"Noir et rouge" (Artikel Unbekannt/Schweinhund)

Joli retour, Catherine, que je rejoins.

J'ai aussi terminé Slices of death et commencé la suivante. J'ai beaucoup aimé Slices of death, avec une petite préférence pour "à mourir de rire" et "rouge".

Passé décomposé : j'ai beaucoup aimé cette histoire d'amour tragique. Le personnage est très seul, sa vie semble défiler sans qu'il n'y prenne vraiment part, comme s'il était dans une sorte de bulle, à l'écart des autres. Une bulle remplit de vide, qu'il ne perce pas, entraîné un peu malgré lui dans le cours de sa vie. Cette profonde solitude que j'ai ressentie, cette impression de "vide" qui entoure le personnage, c'est quelque chose que j'ai déjà perçu chez d'autres personnages de tes nouvelles, notamment dans "à mourir de rire", même si dans celle-ci le personnage prend une part beaucoup plus active. Je pense que c'est lié au fait qu'on suit le personnage, ses pensées, de manière "intime", mais que sa vie et les autres personnes qui y prennent part n'apparaissent pas dans le récit ou de manière assez lointaine. Je trouve que ça participe à l'ambiance assez sombre du récit.

Jaune : j'ai aimé, pour ma part (j'apprécie assez le découpage et le flou maintenu tout au long du récit, avec des pièces disséminées et des images qui surgissent, ce qui rappelle à nouveau un procédé un peu Schweinhundien je dirais) mais je ne suis pas sûre d'avoir tout compris non plus.

Spoiler:

Retour aux sources : agréable à lire, mais j'ai un peu moins aimé, car elle est un peu plus classique. L'ambiance est toujours assez lourde, comme l'a dit Catherine, avec un personnage à nouveau très seul.

A feu et à sang : déjà découverte dans l'almanach des vampires, et à l'époque je n'avais pas donné mon avis donc c'est l'occasion, surtout que c'est un peu plus frais dans ma mémoire. Il s'agit effectivement d'une nouvelle plus "douce", avec un style encore différent, mais toujours fluide et travaillé. Il y a effectivement quelque chose d'assez sensoriel. On retrouve la part "sombre" avec un personnage à nouveau coupé du monde, plongé dans la solitude et surtout dans une obsession, même si cette fois elle est plus extérieure qu'intérieure. Donc on y retrouve certains thèmes, mais en même temps, elle est vraiment différente. On ne pourrait pas dire "positive" en soi, mais l'amour est réellement présent, une certaine tendresse aussi, et la fin irait plutôt dans le sens du don. Il y a un partage entre les protagonistes, et peut-être que l'affection que l'ont récent dans ce récit n'est pas étranger à celle que tu ressens peut-être toi-même pour la comtesse.

J'ai aussi bien entamé "Pulp is not dead", avec un ton assez différent de la première partie. Mais j'en parlerai plus tard.

Un grand merci pour ces retours détaillés, les filles. Voilà qui promet de sacrées chroniques si vous assemblez tout ça pour le poster sur vos site/blog respectifs après avoir fini le recueil !

En tout cas, pour l'instant, je suis comblé. Je me suis régalé de vos commentaires, et j'ai pris soin de ne pas y répondre trop vite afin de ne pas les écraser. Mais je voulais aussi attendre l'avis d'Amaranth au sujet de "Jaune" et voir quelle serait son interprétation. Et l'interprétation en question s'avère juste. Au même titre que "Rouge", cette nouvelle traite le thème du vampirisme par la bande. Une fois encore, je l'ai passé au hachoir et mixé avec autre chose. Tout simplement parce que les histoires de vampires traditionnelles ne m'intéressent pas.

Pourtant, j'ai remis le couvert bien des années plus tard de façon plus directe et explicite avec "A feu et à sang". Mais c'était avant tout pour rendre hommage au cinéma de Jess Franco. Et puis, j'avais envie de voir si j'étais encore capable de revenir au style de "Passé décomposé" et "Retour aux sources". Vous avez raison de dire que ces nouvelles sont un peu plus "classiques". A l'époque où je les ai écrites, le Schweinhund n'existait pas. C'est pourquoi je suis heureux de constater que le dernier texte de cette première partie vous a toutes les deux enthousiasmé.

