Mon dernier baiser

Un souvenir de mon adolescence, tout aussi doux que perforant...






Je me tiens assis sur l’un des bancs du parc qui entoure le bâtiment des dortoirs.
Le soleil est de sortie, la température est agréable et d'autres incarcérés profitent, eux aussi, du temps splendide qui réussi presque cet exploit de réchauffer nos vies.
Je me sens bien, lézardant sans dire un mot tandis que s’animent tout autour les jeux et les conversations.
Cela fait plus d’un mois que je suis enfermé dans ce centre pour jeunes délinquants. Le premier jour, les pensionnaires m’avaient accueilli avec grande civilité, une barre de fer à la main.
Hum, je ne m’étais pas laissé faire ! Les avoir simplement regardé dans les yeux en lâchant « allez-y, cognez ! » avait amplement suffit pour les déstabilisés.
Des délinquants ? Moi je ne vois que des enfants qui font semblant…

Un rire gras éclate soudain au milieu de l’agitation.
Encore ce con qui se pavane ? Il fait chier, il se comporte un peu trop comme s’il était mon mec !

Je soupir et laisse ma tête tomber vers l’arrière pour contempler le bleu du ciel.
Il me manque quelque chose… il m’a toujours manqué quelque chose et je me désespère de mettre un jour un nom sur ce vide qui me ronge…
J'en arrive très vite à la conclusion que, de toute manière, cela m'était égal, quand soudain s'approche cette fille que je n’avais jamais vraiment remarqué auparavant.
Elle est d’une petite taille et menue comme une souris. Ses cheveux sont court et d’un blond platine. Elle me sourit avec une grande timidité et me fait signe de la suivre, hors de l’agitation.
Intrigué par cette invitation, je m’attendais à ce qu’une fille comme elle subisse le harcèlement et réclame ma protection.
Mais elle commence par me dire qu’elle me trouve sympa pour m’avouer très vite qu’elle ne regarde que moi. Je suis surpris, à la fois déstabilisé et enchanté.
Un sentiment étrange m’envahit, ma réaction me déstabilise, quelque chose en moi s’illumine.

« Cette fille dont le regard me fuit tandis que de nervosité ses doigts s’entortillent… j’ai très envie de lui dire oui… »
Tout à coup mon cœur s’emballe, frayeur et confusion s’empare de moi quand ma bouche se met à murmurer une réponse que je ne veux prononcer.
— Je… je suis vraiment, sincèrement désolée… mais je ne peux pas sortir avec une autre fille et puis… et puis je suis déjà prise...
Embarrassée par cette situation, je la salue et m’empresse de regagner ma chambre.
Je me méprise… la pauvre… qu’est-ce qui a bien pu lui faire croire que j’aimais les filles ?…


Ce matin j’en suis certain !
Je suis empli d’assurance en poussant les portes de cette fichue battisse pour surgir dans la grande cours.
Une seule chose m’intéresse et je balaye le périmètre du regard jusqu’à trouver la responsable de cette griserie bien rare.  
La voilà !
Je ne peux me retenir de sourire et m’avance vers elle, sans crainte. Elle m’aperçoit, laisse fondre aussitôt la tristesse comme une cascade sur ses traits.
Oui, ce matin j’en suis certain !  
Mes foulées résolues l’intimide, alors elle recule de deux pas quand son dos s’accole tout contre le mur du bâtiment.  
Redoutant que ne s’échappe cette nymphe, je déploie le bras pour m’appuyer à mon tour et pencher mon visage sur le sien.
Son souffle se coupe, ses yeux crient qu’elle voudrait être ailleurs et plus proche tout à la fois…
— Pardonne-moi pour hier, je ne sais vraiment pas où j’avais la tête… Je ne t’ai même pas demandé ton prénom.
Elle me dit en murmurant qu’elle s’appelle Émilie. Je lui réponds, sans doute avec un sourire de con, Émilie Jolie ? Car je la trouvais jolie, oui.
Elle sourit et détourne le visage pour échapper à mon regard qui semble lui causer d’agréables dommages.
Elle a une peau blanche et des lèvres souples comme une guimauve.
J’observe cette bouche se mouvoir en un ballet ravissant tandis que la mienne fantasme à croquer dedans.  
Puis soudainement je sens que capitulent mes tous derniers scrupules. Je ne peux me retenir dans cette envie de m’unir et capture, comme l’on est emporté dans les nues , ses lèvres douces et charnues.




