GRETA de Catherine Robert
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Re: GRETA de Catherine Robert
J'ai commencé vendredi matin dans le bus. J'ai loupé mon arrêt. Dur à lâcher. Heureusement le soir, je m'arrete au terminus.
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
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Re: GRETA de Catherine Robert
Faut rallonger ton trajet en fait, demander au chauffeur de faire des détours jusqu'à ce que tu aies fini.
Re: GRETA de Catherine Robert
Je viens d'achever ma lecture.
- Spoiler:
- La superbe illustration de couverture rappelle la série des Ilsa (Ilsa, She Wolf of the SS et ses suites), tout comme le décor choisi, désertique, très Ilsa, Harem Keeper of the Oil Sheiks (1976).
Mais ne nous fions pas aux apparences : Greta n'est pas Ilsa. Le personnage né de l'imagination délirante de Catherine Robert s'avère moins caricatural, moins monolithique et surtout moins unidimensionnel que son illustre ancêtre.
Greta n'accepte ce job de tortionnaire dans le désert que pour des raisons financières. Du jour au lendemain, elle quitte tout, en compagnie de ses enfants, Karl et Gina. Au début, elle parvient à faire la part des choses, comme n'importe quel employé modèle.
Greta ne tarde cependant pas à mécontenter ses mystérieux employeurs. Elle craque. Le châtiment est immédiat : la gardienne passe de l'autre côté du miroir et devient l'une des infortunées victimes de l'organisation, sorte d'État islamique dépourvu de tout alibi religieux. Mêmes cages géantes dans le désert, mêmes exécutions sommaires (parfois simplement simulées pour mieux traumatiser les victimes), mêmes massacres à base de décollation, mêmes bourreaux masqués. Privations, viols, tortures innommables deviennent le quotidien de la jeune femme. Un long chemin de croix à travers des couloirs labyrinthiques. Et une conclusion sombre, nihiliste, rappelant celle du film Los sin nombre.
La gestation de Greta est intéressante. Catherine Robert a repris, enrichi et développé sa nouvelle « La prison de Greta », déjà prometteuse en soi, destinée à l'origine au concours « Pièges, prisons » de l'Écritoire des ombres. Cette multiplication des pages (et des sévices) impressionne. Le résultat, malsain et saignant à souhait, est hautement recommandé.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: GRETA de Catherine Robert
Merci de ta lecture et de cette jolie critique Blahom. Très heureuse de constater que tu as apprécié ta lecture.
Re: GRETA de Catherine Robert
J'ai fini la lecture il y a un moment déjà. En fait j'ai lu presque de façon boulimique. Autant mettre tout de suite les choses au point, j'ai vraiment du mal avec ce genre de littérature ce qui va rendre mon commentaire très ambivalent. Sur la première moitié du bouquin j'attendais, impatiente, la raison d'être de toute cette cruauté en apparence gratuite. Sur la seconde moitié (moins la fin qui je l'avoue est particulièrement percutante) je lisais sans plus parvenir à rentrer dans le récit : c'était trop pour moi. Pourtant au-delà de ça je n'ai pu qu'admirer l'imagination de Catherine car après chaque sévisse, je pensais "ce n'est pas possible de faire plus, pas possible de faire autre chose" et la page suivante m'entrainait encore un cran au dessus dans l'horreur et la dépravation. Alors non Catherine, je n'ai pas fait de cauchemar mais j'ai été pas mal perturbée par cette lecture.
Pour en revenir au final, que je ne dévoilerai pas, il n'explique rien de plus, en revanche il est totalement inattendu et a autant de force qu'un bon final de nouvelle. A cause du prologue on sait comment ça va finir, en revanche on ne sait pas par quel moyen et finalement contre toute attente, c'est Greta qui gagne face à l'organisation car à ce moment-là elle retrouve son humanité, cette humanité dont elle-même se croyait désormais débarrassée.
Quand j'ai lu le prologue, cela m'a rappelé Antigone d'Anouilh. Au début de la pièce Antigone explique que c'est un drame et que ça va mal finir, elle emploie l'expression "le sale espoir", il ne faut pas attendre de happy-end, et elle aussi, d'une certaine façon, gagne contre son oncle.
