Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours :: N°4 : Vieux !
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Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
Bonjour Similien,
Je suis désolée, je vais aller contre l'avis des camarades qui m'ont précédée, mais je n'ai absolument pas accroché à ce texte. Mais ça doit être, en partie, personnel. En effet, j'ai fait une prépa l'année passée pour devenir bibliothécaire, et je dois reconnaître qu'on retrouve dans ton texte tous les clichés du métier que la profession combat depuis au moins 30 ans ! Le bibliothécaire est forcément vieux, dans un lieu ancien, refusant obstinément la modernité, enfermé dans ses bouquins (il ne sait rien faire d'autres, et d'ailleurs, qu'y a-t-il d'autre à faire dans une bibliothèque au fond ?), et aussi souvent il est célibataire, grincheux, et tellement bizarre que finalement, on arrive à se demander s'il n'est pas sorcier. ..Si je t'avais lâché dans ma classe l'année dernière avec ce texte , pas sûr que tu en serais ressorti vivant lol ! Mais je ne dois pas être objective... J'espère en tout qu'en Belgique non plus, il n'y a plus trop de bibliothèque de ce type... C'est pas un des pays des "Learning center" là -bas? Bon, je l'avoue, j'ai tellement été formatée pendant cette année de formation que ce genre de texte a le don de m'exaspérer... Mais je ne dois pas être objective.
Je dois aussi, sûrement, (encore) manquer de culture générale en matière de littérature d'imaginaire : tous les grands noms du fantastique et de la SF que vous citez, "l'école belge", tout cela, ça ne me dit vraiment rien... Il faudrait que je me renseigne un peu, mais du coup, j'ai dû complétement passer à côté de l'hommage...
Enfin, pour ce qui est de données objectives : tu mélanges tous les temps, et surtout ceux qui n'ont rien à faire ensemble : du passé simple, avec du passé composé et du présent dans une même narration, c'est un peu trop lol ! Si mes autres avis sont sûrement de l'ordre du personnel, il faut tout de même absolument que tu retravailles ça avant de l'envoyer à un éditeur éventuel : je n'ai jamais été publiée, mais à mon avis, c'est rédhibitoire. Choisis un couple: imparfait/passé simple ou présent/passé composé, et tiens toi y ! Il est vrai qu'il est possible, dans quelques rares cas, d'insérer un verbe d'action au présent dans le couple imparfait/passé simple, mais c'est assez difficile à manier, et surtout, ça ne se fait pas dans les proportions où tu le fais. J'ai aussi vu traîner un ou deux subjonctifs présents qui détonnaient (je ne me rappelle plus où c'était, mais dans ces cas là, ça aurait dû être des subjonctifs passés).
Et un autre petit détail qu'à mon avis tu devrais retravailler : tes phrases sont, je trouve, longues et lourdes dans les premiers paragraphes (après ça passe). Je ne suis pas non plus fan du long monologue du bibliothécaire à la fin : ça fait un peu "Hercule Poirot". Je pense que tu aurais eu meilleur intérêt à glisser ces informations dans le cœur même de la narration.
Bises
Eimelle
Je suis désolée, je vais aller contre l'avis des camarades qui m'ont précédée, mais je n'ai absolument pas accroché à ce texte. Mais ça doit être, en partie, personnel. En effet, j'ai fait une prépa l'année passée pour devenir bibliothécaire, et je dois reconnaître qu'on retrouve dans ton texte tous les clichés du métier que la profession combat depuis au moins 30 ans ! Le bibliothécaire est forcément vieux, dans un lieu ancien, refusant obstinément la modernité, enfermé dans ses bouquins (il ne sait rien faire d'autres, et d'ailleurs, qu'y a-t-il d'autre à faire dans une bibliothèque au fond ?), et aussi souvent il est célibataire, grincheux, et tellement bizarre que finalement, on arrive à se demander s'il n'est pas sorcier. ..Si je t'avais lâché dans ma classe l'année dernière avec ce texte , pas sûr que tu en serais ressorti vivant lol ! Mais je ne dois pas être objective... J'espère en tout qu'en Belgique non plus, il n'y a plus trop de bibliothèque de ce type... C'est pas un des pays des "Learning center" là -bas? Bon, je l'avoue, j'ai tellement été formatée pendant cette année de formation que ce genre de texte a le don de m'exaspérer... Mais je ne dois pas être objective.
