Peau Morte

Je viens de terminer ta nouvelle. Excellent ! J'ai pas pu lâcher jusqu’à la fin tellement on est prit par le rythme que tu a créé.

Ça ressemble a de la musique. Tu te sens obligé de suivre un certain rythme pour que l'histoire et les personnages trouvent leur cohérence et leur épaisseur.

Le personnage du flic est complètement absent de la nouvelle et dé-personnifié comme si on le voyait avec les yeux du personnage principal. Il est totalement inutile en tant qu’être humain doué d'une vie propre et est rabaissait au rang d'objet (c'est mon interprétation)

Le personnage principal est loin d’être con malgré son manque flagrant d’éducation. Il a un modus operandi bien établi qui lui permet de trouver des proies assez facilement a priori.

C'est un huit clos angoissant qui monte en puissance au fil des paragraphes jusqu'à atteindre son paroxysme dans les dernières lignes de la nouvelle.

Merci pour cette histoire Thomas

Rythme et musique, tu as tout compris.
C'est ça le style Célinien (que je fais mien comme je joue au basket comme Jordan je te l'avais dit, c'est à dire à mon petit niveau amateur ;D).

Je suis d'accord avec toi pour le flic, même si je ne pense pas que c'était voulu à la base, vu que je voulais surtout faire un monologue. Ça m'arrangeait en gros ! ;D

Merci d'avoir lu !

Petit-Carmin a écrit:Putain, j'ai pas aimé... ton truc trop est trop réaliste !!! Il me déplaît, faut dire que c'est poignant, un peu trop pour moi. Navré, mais je sais pas s'y reviendrai... A ne pas prendre en mal, c'est surtout et peut-être pour moi un texte trop percutant et franc. Mais merci, au plaisir, Camarade  

merci Petit-Carmin pour ta lecture et ton avis !
L'important c'est que ça t'ai procuré une émotion, même négative !
C'est pas une histoire faite pour faire rire, c'est plutôt du malaise sordide !
Donc pour moi ton avis est pile ce que je recherchais ! Merci !

thomasdesmond a écrit:Rythme et musique, tu as tout compris.
C'est ça le style Célinien (que je fais mien comme je joue au basket comme Jordan je te l'avais dit, c'est à dire à mon petit niveau amateur ;D).

Je suis d'accord avec toi pour le flic, même si je ne pense pas que c'était voulu à la base, vu que je voulais surtout faire un monologue. Ça m'arrangeait en gros ! ;D

J'ai mis longtemps avant de comprendre qu'au delà des règles a respecter pour une histoire, la musicalité était une chose très importante.

C'est comme écrire une composition. tu as exactement les même règles d’écriture et de musicalité que sur un texte. Si le rythme de ta compo ne correspond pas a ce que tu veux faire ressentir au public, alors c'est pas bon et il faut recommencer jusqu’à trouver ce rythme.

Oui c’est ça qui est très dur sur un texte long ou roman. Tenir le rythme, et savoir alterner les tempos. Rester cohérent sur des centaines de pages, quel défi !

thomasdesmond a écrit: il faut beaucoup travailler sur le rythme pour réussir le côté réaliste. Je ne vois pas du tout ça comme une facilité. Y a beaucoup de trucs en langage parlé que je trouve totalement illisibles.

Oui, je ne voulais pas insinuer qu'il est facile d'écrire en langage parlé. Comme tu le soulignes, cela demande beaucoup de maîtrise pour être réussi. C'est juste que j'ai remarqué que c'est pratiqué par des inconscients qui se plantent totalement (selon mon avis, bien entendu). Comme je ne connaissais pas ton niveau impressionnant, j'ai bêtement pensé au début que tu faisais partie de cette cohorte de personnes qui font saigner les yeux. Je suis d'autant plus admiratif que je n'ai jamais eu le cran de me frotter à cet exercice de style.

