Enfer Nocturne
+17
Géraldine BM
mormir
Amaranth
SILENCE
Murphy Myers
jeffjefferson
Eimelle
Léonox
Max
Catherine Robert
Blahom
FRançoise GRDR
Cancereugène
The_wakwak_tree
Paladin
Perroccina
K²
21 participants
L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours hors-série :: Hors-série N°3 : L'enfer
Page 1 sur 4
Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Enfer Nocturne
Voilà, j'ai eu une idée et je l'ai vite couchée sur le papier.
Je ne suis pas certain que mon idée conviendra parfaitement au thème, mais c'est mon interprétation de celui-ci. Je ne suis pas franchement sûr non plus d'avoir fait très original, mais bon. Je ne crois pas qu'en y passant plus de temps j'en tirerai autre chose. Bonne lecture !
4 143 signes, espaces compris.
Je ne suis pas certain que mon idée conviendra parfaitement au thème, mais c'est mon interprétation de celui-ci. Je ne suis pas franchement sûr non plus d'avoir fait très original, mais bon. Je ne crois pas qu'en y passant plus de temps j'en tirerai autre chose. Bonne lecture !
Enfer nocturne.
Je me lève avec difficulté et traîne des pieds sur la moquette de la chambre. Il fait nuit et, dans le silence, ce frottement prend une ampleur irréelle. Je m’arrête pour écouter un instant, l’esprit toujours pris dans le carcan brumeux du sommeil, mais intrigué par cette soudaine perception. Je suis dans le couloir, à l’étage, dans un noir quasi complet, et pourtant, il me semble que j’arrive à distinguer la porte de mon fils à l’autre bout. J’entends sa respiration discrète, à moins que ça ne soit le ronronnement étrangement organique du réfrigérateur, au rez-de-chaussée.
Tout ça n’est pas normal, mais je ne suis pas inquiet. Je flotte dans une torpeur somnolente, chaude, douce. C’est encore un de ces rêves semi-conscients où je me projette dans un univers étrangement familier. D’ordinaire, le rythme est plus rapide, et la réalité un peu plus fantaisiste, mais le contrôle que j’ai dessus est le même. Où mon inconscient veut-il m’emmener cette nuit ?
J’avise la porte de la chambre de mon fils. Son souffle traverse le vantail et résonne dans le silence. On dirait celui d’un animal, d’un monstre tapi dans l’ombre. Mais les ténèbres n’ont aucun secret pour moi, je me précipite. Sous mes pas, le plancher émet des grincements sinistres. Je suis pieds-nus, et pourtant, je ne sens pas les lames de bois sous mes orteils.
J’arrive à la porte subitement et m’y cogne lourdement. Le choc me fait chanceler un instant, je n’ai pas eu mal. En fait, je ne sens rien. J’essaie de faire tourner la poignée, mais mes doigts gourds glissent autour de l’arrondi de laiton sans parvenir à le serrer. Je n’ai plus aucune sensation de toucher. Quel rêve de merde ! Je ne vais pas rester bloqué toute la nuit devant une putain de porte !
La colère me submerge, comme dans ces rêves où je me bats à mains nues contre des adversaires divers et que j’écrase leurs visages à l’aide de mes poings, insensible. Je frappe à coups redoublés. Le panneau de bois éclate enfin en mille esquilles et je m’engouffre à travers, noyé dans une fureur incandescente.
Ce n’est pas un monstre que je découvre, mais une proie. La peur dans ses yeux m’inonde d’une satisfaction mielleuse. Je m’élance, elle tente de fuir vers la fenêtre, de l’autre côté du lit. J’essaie d’écarter le meuble d’un revers de la main, mais il résiste. Je ne suis pas tout puissant. Mais j’ai faim. Plus exactement, j’ai envie de mordre, de planter mes dents dans une chair savoureuse.