Je dois aussi, sûrement, (encore) manquer de culture générale en matière de littérature d'imaginaire : tous les grands noms du fantastique et de la SF que vous citez, "l'école belge", tout cela, ça ne me dit vraiment rien... Il faudrait que je me renseigne un peu, mais du coup, j'ai dû complétement passer à côté de l'hommage...
Enfin, pour ce qui est de données objectives : tu mélanges tous les temps, et surtout ceux qui n'ont rien à faire ensemble : du passé simple, avec du passé composé et du présent dans une même narration, c'est un peu trop lol ! Si mes autres avis sont sûrement de l'ordre du personnel, il faut tout de même absolument que tu retravailles ça avant de l'envoyer à un éditeur éventuel : je n'ai jamais été publiée, mais à mon avis, c'est rédhibitoire. Choisis un couple: imparfait/passé simple ou présent/passé composé, et tiens toi y ! Il est vrai qu'il est possible, dans quelques rares cas, d'insérer un verbe d'action au présent dans le couple imparfait/passé simple, mais c'est assez difficile à manier, et surtout, ça ne se fait pas dans les proportions où tu le fais. J'ai aussi vu traîner un ou deux subjonctifs présents qui détonnaient (je ne me rappelle plus où c'était, mais dans ces cas là, ça aurait dû être des subjonctifs passés).
Et un autre petit détail qu'à mon avis tu devrais retravailler : tes phrases sont, je trouve, longues et lourdes dans les premiers paragraphes (après ça passe). Je ne suis pas non plus fan du long monologue du bibliothécaire à la fin : ça fait un peu "Hercule Poirot". Je pense que tu aurais eu meilleur intérêt à glisser ces informations dans le cœur même de la narration.
Bises
Eimelle
Eimelle- — — — Jungle girl — — — Bazooka fou dans l'intimité
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Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
Alors, pour répondre à chacun dans l'ordre...
Jack : Bon sang, bien sûr ! Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire le Livre des Fantômes mais il me semblait bien que ce bonhomme me disait quelque chose. J'ai sans doute déjà croisé son évocation dans une préface de Henri Verne ou quelque autre texte critique...
Pourquoi ne suis-je pas surpris que tu connaisses Spring-Heeled Jack ? Il s'agit d'un croquemitaine plus urbain mais il a effectivement une certaine ressemblance avec celui que je citais : des dents rouges, on passe aux yeux.
Cette discussion avec toi est un plaisir partagé ; j'apprends beaucoup de choses... et t'en remercie également.
mormir : Merci pour ton appréciation. En effet, il manque un peu d'action et j'avoue être passé très vite sur l'idée qu'Audrey pourrait devenir sorcière. J'ai même hésité à supprimer ce passage à la relecture, mais ai décidé de le garder car, sans lui, l'on comprend moins l'intérêt du Hibou pour elle. Je dois dire qu'à lire vos demandes d'une suite, j'y ai un peu songé, presque malgré moi. J'ai bien trop de projets en cours ou en retard pour m'y consacrer dans l'immédiat, mais qui sait ?...
Eimelle : Bonjour à toi. Pour ce qui est du côté démodé de ma bibliothèque, tu as parfaitement raison : je me suis inspiré pour l'aspect du bâtiment et quelques détails (le poêle à pétrole, les fiches d'emprunt...) d'une vieille et minuscule bibliothèque communale que j'avais fréquentée étant enfant. Depuis, son responsable a pris sa retraite et elle s'est bien sûr modernisée. Si cela te pose moins de problèmes, tu peux parfaitement considérer que ce récit se passe dans les années '80 ou '90 car, en un sens, c'est exact.
