La fantasy urbaine
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Catherine Robert
lester l gore
Paladin
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Re: La fantasy urbaine
La fantaisie urbaine est un genre qui m’intéresse assez, plus que l'héroïc fantasy. Sans doute y-at-il du bon et du mauvais aussi dans ce domaine ! Le problème est que, comme la fantasy en général, ce sont souvent des histoires écrites pour des ados, et formatées en fonction de ce que les ados sont censés aimer (en fait, ce qu'on leur fait aimer).
Ces genres demanderaient un vent de renouveau, mais le public a tendance à les vouloir toujours bâtis de la même façon... Ça me fait penser à un ancien membre de ce forum, pourtant de plus de trente ans, qui avait vu le premier épisode de la saison 1 de Game of Thrones et qui avait laissé tomber, parce que c'était de la fantasy mais qu'il n'y avait pas "d'orques et de dragons" (Pour les dragons, il aurait dû attendre la dernière image de la saison pour les voir apparaître)
Ces genres demanderaient un vent de renouveau, mais le public a tendance à les vouloir toujours bâtis de la même façon... Ça me fait penser à un ancien membre de ce forum, pourtant de plus de trente ans, qui avait vu le premier épisode de la saison 1 de Game of Thrones et qui avait laissé tomber, parce que c'était de la fantasy mais qu'il n'y avait pas "d'orques et de dragons" (Pour les dragons, il aurait dû attendre la dernière image de la saison pour les voir apparaître)
Re: La fantasy urbaine
C'est pas faux.
Déjà, le fait de "fabriquer une gamme de produits à destination d'un public ciblé" (les ados) me donne de l'urticaire. Normalement, quand on se prétend auteur, on devrait écrire pour tout le monde, pas en visant un segment de marché particulier.
Quand j'étais ado, je lisais des livres, et je ne me posais pas la question de la tranche d'âge. Mais je commence un hors-sujet, et je ne veux pas polluer ton topic, Paladin.
Donc, bravo pour "De l'Autre Côté", un bon moment de lecture !
Déjà, le fait de "fabriquer une gamme de produits à destination d'un public ciblé" (les ados) me donne de l'urticaire. Normalement, quand on se prétend auteur, on devrait écrire pour tout le monde, pas en visant un segment de marché particulier.
Quand j'étais ado, je lisais des livres, et je ne me posais pas la question de la tranche d'âge. Mais je commence un hors-sujet, et je ne veux pas polluer ton topic, Paladin.
Donc, bravo pour "De l'Autre Côté", un bon moment de lecture !
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
- Messages : 2309
Date d'inscription : 10/07/2012
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Re: La fantasy urbaine
Une très belle chronique Lester. Merci beaucoup à toi. Raven va frétiller des plumes en la lisant.
Pour la fantasy urbaine, m'en fous, j'aime pas les trucs formatés exprès pour ado (pas que je sois contre la littérature ado, mais pas quand j'ai l'impression que l'auteur a suivi un livre de recettes). Ou alors faut de la fantasy urbaine made in Sarah Buschmann.
Pour la fantasy urbaine, m'en fous, j'aime pas les trucs formatés exprès pour ado (pas que je sois contre la littérature ado, mais pas quand j'ai l'impression que l'auteur a suivi un livre de recettes). Ou alors faut de la fantasy urbaine made in Sarah Buschmann.
Re: La fantasy urbaine
Encore une très belle chro' pour ce recueil, qui donne décidément envie de s'y plonger jusqu'au cou !
Pour la Fantasy Urbaine, c'est comme partout : il y a du bon et du moins bon. Concernant la "tendance ado" c'est l'une des composantes récurrentes du genre, mais des auteurs plus mâtures s'adressant à un lectorat plus mâture s'y adonnent également. Mais il y a aussi le mélange des genres et les questions de "dosage" entre ceux-ci.