Voilà, je ne sais pas si mon avis compte vraiment car je suis réfractaire à ce genre littéraire et pour ce récit je n'ai pas fait exception.
Pour en revenir au final, que je ne dévoilerai pas, il n'explique rien de plus, en revanche il est totalement inattendu et a autant de force qu'un bon final de nouvelle. A cause du prologue on sait comment ça va finir, en revanche on ne sait pas par quel moyen et finalement contre toute attente, c'est Greta qui gagne face à l'organisation car à ce moment-là elle retrouve son humanité, cette humanité dont elle-même se croyait désormais débarrassée.
Quand j'ai lu le prologue, cela m'a rappelé Antigone d'Anouilh. Au début de la pièce Antigone explique que c'est un drame et que ça va mal finir, elle emploie l'expression "le sale espoir", il ne faut pas attendre de happy-end, et elle aussi, d'une certaine façon, gagne contre son oncle.
Voilà, je ne sais pas si mon avis compte vraiment car je suis réfractaire à ce genre littéraire et pour ce récit je n'ai pas fait exception.
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
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Re: GRETA de Catherine Robert
Ton avis compte Perro, d'autant plus que réfractaire au genre, tu as quand même lu jusqu'au bout et que tu essaies de passer outre tes goûts (et dégoûts) pour poser un commentaire étayé. Alors, oui, je le redis, ton avis compte beaucoup pour moi.
Merci de ta lecture.
Merci de ta lecture.
Re: GRETA de Catherine Robert
Petit cadeau en attendant mon hypothétique chronique (même pas rancunier...)
- Spoiler:
- " />
Raven- — — Bouteuse de trains — — Disciple de la présente ligne
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Re: GRETA de Catherine Robert
J'adore ton chat ! Il est beau comme tout avec son pelage blanc comme neige et ses yeux vairons. En plus, il a du goût... euh enfin, je veux pas dire qu'il est bon à manger hein, juste qu'il sait quelle chose apprécier. Je préfère préciser au cas où on me prêterait des idées tordues.
Re: GRETA de Catherine Robert
Non. Mais je peux te garder le morceau de ton choix. Dans le cas de l'oeil, préciser la couleur.
Re: GRETA de Catherine Robert
Voilà ce que je pense de Greta :
Je me suis jetée sur les premiers chapitres comme hypnotisée. Le réveil fut brutal ! (Le dernier chapitre) mais si évident. Une maman n’oublie pas ses enfants malgré la barbarie de ce qu’elle doit subir : une belle morale tout compte fait même si la mort l’attend, face à l’amnésie de sa fille avec laquelle elle doit combattre.
L’imagination au sujet des sévices est sans limite avec Catherine Robert. J’avoue avoir été à chaque fois surprise. Je me disais, bon, là c’est terminé, il ne peut pas y avoir pire… Il y avait pire -_-
J’ai beaucoup aimé le ton presque aussi desséché que le monde où évolue Greta. Une unité se dégage qui mène au-delà de l’horreur. Bravo pour cette constance, ces paliers morbides que l’on doit franchir en même temps que l’héroïne. On fait corps avec elle et c’est très fort.
Je me suis jetée sur les premiers chapitres comme hypnotisée. Le réveil fut brutal ! (Le dernier chapitre) mais si évident. Une maman n’oublie pas ses enfants malgré la barbarie de ce qu’elle doit subir : une belle morale tout compte fait même si la mort l’attend, face à l’amnésie de sa fille avec laquelle elle doit combattre.
L’imagination au sujet des sévices est sans limite avec Catherine Robert. J’avoue avoir été à chaque fois surprise. Je me disais, bon, là c’est terminé, il ne peut pas y avoir pire… Il y avait pire -_-
J’ai beaucoup aimé le ton presque aussi desséché que le monde où évolue Greta. Une unité se dégage qui mène au-delà de l’horreur. Bravo pour cette constance, ces paliers morbides que l’on doit franchir en même temps que l’héroïne. On fait corps avec elle et c’est très fort.