Je n'avais pas du tout envie de mettre en scène une bibliothèque contemporaine. Pour être très franc, je ne les aime guère : l'une que je fréquente actuellement fait tout pour limiter l'interaction avec son personnel (une fois l'inscription réalisée, l'on scanne soi-même ses livres et les rend via une sorte de boîte aux lettres à l'intérieur de laquelle est installé un tapis roulant), ce que je trouve fort dommageable car l'on ne va plus trouver les employés que lorsqu'on a une amende de retard à payer. De plus, cette inadéquation avec son temps est un lieu commun de beaucoup de récits fantastiques ; ayant le projet de réaliser un texte très classique dans son traitement, celle-ci s'est imposée d'elle-même.
Néanmoins, il est vrai que le personnage du Hibou est très stéréotypé, mais je crois que cela vient également avec le genre : les protagonistes de récits fantastiques le sont souvent car l'on recherche davantage à leur donner du caractère que du réalisme.
Pour ce qui est de la concordance des temps, c'est une remarque que j'attendais puisqu'il est effectivement assez peu commun de rédiger une nouvelle au présent de l'indicatif. J'ai en fait écrit ainsi la première partie, de façon très naturelle, et me suis trouvé un peu embêté par la suite car je n'avais pas envie de la retravailler (il me semble que ce temps y fait merveille) mais me rendais bien compte que cela allait poser problème par la suite. Donc oui : c'est en effet un défaut du texte.
Néanmoins, ma narration est, je pense, moins anarchique que tu la décris : je n'ai, si je ne m'abuse, employé le passé simple qu'à la suite des deux ellipses temporelles (marquées dans le texte par des "-:-") pour décrire les évènements qui s'y étaient déroulés, ainsi que dans le retour en arrière de la découverte par Audrey de la bibliothèque. C'est inhabituel, j'en conviens, mais je n'ai pas l'impression que cet usage soit vraiment fautif. Quant aux subjonctifs mal employés, je serais intéressé que tu me les pointes car je ne localise pas vraiment le problème.
Je comprends ta remarque à propos du monologue que je reconnais un peu lourd (j'en parle plus haut dans les commentaires) mais, concernant mes « phrases [...] longues et lourdes », j'ai bien peur que l'on reste en désaccord. Je suis en effet grand partisan d'une certaine difficulté de lecture : la langue nous permet de le faire, alors je ne vois vraiment pas pourquoi l'on devrait s'en tenir à la simplicité. Ce serait comme refuser de construire, en dépit de notre technologie, des bâtiments de plus de cinq étages...
Jack : Bon sang, bien sûr ! Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire le Livre des Fantômes mais il me semblait bien que ce bonhomme me disait quelque chose. J'ai sans doute déjà croisé son évocation dans une préface de Henri Verne ou quelque autre texte critique...
Pourquoi ne suis-je pas surpris que tu connaisses Spring-Heeled Jack ? Il s'agit d'un croquemitaine plus urbain mais il a effectivement une certaine ressemblance avec celui que je citais : des dents rouges, on passe aux yeux.
Cette discussion avec toi est un plaisir partagé ; j'apprends beaucoup de choses... et t'en remercie également.
mormir : Merci pour ton appréciation. En effet, il manque un peu d'action et j'avoue être passé très vite sur l'idée qu'Audrey pourrait devenir sorcière. J'ai même hésité à supprimer ce passage à la relecture, mais ai décidé de le garder car, sans lui, l'on comprend moins l'intérêt du Hibou pour elle. Je dois dire qu'à lire vos demandes d'une suite, j'y ai un peu songé, presque malgré moi. J'ai bien trop de projets en cours ou en retard pour m'y consacrer dans l'immédiat, mais qui sait ?...
Eimelle : Bonjour à toi. Pour ce qui est du côté démodé de ma bibliothèque, tu as parfaitement raison : je me suis inspiré pour l'aspect du bâtiment et quelques détails (le poêle à pétrole, les fiches d'emprunt...) d'une vieille et minuscule bibliothèque communale que j'avais fréquentée étant enfant. Depuis, son responsable a pris sa retraite et elle s'est bien sûr modernisée. Si cela te pose moins de problèmes, tu peux parfaitement considérer que ce récit se passe dans les années '80 ou '90 car, en un sens, c'est exact.