Pour ma part, je suis un fan de China Miéville (même si je n'ai lu qu'une petite partie de son oeuvre) et si on peut parler d'auteur "de l'imaginaire" au sens très large du terme, on peut y voir aussi bien des traces d'Urban Fantasy que de Fantastique "classique" ou d'Horreur pure dans ses bouquins. C'est sous cet angle que la chose m'intéresse plus particulièrement : comment s'emparer d'un genre à priori destiné à la jeunesse et l'amener vers des terres plus dark ? A mon avis, il y a quelque chose à creuser de ce côté...
Après, si on me parle d'histoires de vampires ou garous teenagers sur fond de tubes calibrés nrj, c'est sûr que c'est tout de suite beaucoup moins affriolant
Bref.
Pour la Fantasy Urbaine, c'est comme partout : il y a du bon et du moins bon. Concernant la "tendance ado" c'est l'une des composantes récurrentes du genre, mais des auteurs plus mâtures s'adressant à un lectorat plus mâture s'y adonnent également. Mais il y a aussi le mélange des genres et les questions de "dosage" entre ceux-ci.
Pour ma part, je suis un fan de China Miéville (même si je n'ai lu qu'une petite partie de son oeuvre) et si on peut parler d'auteur "de l'imaginaire" au sens très large du terme, on peut y voir aussi bien des traces d'Urban Fantasy que de Fantastique "classique" ou d'Horreur pure dans ses bouquins. C'est sous cet angle que la chose m'intéresse plus particulièrement : comment s'emparer d'un genre à priori destiné à la jeunesse et l'amener vers des terres plus dark ? A mon avis, il y a quelque chose à creuser de ce côté...
Après, si on me parle d'histoires de vampires ou garous teenagers sur fond de tubes calibrés nrj, c'est sûr que c'est tout de suite beaucoup moins affriolant
Bref.
Tak- Mélomane des Ondes Noires
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La fantasy urbaine
Il faudrait presque que quelqu'un ouvre un fil de discussion sur la fantaisie urbaine, là...
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: La fantasy urbaine
Voilà qui est fait !
Il faudrait déjà définir ce qu'est la fantasy urbaine : moi je comprends ça comme la transposition de thèmes de fantasy, comme les esprits de la nature (encore, on va me dire qu'il s'agit de thèmes fantastiques) ou en tout cas de civilisations "autres", dans le décors de nos villes modernes. Je dirais qu'un film d'animation comme Pompoko d'Isao Takahata, qui montre la lutte des Tanuki, créatures du folklore japonais qui ont le pouvoir de changer de forme, contre la destruction de leur forêt lors de l'extension de Tokyo, relève de la fantasy urbaine (Lester, c'est un aussi le thème de ta nouvelle "le sanctuaire", dans un autre contexte). On y rencontre aussi des renards, autre créature magique emblématique du Japon, qui se sont adaptés à la vie urbaine.
Attention, je ne donne qu'un ressenti personnel pour lancer le débat. Mais je pense que la fantasy urbaine est un sous-genre qui souffre sans doute, comme la fantasy en général, de servir souvent pour des livres formatés lectorat ado et contenu obligatoire qui sont de âles imitations de Tolkien, comme les nains avares et les elfes archets avec des oreilles pointues.
Pour reprendre ce que tu disais, Lester, je pense qu'à notre époque, il y avait une littérature "enfant" et une "adulte", mais pas une qui visait absolument un lectorat "ado", ce qui est un peu stupide : l'adolescence commence en gros à la puberté, mais quand s’arrête-t-elle ? Maintenant, en plus, on fait du "young adult", ciblé 15-25 ans. Et bientôt, quoi, du "big children" ? du "old adult" ?
Il faudrait déjà définir ce qu'est la fantasy urbaine : moi je comprends ça comme la transposition de thèmes de fantasy, comme les esprits de la nature (encore, on va me dire qu'il s'agit de thèmes fantastiques) ou en tout cas de civilisations "autres", dans le décors de nos villes modernes. Je dirais qu'un film d'animation comme Pompoko d'Isao Takahata, qui montre la lutte des Tanuki, créatures du folklore japonais qui ont le pouvoir de changer de forme, contre la destruction de leur forêt lors de l'extension de Tokyo, relève de la fantasy urbaine (Lester, c'est un aussi le thème de ta nouvelle "le sanctuaire", dans un autre contexte). On y rencontre aussi des renards, autre créature magique emblématique du Japon, qui se sont adaptés à la vie urbaine.