L'idée de ce premier chapitre était de présenter en douceur mes deux facettes, avec des textes hallucinés mais pas trop, et d'autres plus fluides. Les thèmes traités étant parfois convergents, du moins en apparence, j'ai pu ainsi constituer un panel à la fois varié et, j'espère, cohérent.

Quant à "Pulp is not dead", comme le dit Amaranth, le ton est assez différent. Pour autant, je pense qu'il existe des ponts entre chacune des quatre parties du bouquin. Mais peut-être que je suis le seul à les voir, alors mieux vaut sans doute que je vous laisse dire ce qu'il en est. En attendant, sachez que vos premiers commentaires m'ont beaucoup touché : merci encore.

Ma chronique est en ligne sur notre blog Zaroff & Léonox.

http://gorezaroff.over-blog.com/2016/12/noir-et-rouge-vu-par-zaroff.html

Je l'ai déjà lue. Une superbe chronique comme d'habitude. Moi, je poursuis mes lectures, j'en suis presque à la fin.

Edit : encore un petit bout de chronique qui survolera la partie No future.
- Japon, année zéro : Kiyochi, Kumiko, Kojima, trois jeunes gens ayant fait leurs études ensemble, liés par l'amour et la haine, dans un Japon juste avant Hiroshima. Un trio en route vers un étrange destin. Rondement mené, pour un récit s'extirpant des ruines d'une des pires horreurs commises par l'humanité.
- Angst : dans le Berlin de l'immédiate après-guerre, une histoire mêlant anciens nazis et expériences contre-nature. Comme pour la précédente nouvelle, on plonge dans une période noire pour contempler ses blessures et ses cicatrices. Un beau texte.
- Caïn et la belle : un homme se réveille sans mémoire dans un monde post-apocalyptique. Qui est-il ? D'où vient-il ? Que s'est-il passé ? Une quête vers les souvenirs et la compréhension, puis la rencontre et enfin les réponses. Un beau récit de fin du monde, assez sombre et sans espoir, que j'aime beaucoup. Je me rappelle que sur l'une de mes nouvelles, tu avais dit que son début ressemblait à celui de celle-ci. Il me tardait de la lire depuis lors. Et effectivement, des débuts qui se ressemblent, pour deux histoires qui partent vers autre chose.

J'ai fini le recueil, la chronique complète, je la ferai sur mon blog. Quand ? Je ne sais pas encore, vers la mi-janvier peut-être. Ou plus tôt. Tout dépendra de comment j'en viens à bout. J'aimerais bien faire un truc un peu plus consistant qu'à mon habitude, même si les descriptifs sur chaque texte seront sensiblement les mêmes qu'ici.

Belles chroniques, vous deux ! Pour ma part, j'ai presque fini la troisième partie.

Très belles chroniques, en effet. Voilà maintenant cinq jours que je les lis et relis ; il est temps pour moi de me manifester ici, même si bien entendu j'ai partagé l'article de Zaroff dès lundi.

Mon statut sur FB : "Je sais pas pour vous, mais moi j'ai été gâté à Noël. Très gâté, même. Et parmi les cadeaux que j'ai reçus, il y a un texte. Une chronique. La première obtenue par mon recueil, presque trois mois après sa parution. Une chronique signée Zaroff. Comme vous pourrez le constater, l'auteur de "Night stalker" et "Bayou" a apprécié sa lecture de "Noir et rouge". Et il a l'art et la manière de mettre son enthousiasme en partage. Un grand merci à lui pour ce somptueux article."