Je n'avais pas du tout envie de mettre en scène une bibliothèque contemporaine. Pour être très franc, je ne les aime guère : l'une que je fréquente actuellement fait tout pour limiter l'interaction avec son personnel (une fois l'inscription réalisée, l'on scanne soi-même ses livres et les rend via une sorte de boîte aux lettres à l'intérieur de laquelle est installé un tapis roulant), ce que je trouve fort dommageable car l'on ne va plus trouver les employés que lorsqu'on a une amende de retard à payer. De plus, cette inadéquation avec son temps est un lieu commun de beaucoup de récits fantastiques ; ayant le projet de réaliser un texte très classique dans son traitement, celle-ci s'est imposée d'elle-même.
Néanmoins, il est vrai que le personnage du Hibou est très stéréotypé, mais je crois que cela vient également avec le genre : les protagonistes de récits fantastiques le sont souvent car l'on recherche davantage à leur donner du caractère que du réalisme.
Pour ce qui est de la concordance des temps, c'est une remarque que j'attendais puisqu'il est effectivement assez peu commun de rédiger une nouvelle au présent de l'indicatif. J'ai en fait écrit ainsi la première partie, de façon très naturelle, et me suis trouvé un peu embêté par la suite car je n'avais pas envie de la retravailler (il me semble que ce temps y fait merveille) mais me rendais bien compte que cela allait poser problème par la suite. Donc oui : c'est en effet un défaut du texte.
Néanmoins, ma narration est, je pense, moins anarchique que tu la décris : je n'ai, si je ne m'abuse, employé le passé simple qu'à la suite des deux ellipses temporelles (marquées dans le texte par des "-:-") pour décrire les évènements qui s'y étaient déroulés, ainsi que dans le retour en arrière de la découverte par Audrey de la bibliothèque. C'est inhabituel, j'en conviens, mais je n'ai pas l'impression que cet usage soit vraiment fautif. Quant aux subjonctifs mal employés, je serais intéressé que tu me les pointes car je ne localise pas vraiment le problème.
Je comprends ta remarque à propos du monologue que je reconnais un peu lourd (j'en parle plus haut dans les commentaires) mais, concernant mes « phrases [...] longues et lourdes », j'ai bien peur que l'on reste en désaccord. Je suis en effet grand partisan d'une certaine difficulté de lecture : la langue nous permet de le faire, alors je ne vois vraiment pas pourquoi l'on devrait s'en tenir à la simplicité. Ce serait comme refuser de construire, en dépit de notre technologie, des bâtiments de plus de cinq étages...
Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
OK.
Mais pour le passé simple et le présent, je t'assure que ça ne se fait pas ! Ce sont deux temps qui ne s'aiment guère dans la narration : c'est considéré comme une faute de concordance des temps, donc une faute de français... La concordance des temps implique très clairement que pour un récit au présent de l'indicatif, le passé utilisé soit le passé composé, ou, pour les faits encore plus anciens que ceux narrés au passé-composé, le plus-que-parfait. Il est bien-sûr possible d'utiliser le présent pour la narration, c'est d'ailleurs un temps que j'aime beaucoup, mais dans ce cas-là, il faut absolument faire accorder les autres temps avec lui...
Pour les subjonctifs, j'ai un doute... Normalement, leur bonne utilisation est aussi imposée par la concordance des temps, selon le temps de la narration que tu as utilisé au départ, et le rapport temporel qu'entretient le subjonctif avec ton temps de narration (antériorité- simultanéité- postériorité). Tu utilises à un moment un subjonctif comme "ce serait" dans ta narration (je ne sais plus exactement où). Or, ta narration est au passé, et le subjonctif est dans un rapport de simultanéité. Il faudrait donc à mon avis mettre le subjonctif aussi au passé, et ça ferait quelque chose comme "ça aurait été". Mais d'un, je crois qu'il y a une tolérance sur ce sujet, car beaucoup de subjectifs passés sont tombés en obsolescence depuis le temps d'Hugo lol ! Mais je n'arrive plus à me rappeler exactement dans quels cas cette tolérance s'applique... Il faudrait vérifier ! Car de deux, je ne suis pas une pro de la concordance des temps, loin de là, et à chaque fois, je me prends la tête dans mes récits à cause de cela... C'est insupportable de complexité !