Attention, je ne donne qu'un ressenti personnel pour lancer le débat. Mais je pense que la fantasy urbaine est un sous-genre qui souffre sans doute, comme la fantasy en général, de servir souvent pour des livres formatés lectorat ado et contenu obligatoire qui sont de âles imitations de Tolkien, comme les nains avares et les elfes archets avec des oreilles pointues.
Pour reprendre ce que tu disais, Lester, je pense qu'à notre époque, il y avait une littérature "enfant" et une "adulte", mais pas une qui visait absolument un lectorat "ado", ce qui est un peu stupide : l'adolescence commence en gros à la puberté, mais quand s’arrête-t-elle ? Maintenant, en plus, on fait du "young adult", ciblé 15-25 ans. Et bientôt, quoi, du "big children" ? du "old adult" ?
Re: La fantasy urbaine
De l'adulescent ! Mot qui est entré dans le dictionnaire et s'applique à ces plus si jeunes, mais qui n'ont pas grandis dans leur tête. Et puis paraît d'après les scientifiques que l'adolescence finirait maintenant à un âge bien plus élevé qu'avant (il me semble avoir entendu 28 ans, mais c'était peut-être 24, je sais plus trop).
La fantasy urbaine pour moi, c'est donc de la fantasy (ah bin tiens, comme c'est bizarre), mais en époque contemporaine et urbaine (la ville). Il faut donc les ingrédients basiques de la fantasy, en clair que ce qui pourrait relever du fantastique soit une composante normale du monde décrit.
Comme je ne lis quasi pas de fantasy, je n'ai que l'exemple du livre d'Amaranth qui a son action en ville, à notre époque et avec la magie nécessaire, et "normale", à la définition de la fantasy.
Effectivement, la littérature ado n'existait pas dans notre enfance de vieux croûtons que nous sommes devenus. Au mieux, avions-nous des collections comme la bibliothèque rose pour les plus petits et la bibliothèque verte pour les plus grands, ainsi qu'une littérature ciblée fille et une autre ciblée garçon.
Je dirais que cette catégorie "ado" est arrivée avec Harry Potter, écrit au départ pour les enfants, puis reclassé en ado, puis en tout public. Mais quelqu'un, là-haut dans les sphères influentes, s'est dit que : "eh waouw, y a moyen d'exploiter ce créneau. Et si on faisait de la littérature juste pour les ado, avec des beaux gars gravure de mode et des jolies nymphettes, qui se battraient contre des vilains pas-beaux-mais-pas-trop dans un contexte bien contemporain, parce que les ado, ils comprennent que notre époque."
Ça existait déjà plus ou moins sur l'écran, sans qu'on en parle précisément, mais Harry Potter a planté la graine.
Harry Potter qui s'approche de la fantasy urbaine, mais qui n'en est pas puisque la magie n'est pas une chose naturelle pour les humains "normaux". Mais elle s'en approche suffisamment que pour avoir initié ce mouvement de fantasy urbaine principalement ciblée adolescent.
Une autre chose rédhibitoire pour moi, et qui m'empêche souvent de me lancer dans ce genre, ce sont les couvertures qui semblent toutes sorties du même moule : beaux gosses (ou belles nanas) créés numériquement et qui n'ont aucun charisme tellement ils sont lisses et dénués de personnalité.
La fantasy urbaine pour moi, c'est donc de la fantasy (ah bin tiens, comme c'est bizarre), mais en époque contemporaine et urbaine (la ville). Il faut donc les ingrédients basiques de la fantasy, en clair que ce qui pourrait relever du fantastique soit une composante normale du monde décrit.