Collapsus a écrit:

thomasdesmond a écrit: il faut beaucoup travailler sur le rythme pour réussir le côté réaliste. Je ne vois pas du tout ça comme une facilité. Y a beaucoup de trucs en langage parlé que je trouve totalement illisibles.

Oui, je ne voulais pas insinuer qu'il est facile d'écrire en langage parlé. Comme tu le soulignes, cela demande beaucoup de maîtrise pour être réussi. C'est juste que j'ai remarqué que c'est pratiqué par des inconscients qui se plantent totalement (selon mon avis, bien entendu). Comme je ne connaissais pas ton niveau impressionnant, j'ai bêtement pensé au début que tu faisais partie de cette cohorte de personnes qui font saigner les yeux. Je suis d'autant plus admiratif que je n'ai jamais eu le cran de me frotter à cet exercice de style.

Quand on débute on fait tous un peu n'importe quoi, moi le premier ! Et je suis toujours loin de réussir à faire ce que j'aimerai être capable de faire, malheureusement.
Avec un peu plus d'expérience, on commence à capter comment jouer de sa palette, et le langage parlé est une façon de faire comme une autre... le style doit servir l'histoire, et inversement. On peut ne se contenter que de style, à moins d'être Flaubert, Joyce, Proust, ou Céline !

C'est facile d'écrire n'importe comment, tout le monde peut le faire ! mais ça prend des années pour faire quelques pas vers le mieux, vers le lisible. C'est ce que je répétais sans cesse il y a 15 ans sur notre ancien forum.

La meilleure aide possible pour avancer c'est de se prendre des coups de pied au cul et qu'on nous mette le nez dans notre caca.
On est toujours content d'avoir pondu un petit machin, mais il faut que les lecteurs nous disent qu'on aurait pu faire encore mieux !
Je m'en fous qu'on me dise "ton texte est super c'est bien merci" car ça ne laisse aucune trace, sinon une caresse à l'égo qui dure quatre secondes. Je préfère qu'on me dise "ça ne va pas" car ça va me permettre de corriger et donc d'améliorer...

Ce texte est bourré de défauts et peut déplaire, évidemment, mais je me suis plus appliqué que pour certains écrits par le passé, c'est la vérité. J'aurai pu le faire durer, mais je suis trop feignant.

Non, le langage parlé, c'est surement pas facile à retranscrire !

Les dernières nouvelles que j'ai lu de toi, sur le Manoir, je les trouvais bien faites, dans l'esprit EC comics, bien écrites, bien construites, mais un peu trop techniquement construites : elle manquaient de je ne sais quoi, sans doute d'émotion. Et là, bien des années plus tard, je trouve celle-ci excellente, avec sa lente progression vers l'horreur. Elle me fait un peu penser à ce que Zaroff écrit aujourd’hui.

Sans complaisance, là, à priori, je ne vois pas trop quoi dire d'autres, poru ce texte que je lis de toit depuis bien longtemps !

Paladin a écrit:Non, le langage parlé, c'est surement pas facile à retranscrire !

Les dernières nouvelles que j'ai lu de toi, sur le Manoir, je les trouvais bien faites, dans l'esprit EC comics, bien écrites, bien construites, mais un peu trop techniquement construites : elle manquaient de je ne sais quoi, sans doute d'émotion. Et là, bien des années plus tard, je trouve celle-ci excellente, avec sa lente progression vers l'horreur. Elle me fait un peu penser à ce que Zaroff écrit aujourd’hui.

Sans complaisance, là, à priori, je ne vois pas trop quoi dire d'autres, poru ce texte que je lis de toit depuis bien longtemps !

Merci pour ta lecture, et content que ça t'ait plu.
Et oui mes vieilles nouvelles d'il y a 15 ans... J'ai voulu les compiler dans un recueil y a trois ans... Donc je les fais lire à ma femme, elle me répond "tu vas quand même pas publier ça !" RAhhhhh qu'je dis ! fais-voir ! Et là, je me rends compte que c'est mauvais comme tout ! Je commence donc à essayer de les remanier, mais au final, fallait carrément tirer la chasse et tout recommencer... j'en ai fait 4 ou 5, puis ça m'a un peu lassé... Je ne lis plus de fantastique depuis une douzaine d'années, donc pas évident de retrouver la passion ! Dans cette nouvelle finalement, c'est juste un psycho (ou sociopathe vous choisirez suite à votre débat ;D). Ce qui m'intéressait c'était plus son histoire et sa façon de la raconter que ce qu'il va faire de son hôte imprévu.