Par contre, ce que je sais, c'est que présent + passé simple = jamais de la vie ! lol
Mais pour le passé simple et le présent, je t'assure que ça ne se fait pas ! Ce sont deux temps qui ne s'aiment guère dans la narration : c'est considéré comme une faute de concordance des temps, donc une faute de français... La concordance des temps implique très clairement que pour un récit au présent de l'indicatif, le passé utilisé soit le passé composé, ou, pour les faits encore plus anciens que ceux narrés au passé-composé, le plus-que-parfait. Il est bien-sûr possible d'utiliser le présent pour la narration, c'est d'ailleurs un temps que j'aime beaucoup, mais dans ce cas-là, il faut absolument faire accorder les autres temps avec lui...
Pour les subjonctifs, j'ai un doute... Normalement, leur bonne utilisation est aussi imposée par la concordance des temps, selon le temps de la narration que tu as utilisé au départ, et le rapport temporel qu'entretient le subjonctif avec ton temps de narration (antériorité- simultanéité- postériorité). Tu utilises à un moment un subjonctif comme "ce serait" dans ta narration (je ne sais plus exactement où). Or, ta narration est au passé, et le subjonctif est dans un rapport de simultanéité. Il faudrait donc à mon avis mettre le subjonctif aussi au passé, et ça ferait quelque chose comme "ça aurait été". Mais d'un, je crois qu'il y a une tolérance sur ce sujet, car beaucoup de subjectifs passés sont tombés en obsolescence depuis le temps d'Hugo lol ! Mais je n'arrive plus à me rappeler exactement dans quels cas cette tolérance s'applique... Il faudrait vérifier ! Car de deux, je ne suis pas une pro de la concordance des temps, loin de là, et à chaque fois, je me prends la tête dans mes récits à cause de cela... C'est insupportable de complexité !
Par contre, ce que je sais, c'est que présent + passé simple = jamais de la vie ! lol
Eimelle- — — — Jungle girl — — — Bazooka fou dans l'intimité
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Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
On peut faire un petit break, les enfants ? Je ne suis pas modérateur mais ça me chagrine un peu de voir des jeunes gens de valeur se chamailler, gentiment certes, sur des sujets intéressants mais qui n'excluent pas une approche relativiste.
- Le "présent" n'est pas réservé aux nuls en conjugaison, ni le "passé" aux nostalgiques rétrogrades (ce que vous n'avez pas dit). Les deux temps ont leurs qualités propres. Le passé convient mieux à un récit dont la narration nécessite de garder une certaine distance, un certain recul, alors que pour une action où les évènements s'enchaînent et se précipitent, le présent est beaucoup plus vivant et efficace. C'est pourquoi, même si je respecte les tenants du "tout passé" ou du "tout présent", le passage de l'un à l'autre au sein d'un même récit ne me paraît nullement sacrilège, à condition, bien sûr, que celui-ci s'y prête et que les transitions soient faites avec un minimum d'habileté.
Notez que dans "Le Crépuscule...", une première pour moi, je me suis laissé aller à alterner les deux temps et que nul ne m'en encore fait la remarque, ni le reproche. (Quoique je ne désespère pas...)
- Les bibliothèques ? Vous ne parlez pas des mêmes. Similien évoque ces labyrinthes mythiques et mystérieux, plein de recoins et de poussière : bibliothèque de Babel, d'Alexandrie, de Poudlard ou d'Arkham, celle du "Nom de la Rose", de l'université des mages dans "Le Disque-monde" ou "Le Nom du Vent" de Rothfuss.
On en avait une un peu comme ça à Narbonne, une grande et vénérable bâtisse couverte de lierre et entourée de saules au bord du canal de la Robine. Maintenant, on a une "médiathèque" : un gros cube de verre et de béton gris avec de grandes baies. Il y a un coin où les gosses se vautrent en chiffonnant des bédés, un autre où feuilleter des revues en papier glacé, une phonothèque pleine de casques, des rangées d'ordinateurs au garde-à-vous et des gens qui se promènent un peu partout. J'y suis entré une fois. Jamais eu envie d'y remettre les pieds.
Je ne critique pas : "Ce n'est pas plus mal, et c'est normal, c'est le progrès..." Mais je ne m'y sens pas chez moi, question d'ambiance.