Comme je ne lis quasi pas de fantasy, je n'ai que l'exemple du livre d'Amaranth qui a son action en ville, à notre époque et avec la magie nécessaire, et "normale", à la définition de la fantasy.
Effectivement, la littérature ado n'existait pas dans notre enfance de vieux croûtons que nous sommes devenus. Au mieux, avions-nous des collections comme la bibliothèque rose pour les plus petits et la bibliothèque verte pour les plus grands, ainsi qu'une littérature ciblée fille et une autre ciblée garçon.
Je dirais que cette catégorie "ado" est arrivée avec Harry Potter, écrit au départ pour les enfants, puis reclassé en ado, puis en tout public. Mais quelqu'un, là-haut dans les sphères influentes, s'est dit que : "eh waouw, y a moyen d'exploiter ce créneau. Et si on faisait de la littérature juste pour les ado, avec des beaux gars gravure de mode et des jolies nymphettes, qui se battraient contre des vilains pas-beaux-mais-pas-trop dans un contexte bien contemporain, parce que les ado, ils comprennent que notre époque."
Ça existait déjà plus ou moins sur l'écran, sans qu'on en parle précisément, mais Harry Potter a planté la graine.
Harry Potter qui s'approche de la fantasy urbaine, mais qui n'en est pas puisque la magie n'est pas une chose naturelle pour les humains "normaux". Mais elle s'en approche suffisamment que pour avoir initié ce mouvement de fantasy urbaine principalement ciblée adolescent.
Une autre chose rédhibitoire pour moi, et qui m'empêche souvent de me lancer dans ce genre, ce sont les couvertures qui semblent toutes sorties du même moule : beaux gosses (ou belles nanas) créés numériquement et qui n'ont aucun charisme tellement ils sont lisses et dénués de personnalité.
Re: La fantasy urbaine
Et oui, autrefois, des collections comme la Bibliothèque Verte ne visait pas beaucoup plus haut que 10 ou 11 ans, même si certains des auteurs publiés comme Jules Vernes pouvaient être lus par des adultes (Encore que la Bibliothèque Verte publiait des version simplifiées de Jules Vernes). Après, on lisait fonction de ses goûts. Moi j'ai commencé vers 12 ans à lire de la SF comme le Fleuve Noir Anticipation, qui étaient écrites pour un public adulte, ou des livres traitant de mythologies, qui s’adressait encore à des enfants.
Harry Potter est un peu aux confluents du fantastique et de la fantasy, puisqu'il vit dans notre monde, mais qu'il est pensionnaire à Poudlard, qui semble se situer dans un monde parallèle où la magie fait partie du quotidien.
Sinon, il y a le canadien Charles de Lint qui a une oeuvre prolifique où il mêle divers mythes et légendes et contes traditionnels avec la vie urbaine contemporaine, et s'adresse à un public adulte. Mais il malheureusement peu traduit en français.
Harry Potter est un peu aux confluents du fantastique et de la fantasy, puisqu'il vit dans notre monde, mais qu'il est pensionnaire à Poudlard, qui semble se situer dans un monde parallèle où la magie fait partie du quotidien.
Sinon, il y a le canadien Charles de Lint qui a une oeuvre prolifique où il mêle divers mythes et légendes et contes traditionnels avec la vie urbaine contemporaine, et s'adresse à un public adulte. Mais il malheureusement peu traduit en français.
Re: La fantasy urbaine
Ce qu'on peut dire aussi, c'est que de toute façon, la fantasy en général a une étiquette plutôt adolescente, même quand elle est clairement adulte. Ce qui est déjà un peu moins le cas pour la science-fiction, le fantastique ou l'horreur.
Alors pourquoi ce genre précis est-il devenu le genre prioritairement ado ?
Le seigneur des anneaux, oeuvre qu'on prend toujours comme point de départ du genre, n'a pas été écrit pour les adolescents, mais pour un public adulte, alors que maintenant ses rééditions son maquettées pour cibler les adolescents.