Re: GRETA de Catherine Robert
Merci beaucoup de ce joli commentaire Françoise. Ravie de voir que tu as apprécié ta lecture.
Re: GRETA de Catherine Robert
Et contrairement au texte d'Eimelle "La partie d'échec" je n'ai pas été trop choquée puisque je m'attendais à un déferlement de ce type (la première partie est très importante qui nous désinhibe en quelque sorte).
Re: GRETA de Catherine Robert
A mon tour d'écrire un petit avis sur Greta !
J'attendais Greta avec impatience, depuis la lecture de la nouvelle qui lui a donné naissance et qui m'avait totalement séduite. On peut donc dire que j'avais des attentes plutôt élevées. Et qui ont été parfaitement comblées.
Catherine a un talent pour brosser la psychologie de ses personnages. Dans ses récits, il est toujours facile de comprendre leur ressenti, leurs motivations, et là réside le point fort de ce roman. Car au-delà des horreurs que Greta vit (et elle en vit, il n'y a pas mensonge sur la marchandise), c'est le fait de les vivre avec elle, de l'accompagner psychologiquement dans tout le processus de déshumanisation et d'aliénation qui heurte et qui donne toute son ampleur à la violence du récit. Les descriptions ne sont pas forcément les plus gores qu'on puisse trouver dans TRASH (attention toutefois, elles n'en restent pas moins proches de l'insoutenable pour certaines), mais la plongée dans la psychologie du personnage, crédible et cohérente, fait qu'à aucun moment on ne peut oublier l'humain dans tout ceci, que ces horreurs arrivent à un être humain, avec ses forces, ses faiblesses, ses mécanismes de défense, ses rêves et désillusions et donc on ne peut pas prendre de distance. On souffre avec ce personnage. Malgré la distance que prend Greta avec ses compagnons d'infortune, pour se protéger, ce sentiment s'étend à un certain point à ceux qui l'entourent. Ce qui rend les atrocités plus difficiles à supporter, et plus percutantes.
C'est un livre difficile à lâcher une fois entre les mains, alors même que l'horreur s'amplifie graduellement. D'ailleurs, mon copain l'a également lu quasiment d'une traite, et a tout autant été transporté par Greta.
J'attendais Greta avec impatience, depuis la lecture de la nouvelle qui lui a donné naissance et qui m'avait totalement séduite. On peut donc dire que j'avais des attentes plutôt élevées. Et qui ont été parfaitement comblées.
Catherine a un talent pour brosser la psychologie de ses personnages. Dans ses récits, il est toujours facile de comprendre leur ressenti, leurs motivations, et là réside le point fort de ce roman. Car au-delà des horreurs que Greta vit (et elle en vit, il n'y a pas mensonge sur la marchandise), c'est le fait de les vivre avec elle, de l'accompagner psychologiquement dans tout le processus de déshumanisation et d'aliénation qui heurte et qui donne toute son ampleur à la violence du récit. Les descriptions ne sont pas forcément les plus gores qu'on puisse trouver dans TRASH (attention toutefois, elles n'en restent pas moins proches de l'insoutenable pour certaines), mais la plongée dans la psychologie du personnage, crédible et cohérente, fait qu'à aucun moment on ne peut oublier l'humain dans tout ceci, que ces horreurs arrivent à un être humain, avec ses forces, ses faiblesses, ses mécanismes de défense, ses rêves et désillusions et donc on ne peut pas prendre de distance. On souffre avec ce personnage. Malgré la distance que prend Greta avec ses compagnons d'infortune, pour se protéger, ce sentiment s'étend à un certain point à ceux qui l'entourent. Ce qui rend les atrocités plus difficiles à supporter, et plus percutantes.
C'est un livre difficile à lâcher une fois entre les mains, alors même que l'horreur s'amplifie graduellement. D'ailleurs, mon copain l'a également lu quasiment d'une traite, et a tout autant été transporté par Greta.
Amaranth- Book'trotteuse de l'extrême — Reflet dans un œil gore —
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