Cela n'empêche pas médiathécaire d'être un beau métier d'avenir. Les temps changent... certains ont juste un peu plus de mal à suivre que les autres. Pas grave.
- Le "présent" n'est pas réservé aux nuls en conjugaison, ni le "passé" aux nostalgiques rétrogrades (ce que vous n'avez pas dit). Les deux temps ont leurs qualités propres. Le passé convient mieux à un récit dont la narration nécessite de garder une certaine distance, un certain recul, alors que pour une action où les évènements s'enchaînent et se précipitent, le présent est beaucoup plus vivant et efficace. C'est pourquoi, même si je respecte les tenants du "tout passé" ou du "tout présent", le passage de l'un à l'autre au sein d'un même récit ne me paraît nullement sacrilège, à condition, bien sûr, que celui-ci s'y prête et que les transitions soient faites avec un minimum d'habileté.
Notez que dans "Le Crépuscule...", une première pour moi, je me suis laissé aller à alterner les deux temps et que nul ne m'en encore fait la remarque, ni le reproche. (Quoique je ne désespère pas...)
- Les bibliothèques ? Vous ne parlez pas des mêmes. Similien évoque ces labyrinthes mythiques et mystérieux, plein de recoins et de poussière : bibliothèque de Babel, d'Alexandrie, de Poudlard ou d'Arkham, celle du "Nom de la Rose", de l'université des mages dans "Le Disque-monde" ou "Le Nom du Vent" de Rothfuss.
On en avait une un peu comme ça à Narbonne, une grande et vénérable bâtisse couverte de lierre et entourée de saules au bord du canal de la Robine. Maintenant, on a une "médiathèque" : un gros cube de verre et de béton gris avec de grandes baies. Il y a un coin où les gosses se vautrent en chiffonnant des bédés, un autre où feuilleter des revues en papier glacé, une phonothèque pleine de casques, des rangées d'ordinateurs au garde-à-vous et des gens qui se promènent un peu partout. J'y suis entré une fois. Jamais eu envie d'y remettre les pieds.
Je ne critique pas : "Ce n'est pas plus mal, et c'est normal, c'est le progrès..." Mais je ne m'y sens pas chez moi, question d'ambiance.
Cela n'empêche pas médiathécaire d'être un beau métier d'avenir. Les temps changent... certains ont juste un peu plus de mal à suivre que les autres. Pas grave.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
Désolée, je n'avais pas l'impression de manquer de courtoisie... J'ai dû manquer de tact encore une fois ! Je commets toujours des impairs et des maladresses en société lol. Insortable, vous avez dit ?
Et je n'ai jamais dit que j'étais pour le "tout passé" ! J'aime beaucoup faire des narrations au présent, ce n'est pas le propos...
Et je n'ai jamais dit que j'étais pour le "tout passé" ! J'aime beaucoup faire des narrations au présent, ce n'est pas le propos...
Eimelle- — — — Jungle girl — — — Bazooka fou dans l'intimité
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Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
Encore un texte bien écrit. Le français est correctement traité et il se laisse lire facilement.
Mais j'ai eu un peu de mal. La description du vieux bibliothécaire est trop longue. Si elle lui donne un corps, une vraie personnalité, elle finit par ennuyer parce qu'elle tire en longueur. Ensuite, le passage qui détaille les rapports passés et présents entre le vieil homme et la jeune femme, c'est un peu pareil, ça traîne un peu, tout comme les rapports qu'ils entretiennent chacun avec les livres.
Le passage sur la nature du vieillard est pas mal, même si à la première apparition du mot sorcier, j'ai un peu tiqué. Mais ensuite l'explication passe plutôt pas mal.
Le final est un peu en eau de boudin. Je veux dire, c'est comme s'il me manquait un vrai final. Et donc, je reste sur ma faim.
Un bon texte qui mériterait plus de concision et peut-être une fin plus... euh... fin quoi !
Mais j'ai eu un peu de mal. La description du vieux bibliothécaire est trop longue. Si elle lui donne un corps, une vraie personnalité, elle finit par ennuyer parce qu'elle tire en longueur. Ensuite, le passage qui détaille les rapports passés et présents entre le vieil homme et la jeune femme, c'est un peu pareil, ça traîne un peu, tout comme les rapports qu'ils entretiennent chacun avec les livres.