Quand s'est produit le glissement ? Et pourquoi ?
Alors pourquoi ce genre précis est-il devenu le genre prioritairement ado ?
Le seigneur des anneaux, oeuvre qu'on prend toujours comme point de départ du genre, n'a pas été écrit pour les adolescents, mais pour un public adulte, alors que maintenant ses rééditions son maquettées pour cibler les adolescents.
Quand s'est produit le glissement ? Et pourquoi ?
Re: La fantasy urbaine
Pour l'adolescence, je vous dirai quand j'en serai sorti... Ce qui m'agace avec cette littérature pour adolescents, c'est le mépris sous-jacent qui ressort de tout ça. Les petits génies du marketing qui remplacent les vrais éditeurs semblent considérer qu'il n'est pas nécessaire de faire de la qualité pour vendre leur produit. Donc, style absent, vocabulaire pauvre, situations convenues et personnages stéréotypés. Sans parler, comme l'écrit Catherine, des couvertures hideuses qui se ressemblent toutes. Bit-lit et urban fantasy, c'est l'équivalent de Mc Do en gastronomie : c'est bourratif, ça donne l'impression, mais ça vous colle un ulcère, à haute dose.
Maintenant, je n'ai pas tout lu dans ce sous-genre, donc je n'exclus pas que certains auteurs sortent du lot, comme Sarah, ou China Mielville, dont je n'ai rien lu encore. Tak, je te fais confiance.
Mais le problème, pour moi, est ailleurs : ce genre n'est pas du fantastique, à mon avis. Du conte de fée, si on veut, ou de l'utopie, mais pas du fantastique selon ma conception. Je m'expliquerai là-dessus plus tard, le temps de mettre mes idées au clair.
Maintenant, je n'ai pas tout lu dans ce sous-genre, donc je n'exclus pas que certains auteurs sortent du lot, comme Sarah, ou China Mielville, dont je n'ai rien lu encore. Tak, je te fais confiance.
Mais le problème, pour moi, est ailleurs : ce genre n'est pas du fantastique, à mon avis. Du conte de fée, si on veut, ou de l'utopie, mais pas du fantastique selon ma conception. Je m'expliquerai là-dessus plus tard, le temps de mettre mes idées au clair.
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: La fantasy urbaine
Je ne sais plus qui disait "ce qui est nouveau avant nos 20 ans est magique et excitant ; ce qui l'est avant nos 30 ans est tolérable ; ce qui l'est après nos 40 ans est une aberration".
Je serais assez d'accord avec ça, d'un point de vue général : chaque génération se croit supérieure à la suivante et rejette en bloc toute nouveauté qui est forcément quelque chose de mauvais, qui va pousser les jeunes au vice (les BD, les jeux vidéos, les réseaux sociaux, etc.).
Et ça vaut aussi pour les genres de l'imaginaire. Ce qui est nouveau en la matière est soit mauvais, soit pour les gosses, soit les deux. C'est le cas actuel de la Fantasy urbaine, genre "récent", comme avant elle, ç'a été le cas de la Fantasy tout court. Plus loin encore, le Fantastique n'avait pas encore ses lettres de noblesse (Poe était décrié de son vivant, Lovecraft de même et ils sont pourtant de grands classiques à notre époque). Plus loin encore, la littérature dans son ensemble était considérée comme une simple perte de temps.
Le problème, de nos jours, c'est que le marketing (ou matraquage plutôt) profite de cette logique pour l’exacerber et augmenter le gouffre imaginaire entre les "catégories de gens". Ce qui pousse les lecteurs cibles à bouffer la daube multi-cliché et à se taire s'ils n'aiment pas, et les lecteurs hors de la cible à ne surtout pas s'y intéresser, à subir à distance les daubes qu'on vante partout, et à louper les perles qui n'auront pas réussi à entrer dans les bonnes cases.
