Fantasy : le cas Tolkien.
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Fantasy : le cas Tolkien.
Robert Heinlein déclara un jour : "Il y a autant de différence entre science-fiction et fantasy qu'entre Karl Marx et Groucho Marx." Je crois que, bien involontairement, c'était le plus beau compliment qu'on puisse faire à la fantasy. Comme Groucho Marx, elle est fantasque, insaisissable et irrespectueuse. Irrespectueuse non pas des lecteurs mais des doctes esprits qui s'estiment habilités à trancher entre littérature sérieuse et infantile, "vraie" et alimentaire, noble et d'évasion, admirable et jetable.
Certes, il y a bien des éditeurs à l'affût des modes pour permettre à des parasites souffreteux d'y répandre leurs poubelles, à la grande joie des "critiques avisés" qui peuvent fourrer toute la fantasy dans le même sac et s'écrier : "Regardez comme c'est nul !", mais la vérité, c'est que la fantasy se moque allègrement des avis des experts en littérature.
Ce qui ancre la durée d'une oeuvre dans la mémoire collective, ce ne sont pas les critiques mais les admirateurs et les fidèles qui n'ont de cesse d'élargir leur cercle en dépit ou à contre-courant des critères en vigueur chez les gardiens du consensus. Cela vaut pour Burroughs ou Howard comme pour Poe ou Tolkien.
"Des personnages qui n'en sont pas, impliqués dans des aventures interminables dont la pauvreté frise le ridicule... Comment Tolkien peut-il croire qu'il écrit pour les adultes ?... Un livre pour enfants qui s'est perdu en chemin puisque, au lieu de s'adresser à un public juvénile, l'auteur s'est laissé aller à écrire une oeuvre autosuffisante qui ne s'adressait à personne."
Voilà ce que disait du Seigneur des Anneaux, en 1956, le très érudit critique Edmund Wilson. Si le livre eut néanmoins nombre d'amateurs enthousiastes en Angleterre, l'édition reliée en Amérique ne dépassa pas les 2000 exemplaires vendus par an pendant les premières années. Jusqu'à la parution en livre de poche qui vit les ventes exploser du jour au lendemain, un succès aussi monumental qu'inattendu, notamment auprès des étudiants et des fans de S-F.
Voilà une oeuvre étonnante, qui n'innove en rien (ou si peu), qui réutilise des matériaux traditionnels (quête, anneau maudit, dragon gardien de trésor) et des valeurs traditionnelles (bravoure, loyauté) dans une optique tout aussi traditionnelle (l'aventure épique asexuée) et qui réussit pourtant une alchimie somptueuse de beauté, d'efficacité et de simplicité de lecture.
Cela ne résume pas l'ensemble de la fantasy mais l'une des clés essentielles est là : une construction purement esthétique à base d'éléments exotiques, disparates ou obsolètes, et recombinés sans autres impératifs qu'une cohérence interne et le plaisir du lecteur.
Ce n'était qu'une entrée en matière, à développer...
(Les détails sur Tolkien sont tirés des "Pionniers de le Fantasy" de L. Sprague de Camp.)
Certes, il y a bien des éditeurs à l'affût des modes pour permettre à des parasites souffreteux d'y répandre leurs poubelles, à la grande joie des "critiques avisés" qui peuvent fourrer toute la fantasy dans le même sac et s'écrier : "Regardez comme c'est nul !", mais la vérité, c'est que la fantasy se moque allègrement des avis des experts en littérature.
Ce qui ancre la durée d'une oeuvre dans la mémoire collective, ce ne sont pas les critiques mais les admirateurs et les fidèles qui n'ont de cesse d'élargir leur cercle en dépit ou à contre-courant des critères en vigueur chez les gardiens du consensus. Cela vaut pour Burroughs ou Howard comme pour Poe ou Tolkien.
"Des personnages qui n'en sont pas, impliqués dans des aventures interminables dont la pauvreté frise le ridicule... Comment Tolkien peut-il croire qu'il écrit pour les adultes ?... Un livre pour enfants qui s'est perdu en chemin puisque, au lieu de s'adresser à un public juvénile, l'auteur s'est laissé aller à écrire une oeuvre autosuffisante qui ne s'adressait à personne."
Voilà ce que disait du Seigneur des Anneaux, en 1956, le très érudit critique Edmund Wilson. Si le livre eut néanmoins nombre d'amateurs enthousiastes en Angleterre, l'édition reliée en Amérique ne dépassa pas les 2000 exemplaires vendus par an pendant les premières années. Jusqu'à la parution en livre de poche qui vit les ventes exploser du jour au lendemain, un succès aussi monumental qu'inattendu, notamment auprès des étudiants et des fans de S-F.