Notre baiser s’est achevé et avec lui le paradis s’en est allé… mes yeux la contemplent et me consolent en conversant de ce langage qui surpasse la parole.
Ô, le doux désastre qui colore sa peau d’albâtre, je l’avais conquise sans me battre...
Est-ce moi qui te fait ressentir ça ?
Ô, cet astre est le feu dans mon âtre, elle m’a vaincu sans me combattre…
Est-ce toi qui me fais ressentir cela ?


— Evy !
A cette voix qui résonne se déchire mon idylle. Dans un sursaut maladroit je m’écarte de cette fille dont la proximité, tout à coup, m’indispose.
Je tourne la tête, il est là… sa grimace mécontente me promet la réprimande.
— Qu’est-ce que tu fiches ? Viens-là !
— Oui, j’arrive tout de suite…
Affolée, je me hâte de le rejoindre en pressant le pas pour ne surtout pas le faire attendre.
Arrivée à sa hauteur il m’enlace et me sourit avant de décider dans quel sens nous allons nous diriger.
Il ne se fâchera pas, je suis soulagée…
— Qu’est-ce que tu racontais à cette conne ?


— Je… rien d’important… à vrai dire je ne m’en souviens même plus…
Pourtant… quelque chose me force à me retourner, à contempler cette fille dont le regard effaré s’était empli d’humidité.
Elle avait posé la finesse de sa main sur son cœur, comme l’on essaye en vain de soulager la douleur... C’était une plaie… je venais de la blesser...



j’ai mal… horriblement mal… je titube, il fait sombre… il est derrière moi à bonne distance, il me suis, bredouille quelques mots que je n’entends pas… je rentre dans le bâtiment en poussant la porte qui claque sur mon passage… j’avance jusqu’aux toilettes dans le couloir d’en face… il fait sombre… Je crois qu’il a cessé de me suivre, tout est silencieux… je rentre dans les toilettes et ferme le verrou derrière moi… la jupe qu’il m’a fait porter est déjà presque entièrement retroussée… ma main se glisse dans le bas de mon dos et je touche cette souffrance qui me lacère… ma main est rouge de sang… j’en perds beaucoup, je crois… mon corps tremble, j’ai tellement mal… que dois-je faire ? est-ce grave ? dois-je crier pour qu’on vienne m’aider ?… non… je ne veux pas… qu’ils allument les lumières… je veux rester dans l’obscurité… je me sens déjà mieux… dans l’obscurité… je regagne le couloir… comme c’est agréable… ce silence et ce noir… ma chambre ? ah oui, c’est par ici… chut… ne fais pas de bruit…  il ne faut pas que l’on soit surpris… sinon ils vont allumer les lumières… et je me sens déjà mieux… dans l’obscuri…


Il fait nuit et une fois encore, je n’arrive pas à dormir, cloîtré dans cette boite, submergé par une indéfinissable envie de vomir.
Elle pleurait et je ne comprenais pas pourquoi j’avais fait cela…
Et suivre ce mec, pourquoi faire ? Je ne m’en souviens même pas !
Ai-je donc si peu de volonté ?
Plus de doute, c’est bien moi qui me donne envie de gerber…

Puis je regarde par la fenêtre et elle est là… elle non plus n’arrive pas à dormir.
Fougueux, je m’éclipse des dortoirs et avance à tâtons dans le noir.
La scène est parfumée des effluves du soir. J’ai hâte de la prendre dans mes bras, de lui demander pardon pour mon comportement de ce matin.
Mais les choses ne se passent pas comme cela...
Elle me dit qu’une semaine s’est écoulée et que pas une seule fois je ne l’ai regardée…
Elle me décrit de quelle manière j’emboîtais les pas de ce mec qui posait les mains sur moi et à la vue de tous…
Elle me dit que je suis cruel… que je ne me soucie pas d’elle...
Silencieux, j’écoute en agonisant la complainte de cette fleur qui se fane à mes pieds…