Et mon commentaire sur notre blog (la première phrase est une réponse directe à mon cher numéro 618, qui a trouvé le moyen de conclure sa chronique de "Noir et Rouge" par "N'est-ce pas que la vie est belle ?" - il est fort. Très fort ) : "Oui, c'est vrai que la vie peut être belle, parfois. En tout cas, si j'en juge par le statut qu'ils viennent de poster sur certain réseau "social" bien connu, c'est ce que pensent les deux auteurs de "Noir et rouge". Ils y qualifient la chronique ci-dessus de "somptueuse". Et ils n'exagèrent pas. Merci beaucoup."

Et j'ai été tout aussi sensible aux retours détaillés de Greta. J'attendrai la chronique complète pour une réponse plus globale, mais je n'ai pas envie de laisser le point suivant en suspens :

Catherine Robert a écrit:Il m'a été plus difficile d'entrer dans ces nouvelles. Pas à cause du style, impeccable, comme d'habitude. Pas à cause d'histoires que je n'aurais pas comprises, tout est très fluide. Non, cela vient de moi et de mon inculture. Il s'agit de textes "hommages" et malheureusement la plupart des œuvres originelles me sont inconnues plus ou moins. De là, j'ai ressenti une sorte de manque. Compliqué pour moi d'apprécier à leur juste valeur ces six textes.

Que le style te semble "impeccable" et les histoires "compréhensibles et fluides" est déjà très bien. Quant à ce "manque" que tu as éprouvé, je ne suis pas d'accord avec toi : non, il ne vient pas d'une supposée "inculture". Il vient de moi, et seulement de moi. Les textes-hommages comme ceux-là n'ont pas vocation à devenir des délits d'initiés. S'ils ne fonctionnent pas sur des lecteurs qui ne connaissent pas les oeuvres auxquelles ils se réfèrent et/ou ne donnent pas envie de les découvrir, c'est que j'ai mal dosé mes effets. De plus, je reconnais bien volontiers qu'une nouvelle comme "Le masque et la marque" est très référentielle et un peu compliquée (beaucoup de personnages, dédoublements de personnalités multiples, etc). Par conséquent

Catherine Robert a écrit:Voilà, j'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir moins pénétré ton territoire ce coup-ci. Pour me faire pardonner, je dirai que la troisième partie me plaît beaucoup

Tu n'as absolument rien à te faire "pardonner". Je m'estime au contraire très chanceux d'obtenir des retours comme les vôtres. Toi et Zaroff avez chacun-e vos préférences, et vous les défendez avec des arguments tout à fait pertinents. Alors pour conclure et pour te redire ce que je t'ai déjà dit, je n'établis pas de hiérarchie entre les retours. Dès lors qu'ils sont argumentés et ne se limitent pas à des "Le Gore-Noir-bizarre rayez les mentions inutiles c'est pas mon truc" ou "j'ai lu en diagonale mais je tiens quand même à dire que j'ai rien compris", bien sûr. Mais je sais que vous valez beaucoup mieux que ça (ce qui s'applique aussi à Amaranth ).

Catherine Robert a écrit:J'ai fini le recueil, la chronique complète, je la ferai sur mon blog. Quand ? Je ne sais pas encore, vers la mi-janvier peut-être. Ou plus tôt. Tout dépendra de comment j'en viens à bout. J'aimerais bien faire un truc un peu plus consistant qu'à mon habitude, même si les descriptifs sur chaque texte seront sensiblement les mêmes qu'ici.

J'ai hâte de (re)lire tout ça. Et ne te casse pas la tête à faire des modifs : tes retours sont impeccables en l'état. Le seul truc à changer sera l'usage du tutoiement. Ici, c'est logique, mais sorti du contexte, ça ne fonctionnerait pas. Pour le reste, j'ai toute confiance en toi.

Mon article paraîtra, je pense vers la mi-janvier. J'ai bien sûr viré le tutoiement que j'ai utilisé ici, et pas changé grand chose d'autres aux premiers retours (à l'exception de l'anecdote sur Caïn et la belle que j'ai supprimée, c'est comme le tutoiement, elle est bien ici, ailleurs, elle n'aurait pas d'intérêt). Je dois encore me mettre sur les textes de White trash. Mais entre la famille (enfin les mômes, c'est déjà suffisant), le manque de temps, la fatigue, et la connexion encore à chier, je traîne.

http://catherine-robert68.e-monsite.com/blog/lectures/noir-et-rouge-artikel-unbekannt-schweinhund.html

Trente* fois merci à Catherine pour cette très belle chronique.

