Petites guerres belges

Attention ! Bouse littéraire en approche ! Je n'ai vraiment pas eu le temps de terminer le texte commencé (de toute façon, il était pas bon), je me suis donc rabattue sur un vieux truc. Mais n'étant rentrée que depuis à peine une heure, j'ai même pas eu le temps de chercher dans mes vieilleries et j'ai pris celui-ci parce que j'y pensais depuis un moment à le retravailler. Sauf que j'ai dû le pêcher par un moyen peu efficace dans le copier-coller, et j'ai dû revoir toutes la mise en page, phrase par phrase, ce qui ne m'a permis que de faire une seule relecture pour effacer l'une ou l'autre faute, virer un mot ou en modifier un autre. Bref, sachant que ce texte a plus de dix ans, ne vous attendez pas à du top. Mais ça vous permettra de lire du Catherine débutante.
Petites guerres belges

C'est un texte vraiment pas mauvais Catherine. La narration se révèle très bonne, nos sentiments sont mis à rude épreuve. Bon l'histoire pourrait passer pour classique mais vue que tu parles d'une sorte de parallèle temporelle, cela reste intéressant, oblige à se poser des questions, à s'interroger sur ce qu'on vivrait ou ressentirait s'il nous arrivait les mêmes choses. Donc plutôt sympa !

Merci de ta lecture Paulux. C'est une petite uchronie un peu simple qui parlera forcément plus aux belges, et sans prétention. Si tu l'as estimé plutôt sympa, ça me satisfait grandement.

L'idée est originale et c'est une bonne adaptation politique fiction belge. Ça se lit tout seul et cette histoire est prenante. La fin est un peu décevante dans le sens où on s'y attend un peu, difficile que ça finisse bien. J'aurais apprécié que tu détailles les acronymes NVA et CD&V.
L'épilogue, en revanche, bien qu'intéressant arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, le lien entre la mort de la mère et l'acte de la fille n'est pas évident. La gamine ne se souvient plus de son nom mais se rappelle qu'on a tué sa mère. On ne sais pas de façon claire qui l'a recueillie, du moins quelle faction ni si 14 ans plus tard les relations se sont suffisamment assouplies pour permettre à une flamande d'entrer dans un parlement wallon.
J'ai aussi relevé quelques petites incohérances
Des gens qui ont les moyens de se payer de la viande et un gardien, peuvent normalement se payer un systeme d'alarme surtout apres plusieurs vols.
L'odeur rance liée au manque d'hygiene doit être courante si c'est si difficile de trouver du savon qu'il faille le voler.
En retravaillant ces quelques points tu peux en faire un texte très intéressant et surtout original car pour ma part j'ai eu du plaisir à cette lecture.

Et tu oses appeler ça une "bouse littéraire" ! M'enfin...
L'histoire est assez classique, c'est un fait. Tu évoques ta Belgique façon uchronie, mais au final, je trouve cette approche un peu artificielle, ton action aurait bien pu se passer durant la 2ème guerre mondiale, pendant l'occupation française, ou dans un autre pays, la situation est de toute façon la même : un pouvoir ultra répressif, et des gens qui essaient de fuir la barbarie par tous les moyens. Le côté Belgique répressive tire ton récit vers le bas (je trouve) car on n'a jamais connu ce pays dans cette situation, et du point de vue d'un français, cela paraît un peu "ridicule" (désolé, n'y vois aucun mépris, mais la Belgique pour un français, c'est plutôt un pays permissif, cool, gentil quoi !)
L'aspect uchronie ne m'a pas totalement convaincu, mais ce n'est pas grave non plus, car pour le reste, tu installes une situation tout à fait convaincante.
Tu es dans ton élément pour décrire une ambiance anxiogène. Tu y parviens sans mal. Ton final s'enfonce encore un peu dans le pessimisme, jusqu'à la destinée de Manon - destinée qui peut être interprétée sous un angle positif ou négatif (pour ma part, plutôt négatif)
Tu m'as fais ressentir l'amertume de la situation, accompagnée d'un sentiment de désespérance qui t'éloigne sensiblement de ma définition de "bouse littéraire" !