Voilà une oeuvre étonnante, qui n'innove en rien (ou si peu), qui réutilise des matériaux traditionnels (quête, anneau maudit, dragon gardien de trésor) et des valeurs traditionnelles (bravoure, loyauté) dans une optique tout aussi traditionnelle (l'aventure épique asexuée) et qui réussit pourtant une alchimie somptueuse de beauté, d'efficacité et de simplicité de lecture.
Cela ne résume pas l'ensemble de la fantasy mais l'une des clés essentielles est là : une construction purement esthétique à base d'éléments exotiques, disparates ou obsolètes, et recombinés sans autres impératifs qu'une cohérence interne et le plaisir du lecteur.
Ce n'était qu'une entrée en matière, à développer...
(Les détails sur Tolkien sont tirés des "Pionniers de le Fantasy" de L. Sprague de Camp.)
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Localisation : Narbonne
Re: Fantasy : le cas Tolkien.
Si on considère, ce qui est probable, que la fantasy trouve son origine dans les anciennes légendes et épopées, Tolkien est sans doute celui qui en est le plus prêt. Il est loin d 'être le premier à faire de la fantasy: avant lui il y a eu de grands noms comme Lord Dusany, Clark Ashton Smith, Abraham Merrit, C.L. Moore, bien sûr Robert Howard et même Lovecraft pour une partie de son oeuvre. Mais Tolkien, lui, revient au origines. Je vais me répéter puisque je l'ai dit ailleurs il y a peu de temps (55 ans et demi, ça y est, je radote!) mais Tolkien était un universitaire médiéviste et contrairement aux autres auteurs cités qui se sont surtout laissés allés à des références imaginaires, lui a créé un univers à partir des traditions mythiques du Royaume Uni, c'est à dire celtes et nordiques.
On retrouve chez lui des thèmes très enracinés dans ces traditions, comme les peuples nains et elfes, les dragons et les héros qui accomplissent leur destins. Des objets comme les anneaux magiques ou l'épée brisée qui doit être reforgée sortent tout droit des sagas scandinaves, la mort de Boromir qui, attaqué par les orques, sonne du cor, évoque La Chanson de Roland, l'attaque d'Isengard par les Ents est un souvenir du Combat des Arbres, poème celte attribué à Taliesin, etc...
Pour autant Tolkien donne un ton très personnel à son oeuvre: il ne s'agit pas d'un amalgame de légendes mais bien d'un tout cohérent, un monde complet avec son histoire et sa géographie, ses royaumes, ses langues (Tolkien avait reconstitué les diverses langues de la Terre du Milieu) On y trouve aussi des hobbits qui aiment leur foyer, boire de la bière et fumer en compagnie de leurs amis dans lespubs tavernes, mais dont certains sont capables de partir à l'aventure et de devenir des héros, et qui ressemblent fort aux anglais.
Au delà de l'imagerie païenne, le catholique Tolkien y met aussi une dimension métaphysique chrétienne d'affrontement du bien et du mal, d'une façon bien plus subtile que son ami C.S.Lewis, en faisant appel aux symboles et pas à des allégories un peu primaires comme on en trouve dans le cycle de Narnia.
Voila sans doute ce qui fait que Tolkien est Tolkien. Plus, à mon avis, même si j'apprécie Howard, qu'une simple imagerie "barbare" à la Conan, et tellement plus que ceux qui, venant après lui, on conjugué ad nauseam des mondes de nains alcooliques et forgerons et de beaux elfes éthérés... Souvent imité, jamais égalé!
Peut-être, mais je ne connais que la série et pas les livres, un cycle comme Le Trône de Fer reconstitue-t-il un monde médiéval-fantastique aussi cohérent et personnel...
On retrouve chez lui des thèmes très enracinés dans ces traditions, comme les peuples nains et elfes, les dragons et les héros qui accomplissent leur destins. Des objets comme les anneaux magiques ou l'épée brisée qui doit être reforgée sortent tout droit des sagas scandinaves, la mort de Boromir qui, attaqué par les orques, sonne du cor, évoque La Chanson de Roland, l'attaque d'Isengard par les Ents est un souvenir du Combat des Arbres, poème celte attribué à Taliesin, etc...