Ma proie profite de mon trouble pour me contourner. Les cris qu’elle pousse résonnent dans mon crâne comme des sirènes d’alarme. J’ai envie de les faire taire. Ma vue s’est étrécie. Il n’y a plus rien devant mes yeux que ma future victime. Elle ne court pas vite. Elle se précipite dans les escaliers, je bondis sur elle, franchissant dans l’air une longue volée de marches.
J’atterris sur ma proie et mes mâchoires se referment sur elle alors que nous roulons dans les escaliers. Je m’en fiche. Je n’ai pas mal. De mes dents, j’arrache un petit morceau de chair et me met à la mastiquer. Il n’a aucun goût, il est à la fois dur et glissant. Le gibier vivant est complètement sans intérêt, en dehors de la chasse. Je me relève tandis que je retrouve la même tranquillité ensuquée qu’au début de mon rêve. Dehors, j’entends une rumeur qui s’amplifie. Je m’approche de la fenêtre. Elles sont là, dehors, les hordes de morts-vivants que j’affronte fréquemment en songe. Je savoure le plaisir anticipé de les fracasser de mes poings. Seulement…
Seulement, il y a mon reflet sur la vitre. Du sang macule mon menton, mes yeux sont enfoncés au milieu de leurs sombres orbites, mon cuir chevelu est fendu et pend sur ma tempe comme un pan de tissu. La chute dans l’escalier ne m’a pas laissé indemne. Je porte immédiatement la main à mon crâne. Je ne sens rien. Mes doigts maladroits arrachent sans le vouloir cette peau qui pendouille, ornée d’une oreille. Ma seule sensation est le bruit organique de ce déchirement. Puis, le cri suraigu de ma femme retentit dans mon dos.
Je me retourne aussitôt, bouillonnant de rage. Je vais mordre à nouveau.
Je ne rêve pas, je suis un zombie, et je me dégoûte.
Tout ça n’est pas normal, mais je ne suis pas inquiet. Je flotte dans une torpeur somnolente, chaude, douce. C’est encore un de ces rêves semi-conscients où je me projette dans un univers étrangement familier. D’ordinaire, le rythme est plus rapide, et la réalité un peu plus fantaisiste, mais le contrôle que j’ai dessus est le même. Où mon inconscient veut-il m’emmener cette nuit ?
J’avise la porte de la chambre de mon fils. Son souffle traverse le vantail et résonne dans le silence. On dirait celui d’un animal, d’un monstre tapi dans l’ombre. Mais les ténèbres n’ont aucun secret pour moi, je me précipite. Sous mes pas, le plancher émet des grincements sinistres. Je suis pieds-nus, et pourtant, je ne sens pas les lames de bois sous mes orteils.
J’arrive à la porte subitement et m’y cogne lourdement. Le choc me fait chanceler un instant, je n’ai pas eu mal. En fait, je ne sens rien. J’essaie de faire tourner la poignée, mais mes doigts gourds glissent autour de l’arrondi de laiton sans parvenir à le serrer. Je n’ai plus aucune sensation de toucher. Quel rêve de merde ! Je ne vais pas rester bloqué toute la nuit devant une putain de porte !
La colère me submerge, comme dans ces rêves où je me bats à mains nues contre des adversaires divers et que j’écrase leurs visages à l’aide de mes poings, insensible. Je frappe à coups redoublés. Le panneau de bois éclate enfin en mille esquilles et je m’engouffre à travers, noyé dans une fureur incandescente.
Ce n’est pas un monstre que je découvre, mais une proie. La peur dans ses yeux m’inonde d’une satisfaction mielleuse. Je m’élance, elle tente de fuir vers la fenêtre, de l’autre côté du lit. J’essaie d’écarter le meuble d’un revers de la main, mais il résiste. Je ne suis pas tout puissant. Mais j’ai faim. Plus exactement, j’ai envie de mordre, de planter mes dents dans une chair savoureuse.
