" qui se passe en ville ? Donc, pas vraiment du fantastique.
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Message par Paladin Sam 19 Jan 2019 - 14:07

Non, ce n'est pas du fantastique, puisque ça relève de la fantasy. encore que quelquefois, on puisse être aux limites : dans Faerie de Raymond Feist, les créatures de légendes celtiques interviennent dans notre monde : donc fantastique, mais en même temps, c'est un monde qui coexiste au notre, même si on en le connais plus.

Mais il me semble que là où on n'est pas d'accord, Lester, c'est de ramener toute l'urban-fantasy à ce qu'en fait la bit-lit, ce serait comme mettre sur le même plan les romans d'Anne Rice avec Twilight.
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Message par lester l gore Sam 19 Jan 2019 - 17:07





Mais il me semble que là où on n'est pas d'accord, Lester, c'est de ramener toute l'urban-fantasy à ce qu'en fait la bit-lit, ce serait comme mettre sur le même plan les romans d'Anne Rice avec Twilight.


Je suis loin d'être un amateur des gros pavés lents de Mme Rice, mais je vois où tu veux en venir, et je suis assez d'accord. Tout genre possède ses suiveurs, et trier le bon grain de l'ivraie est difficile, c'est d'ailleurs ce qu'expriment aussi Tak et Murphy avec sa "théorie du 1%". Mais avouez que ce qui est promu sur les réseaux et que ce qui encombre les rayons des grandes surfaces relève davantage de la bit-lit que d'un Charles de Lint ou d'un Clive Barker. Vous me citez les exceptions, mais (à moins que ma vision soit obscurcie par les groupes Facebook que je fréquente, ce qui est bien possible) je crois que la règle dans ce genre consiste en des resucées de Anita Blake ou de Twilight.
"Il y a des poissons volants, mais ils ne constituent pas la majorité du genre", disait Audiard...

Si j'étais tatillon, je te rétorquerais que "Faerie" ne peut pas être de l'urban fantasy, puisque tout le roman se situe à la campagne, de même que "Le Sanctuaire", d'ailleurs. Je propose donc la création d'un nouveau sous-sous-genre : "la cambrousse-fantasy", ou "plouc-fantasy".


Non, ce n'est pas du fantastique, puisque ça relève de la fantasy.

Là, je souscris entièrement. Et c'est bien ce qui m'ennuie : le fantastique, c'est l'irruption choquante, scandaleuse, du surnaturel dans le quotidien, et la recherche du moyen de lutter contre. Les fantasy, c'est autre chose. On y côtoie tranquillement une foule de créatures mythiques, et ça ne dérange personne, hormis Anita Blake et ses émules qui ne songent qu'à s'envoyer en l'air avec des vampires musculeux ou des lycanthropes qui sentent le clébard mouillé !
C'est d'ailleurs le point litigieux que j'avais soulevé à propos du "Sorcière de Chair" de Sarah : dans son roman, l'existence des sorcières est révélée au grand public sans que celui-ci ne s'en offusque. On créée juste une unité de police spécialisée pour lutter contre leurs activités ô combien criminelles, et puis tout le monde retourne vaquer à ses petites affaires !
Personnellement, je vois là une grosse faille logique. L'annonce de la découverte d'une nouvelle branche de l'espèce humaine provoquerait sûrement un changement de paradigme dans la sociologie et dans une douzaine de sciences. Dans la réalité, la société serait bouleversée par la découverte de communautés de créatures mythologiques vivant au milieu des métropoles, et connaissant la nature humaine, ça risque de se passer dans la douleur, surtout si les créatures en question ont la petite manie de boire le sang humain ou de bouffer du clodo les nuits de pleine lune, non ?
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Message par Mélodie Or Sam 19 Jan 2019 - 20:40

Lester I gore, tu m'as tuée...

Si j'étais tatillon, je te rétorquerais que "Faerie" ne peut pas être de l'urban fantasy, puisque tout le roman se situe à la campagne, de même que "Le Sanctuaire", d'ailleurs. Je propose donc la création d'un nouveau sous-sous-genre : "la cambrousse-fantasy", ou "plouc-fantasy".

je vote pour la cambrousse fantasy !! Désolée pour ce post inutile mais qu'est-ce que j'ai ri...

Merci de m'aider à y voir plus clair dans ce gloubi gloussa de genres et sous-genre, j'en perds mon latin !
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Message par Paladin Sam 19 Jan 2019 - 23:53

Bon, je serai bien moins souvent connecté jusqu'à vendredi, étant chez ma mère, ce qui est aussi une pause pas inutile, donc ce n'est pas que le débat m'ennuie, mais que je passerai plus rapidement...