Elle pleure… je lui ai fait mal, je… je ne comprends pas… pourquoi ? Pourquoi je fais ça ? Pourquoi je suis comme ça ?
Désemparé, mon esprit bascule tandis que la honte me macule…
Une fille si douce, je ne la méritais pas...
Je me rétracte… loin de ses larmes et de mes actes…


— Émilie !
Son corps trésaille au son de ma voix qui s’est soudainement durcie.
— Je regrette… mais je ne peux pas être avec toi !
Son visage se décompose… la douleur qui la frappe entame sa mitose tandis que la mienne tombe en narcose…
Lucide, détaché, désireux de l’épargner, je m’arrache à elle comme l’on retire un pansement purulent qui infecte une plaie, vite et d’un coup sec.
Indifférant, je lui tourne le dos tout en glissant les mains dans mes poches.

— Il vaut mieux qu’on en reste là !

Je m’éloigne et n’entends plus le son de sa voix… pourtant je devine qu’elle est toujours là, figée dans ce familier désarroi qui me perforait quand on ne voulait plus de moi...


Je dépose la main contre mon cœur comme l’on essaye en vain de ressentir sa douleur… c’était une plaie et elle m’avait anesthésié…


Ma mère a finalement obtenu ma garde. Je vais quitter cet endroit et n’y reviendrais pas…
Cela m’est égal, il n’y a rien ici de mémorable, rien qui ne me fera verser une larme !
Je monte dans la voiture qui me reconduira dans cet enfer-là.
Personne ne vient me dire au revoir, c’est très bien comme ça !



Il fait nuit et une fois encore, je n’arrive pas à dormir, claustré dans cette boite, submergé par une désirable lubie de me détruire.

Aussi vide ? lol

Je peux pas lire

C'est normal, c'est un texte expérimental qui a pour but d'illustrer la perte de mémoire par l'ablation de toute une période de ma vie ! : D
Non je déconne, c'est le spoiler qui a dû poser problème, je l'ai enlevé, tu pourrais me dire si le texte est accessible maintenant ? Je te remercie d'avance. ^ ^

Oui je lis très bien là !

Eh bien tu es douée pour retranscrire les émotions. C'est très touchant et percutant ta façon de narrer. Une seule chose que j'ai eu du mal à comprendre tout du long... Tu emploies à tour de rôle le féminin et le masculin avec le "je". Est-ce voulu ?
Dans mon roman que j'écris, je suis justement en train de jouer une scène qui se rapproche de la tienne sans le côté aussi émotionnel et dramatique.

Bref, un beau texte (après lire tout un roman écrit ainsi, je crois que j'aurai envie de me pendre à la fin ahah )

Salut Mélodie Or ! : )

Je te remercie, c 'est gentil et c'est vrai que les émotions sont primordiales dans ce que je fais, et puis comme je les ai ressentie vraiment, c'est plus facile, j'ai plus qu'a recopier en fait... xD

Pour l'emploie du fémnin/ masculin de façon alternée, c'est parce que le personnage principal est un multiple, c'est à dire qu'il a des alters qui prennent successivement le contrôle du corps. Le garçon est amoureux de la fille qui lui a témoigné de l’intérêt, mais son autre partie féminine est casée avec un blaireau qui a le même profil que son bourreau d'origine (répétition traumatique).
Comme il ignore pourquoi il change d'avis et que ces pertes de mémoire ne lui apporte aucune réponse, il renonce à son amour pour ne pas la blesser davantage, puisque ce qui lui arrive échappe totalement à sa compréhension et à son contrôle.
Tu es la deuxième personne à lire ce texte et l'autre personne ne l'avait pas compris non plus. C'est évident pour moi, forcément mais je constate que ça ne l'est pas pour les autres, sans doute parce que ce n'est pas familier du tout donc pas intuitif pour deux ronds... xD

Alors oui, je te l'accorde, ce que j'écris est déprimant mais c'est parce que je ressens les choses plus fort que la moyenne, je descends très bas par moment pour explorer toute cette palette d'émotions et la retranscrire au mieux.
Mais l'inverse est vrai aussi, je vis le bonheur comme une extase et comme ma vie n'est qu'alternance de haut et de bas, il n'y a clairement pas que du déprimant dans ce que j'écris, je fais tout pareil avec des sentiments plus lumineux. ^ ^
Et je m'en voudrais beaucoup que tu te pendes... xD

C'est en effet un texte dur et sensible, qui remue pas mal...