Ma proie profite de mon trouble pour me contourner. Les cris qu’elle pousse résonnent dans mon crâne comme des sirènes d’alarme. J’ai envie de les faire taire. Ma vue s’est étrécie. Il n’y a plus rien devant mes yeux que ma future victime. Elle ne court pas vite. Elle se précipite dans les escaliers, je bondis sur elle, franchissant dans l’air une longue volée de marches.
J’atterris sur ma proie et mes mâchoires se referment sur elle alors que nous roulons dans les escaliers. Je m’en fiche. Je n’ai pas mal. De mes dents, j’arrache un petit morceau de chair et me met à la mastiquer. Il n’a aucun goût, il est à la fois dur et glissant. Le gibier vivant est complètement sans intérêt, en dehors de la chasse. Je me relève tandis que je retrouve la même tranquillité ensuquée qu’au début de mon rêve. Dehors, j’entends une rumeur qui s’amplifie. Je m’approche de la fenêtre. Elles sont là, dehors, les hordes de morts-vivants que j’affronte fréquemment en songe. Je savoure le plaisir anticipé de les fracasser de mes poings. Seulement…
Seulement, il y a mon reflet sur la vitre. Du sang macule mon menton, mes yeux sont enfoncés au milieu de leurs sombres orbites, mon cuir chevelu est fendu et pend sur ma tempe comme un pan de tissu. La chute dans l’escalier ne m’a pas laissé indemne. Je porte immédiatement la main à mon crâne. Je ne sens rien. Mes doigts maladroits arrachent sans le vouloir cette peau qui pendouille, ornée d’une oreille. Ma seule sensation est le bruit organique de ce déchirement. Puis, le cri suraigu de ma femme retentit dans mon dos.
Je me retourne aussitôt, bouillonnant de rage. Je vais mordre à nouveau.
Je ne rêve pas, je suis un zombie, et je me dégoûte.
4 143 signes, espaces compris.
K²- — Kmarade Carré — Rassembleur de points perdus
- Messages : 1307
Date d'inscription : 27/03/2014
Age : 40
Localisation : Montarroi
Re: Enfer Nocturne
Ouh la ! Enfer personnel donc. De prime abord, le rapport avec le thème n'est pas évident, on ne comprend qu'à la fin.
J'ai un souci avec les virgules mais j'ai l'impression que tu en as trop mis "Je suis dans le couloir, à l’étage, dans un noir quasi complet, et pourtant, il me semble que j’arrive à distinguer la porte de mon fils à l’autre bout.", ça donne un rythme haché. J'ai pris cette phrase en exemple mais il y en a d'autres. Pour le reste, l'écriture est assez imagée et permet de bien s'immerger. Notamment, tu as assez bien réussi à accorder le rythme de l'écriture au rythme de l'histoire.
L'histoire se tient très bien dans ce format court, il ne manque rien à la compréhension et la chute surprend (enfin, me surprend moi, car je pense que les amateurs du genre vont te voir venir assez vite).
En résumé c'est une bonne histoire, même si ce n'est pas mon genre de prédilection.
J'ai un souci avec les virgules mais j'ai l'impression que tu en as trop mis "Je suis dans le couloir, à l’étage, dans un noir quasi complet, et pourtant, il me semble que j’arrive à distinguer la porte de mon fils à l’autre bout.", ça donne un rythme haché. J'ai pris cette phrase en exemple mais il y en a d'autres. Pour le reste, l'écriture est assez imagée et permet de bien s'immerger. Notamment, tu as assez bien réussi à accorder le rythme de l'écriture au rythme de l'histoire.
L'histoire se tient très bien dans ce format court, il ne manque rien à la compréhension et la chute surprend (enfin, me surprend moi, car je pense que les amateurs du genre vont te voir venir assez vite).
En résumé c'est une bonne histoire, même si ce n'est pas mon genre de prédilection.
"Ils nous pissent dessus et ils ne nous font même pas croire qu'il pleut." Dr Augustine, Avatar
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
- Messages : 4109
Date d'inscription : 26/12/2012
Age : 59
Localisation : Béarn
Re: Enfer Nocturne
Merci Perro !