Tes anciennes nouvelles, non, je ne dis pas qu'elles étaient mauvaises, elle manquaient un peu d'âme.

Celle là, c'est pas du fantastique, mais c'est de l'horreur ! Et c'est réussi !

Paladin a écrit:Tes anciennes nouvelles, non, je ne dis pas qu'elles étaient mauvaises, elle manquaient un peu d'âme.

Celle là, c'est pas du fantastique, mais c'est de l'horreur ! Et c'est réussi !

C'est surtout qu'à l'époque, je débutais vraiment, et j'essayais donc, avant tout, d'être lisible et fluide, de faire au plus simple, éviter les chichis etc. N'ayant pas le talent pour faire autre chose, je m'attachais à ces règles, coûte que coûte, ce qui souvent devait me faire manquer le principal, que je vois plus clairement aujourd'hui, c'est à dire l'émotion, que le lecteur doit ressentir, quelle qu'elle soit ! Mais pour arriver à l'émotion, il y a beaucoup de règles à suivre, et l'amateur ne peut devenir artisan qu'en les pratiquant.

Il faut lire la Dramaturgie de Vves Lavandier pour apprendre et gagner des années de travail !

thomasdesmond a écrit:Il faut lire la Dramaturgie de Vves Lavandier pour apprendre et gagner des années de travail !

Je confirme. La dramaturgie de Lavandier, c'est une bible pour l'art de l’écriture.

Tiens donc : j'ai aussi écrit une nouvelle qui a ce titre ( Peaux-mortes)...
Mais rien à voir avec ton histoire que j'ai appréciée car ce monologue, d'apparence décousu nous apprend énormément sur le personnage. Une vraie leçon pour moi ! J'ai beaucoup de mal à ce que mes dialogues collent bien aux persos. Là, c'est totalement le cas. Chapeau !
Le déroulé nous emmène vers une folie, pas à pas, sans que l'on se doute du final, horrible oui, mais, assez dans l'humour noir. Détaché tout de même du profond malaise qui pourrait être ressenti si on imagine la scène en tant que réalité. Ceci parce que le monologue focalise surtout sur Vincent malgré tous les détails sordides qu'il révèle. Ce parti pris enlève tout le côté gore, je trouve.
Sinon, excellent texte.

FRançoise GRDR a écrit:Tiens donc : j'ai aussi écrit une nouvelle qui a ce titre ( Peaux-mortes)...
Mais rien à voir avec ton histoire que j'ai appréciée car ce monologue, d'apparence décousu nous apprend énormément sur le personnage. Une vraie leçon pour moi ! J'ai beaucoup de mal à ce que mes dialogues collent bien aux persos. Là, c'est totalement le cas. Chapeau !
Le déroulé nous emmène vers une folie, pas à pas, sans que l'on se doute du final, horrible oui, mais, assez dans l'humour noir. Détaché tout de même du profond malaise qui pourrait être ressenti si on imagine la scène en tant que réalité. Ceci parce que le monologue focalise surtout sur Vincent malgré tous les détails sordides qu'il révèle. Ce parti pris enlève tout le côté gore, je trouve.
Sinon, excellent texte.

Merci Françoise !
J'ai vu qu'on pouvait lire un extrait de ton texte, mais je n'ai pas trouvé le PDF complet ?

Bonjour Thomas
C'est certainement parce qu'il est à la boutique d'Evidence Editions en ebook payant ( à 2,99 € lien du texte payant).
J'ai personnellement le PDF si tu me donnes ton adresse mail, je te l'enverrai.