* Je n'exagère pas. Il y a 30 textes au sommaire, et non seulement Catherine les a tous plus ou moins appréciés, mais elle a aussi pris la peine d'évoquer chacun d'entre eux. Chapeau.

Ah, bah, j'ai rien écrit d'extraordinaire, mais j'aime bien tenter de passer au crible tous les textes d'un recueil ou d'une antho.
Et je confirme que je les ai tous appréciés, même la partie "Pulp si not dead", où il m'a manqué un peu de références.

Très belle chronique. Et bien complète. Bravo Cath.

Voilà, enfin terminé ma chronique ! La voilà ! Bien sûr, pas facile de passer après Catherine et Zaroff (comme ça j'en profite pour dire que j'ai trouvé vos chroniques très belles, j'avais oublié de le faire). Une chose est sûre : elle est longue.
Au point que j'espère que ce ne sera pas contre-productif !

"Contre-productif", hein ?
Tu sais, des chroniques contre-productives comme celles-là, j'en veux bien matin, midi et soir.
En tout cas, une chose est sûre : ton texte est clairement du même niveau que ceux dont Zaroff et Catherine m'ont gratifiés. Je me suis donc fait un plaisir de le partager tout à l'heure.

Franchement, je suis impressionné par la pertinence de ton analyse. Et bien sûr, j'apprécie aussi le fait que parfois tu estimes préférable de lui botter le cul, à ladite analyse ("On ne comprend pas tout et on s’en fout."). En outre, je suis heureux que tu aies accroché aux textes "hors-Schweinhund", et que tu dresses dans certains cas des parallèles auxquels je n'aurais pas songé. Cette impression de vide et de solitude dont tu parles, c'est une constante, en effet.

Enfin, je me suis délecté de ton avis concernant mon petit diptyque consacré à Kââ/Corsélien. Comme tu le sais, ces deux récits sont aussi référentiels que profondément personnels : ce n'est pas pour rien qu'ils clôturent le recueil. Quant au personnage de "L'oeil du serpent", il pourrait s'agir de "Monsieur Cinquante", c'est vrai. Mais en fait, j'avais plutôt les protagonistes du très noir "Petit renard" - que je te conseille au passage - en tête quand j'ai écrit ce texte.

Mais là n'est pas le plus important. Le plus important est que tu comprends parfaitement chacun de mes partis pris, et que tu identifies avec beaucoup d'acuité mes thèmes récurrents (mes "obsessions", comme tu dis). Et bien sûr, le fait que ton incroyable réceptivité t'amène à adhérer à la plupart d'entre eux/elles est un plus non négligeable. Comme je l'écrivais sur FB, je suis très honoré de susciter un tel retour. Merci beaucoup pour ce superbe article, Amaranth.

Sébastien Gayraud est l'auteur d'un excellent roman, "Camera obscura", publié chez Camion Noir. Il a aussi signé le passionnant ouvrage consacré à Joe d'Amato, "Le réalisateur fantôme", paru chez Artus Films. Sans oublier la bible "Reflets dans un œil mort", étude démente et incroyablement érudite des Mondo movies, qu'il a rédigée en compagnie de Maxime Lachaud.

En résumé, Sébastien, c'est un sacré client. Et un sacré client qui, figurez-vous, apprécie ce que j'écris. Je m'en étais rendu compte en découvrant sa chronique de "Dimension TRASH", où il disait déjà le plus grand bien de ma contribution. Et hier il a récidivé, en se fendant d'un magnifique article consacré à "Noir et rouge". Merci beaucoup, Sébastien. Je suis comblé.

Noir et rouge - Superflux Webzine

Et bin, quelle belle chronique. Méritée, il va de soit. Ravie pour toi.