J'avoue, je me suis un peu lâché sur les virgules, mais elles sont à leur place. Pour en mettre moins, j'aurais dû changer l'écriture et le rythme. C'était un choix délibéré, mais il était peu être malheureux.
(en effet, les adeptes du genre ne seront sans doute pas surpris) (et certains autres non plus)
J'avoue, je me suis un peu lâché sur les virgules, mais elles sont à leur place. Pour en mettre moins, j'aurais dû changer l'écriture et le rythme. C'était un choix délibéré, mais il était peu être malheureux.
(en effet, les adeptes du genre ne seront sans doute pas surpris) (et certains autres non plus)
Libérée, délivrée, ma femme peut à nouveau voir ses pieds...
K²- — Kmarade Carré — Rassembleur de points perdus
- Messages : 1307
Date d'inscription : 27/03/2014
Age : 40
Localisation : Montarroi
Re: Enfer Nocturne
L'histoire est bien écrite, mais je n'ai pas accroché plus que ça. Le problème est, en effet qu'on comprend assez vite qui est le narrateur, mais aussi qu'on n'en apprends pas trop non plus: qui est la victime? son fils? C'est ce que je comprends. Et le narrateur,
Le verbe "ensuquer"' est utilisé dans le langage parlé du Sud, mais il n'est pas très littéraire!
Donc, mon ressenti: pas mauvais, mais je n'ai pas réussi à accrocher.
- Spoiler:
- est-il un zombie depuis longtemps (mais alors il continue à vivre avec sa femme et son fils?) ou vient-il de la devenir? Ça n'est pas trop clair!
Le verbe "ensuquer"' est utilisé dans le langage parlé du Sud, mais il n'est pas très littéraire!
Donc, mon ressenti: pas mauvais, mais je n'ai pas réussi à accrocher.
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: Enfer Nocturne
Pas de souci, je comprends très bien qu'on n'accroche pas. Et je vois bien les limites que tu soulignes. Je ne pensais pas réaliser un joyau non plus, j'ai juste essayé d'exploiter au mieux la seule idée qui me soit venue.
Pour répondre à tes questions
Pour ensuquer, je suis désolé, c'est passé au travers de mon filtre linguistique académique. Sans parler patois, j'ai toute une pelletée de mots comme ça qui gravitent dans mon langage habituel et n'ont pas forcément de synonymes corrects. Pourtant, je suis vigilant quand j'écris.
Pour répondre à tes questions
- Spoiler:
- Il vient tout juste de le devenir, puisqu'il n'était pas comme ça avant de s'endormir, et il a effectivement trucidé son gamin. Sa femme va suivre.
Pour ensuquer, je suis désolé, c'est passé au travers de mon filtre linguistique académique. Sans parler patois, j'ai toute une pelletée de mots comme ça qui gravitent dans mon langage habituel et n'ont pas forcément de synonymes corrects. Pourtant, je suis vigilant quand j'écris.
Libérée, délivrée, ma femme peut à nouveau voir ses pieds...
K²- — Kmarade Carré — Rassembleur de points perdus
- Messages : 1307
Date d'inscription : 27/03/2014
Age : 40
Localisation : Montarroi
Re: Enfer Nocturne
Hello K2,
J'ai également trouvé que c'était bien écrit ( tu l'as fait rapidement en plus !), aucun soucis pour ça. J'ai juste été gêné par les quelques mots qui semblaient sortir du vocabulaire du texte (putain et ensuqué). Autrement les actions sont bien rendues, j'ai visualisé l'espace de la maison (chambres, couloir, escalier, miroir, fenêtres).
Par contre, je trouve qu'il y a une ambiguïté dans le personnage principal : au début du texte, je trouve qu'il réagit comme une personne qui fait une expérience en dehors du corps. C'est renforcé par la phrase : « Où mon inconscient veut-il m’emmener cette nuit ? ». Donc j'avais plus l'impression d'avoir à faire à un esprit maléfique qu'a un zombie physique.