Pour autant Tolkien donne un ton très personnel à son oeuvre: il ne s'agit pas d'un amalgame de légendes mais bien d'un tout cohérent, un monde complet avec son histoire et sa géographie, ses royaumes, ses langues (Tolkien avait reconstitué les diverses langues de la Terre du Milieu) On y trouve aussi des hobbits qui aiment leur foyer, boire de la bière et fumer en compagnie de leurs amis dans les
Au delà de l'imagerie païenne, le catholique Tolkien y met aussi une dimension métaphysique chrétienne d'affrontement du bien et du mal, d'une façon bien plus subtile que son ami C.S.Lewis, en faisant appel aux symboles et pas à des allégories un peu primaires comme on en trouve dans le cycle de Narnia.
Voila sans doute ce qui fait que Tolkien est Tolkien. Plus, à mon avis, même si j'apprécie Howard, qu'une simple imagerie "barbare" à la Conan, et tellement plus que ceux qui, venant après lui, on conjugué ad nauseam des mondes de nains alcooliques et forgerons et de beaux elfes éthérés... Souvent imité, jamais égalé!
Peut-être, mais je ne connais que la série et pas les livres, un cycle comme Le Trône de Fer reconstitue-t-il un monde médiéval-fantastique aussi cohérent et personnel...
Re: Fantasy : le cas Tolkien.
Martin a été influencé par Tolkien, Tad Williams, Jack Vance, mais surtout Shakespeare et Maurice Druon (les rois maudits).
Copié-collé Wikipédia.
Copié-collé Wikipédia.
Genre et inspirations
George R. R. Martin qualifie sa saga de « fantasy épique »26. Parmi ses principales influences pour son écriture, Martin cite notamment J. R. R. Tolkien et Tad Williams34,35. Il a également déclaré à plusieurs reprises que Les Rois maudits, de Maurice Druon, constituait l'une de ses inspirations majeures pour Le Trône de fer36. Jack Vance est son écrivain contemporain préféré9 mais il considère que Vance ne l'a pas spécialement influencé dans l'écriture du Trône de fer8. Avant de commencer celui-ci, Martin pensait que beaucoup d'imitateurs de Tolkien écrivaient du « Disneyland moyenâgeux » sans saisir la véritable brutalité de l'époque médiévale37. Le roman historique lui apparaissait comme beaucoup plus réaliste et moins lisse37 et le fascinait par les possibilités dramatiques qu'offrent des contrastes comme le concept de chevalerie coexistant avec les horreurs de la guerre et les immenses châteaux s'élevant au-dessus de misérables masures8. Toutefois, le problème de la fiction historique est que les lecteurs avertis connaissent par avance le dénouement de l'histoire34 alors qu'un monde et des personnages inventés peuvent attirer plus d'empathie et accroître le suspense38. Martin a donc mélangé le réalisme du roman historique avec le côté surnaturel de la fantasy37, tout en réduisant l'importance de la magie au profit des batailles et des intrigues politiques3.
Westeros, le continent imaginaire dans lequel se déroule la majeure partie de l'histoire, rappelle essentiellement l'Angleterre du Moyen Âge39, alors que l'empire détruit de Valyria se rapproche de l'empire romain, Martin ayant toujours été attiré par les histoires de civilisations et d'empires disparus40. Martin s'est amplement documenté sur l'histoire, l'habillement, la nourriture et les tournois médiévaux pour donner des bases réalistes à ses livres18 et conserve auprès de lui plusieurs bibliothèques de livres sur ces sujets41. Des événements comme la guerre de Cent Ans, les croisades, la croisade des Albigeois et surtout la guerre des Deux-Roses lui ont particulièrement servi de sources d'inspiration39,42. Le colossal mur de glace protégeant la frontière nord de Westeros est directement inspiré du mur d'Hadrien, que Martin a visité, même si la taille et la longueur du mur ont été adaptées pour répondre aux exigences de la fantasy34. Les « Noces pourpres » sont inspirées d'un épisode de l'histoire écossaise appelé le Black Dinner (1440) à l'issue duquel le jeune chef du clan Douglas fut exécuté43.
Martin est largement crédité pour avoir entraîné la fantasy dans une direction plus adulte23. Ainsi, Bill Sheehan, du Washington Post, estime que la saga est fermement ancrée dans la brutalité des temps médiévaux malgré la présence d'éléments ouvertement fantastiques44. Jeff VanderMeer, du Los Angeles Times, trouve beaucoup d'éléments horrifiques dans ses livres et un côté réaliste et souvent grivois qui peut être interprété comme une critique implicite de la simplicité morale de Tolkien45. Et pour Michelle Baum, de CNN, les descriptions matures de Martin sont « de loin plus honnêtes » que celles que l'on trouve habituellement dans les autres livres de fantasy46. Des écrivains de fantasy comme Joe Abercrombie reconnaissent l'influence qu'a eue sur eux la lecture du Trône de fer47 et Martin lui-même pense que le genre est devenu moins lisse, certains nouveaux auteurs, comme Abercrombie, Daniel Abraham et Scott Lynch, allant désormais plus loin que lui au niveau de la maturité des thèmes abordés48.