Quand la Fantasy urbaine aura un peu vieillie, et que la mode sera passée, on pourra enfin respirer de ce côté, oublier les bouses qui ont parasité le marché, et les perles, les histoires qui sortent du cliché, qui résultent d'une vraie réflexion (car il y en a, une certaine Sarah nous l'a bien démontré), elles, resteront dans les mémoires. Reste à savoir, à ce moment-là, quel genre prendra le relai du "bâtard" de la famille...
Je serais assez d'accord avec ça, d'un point de vue général : chaque génération se croit supérieure à la suivante et rejette en bloc toute nouveauté qui est forcément quelque chose de mauvais, qui va pousser les jeunes au vice (les BD, les jeux vidéos, les réseaux sociaux, etc.).
Et ça vaut aussi pour les genres de l'imaginaire. Ce qui est nouveau en la matière est soit mauvais, soit pour les gosses, soit les deux. C'est le cas actuel de la Fantasy urbaine, genre "récent", comme avant elle, ç'a été le cas de la Fantasy tout court. Plus loin encore, le Fantastique n'avait pas encore ses lettres de noblesse (Poe était décrié de son vivant, Lovecraft de même et ils sont pourtant de grands classiques à notre époque). Plus loin encore, la littérature dans son ensemble était considérée comme une simple perte de temps.
Le problème, de nos jours, c'est que le marketing (ou matraquage plutôt) profite de cette logique pour l’exacerber et augmenter le gouffre imaginaire entre les "catégories de gens". Ce qui pousse les lecteurs cibles à bouffer la daube multi-cliché et à se taire s'ils n'aiment pas, et les lecteurs hors de la cible à ne surtout pas s'y intéresser, à subir à distance les daubes qu'on vante partout, et à louper les perles qui n'auront pas réussi à entrer dans les bonnes cases.
Quand la Fantasy urbaine aura un peu vieillie, et que la mode sera passée, on pourra enfin respirer de ce côté, oublier les bouses qui ont parasité le marché, et les perles, les histoires qui sortent du cliché, qui résultent d'une vraie réflexion (car il y en a, une certaine Sarah nous l'a bien démontré), elles, resteront dans les mémoires. Reste à savoir, à ce moment-là, quel genre prendra le relai du "bâtard" de la famille...
Re: La fantasy urbaine
Je m'attendais à ce que quelqu'un fasse une réponse de ce genre. Je ne suis pas un adepte du : "c'était mieux avant". "Avant", c'était la zone pour un amateur de littératures de l'imaginaire. Peu de collections dédiées, avec des catalogues faiblards. Bannie des bibliothèques, la SF était considérée comme une littérature de gare destinée aux débiles mentaux. Les profs te regardaient avec commisération avant de te conseiller de vraies lectures si tu avouais aimer ça, et les noms de Tolkien et de Lovecraft leur étaient inconnus...
Ce n'est pas le fait que la bit-urban-high-young adult-fantasy est récente qui m'horripile, c'est que – la plupart du temps – elle est écrite par des tâcherons sans talent, et qu'elle contribue, par un effet pervers, à décrédibiliser le fantastique.
En effet, la critique sérieuse (je ne parle pas ici du blog de Kevina, 16 ans et victime de l'Éducation Nationale, donc semi-analphabète, qui adoooore les histoires de vampires sexy et d'Élus pleins de pouvoirs magiques) aurait tendance à amalgamer les vrais récits fantastiques et les sous-genres en vogue, pour les reléguer au rayon de sous-œuvres pour simples d'esprit... Et quand je vois la production actuelle, j'ai tendance à la suivre, cette critique.
Ce n'est pas le fait que la bit-urban-high-young adult-fantasy est récente qui m'horripile, c'est que – la plupart du temps – elle est écrite par des tâcherons sans talent, et qu'elle contribue, par un effet pervers, à décrédibiliser le fantastique.
En effet, la critique sérieuse (je ne parle pas ici du blog de Kevina, 16 ans et victime de l'Éducation Nationale, donc semi-analphabète, qui adoooore les histoires de vampires sexy et d'Élus pleins de pouvoirs magiques) aurait tendance à amalgamer les vrais récits fantastiques et les sous-genres en vogue, pour les reléguer au rayon de sous-œuvres pour simples d'esprit... Et quand je vois la production actuelle, j'ai tendance à la suivre, cette critique.
