Erkail: la salvaltion du Dragunze (chapitre 1)
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Erkail: la salvaltion du Dragunze (chapitre 1)
Le premier chapitre
Le château était situé dans une vaste clairière aux abords d’un somptueux lac. Au pied du palais s’étendait, jusqu’à l’orée du bois, une plaine verdoyante. Les étoiles scintillaient dans le ciel, les lunes s’étaient placées à deux coins opposés de la voûte céleste fournissant à la troupe de campeurs endormie un éclairage étincelant. Les fliktiks entonnaient leur usuelle chanson nocturne dans le silence de la plaine. Ganel était étendu dans le gazon, les yeux rivés vers le ciel. Incapable de trouver le sommeil, il sursautait à chaque craquement, à chaque ululement et à tout autres petits bruits. Depuis la disparition soudaine d’Orchella et l’annonce de sa mort, le garçon de quatorze ans était resté craintif et osait à peine sortir de chez lui. Il avait quitté sa demeure, suivant machinalement ses amis et compatriotes, mais la plupart s’étaient enfuit ou l’avait déserté en le laissant impuissant face à son destin. Ainsi se retrouvait-il aux portes du palais sans pouvoir y entrer, mais la simple idée d’avoir à rester seul dans son village natal lui donnait la chaire de poule.
Ganel observait les étoiles. Il y avait si longtemps qu’il ne s’y était pas attardé, il n’était alors qu’un enfant… Avant que son père ne disparaisse, avant que sa mère ne perde la parole, avant toute cette tragédie entourant Orchella. Les étoiles lui semblaient si belle mais oh! combien inaccessibles. Et plus Ganel les fixait avec insistance, plus elles semblaient se déplacer pour former une image autre que des constellations et des étoiles éparpillées. Ganel ferma les yeux puis les rouvrit pour s’assurer qu’il avait bien vu ce qui lui semblait être un mirage. Mais l’illusion restait vive. Le dessin formé d’étoiles se précisait à vue d’œil et en quelques instants à peine, le ciel lui sourait. Ganel avait du mal à y croire. Un visage s’était dessiné dans les cieux et le regardait. Les étoiles formaient les contours de la figure, dessinaient les lèvres, traçaient la ligne du nez et illuminaient des yeux. De longs cheveux qui cascadaient de chaque côté du visage semblaient l’encadrer.
« Ganel » résonna doucement une voix féminine.
Ganel n’en croyait ni ses yeux ni ses oreilles.
« Ganel le Brave, entends-moi! Tu me connais depuis très longtemps, et moi je t’observe depuis ton enfance. Sois digne de qui tu es. Tu devras partir, j’ai une mission à te confier. »
La voix s’interrompit. Ganel osait à peine respirer tellement sa stupeur était à son comble. Le visage souriait tendrement et posait sur lui un regard doux et réconfortant. Avant que Ganel ne puisse essayer de se raisonner, la voix se fit entendre à nouveau.
« Ganel le Brave, à ton réveil, tu entendras résonner une cloche. Découvre d’où provient ce son magique. Là tu trouveras ce que tu cherches. »
« Mais que dois-je chercher? » Ganel réussit-il à dire enfin.
« Je ne peux te le dire, Ganel le Brave, puisque ta destiné est scellée par la volonté d’ Esad. Mais tes intuitions sont fortes et justes. Elles t’aideront à mener à bien ta quête. Va Ganel le Brave, tu as toute ma confiance. »
Et sur ces mots la voix se tut, confinant Ganel dans le silence et la noirceur la plus totale.
〄
Les rayons des soleils se posèrent enfin sur Ganel qui ouvrit les yeux. S’était-il vraiment endormi ou si les évènements de la nuit s’étaient-ils vraiment produits. Ganel ne le savait guère, mais il en vint rapidement à la conclusion que la voix qui lui parlait la veille ainsi que la constellation en forme de visage n’étaient que les fruits de son imagination ou d’un simple rêve. Et comme il rejetait l’aberration, une cloche se mit à retentir dans le lointain.