Paracelse- Éventreur titulaire
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Re: Fantasy : le cas Tolkien.
Oui, ce qui fait l'originalité de Martin, c'est que, là où Tolkien s'inspirait des mythes et légendes, lui penche du coté de l'histoire.
Alors que Tolkien avait imaginé un univers qui synthétisait nombres de légendes médiévales, Martin, dans un univers de fantasy, intègre des éléments historiques et un fil conducteur "politique": non plus la quête chevaleresque et le combats métaphysique de l'ombre et de la lumière, mais les intrigues autour de la conquête du pouvoir. En ça il est en effet près des pièces historiques de Shakespeare.
Alors que Tolkien avait imaginé un univers qui synthétisait nombres de légendes médiévales, Martin, dans un univers de fantasy, intègre des éléments historiques et un fil conducteur "politique": non plus la quête chevaleresque et le combats métaphysique de l'ombre et de la lumière, mais les intrigues autour de la conquête du pouvoir. En ça il est en effet près des pièces historiques de Shakespeare.
Re: Fantasy : le cas Tolkien.
Paladin a écrit:Oui, ce qui fait l'originalité de Martin, c'est que, là où Tolkien s'inspirait des mythes et légendes, lui penche du coté de l'histoire.
Alors que Tolkien avait imaginé un univers qui synthétisait nombres de légendes médiévales, Martin, dans un univers de fantasy, intègre des éléments historiques et un fil conducteur "politique": non plus la quête chevaleresque et le combats métaphysique de l'ombre et de la lumière, mais les intrigues autour de la conquête du pouvoir. En ça il est en effet près des pièces historiques de Shakespeare.
ça doit demander une préparation de dingue. Genre lire des essais de tous genres en grand nombre. ça a du leur prendre au moins dix ans pour que ça murisse dans leur imagination (je parle pour les deux).
Paracelse- Éventreur titulaire
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Re: Fantasy : le cas Tolkien.
Mon intention est de brosser de la Fantasy un tableau le plus juste possible de 1900 (en gros) à nos jours pour en finir avec cette vision étriquée et infantile de nains, d'élus et de magiciens en goguette.
Tolkien se moquait bien de la Fantasy en tant que genre littéraire. C'était un homme qui portait en lui un monde qu'il avait développé et exploré avec minutie en fonction de se goûts et au fil de ses études, un homme épris de calme et de paix et qui en connaissait le prix pour avoir combattu et été blessé sur le sol français pendant la guerre de 14. Et "le Seigneur des Anneaux" a été rédigé pendant toute la durée du conflit 39-45 et les années de restrictions alimentaires qui suivirent...
Mais c'est moins l'analyse qui m'intéressait que de souligner l'aspect populaire de son succès phénoménal. En Amérique, sa parution en édition de poche l'a fait passer sans transition de 2000 bouquins vendus par an à plus d'un million, et pendant plusieurs années ! C'est en cela qu'il marque une date décisive dans l'histoire de la Fantasy et dans le revirement de l'opinion publique à l'égard du genre.
Il y a un avant et un après-Tolkien.
L'avant, je viens de finir de le brosser.
L'après, c'est pour un peu plus tard...
Mais j'y arriverai.
Tolkien se moquait bien de la Fantasy en tant que genre littéraire. C'était un homme qui portait en lui un monde qu'il avait développé et exploré avec minutie en fonction de se goûts et au fil de ses études, un homme épris de calme et de paix et qui en connaissait le prix pour avoir combattu et été blessé sur le sol français pendant la guerre de 14. Et "le Seigneur des Anneaux" a été rédigé pendant toute la durée du conflit 39-45 et les années de restrictions alimentaires qui suivirent...
Mais c'est moins l'analyse qui m'intéressait que de souligner l'aspect populaire de son succès phénoménal. En Amérique, sa parution en édition de poche l'a fait passer sans transition de 2000 bouquins vendus par an à plus d'un million, et pendant plusieurs années ! C'est en cela qu'il marque une date décisive dans l'histoire de la Fantasy et dans le revirement de l'opinion publique à l'égard du genre.
Il y a un avant et un après-Tolkien.
L'avant, je viens de finir de le brosser.
L'après, c'est pour un peu plus tard...
Mais j'y arriverai.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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