Le passage sur la nature du vieillard est pas mal, même si à la première apparition du mot sorcier, j'ai un peu tiqué. Mais ensuite l'explication passe plutôt pas mal.
Le final est un peu en eau de boudin. Je veux dire, c'est comme s'il me manquait un vrai final. Et donc, je reste sur ma faim.
Un bon texte qui mériterait plus de concision et peut-être une fin plus... euh... fin quoi !
Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
Personnellement j'ai apprécié cette histoire qui commence avec la description de choses banales, rassurantes dans leurs rapports entre les êtres et les choses. L'aspect fantastique n'intervient qu'après quand tout est posé, si bien que cela lui donne de la légitimité.
C'est vrai que cela pourrait appeler une suite.
L'écriture est agréable et j'avoue ne pas avoir remarque les erreurs mentionnées par Eimelle, c'est que cela ne m'a pas gênée outre mesure.
C'est vrai que cela pourrait appeler une suite.
L'écriture est agréable et j'avoue ne pas avoir remarque les erreurs mentionnées par Eimelle, c'est que cela ne m'a pas gênée outre mesure.
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
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Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
J'ai bien aimé aussi, ça n'est pas transcendant (peut-être le style assez lent, j'ai pas l'habitude) mais l'histoire est bien menée (en plus l'héroïne s'appelle Audrey !).
J'aurais bien vu une version où Audrey part sans que Le Hibou la repère et décide d’enquêter avant la confrontation finale... Et c'est vrai que l'histoire de la chaise inconfortable est limite, est-ce que ça vaut le sacrifice d'un livre?
J'aurais bien vu une version où Audrey part sans que Le Hibou la repère et décide d’enquêter avant la confrontation finale... Et c'est vrai que l'histoire de la chaise inconfortable est limite, est-ce que ça vaut le sacrifice d'un livre?
A'Tuin- Écritoirien émérite stagiaire
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Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
Moi non plus, je ne vais pas rajouter grand chose aux autres: je trouve que c'est un des textes les mieux écrits du concours, qui se rattache avec brio à l'école fantastique belge. L'histoire est toute simple, mais tu as un grand talent pour reproduire les ambiances, et ce personnage du Hibou, tu nous le fais voir... Par contre on ne sait pas grand-chose de la narratrice, mais c'est pas fondamental.
Ici aussi, le thème "Vieux" est un peu limite, parce que ça ne changerait pas grand-chose si le Hibou avait 40 ans (Et la j'entends Naëlle et Purple qui s'exclament: "40 ans? mais ça aurait été un vieux de toute façon!" )
Juste un petit truc: je trouve que le discours du Hibou pour expliquer toute l'affaire est trop "littéraire" pour une partir "parlée", je pense qu'un dialogue avec Audrey l'aurait rendu plus vivant... Mais franchement, ce sont des détails, j'ai beaucoup aimé cette histoire!
Ici aussi, le thème "Vieux" est un peu limite, parce que ça ne changerait pas grand-chose si le Hibou avait 40 ans (Et la j'entends Naëlle et Purple qui s'exclament: "40 ans? mais ça aurait été un vieux de toute façon!" )
Juste un petit truc: je trouve que le discours du Hibou pour expliquer toute l'affaire est trop "littéraire" pour une partir "parlée", je pense qu'un dialogue avec Audrey l'aurait rendu plus vivant... Mais franchement, ce sont des détails, j'ai beaucoup aimé cette histoire!
Dernière édition par Paladin le Jeu 28 Nov 2013 - 22:56, édité 1 fois
Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
Merci pour ces derniers commentaires, que j'approuve bien sûr (la chute trop plate, le monologue trop bétonné, les longueurs : vous dites tous vrai).