La difficulté à le suivre vient sans doute qu'on ne comprend pas toujours qui parle, quel aspect de la personnalité de/du narrateur/narratrice. Peut-être faudrait-il mettre des polices différentes pour les identifier ?

Salut, Mnémosyne !

Eh bien, dur dur de lire tes textes, aussi bien au niveau de la compréhension inhérente aux changements de points de vue/perceptions (j'ai buté sur le même point que Mélodie) que de la puissance émotionnelle sous-jacente. On sent que tout cela est en effet "brut de décoffrage", même si la plume est plutôt poétique et sophistiquée. Cette double dualité est intéressante en soi, mais je ne sais pas si je suis capable de l'apprécier à sa juste valeur, car certains aspects m'en laissent également un peu détaché.
C'est très bien écrit et tourné, certes, mais ces circonvolutions montrent pour moi leurs limites dans certains élans trop "lyriques" (même si j'ai bien conscience que c'est l'expression d'un ressenti personnel... d'où justement, peut-être, ma difficulté à juger tes récits d'un simple point de vue "objectif" -- l'objectivité n'est de toutes façons pas de ce monde). Il est très difficile d'écrire sur soi et de le ramener à un niveau "littéraire", dans le sens où un souvenir, une expérience ou un témoignage ne suffisent pas en soi à en faire un récit (je parle ici de ressorts "fictionnels" et toutes les mécaniques d'écriture qu'ils impliquent). J'ai essayé une fois de poster un récit de nature plus ou moins autobiographique et le retour, sans être mauvais, m'a montré que même si on l'écrivait avec nos tripes, il fallait amener quelque chose d'autre derrière pour que le texte soit lu et apprécié par un quidam extérieur. Et ce talent-là n'est pas donné à tout le monde !

Maintenant, en tant que tel, ça reste quand même un texte intéressant qui raconte quelque chose sur les passions interdites/contrariées et les endroits où il ne fait pas bon grandir... (on pourrait même parler de relations toxiques, même si le personnage masculin n'est pas assez présent/travaillé pour en faire un motif central du récit).
Bref, comme tu le vois, mon avis est encore une fois nuancé et il y a beaucoup de choses à dire, ce qui signifie avant tout que ta plume ne laisse pas insensible   (et en ce qui me concerne, c'est déjà énorme ! ).

Paladin : Je te remercie, j'avoue que j'ai du mal a savoir si c'est dur ou pas, le fait que tu le perçoive comme tel me permet de me faire une idée plus "stable", dans le sens où mon point de vue sur la question est changeant... -_-'

Pour les polices différentes c'est bien vu et je suis contente que tu l'aie souligné.  Dans le document original, j'ai défini une police pour chaque alters (mais que je ne peux pas reproduire ici). Je l'utilise à certain moment, comme quand ils parlent depuis l'intérieur, pour que le lecteur les identifie tout de suite sans rien préciser (sinon c'est trop compliqué, il n'y a plus que moi qui m'y retrouve xD).
Il y a aussi le code couleur, chaque alter à la sienne et son essence est sa signature (qui me permet à moi d'identifier directement qui me parle depuis l'intérieur, bien avant que mon cerveau ne m'en dessine une image mentale, modelée par l'essence en question).    
Enfin tout ça pour dire que l'idée de polices est évidemment très bonne et simplifie beaucoup de chose ! : )

Tak : "la puissance émotionnelle sous-jacente" ... whaa, c'est la première fois qu'on me dit ça... xD C'est amusant mais dit comme ça c'est assez juste car ça illustre bien la dissociation que j'ai encore vis à vis de tout ça et, une fois de plus, c'est elle qui se dresse entre toi et mes mots...  
Je pense que quand j'en serais au stade ou je pourrais écrire sur l'exacte réalité sans l'embellir ou la vivre d'une autre manière que ce qu'elle a été, tu devrais sans doute bien plus accrocher, car ça voudra dire que cette dissociation à disparu ! : p