Il y a un point que je n'ai pas réellement compris : le personnage principal dit « Elles sont là, dehors, les hordes de morts-vivants que j’affronte fréquemment en songe. » . Pour moi, la règle du genre, veux qu'un zombie rejoint automatiquement la « horde » non ?
Point « + »
* Très bien écrit.
* Très bon rendu de la géométrie de la maison.
Point « - » :
* Est-ce dans le thème : j'aurais dit oui si l'histoire avait été du point du fils et/ou de sa mère.
* Les zombies c'est pas du tout mon truc.
Jamais facile de passer le 1er ;-)
Tu ouvres le concours avec un bon texte.
A+
TwwT
J'ai également trouvé que c'était bien écrit ( tu l'as fait rapidement en plus !), aucun soucis pour ça. J'ai juste été gêné par les quelques mots qui semblaient sortir du vocabulaire du texte (putain et ensuqué). Autrement les actions sont bien rendues, j'ai visualisé l'espace de la maison (chambres, couloir, escalier, miroir, fenêtres).
Par contre, je trouve qu'il y a une ambiguïté dans le personnage principal : au début du texte, je trouve qu'il réagit comme une personne qui fait une expérience en dehors du corps. C'est renforcé par la phrase : « Où mon inconscient veut-il m’emmener cette nuit ? ». Donc j'avais plus l'impression d'avoir à faire à un esprit maléfique qu'a un zombie physique.
Il y a un point que je n'ai pas réellement compris : le personnage principal dit « Elles sont là, dehors, les hordes de morts-vivants que j’affronte fréquemment en songe. » . Pour moi, la règle du genre, veux qu'un zombie rejoint automatiquement la « horde » non ?
Point « + »
* Très bien écrit.
* Très bon rendu de la géométrie de la maison.
Point « - » :
* Est-ce dans le thème : j'aurais dit oui si l'histoire avait été du point du fils et/ou de sa mère.
* Les zombies c'est pas du tout mon truc.
Jamais facile de passer le 1er ;-)
Tu ouvres le concours avec un bon texte.
A+
TwwT
Re: Enfer Nocturne
Merci Twwt !
Le truc de l'inconscient, c'est lié à l'impression qu'il rêve. Il est donc persuadé que son environnement altéré provient de son inconscient. Il est confus et c'est pour ça qu'il ne pige pas tout de suite, mais j'ai peut-être été un poil confus moi aussi.
Pour ce qui est de la règle du genre, j'ai surtout l'impression que les zombies se regroupent parce qu'ils sont attirés par les mêmes proies. La proie est le seul moteur du mort-vivant.
Autant je suis navré d'avoir laissé échapper un "ensuqué", autant le "putain", presque tout le monde le dit ou le pense. J'aurais pu mettre merde ou saperlotte, mais putain est venu le premier...
Paladin,
Je viens de réaliser un truc. ça fait deux fois que je ne caractérise absolument pas mes personnages, je reste bloqué sur de l'immédiateté, du concept, et je ne mets aucun attachement. C'est sans doute lié à la taille de ces textes, je n'ai pas ressenti le besoin de faire un arrière-plan à ma scène. ça aurait pourtant participé à l'immersion.
Le truc de l'inconscient, c'est lié à l'impression qu'il rêve. Il est donc persuadé que son environnement altéré provient de son inconscient. Il est confus et c'est pour ça qu'il ne pige pas tout de suite, mais j'ai peut-être été un poil confus moi aussi.
Pour ce qui est de la règle du genre, j'ai surtout l'impression que les zombies se regroupent parce qu'ils sont attirés par les mêmes proies. La proie est le seul moteur du mort-vivant.
Autant je suis navré d'avoir laissé échapper un "ensuqué", autant le "putain", presque tout le monde le dit ou le pense. J'aurais pu mettre merde ou saperlotte, mais putain est venu le premier...