Évidemment, son premier réflexe fut de se mettre en route afin de découvrir la provenance de ce son, mais un ange ( Orchella???) veillait sur lui… ou un esprit voulait-il détruire Ganel et les espoirs du peuple d’Erkail? Cette quête dans laquelle Ganel se lançait aveuglément était-elle vouée à un échec certain?? Cette nouvelle pensée l’envahit à ce moment… « Si je pars seule et échoue… qui reprendra ma mission? » Il rentra donc chez-lui, laissant là les quelques personnes qui veillaient toujours avec lui devant le château, et se dirigea vers chez-lui. Il prépara un paquetage contenant des vivres, des couvertures, ainsi que des vêtements de rechange. Tout en sellant son cheval Xatrah, il prit une décision. Il ne partirait pas seul… il emmènerait avec lui son amie d’enfance, Gayla, la seule à qui il faisait assez confiance pour lui raconter sa vision… et transmettre sa mission en cas de besoin. Il quitta donc la maison en laissant un mot sur la porte :
« Parti pour un moment… »
C’était court et concis… et ça résumait fort bien la situation… il ne savait pas où il allait ni quand il reviendrait… qu’aurait-il pu écrire d’autre?
Il se rendit chez Gayla et lui demanda tout simplement de le suivre. Le connaissant depuis toujours, la jolie rouquine ne chercha pas à en savoir plus, même si le fait qu’il lui demande de préparer un paquetage pour quelques jours l’intrigua. Comme elle n’avait pas de cheval, elle monta derrière lui.
Étrangement, aussitôt que les compagnons furent sortis de la ville, la cloche résonna de nouveau. Ganel le prit comme un signe qu’il avait fait le bon choix. « Gayla, entends-tu ce son??? Cette cloche qui sonne sans arrêt??? L’entends-tu? » Gayla dut tendre l’oreille. Le son était lointain. « Gayla écoute bien le son de cette cloche, il se démarque des autres. » Gayla avait du mal à comprendre pourquoi Ganel insistait tellement, mais ne fit mine de rien afin qu’il sente qu’elle l’appuyait. Elle porta donc une plus grande attention aux sons ambiants et réussit à entendre très clairement la cloche qui résonnait dans le lointain. Ganel pour sa part, entendait chaque tintement de la cloche plus intensément à chaque fois comme si le son se rapprochait de lui graduellement. Il profita de cette manifestation étrange pour tout expliquer à Gayla. Ganel lui raconta comment il s’était retrouvé seul au pied du château parmi tant de gens venus chercher réponses à leurs questions et réconfort; il lui raconta comment l’entrée du château leur avait été refusée, la barricade invisible, les recherches qui s’étaient avérées vaines pour trouver une brèche. Il n’oublia pas non plus de lui relater dans les moindres détails l’apparition qu’il y avait eue dans le ciel. Gayla était suspendue à ses lèvres et il n’eut pas beaucoup à faire pour la convaincre qu’il disait vrai. Ils suivirent la route du nord sur plusieurs lieues et s’arrêtèrent pour se reposer à la nuit tombée. Ils partagèrent du pain, du fromage et des dattes sucrées avant de s’enrouler dans leurs couvertures pour la nuit. Comme il faisait chaud, ils n’eurent pas besoin de feu, et Ganel en fut content, la fumée aurait indiqué leur position à d’éventuels pilleurs.
Au matin, ils reprirent la route, la cloche résonnant toujours à leurs oreilles… mais seulement les leurs. Ils arrivèrent bientôt en vue d’un village et le son s’intensifia. Juste avant d’y entrer, ils se regardèrent, et hochèrent la tête en silence. Ils savaient maintenant qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre, quoiqu’il arrive.
Fantaisye- Apprenti égorgeur
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