Pour l'aspect poétique, la question que je me pose souvent quand je ne suis plus en transe et que je dois ordonnancer ce qui a été jeté sur le papier c'est : comment je peux expliquer ça avec des mots ? Bon ben je vais attendre la prochaine transe... xD Entre-temps, je joins tous ces morceaux par l'analyse que j'en fait (oui, j'ai besoin d'écrire ce que je suis pour être en mesure de le comprendre, c'est absolument grotesque xD), le tout suivant la boucle exponentielle des schémas traumatiques jusqu'à ce qu'ils atteignent enfin l'état conscient (ça prend environ 30 ans...  )  
Mais ces écrits là ne sont que des morceaux capturés dans un océan de données que je ne peux pas traiter simultanément pour toutes les conscientiser. Énormément se perd et ce qu'il reste imprimé est souvent nébuleux, comme un rêve, et tend donc naturellement vers le lyrisme dans la forme qu'il prend, pour boucher artificiellement les trous, si l'on peut le dire ainsi. ^ ^  
On peut aussi le voir comme une tentative de retranscrire une symphonie par les mots, car sur le plan subtil, tout est vibration et le langage est pauvre en comparaison.
Le lyrisme, c'est une envolée, c'est l'esprit qui décolle et qui déclame car il goûte, un instant, a quelque chose qui le dépasse (ça c'est la version cool, y a la version bad aussi xD).
C'est bien entendu une expérience très personnelle, difficile à communiquer et je comprends tout à fait que tu ne t'y synchronise pas (moi-même, les moments où je suis en phase d'insensibilité émotionnelle et que je me désynchronise, je n'arrive plus à rentrer dans mon propre texte et il me laisse de glace, voir j'avoue enfin que j'écris de la merde... xD)
C'est d'autant plus gentil à toi de me lire quand même et de prendre la peine de me faire un commentaire, ça me touche beaucoup, merci à toi... : )
Maya : Je peux lui faire un bisou ? : D
... non, je t'ai déjà dit que ça ne se fait pas, en plus tu fiches les jetons ! -_-'
Maya : ...  

Et enfin, pour ce qui est de la forme générale, je comprends bien tout ce que tu m'expliques et c'est valide sous un certain angle, mais  je crois que je préfère rester dans ma tour de cristal et considérer que j'invite les gens à regarder à travers mes yeux, même s'ils ne comprennent pas tout, même s'ils n'apprécient que moyennement ou pas du tout ma symphonie. Des auteurs il y en a des légions, statistiquement je suis une goutte dans l'océan. Alors, quitte à être noyé dans la masse, autant me payer le luxe que ça me plaise avant tout à moi-même et aux autres alters qui s'y expriment (de toute façon si je dénature ce qu'ils ont écrit ils vont gueuler et comme j'essaye de faire en sorte que tout le monde tombe d'accord, on peut dire que de changer de style serait dangereux pour mon équilibre intérieur... xD.)
Mr.K : Mon sang se coagule, en pensant qu’on y peut changer une virgule ! 8D
... voilà, c'est avec ça qu'il faut que je parlemente et ce n'est pas le plus virulent... -_-'

Ola ! Quelle palette de souffrance, je vois, en cette histoire et je ne sais pas pourquoi.... Ou disons si, en fait. Le réalisme de cette histoire d'une ado qui s'est tellement perdue dans la souffrance qu'elle estime ne pas avoir droit au bonheur .Triste. Bonheur qui semble la réconforter et en même lui provoquer un trouble presque dissociatif.  Perso, j'ai adoré cette histoire dramatique et la poésie qui en a découlé m'a été délicieuse.

Seul bémol, l'identité presque androgyne m'à moi aussi perdu et m'a empêché d'apprécier pleinement ton histoire. Peut-être mettre un indice sexué d'une manière plus éclairée au lieu de le suggérer.

À bientôt !

Salut Petit-Carmin ! : )

qui s'est tellement perdue dans la souffrance qu'elle estime ne pas avoir droit au bonheur

Maya : Oui, c'est Kirlian tout craché ! Evy est comme ça aussi, mais d'une autre manière. xD