Merci Perro et Cancereugène.
Ce texte est simpliste, un peu bref. Il date d'une époque où j'avais encore bien des progrès à faire (et il m'en reste encore beaucoup devant moi des progrès).
Pour le rendre bon, il faudrait que je le reprenne à zéro, que je le réécrive donc, mais ça, je ne sais pas si je le ferai.
Pour le côté belge répressif, faut pas croire que tout est rose chez nous. Le pays est gangrené par la NVA, parti politique flamand d'extrême droite et séparatiste qui n'a rien à envier au FN et qui domine en Flandre. La séparation n'est pas un non-sens, ça pend au nez depuis bien longtemps, ce n'est pas impossible du tout. La Flandre est raciste (bon, pas tous les flamands hein, mais y en a beaucoup), même envers la Wallonie qu'elle accuse de les tirer vers le bas, d'être fainéante, d'être assistée... (tous ces propos ont été tenus par la NVA). Chaque nouvelle élection se termine en un casse-tête car les partis "modérés" doivent maintenant composer avec la NVA. Lorsque j'ai écrit ce texte, la Belgique était en crise (ou venait d'en sortir), crise qui a duré quasi un an, juste pour arriver à former un gouvernement. Moi, j'ai juste imaginé que la crise ne se réglait pas et que la NVA fasse ce qu'elle a toujours voulu faire : déclarer son indépendance. Je me demande si un journal fake n'a pas joué dans mon inspiration. La RTBF (chaîne télévisée de toujours côté wallon) a monté un faux journal télévisé édition spéciale qui annonçait que la Flandre avait fait sécession. Reportages, explications, hypothèses pour l'avenir, problèmes à venir... Vraiment bien fait. Et ce faux journal a fait un tollé parce qu'une grosse partie des belges y a cru. La RTBF a été submergé par une rafale de messages inquiets, apeurés, choqués, tristes, révoltés. A tel point qu'après quelques minutes de leur faux JT, ils ont inséré un commentaire signalant que cette émission était peut-être fausse, mais même ainsi il y avait encore des gens qui y croyaient. Les jours qui ont suivi, ils ont dû s'expliquer, voire s'excuser. Tout cela pour dire que chez nous, la séparation des deux régions n'est vraiment pas considérée comme de la fiction.
Mais peut-être que tous nos problèmes internes ne se voient pas vraiment hors de nos frontières, le texte demanderait peut-être à ce que tout cela soit plus détaillé, sauf que moi, la politique hein.

Détailler les faits politiques ? Peut-être appuyer sur l'émergence d'une mouvante extrémiste qui a pris le pouvoir (c'est un peu ce que tu as fait, mais oui, sur cet aspect, peut-être ajouter quelques éléments réalistes et détaillés) Je pense en effet qu'aucun pays n'est réellement tout rose, tout noir. Mais la Belgique, pour un Français (qui ne connaît pas la Belgique !) c'est un peu le pays des avancées sociales très permissives et de la simplicité. Maintenant, ok, il y a des extrémistes comme partout. Je lis selon ma sensibilité, et je dois l'avouer, cette Belgique ultra-répressive, ça m'a un peu amusé, au début. Juste au début, le temps de m'immerger dans le récit.
Je ne pense vraiment pas que ce soit une bouse...

Texte pas désagréable du tout qui montre un côté de la Belgique que je ne connaissais pas malgré le problème d'un gouvernement en attente dont j'avais entendu parlé. Un côté sombre et répressif à l'opposé de ce que je m'imagine (enfin... il y a Marc Dutroux et les réseaux pédophiles chez toi ). Pourquoi pas. Une conclusion choquante, mais logique finalement.
Tu n'as pas à te dévaloriser. Je l'ai bien aimé.

Cancer n'a pas tort dans la mesure où il faut vraiment être frontalier pour se rendre compte de la réalité en Belgique, le reste de la France ignore en général le clivage des populations. C'est un peu le problème de ce texte : il ne s'adresse quasiment qu'à un lectorat belgo-belge. Pour ma part, pour vivre à 20 min de la frontière, je considère que ce texte est une uchronie à peine exagérée : j'ai beaucoup de contacts avec la clientèle belge en boutique et cette animosité des Flamands envers les Français est tangible au quotidien (irrespect, refus ostensible de parler français). Auprès des vendeuses des centres commerciaux frontaliers, les Flamands (on fait bien la distinction d'avec les Wallons) sont réputés pour leur manque de savoir-vivre : ils foutent le bordel dans les boutiques et repartent sans rien acheter, laissant les vêtements à terre ou en tas de chiffons dans les cabines d'essayage (à l'inverse, on apprécie les Wallons, toujours respectueux). Idem en tant que cliente, quand je vais dans un commerce belge, si les vendeurs sont flamands ils ignorent le client français, font semblant de ne pas comprendre la langue alors qu'ils sont parfaitement bilingues, et je ne parle pas des villes où il est interdit de parler français. C'est limite surréaliste (sachant en plus que les villes frontalières vivent surtout de l'afflux de touristes français, ils scient la branche sur laquelle ils sont assis). Et je ne parle que du point de vue d'un Français, parce qu'à l'intérieur, entre eux, c'est la guerre : les faits divers sont atterrants et les préjugés ont la vie dure (les Flamands seraient des bosseurs tandis que les Wallons sont de gros fainéants, par ex.)

Bref, pour cette peinture dystopique de ce que pourrait devenir la Belgique si elle continue sur cette voie, j'ai bien apprécié ton texte, il me parle. Rien à redire niveau formel, si ce n'est que je n'accroche pas trop au côté politique en général (c'est juste que c'est pas du tout ce que j'aime, ça a tendance à vite me larguer), donc je suis restée un peu extérieure aux événements, j'aurais aimé + d'exemples du quotidien de façon à m'impliquer un peu plus dans ma lecture, que j'ai trouvée un peu froide.

Sinon, un bon texte ! (mais pour un lectorat belge^^)

Merci Françoise. La Belgique, ce qu'elle a surtout, c'est moi . Avouez qu'elle a pas de chance.

Merci Raven. Oui, chez nous, c'est un peu comme ça. Ce n'est pas spectaculaire, ça ne fait pas la une des médias, mais c'est une petite guerre larvaire qui dure depuis toujours. Elle se fait à coup de petites phrases assassines, de petites mesquineries, de petites décisions pour moucher l'autre. Le problème vient plutôt de la Flandre, très séparatiste et antiroyaliste. Avec la montée de la NVA, les gens se cachent de moins en moins pour affirmer leurs opinions. En Wallonie, nous sommes beaucoup plus modérés et j'ai l'impression qu'on s'en fiche un peu, on ne répond pas trop, on laisse les politiques se dépatouiller avec notre système complexe.
Cela-dit, c'est certainement juste que pour un français lambda, la réalité de nos problèmes doit être inconnue. On paraît un pays laxiste et permissif (et par bien des côtés, on l'est je pense) où il fait bon vivre (et là aussi, par bien des côtés, on est mieux lotis qu'en France), où les gens sont sympathiques (et encore une fois, ce n'est pas du tout faux). Du coup, ce texte peut étonner le lecteur qui ne connaît pas la Belgique et s'adresse peut-être effectivement plus à un lectorat belge.
Et pour finir, c'est une uchronie dystopique, on n'en est pas là (ça fait près de 190 ans qu'on tient à coup de concessions et de palabres, y a pas de raisons que ça change). Une uchronie qui aurait pu se passer dans n'importe quel pays. Que ce soit la Belgique, pourquoi pas, c'est une fiction. Je veux dire que ça m'étonne qu'on fasse remarque de ça.
L'idée de ce texte date d'un ailleurs où il était question d'un concours sur l'uchronie (qui ne s'était pas fait au final). Mais pour écrire une uchronie, il faut des connaissances en histoire, et moi l'histoire, c'est pas ce que je préfère, je suis donc partie sur une histoire hyper récente à l'époque (ce problème pour fonder un gouvernement) que je connaissais beaucoup mieux puisque c'était l'actualité. C'est ainsi que mon uchronie s'est écrite.

Alors voilà la bibliothèque rose de Catherine ! Ben mon colon, y avait déjà du lourd à l'époque.

Bien sûr tu écris mieux aujourd'hui, avec plus d'expérience. Mais ce n'est pas mauvais du tout. L'histoire est relativement simple et une réécriture pourrait donner une tournure encore plus prenante. Mais certains passages sont déjà très poignants.

En synthèse, améliorable oui, mauvais non !

Merci à toi pour cette tranche de fiction sociale belge

Pas si catastrophique que ça ! J’aime bien ce genre minimaliste, cette économie de moyens pour présenter une situation dramatique, sans pathos et sans jugement. Bon, on pourrait discuter de la vraisemblance de la situation politique, et se demander si l’Europe et l’OTAN accepteraient une telle sécession sans réagir, mais ce n’est pas le propos. Hormis quelques tournures à revoir (« telle qu’elle », « en charge de »), l’écriture est sans anicroche et déroule l’histoire de façon parfaite, menant à un épilogue terrible dans sa logique. Du bon travail, certainement pas ta meilleure histoire, mais très lisible.

Histoire très prenante qui rappelle que tout "humain" est un réfugié en puissance… écrite il y a 10 ans mais très actuelle sur les réfugiés quels qu’ils soient et où qu’ils soient. Oui il peut être optimisé, quel texte ne peut pas l’être ? Mais il est déjà très fort tel que et me plaît par ce côté tragédie réaliste.

Spoiler:

Spoiler:

C'est une histoire que tu as écris, il me semble, dans le contexte de la crise gouvernementale de la Belgique d’après 2007, et ça donne un texte de politique-fiction pas mal du tout, même si l'intrigue est minimaliste, en tout cas, très honnête et surement pas une bouse !

Mes réserves seraient assez faibles, par ailleurs : l'utilisation d'onomatopées (PAN ! TONG !) n'est pas des plus heureuses hors BD... Et, mais là c'est très personnel, à la fin, je pense qu'il n'était pas nécessaire de préciser que tu parles de Manon, ça doit se comprendre par le contexte. Moi, j'aurais plus insisté sur le fait qu'elle sait commettre un attentat meurtrier, mais qu'elle est animée par la haine de ceux qui ont tué sa mère.

Merci à vous quatre pour vos commentaires bien indulgents. Allez, j'accepte de dire que ce texte n'est pas mauvais mais très améliorable.