Lester, on est pas vraiment en désaccord sur le fond, sinon que tu as l'air de penser que la production de bit-lit est la norme de l'urban-fantasy, et  l'urban-fantasy de qualité l'exception. Je dirais plutôt que la bit-lit est publiée dans des collections de poche à fort tirage, et beaucoup de titres par an, parce que c'est un secteur qui marche bien commercialement parlant, et qu'il vise ce fameux créneau crétin des ados : ce ne sont pas les ados qui sont crétins, hein, mais le créneau, et de fait le créneau les crétinise en les enfermant dans des codes, comme le font les modes. Mais la fantasy elle-même est un genre, et l'urban-fantasy un sous-genre, qui a ses titres de noblesse. Ceci étant, il y aura toujours plus d'imitations que de bonnes production. en fantasy, il a Tolkien, Howard, Smith, etc... Pour combien de plumitifs ? Pour l'urban, il y a de Lint, Gaiman, Silhol, et quelques autres qui ont leur style, leur univers, pas celui d'Anita Blake.

Pour ce qui est de Faerie, ou du film Pompoko dont je parlais, ou de ta nouvelle Le Sanctuaire, bien sur, ça se passe à la campagne, mais ça peut se rattacher à l'urban dans le sens où ce sont des créatures des légendes celtiques ou japonaises qui vivent dans notre monde moderne. Après, fantasy ? fantastique ? ça peut se discuter, je te l'accorde.

Enfin, je suis bien d'accord que fantastique et fantasy sont deux choses différentes. En plus, je dois bien reconnaître que je ne suis pas un grand amateur de fantasy, en dehors de certains cité plus haut, qu'il soient de "Hignt" "Dark" ou "Urban" fantasy. Si j'ai lancé ce débat, c'était pour dire que les choses ne sont pas aussi tranchées que tu le disais. Et j'ai peut-être eu tort, parce qu'en plus tu disais ça pour dire du bien de mon recueil La fantasy urbaine - Page 2 2259885686

Bon, maintenant je vais me coucher, il est quasiment minuit et on a 200 km à faire demain...
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Message par lester l gore Dim 20 Jan 2019 - 10:50

Trop tard pour te souhaiter bonne nuit, bonne route et bon séjour... En effet, nous n'avons dans le fond pas trop de divergences. Disons que c'est mon pessimisme naturel qui parle. Et puis, de temps en temps, j'aime bien Paul. Et Mickey, aussi Wink
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Message par Jack-the-rimeur Dim 20 Jan 2019 - 19:06

Je crois que je ne comprendrai jamais cette tendance à vouloir faire entrer tel ou tel roman d'imagination dans des cases de plus en plus étroites et exclusives. Et, inversement, je trouve tendancieux d'invoquer telle dérive éditoriale en marge d'un genre donné pour dénigrer l'ensemble du genre. Ce n'est pas ce que dit Paladin, non, j'en conviens, mais le fait est que chaque fois qu'il parle fantasy, c'est presque toujours ce seul aspect négatif qui revient sur le tapis, ce qui revient sensiblement au même. C'est irritant, mais comment en vouloir à quelqu'un qui a écrit "Les masques de Carmina", une superbe histoire de fantasy s'il en est ?
(Je renvoies les curieux à la remarquable anthologie parue en 4 volumes chez Pocket et qui, du "Manoir des roses" à "La citadelle écarlate", brosse toute la richesse et la diversité de cette prétendue "soupe pour ados attardés".)
A propos d'ados, il faut bien reconnaître que le phénomène Harry Potter a entraîné une pléthore de parutions souvent surévaluées (je pense à des séries comme Eragon, Tara Duncan, Percy Jackson ou les Chevaliers d'Emeraude qui ne méritent pas le grand format selon moi), mais, bon, un jeune qui lit, c'est déjà un oiseau rare de nos jours et gardons à l'esprit qu'un ado reste une créature à vocation évolutive. A eux de reconnaître les auteurs qui ne les prennent pas pour des vaches à lait béates (car, Dieu merci, il y en a encore : Stroud, Pullman, Geneford, Honaker, Lhomme ou les regrettés Bottero et Gudule). Je suis moins inquiet pour les ados que pour ces pauvres bambins que des chaînes dites pour la jeunesse abrutissent de pubs entre deux épisodes des Transformers ou des Pyjamasques !
Une autre question à relativiser, c'est cette histoire de "qualité littéraire". Lorsqu'en quatrième, j'ai avoué à mon prof de français que j'aimais lire de la S-F, j'ai eu droit à un "Ah !" consterné assorti d'une moue apitoyée qui m'ont bien fait comprendre que j'étais perdu pour la cause. C'était "la bouillie pour ados attardés" de mon époque, une perversion des jeunes intelligences venue de cette Amérique infantile et superficielle, décriée par la presse bien-pensante et défendue uniquement par une poignée d'aficionados obstinés comme Jacques Bergier. Les romans d'évasion ont toujours été considérés comme une sous-littérature. "Si c'est populaire, c'est sans intérêt !" (Si bien qu'on commence à peine à redécouvrir aujourd'hui tout le génie de Paul Féval, Zévaco, Robida ou Gustave Lerouge.) Ce qui m'amène à évoquer le cas du Fleuve Noir dont beaucoup parmi nous ont gardé la nostalgie. Dans les années soixante, au pays des éditeurs de sous-littérature, il était considéré comme le degré zéro et ce n'était pas vraiment usurpé. Les élites, la qualité littéraire, il s'en battait l'oeil. Tout ce qui lui importait, c'était de vendre. La cible ? le Français moyen désireux de s'offrir un moment de détente, et c'est ce qu'il lui procurait : une couverture attrayante, 180 pages de distraction aisément lisibles à jeter après usage. Pas de livres destinés aux bibliothèques huppées. Pas de rééditions au Fleuve (ça ne viendra que sur le tard), il faut produire, se renouveler sans cesse. Comme le rappelle Dard dans ses mémoires, c'était l'usine, tant de romans à livrer par an pour les "locomotives" (pour la seule année soixante, j'ai dénombré neuf Richard-Bessière parus, 5 "Anticipation" et 4 "Angoisse"). Normalement, rien de bien intéressant n'aurait dû survivre à de telle contraintes, ce qui est d'ailleurs le cas pour les collections "Espionnage", "L'aventurier" et "Spécial police" (hormis bien sûr Dard-San-Antonio, G.J. Arnaud et peut-être Coplan ou Sam et Sally). Pourtant, on ne qu'être impressionné par le nombre de pépites qui se sont glissées dans "Angoisse" et "Anticipation" (Agapit, Brutsche, Steiner, Wull, Bruss, d'Argyre ou Arnaud dont "La compagnie des glaces" a valu au Fleuve le seul prix littéraire de son histoire). Et pourquoi ? Parce que dans le désert laissé par la disparition du "Rayon fantastique", le Fleuve Noir, avec ses cadences de production, ne pouvait qu'ouvrir ses portes aux transfuges des collections disparues et aux jeunes auteurs de S-F désireux de se faire la main. Alors, ne jetons pas trop la pierre aux éditeurs. Beaucoup ne cherchent qu'à survivre et du bon peut sortir même des pires.
Enfin, pour ce qui est des étiquettes (genres, sous-genres, mixtes ou bâtards), je ne m'en suis jamais soucié. Ma bibliothèque ne connaît que la littérature d'évasion en trois catégories pour m'y repérer : Polar, S-F et Fantastico-Fantasy. Sinon, je suis du genre lecteur fidèle. Si un auteur me plaît vraiment, pourquoi me priverais-je de le suivre s'il sort d'un genre donné pour aller en visiter un autre. C'est le cas de Fredric Brown, de Leiber, de Jack Vance, de Farmer, de Geneford ou même d'Asimov (j'adore "Les veufs noirs").
Voilà quelques réflexions décousues qui me sont venues.
Bien qu'il y ait encore des maisons pour ça, je reste un adepte de la tolérance.
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Message par Paladin Dim 20 Jan 2019 - 23:20