Ben disons qu'il y a un effet un peu problématique quand je blesse une fille et qu'elle pleure, c'est un trigger pour moi car ça me rappelle les pleurs d'Evy, je me sens comme notre bourreau et, cette idée m'étant insupportable, je me rétracte et m'isole moi-même à l'intérieur pour un certain temps. C'est d'autant plus problématique que, quand je suis absent, il n'y a plus personne en capacité de réfléchir correctement et d'être un peu lucide sur l'extérieur... -_-'
Evy est gentille comme tout mais elle est aveugle sur les gens et une proie facile pour n'importe quel prédateur qui passe dans le coin et qui la repère tout de suite, ce qui a été le cas de ce type dans le texte... -_-
Depuis qu'on a compris ce qu'on avait, Evy ne s'en est pas vraiment remise encore et c'est elle qui s'est planquée à l'intérieur, là ou elle avait le lead le plus souvent, ce qui fait que c'est moi qui ai du prendre les choses en main et mettre de l'ordre, mais aussi virer tous les gens toxiques qu'elle avait laissé rentrer dans notre vie (ce qui n'est pas un mal, donc... -_-).
Mais c'est vrai que le sentiment de ne pas avoir droit au bonheur est assez fort, ça découle directement de la culpabilité écrasante qu'on ressent, Evy et moi, elle d'avoir été souillée, et moi de ne pas avoir su nous protéger.

Maya : En même temps, si il avais réussi à étaler un adulte à l'age de cinq ans, je l'aurais vivement encouragé à faire une carrière de catcheur ! xD

... elle a un humour de merde... -_-

Maya : J'essaye de te déculpabilisé ! : D

Seul bémol, l'identité presque androgyne m'à moi aussi perdu et m'a empêché d'apprécier pleinement ton histoire. Peut-être mettre un indice sexué d'une manière plus éclairée au lieu de le suggérer.

Oki, effectivement ce sera sans doute plus clair pour le lecteur si je précise certains choses dès le départ. Bon, normalement ce texte à vocation a être inséré dans le tome 4, au moment de notre vie où je passe tout ce qu'on a de souvenir au crible et que je découvre celui-là, pour enfin comprendre ce qui s'est passé et pourquoi j'ai repoussé cette fille.
En fait c'est Scar qui s'en est chargé (notre protecteur), lui n'a aucune attache émotionnelle et il a souvent pour tâche de couper les liens avec les gens extérieurs, quand l'intensité de nos émotions prennent le pas sur nous, ou que ça devient dangereux.
En gros, tout mon travail actuel consiste à nous sortir de nos schémas traumatiques et casser cette boucle infernal, ce qui est difficile avec certains alters qui ont été entièrement modelé pour répondre à une situation traumatique donnée.
Le bourreau n'est plus dans notre vie depuis longtemps et pourtant il est toujours là, d'une certaine manière, à hanter notre intérieur et Kim, par exemple, a besoin d'être sevrée de sa dépendance affective a un prédateur (c'est la seule chose qu'elle connaît et qu'elle va chercher naturellement si elle se retrouve seule au lead, mais en même temps c'est une petite fille, elle a besoin d'un adulte fiable qui remplit ma fonction de chef quand je suis empêché de le faire, pour une raison ou une autre. Et j'ai encore digressé au point de perdre le fil... désolé, je sais que c'est chiant quand je fais ça... x)
Ce que je voulais dire (vise un peu a quel point j'ai dévié du sujet xD) c'est que quand viendra ce texte dans le livre, le lecteur sera déjà au courant du fait que je suis multiple, donc, a terme, ce ne sera pas un problème. En revanche, je vais regarder à le rendre compréhensible, indépendamment de l’œuvre complète afin que le lecteur puisse s'y retrouver. : )

En tout cas je te remercie beaucoup, vos commentaires me redonnent confiance en moi et m'encourage à continuer d'écrire, ce qui est une bonne chose vu le travail que j'ai encore à faire (le tome 1 et 2 sont bouclés, les 4 suivants sont entamés mais, si je sais ce que je dois y écrire, il faut le faire physiquement quand même... et ça m'arrive souvent d'avoir envie de tout envoyer paître xD (oui, comme si c'était possible...)).
Merci donc, c'est vraiment précieux pour nous d'être apprécié dans ce qu'on fait, ça n'a pas de prix ! : )

Maya : Je peux lui faire un bisou ? ... xD

... -_-'

Si ça te conforte dans ton élan, alors je suis content pour toi. J'ai pas encore compris ta double narration, mais ça viendra ! ^^'