Paladin,
Je viens de réaliser un truc. ça fait deux fois que je ne caractérise absolument pas mes personnages, je reste bloqué sur de l'immédiateté, du concept, et je ne mets aucun attachement. C'est sans doute lié à la taille de ces textes, je n'ai pas ressenti le besoin de faire un arrière-plan à ma scène. ça aurait pourtant participé à l'immersion.
Libérée, délivrée, ma femme peut à nouveau voir ses pieds...
K²- — Kmarade Carré — Rassembleur de points perdus
- Messages : 1307
Date d'inscription : 27/03/2014
Age : 40
Localisation : Montarroi
Re: Enfer Nocturne
Si mon commentaire a pu te faire prendre conscience d'une faiblesse, elle devient une force! Je crois en effet que c'est ça qui a fait que je n'ai pas accroché: que toi-même tu ne t'es pas attaché à ton personnage. Le lecteur ressent l'affect ou le manque d'affect de l'auteur.
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: Enfer Nocturne
Moi je n'ai pas du tout été gênée par ce que vous évoquez, les deux mots putain et ensuque m'ont paru avoir leur place dans la réflexion du personnage, et il me paraissait evident qu'il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait, du coup que le personnage soit esquisse n'est plus gênant que ca.
"Ils nous pissent dessus et ils ne nous font même pas croire qu'il pleut." Dr Augustine, Avatar
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
- Messages : 4109
Date d'inscription : 26/12/2012
Age : 59
Localisation : Béarn
Re: Enfer Nocturne
Je trouve que "putain" passe mieux!
Mais d'autre part, je me pose la question de l'adéquation au thème "Enfer" ou"L'enfer"... Toute situation cauchemardesque ne peut pas non plus convenir. "L'enfer", même si ce n'est pas celui des religion, doit être plus nettement typé, il me semble.
Mais d'autre part, je me pose la question de l'adéquation au thème "Enfer" ou"L'enfer"... Toute situation cauchemardesque ne peut pas non plus convenir. "L'enfer", même si ce n'est pas celui des religion, doit être plus nettement typé, il me semble.
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: Enfer Nocturne
Alors en fait, voir la terre transformée en terrain de jeu pour morts-vivants, tuer son fils sans s'en rendre compte, savoir qu'on va en faire autant avec sa femme, ne pas être maître de ses actes et en rester le spectateur impuissant, tout en sachant qu'on condamne ses victimes au même supplice, enfermé dans une prison de chair en décomposition, pour faire court : torture, souffrance et fin du monde... pour moi, on est quand-même pas loin de l'enfer...
Dans un bouquin traitant de la symbolique infernale, je viens de trouver :
"[L'enfer] C'est l'échec total, définitif, irrémédiable, d'une existence humaine. La conversion du damné n'est plus possible; endurci dans son péché, il est éternellement fixé dans sa peine."
Je pense que je n'en suis pas loin, tout de même. Après, c'est pas moi qui décide, si c'est hors sujet, je le comprendrais.
Dans un bouquin traitant de la symbolique infernale, je viens de trouver :
"[L'enfer] C'est l'échec total, définitif, irrémédiable, d'une existence humaine. La conversion du damné n'est plus possible; endurci dans son péché, il est éternellement fixé dans sa peine."
Je pense que je n'en suis pas loin, tout de même. Après, c'est pas moi qui décide, si c'est hors sujet, je le comprendrais.
K²- — Kmarade Carré — Rassembleur de points perdus
- Messages : 1307
Date d'inscription : 27/03/2014
Age : 40
Localisation : Montarroi
Re: Enfer Nocturne
Dans le sujet, hors sujet... bon, l'enfer est un concept suffisamment large, il me semble, pour que ce texte y trouve sa place.
J'ai bien aimé. C'est bien mené, la sensation d'avoir affaire à un rêve éveillé perdure jusqu'au dénouement.
Un détail me gêne, c'est la dernière phrase, car on a bien compris, il me semble, je quoi il s'agissait.