Jack, s’il te plaît, lis ce que j’ai écrit, et pas en diagonale, avant de pondre un pavé qui m’attribue des propos qui sont le contraire des miens : j’ai dit que je n’étais pas un gros lecteur de fantasy, mais précisément qu’il ne fallait pas confondre des productions formatées avec la grande fantasy, j’ai cité des noms : Tolkien, Howard, C.A.Smith, et j’aurais pu aussi parler des quatre volumes de l’anthologie de Press Pocket que j’apprecie beaucoup !
Alors je ne vais pas moi, faire une tartine sur mon IPhone, c’est pas pratique, mais relis juste mes propos, avant de me parler de tolérance !
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Message par Jack-the-rimeur Lun 21 Jan 2019 - 18:23

"Le problème est que, comme la fantasy en général, ce sont souvent des histoires écrites pour des ados, et formatées en fonction de ce que les ados sont censés aimer (en fait, ce qu'on leur fait aimer)."

Voilà, Palad, le passage qui m'a fait grincer des dents. J'ai beaucoup d'estime pour le non-conformisme assumé de ton esprit mais avoue qu'ainsi formulée, la remarque pouvait prêter à confusion (d'autant qu'il me semblait bien avoir déjà lu quelque chose dans ce genre de ta part).
Peu importe, ta mise au point est limpide et me rassure pleinement. Manifestement, le malentendu venait de moi. Content que tu l'aies dissipé.
Et pardon pour ma réflexion idiote sur la tolérance. Quelqu'un qui apprécie Jean Rollin ou Elvifrance ne pourra jamais être un intolérant.

Avec mes amitiés et toutes mes excuses.
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Message par Paladin Lun 21 Jan 2019 - 23:13

En effet,  ma formulation était maladroite : ce fil est né d'un sujet déplacé où il était question de bit-lit.. Ce que je voulais dire, ce n'était pas que la fantasy en elle-même etait ainsi formatée : je voulais parler des romans de fantasÿ et d'urban-fantasy que publient les collections de bit-lit., qui sont  ciblées pour un public adolescent , selon un formatage  arbitraire. Mais je ne visais pas la fantasy  adulte ! Ce serait confondre Francis Lalane avec Brassens !
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