Pour la double narration, c'est quand un alter veut participer à la conversation en cours. Il ne prend pas le lead du corps, je le garde, mais je retranscris ce qu'il a voulu répondre, c'est l'occasion pour eux de pouvoir échanger avec des gens extérieurs, alors tant qu'ils restent correcte (je joue les censeurs -_-), je retranscris leurs commentaires.
Ça leur fait du bien, donc ça nous fait du bien dans notre ensemble. Je n'ai pas d'autre endroit que celui-ci pour pouvoir me le permettre et j'espère que ça ne t'embête pas ?
Tu peux répondre à l'alter qui t'a parlé si tu veux, ou alors si c'est trop zarb, tu ignores, tout simplement, c'est vraiment comme tu veux, je ne t'en voudrais pas... xD

Maya : Petit-Carmin est gentil, il ne va pas m'ignorer !

... un conseil, méfie-toi de ses larmes de crocodile... xD (non, je déconne, elle est sympa, elle veut juste rigoler, c'est tout, c'est elle qui me souffle toutes mes répliques humoristiques... )

Pour l'AT, j'ai regardé un peu et le texte que je voulais proposer sera refusé à cause des paroles de la chanson qui ne sont pas ma propriété intellectuelle... 8D
Du coup je ne le ferai pas, mais par contre ça m'a donné envie de poster ce fameux texte, qui colle pile poil au thème en plus, c'est dommage...
Le seul truc c'est qu'il est un peu expérimental parce qu'il y a la bande son qui va avec, pour placer l'ambiance ! J'adore faire ça, si je pouvais je ferais des films, avec le scénario, l'image et la musique, là je devrais enfin être pleinement satisfait de mes œuvres ! : D

Tu me fais penser au personnage de Belial dans le manga Angel Sanctuary de Kaori Yuki...

Ah bon ? Je connais pas, je vais aller voir ça, tu me rends curieux... xD

Bélial - Fiche du personnage :

Dans les enfers, il existe sept satans (on est onze), représentant chacun un des sept péchés capitaux. Bélial représente l'orgueil (ça ressemble à Mr.K, ça xD), c'est aussi le maître du mal et il peut se transformer en être de lumière (ah oui, symboliquement ça lui ressemble bien...). Les sept satans sont des grands démons appartenant aux clans des sept généraux. Commandant une armée entière chacun, les sept satans ce sont rangés du côté de Lucifer lorsque celui-ci c'est révolté contre les cieux. Bélial est un personnage androgyne (c'est moi l'androgyne) qui aime se déguiser (Les déguisements c'est le délire de Maya), son personnage clé est le Chapelier fou (la c'est de nouveau Mr.K xD). Au fil des volumes on se demande s'il est homme ou femme, c'est seulement au dixième tome que l'on apprend que c'est une femme (notre corps est féminin, oui). Il nous raconte alors qu'à la naissance tous les anges sont assexués (il faut préciser qu'avant de devenir un démon, Bélial était un ange qui travaillait auprès de Raphaël) et que Dieu décide plus tard du sexe définitif que l'ange aura. Dieu décida de faire de Bélial une femme mais celle-ci, refusant ce choix, pris des médicaments qui arrétèrent sa croissance en tant que femme (je te rassure, je ne suis pas adepte des médocs, ni des opérations, j'ai dépassé le stade puéril de vouloir mon propre corps, à mon image). C'est pour cela que Bélial est une femme sans poitrine (ça doit être pratique ! xD) mais se sentant homme (je compatis....). Lorsqu'elle rencontra Lucifer, Bélial était sur le point de se suicider, mais Lucifer comprenant qu'elle jouait double-jeu l'injuria sans faire paraître aucune émotion. C'est alors que Bélial pris la décision de rester avec Lucifer jusqu'à la disparition de celui-ci (oui, c'est le genre de comportement qui peut séduire Maya aussi.... -_-'). C'est ainsi qu'elle devint la favorite de Lucifer (Maya ; La chaaance ! : D) et qu'elle fut chargé de trouver de nouvelles épouses pour son maître (Belial de Pompadour... xD).

Je ne connaissais pas celui-là mais on aime bien les mangas, chaque alter trouve toujours un personnage qui lui parle et tout le monde passe un bon moment. ^ ^
Je crois qu'il y a beaucoup de multiple chez les jap... : D *s'enfuit*