Pour ceux que cela intéresse : en définitive, une suite va bien voir le jour. J'en ai écrit le plan il y a déjà plus d'une semaine mais n'ai pas encore eu le temps de me mettre sérieusement à la rédiger. Cela parlera de l'Homme aux dents rouge mentionné plus haut, et l'on restera dans un décor assez belge puisque je compte situer cette seconde histoire au milieu d'un carnaval typique. A priori je partirais sur celui d'Alost (l'un des deux en Belgique qui sont reconnus comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'UNESCO) ; avec son Prince du Carnaval, son cheval Bayard, ses bonbons-oignons et sa danse des balais, il me semble correspondre bien à l'ambiance que je recherche.
Pour ceux que cela intéresse : en définitive, une suite va bien voir le jour. J'en ai écrit le plan il y a déjà plus d'une semaine mais n'ai pas encore eu le temps de me mettre sérieusement à la rédiger. Cela parlera de l'Homme aux dents rouge mentionné plus haut, et l'on restera dans un décor assez belge puisque je compte situer cette seconde histoire au milieu d'un carnaval typique. A priori je partirais sur celui d'Alost (l'un des deux en Belgique qui sont reconnus comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l'UNESCO) ; avec son Prince du Carnaval, son cheval Bayard, ses bonbons-oignons et sa danse des balais, il me semble correspondre bien à l'ambiance que je recherche.
Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
J'ai eu du mal au début avec ces expressions (qui doivent être belges ?) comme la poussière demi-centenaire, l'air cru (?), la chaleur brûlante à trois pas (?)... Ensuite, un peu plus habituée à tes phrases, je me suis laissée porter en m'étonnant que le narrateur soit une jeune fille (rien ne nous l'annonçait auparavant) et surtout comme certains l'ont soulevé, que l'on assiste à une séance de sacrifice par un prétendu sorcier (que rien n'annonce comme tel, non plus) au sujet d'une demande de fauteuil... C'est de l'humour belge ? S'il y a une suite, je suis preneuse pour comprendre un peu où tu veux en venir
Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
Tu as raison, Françoise : je n'aurais pas dû m'arrêter là, et prolonger l'intrigue.
En revanche, en ce qui concerne les expressions, la plupart n'ont rien de belge (je suis très fier de ma culture mais ne pousse pas l'autarcie littéraire jusque là). « Poussière demi-centenaire » signifie simplement « poussière de/accumulée durant cinquante ans », « chaleur brûlante à trois pas » que le poêle ne chauffe pas la pièce de façon homogène et efficace, comme le font souvent ces vieux systèmes dans un grand espace. Ce ne sont pas des clichés entendu mille fois, certes ; mais l'on est tout à fait autorisé à inventer ses propres expressions plutôt que de toujours reprendre celles des autres.
Il n'y a que pour l'« air cru » que je comprends ta perplexité : dans le nord de la France et en Belgique (mais aussi en Suisse et au Québec, je pense), « cru » signifie également « froid et humide ». Ce belgicisme-là, je ne m'étais même pas rendu compte de l'employer...
En revanche, en ce qui concerne les expressions, la plupart n'ont rien de belge (je suis très fier de ma culture mais ne pousse pas l'autarcie littéraire jusque là). « Poussière demi-centenaire » signifie simplement « poussière de/accumulée durant cinquante ans », « chaleur brûlante à trois pas » que le poêle ne chauffe pas la pièce de façon homogène et efficace, comme le font souvent ces vieux systèmes dans un grand espace. Ce ne sont pas des clichés entendu mille fois, certes ; mais l'on est tout à fait autorisé à inventer ses propres expressions plutôt que de toujours reprendre celles des autres.
Il n'y a que pour l'« air cru » que je comprends ta perplexité : dans le nord de la France et en Belgique (mais aussi en Suisse et au Québec, je pense), « cru » signifie également « froid et humide ». Ce belgicisme-là, je ne m'étais même pas rendu compte de l'employer...
Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
En ce qui me concerne, ce sont justement ces tournures et le soin apporté à la formulation qui m'ont littéralement charmé. J'ai retrouvé dans ce texte l'atmosphère, magique, poétique, qui se dégage des créations des grands auteurs belges. C'est cela, plus que l'histoire proprement dite, qui m'a sincèrement touché.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: Le Vieux Bibliothécaire, ou La Magie du papier
Un très joli texte lu avec beaucoup de plaisir. Le goût du livre, du fantastique. C'était vraiment agréable, merci.
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