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: La fantasy urbaine
Je n'ai pas dit ça dans le sens "C'était mieux avant". Et je ne parle de personne en particulier, mais d'une tendance sociétale, ce qui n'empêche évidemment pas (et heureusement) de nombreuses personnes de sortir de cette logique.
Pour mieux m'exprimer : la bit-lit est réputée être pour les jeunes, donc les marketeurs axent ça pour les jeunes, donc les "vieux" (au-delà de 25 ans) ne s'y intéressent pas, donc les marketeurs voient la confirmation que "seuls les jeunes s'y intéressent", donc ils axent à nouveau les prochaines sorties pour les jeunes, renforçant l'opinion des "vieux" que ce n'est pas un truc pour eux, etc. Un super cercle vicieux qui existait déjà avant l'ère du marketing de masse, mais qui est amplifié à l'extrême par ce dernier.
Ca, c'est pour la partie "pourquoi les jeunes?".
Après, la partie "qualité discutable", c'est un autre débat, qui concerne tous les genres existants. Disons que 100 livres sortent par an sur un genre donné. 1 sera excellent, 99 seront nuls (les fameux tacherons sans talent, pour reprendre ton expression que j'approuve par ailleurs). Sauf que, en vivant au moment de leur sortie, on ne verra que 100 bouquins issus du même moule, la masse rendra le seul bon invisible à nos yeux (sauf si on parle d'un genre qui nous intéresse ; par exemple, je repérerais bien plus facilement un bon livre fantastique qu'un bon livre de bit-lit).
100 ans plus tard, les 99 seront de l'histoire ancienne, le seul bon sera encore dans les mémoires. Dans l'esprit collectif, le genre concerné aura alors gagné ses lettres de noblesse. Durant un siècle, un bon livre en sera sorti par an, ce qui en fera 100 au final. Or, à ce moment-là, un autre genre X sortira de nulle part et devra, à son tour, faire ses preuves et subir un engouement de masse qui le tirera vers le bas. Et l'histoire se répétera.
Enfin, ça c'était en tout cas la logique pré-Internet. Maintenant, je suis moins sûr quant à la disparition des "indésirables".
Pour mieux m'exprimer : la bit-lit est réputée être pour les jeunes, donc les marketeurs axent ça pour les jeunes, donc les "vieux" (au-delà de 25 ans) ne s'y intéressent pas, donc les marketeurs voient la confirmation que "seuls les jeunes s'y intéressent", donc ils axent à nouveau les prochaines sorties pour les jeunes, renforçant l'opinion des "vieux" que ce n'est pas un truc pour eux, etc. Un super cercle vicieux qui existait déjà avant l'ère du marketing de masse, mais qui est amplifié à l'extrême par ce dernier.
Ca, c'est pour la partie "pourquoi les jeunes?".
Après, la partie "qualité discutable", c'est un autre débat, qui concerne tous les genres existants. Disons que 100 livres sortent par an sur un genre donné. 1 sera excellent, 99 seront nuls (les fameux tacherons sans talent, pour reprendre ton expression que j'approuve par ailleurs). Sauf que, en vivant au moment de leur sortie, on ne verra que 100 bouquins issus du même moule, la masse rendra le seul bon invisible à nos yeux (sauf si on parle d'un genre qui nous intéresse ; par exemple, je repérerais bien plus facilement un bon livre fantastique qu'un bon livre de bit-lit).
100 ans plus tard, les 99 seront de l'histoire ancienne, le seul bon sera encore dans les mémoires. Dans l'esprit collectif, le genre concerné aura alors gagné ses lettres de noblesse. Durant un siècle, un bon livre en sera sorti par an, ce qui en fera 100 au final. Or, à ce moment-là, un autre genre X sortira de nulle part et devra, à son tour, faire ses preuves et subir un engouement de masse qui le tirera vers le bas. Et l'histoire se répétera.
Enfin, ça c'était en tout cas la logique pré-Internet. Maintenant, je suis moins sûr quant à la disparition des "indésirables".
Re: La fantasy urbaine
Enfin, ça c'était en tout cas la logique pré-Internet. Maintenant, je suis moins sûr quant à la disparition des "indésirables".
Sans parler des auto édités, qui s'engouffrent dans tous les créneaux possibles et bombardent les réseaux de leur production impérissable, accroissant ainsi l'offre daubesque.
Pour ma part, je ne me préoccupe pas des préconisations des éditeurs. Ceci pour dire que si un titre m'attire, je ne cherche pas à savoir si j'appartiens ou non à la tranche d'âge concernée. Je ne suis pas un bon gibier pour les publicitaires et les as du marketing. En fait, j'ai toujours préféré être le tireur plutôt que la cible, donc je fais mes choix en fonction de mes goûts, et pas selon les recommandations. Cette attitude m'a causé des déceptions, mais aussi des découvertes intéressantes.
lester l gore- — — Dragon de Huelgoat — — Disciple des Douze Heures
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Re: La fantasy urbaine
Je pense qu'il ne faut pas confondre la fantasy urbaine avec ce qu'en fait la bit-lit, ni la Fantasy elle-même avec des produits tout fait qui imitent Tolkien. Il y a eu Tolkien, Howard, Clark Ashton Smith, il y a R.R. Martin, on peut ne pas aimer le genre, il ne faut en effet pas confondre la grande cuisine avec la junk-food.
Pour la fantasy urbaine, la définition de Wikipédia "est un sous-genre où des créatures légendaires, féeriques ou mythologiques vivent dans un centre urbain dont le niveau technologique peut varier entre la fin du xixe siècle et le xxie siècle. La plupart des œuvres abordent surtout la seconde moitié du xxe siècle et le xxie siècle. Magie et technologie s'y côtoient. L'élément le plus important de la fantasy urbaine est qu'elle prend place dans un centre urbain, un univers familier créé par l'homme, qui se trouve en contraste avec celui généralement associé aux créatures surnaturelles : le surnaturel fait irruption dans le monde civilisé"
Wikipédia cite comme précurseurs Fritz Leiber, Charles de Lint, il y a le très sympa Neverwhere de Neil Gaiman, sur une société parallèle dans le métro londonien, il y a Fabrice Colin, China Melville, et toute une part du steampunk relève aussi de la fantasy urbaine, comme Magies Secrètes d'Hervé Jubert, plein d'humour et d'inventivité, qui se passe dans un Paris du Second Empire alternatif. Il ne faut pas les confondre avec des histoires de lycéennes canons qui ont des pouvoir magiques.
Pour la fantasy urbaine, la définition de Wikipédia "est un sous-genre où des créatures légendaires, féeriques ou mythologiques vivent dans un centre urbain dont le niveau technologique peut varier entre la fin du xixe siècle et le xxie siècle. La plupart des œuvres abordent surtout la seconde moitié du xxe siècle et le xxie siècle. Magie et technologie s'y côtoient. L'élément le plus important de la fantasy urbaine est qu'elle prend place dans un centre urbain, un univers familier créé par l'homme, qui se trouve en contraste avec celui généralement associé aux créatures surnaturelles : le surnaturel fait irruption dans le monde civilisé"
Wikipédia cite comme précurseurs Fritz Leiber, Charles de Lint, il y a le très sympa Neverwhere de Neil Gaiman, sur une société parallèle dans le métro londonien, il y a Fabrice Colin, China Melville, et toute une part du steampunk relève aussi de la fantasy urbaine, comme Magies Secrètes d'Hervé Jubert, plein d'humour et d'inventivité, qui se passe dans un Paris du Second Empire alternatif. Il ne faut pas les confondre avec des histoires de lycéennes canons qui ont des pouvoir magiques.
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