J'ai bien aimé. C'est bien mené, la sensation d'avoir affaire à un rêve éveillé perdure jusqu'au dénouement.
Un détail me gêne, c'est la dernière phrase, car on a bien compris, il me semble, je quoi il s'agissait.
Re: Enfer Nocturne
Un bon texte avec des images fortes mais pour moi aussi, j'ai vite compris qui il devenait. C'est vrai que ça pourrait participer à une vision de l'Enfer (parcellaire) et c'est pourquoi, je trouve ce thème difficile. Il faut choisir une vision et ce ne sera pas celle de quelqu'un d'autre, un peu comme pour Angoisse. Tout le monde n'éprouve pas la même angoisse...Donc le même Enfer. D'un autre côté ça peut être riche : toute une palette d'Enfer...
Françoise Grenier Droesch
Skype Woman...
Re: Enfer Nocturne
Merci, Cancer. Merci, Françoise. Et merci, Paladin ! (parce que je m'aperçois que je ne t'avais pas remercié de ta lecture)
Alors en fait, la dernière phrase, à l'origine, n'était pas telle quelle. Je l'ai modifiée parce que mon échantillon non représentatif de lecteur personnel n'avait pas suffisamment saisi l'allusion. J'en ai profité pour rajouter la touche de dégoût, mais elle était peut-être trop légère, pour renforcer la dimension d'enfer personnel.
En tout cas, ma participation a au moins le mérite d'apporter de l'eau au moulin de l'interprétation du thème du concours. Je dois dire que je suis assez curieux de ce à quoi on va avoir droit, parce que moi, j'avais vraiment pas d'autre idée tenant la route.
Alors en fait, la dernière phrase, à l'origine, n'était pas telle quelle. Je l'ai modifiée parce que mon échantillon non représentatif de lecteur personnel n'avait pas suffisamment saisi l'allusion. J'en ai profité pour rajouter la touche de dégoût, mais elle était peut-être trop légère, pour renforcer la dimension d'enfer personnel.
En tout cas, ma participation a au moins le mérite d'apporter de l'eau au moulin de l'interprétation du thème du concours. Je dois dire que je suis assez curieux de ce à quoi on va avoir droit, parce que moi, j'avais vraiment pas d'autre idée tenant la route.
K²- — Kmarade Carré — Rassembleur de points perdus
- Messages : 1307
Date d'inscription : 27/03/2014
Age : 40
Localisation : Montarroi
Re: Enfer Nocturne
Déjà bravo pour avoir eu le courage de partager ton texte en premier!
J'ai bien aimé et c'est mon genre d'histoire, je suis assez fan de zombie. Personnellement, j'ai aussi trouvé qu'il y avait beaucoup de virgule au début, mais si c'était l'effet que tu voulais je comprend aussi. Le ''putain'' ne ma pas dérangé du tout. Quand on parle à la première personne je trouve que ça passe bien, puisque beaucoup d'humains auraient eu la même réaction/réflexion , moi la première!
Sans le côté '' je me dégoute'' de la fin, l'effet de l'enfer personnel aurait été peut-être moins frappant. Par contre, la fin du monde à la zombie c'est une situation pas mal infernale!
J'ai bien aimé la seconde partie. Bravo
J'ai bien aimé et c'est mon genre d'histoire, je suis assez fan de zombie. Personnellement, j'ai aussi trouvé qu'il y avait beaucoup de virgule au début, mais si c'était l'effet que tu voulais je comprend aussi. Le ''putain'' ne ma pas dérangé du tout. Quand on parle à la première personne je trouve que ça passe bien, puisque beaucoup d'humains auraient eu la même réaction/réflexion , moi la première!
Sans le côté '' je me dégoute'' de la fin, l'effet de l'enfer personnel aurait été peut-être moins frappant. Par contre, la fin du monde à la zombie c'est une situation pas mal infernale!
J'ai bien aimé la seconde partie. Bravo
Invité- Invité
Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours hors-série :: Hors-série N°3 : L'enfer
Page 1 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum