Conte de Poivrot (texte retiré)

Frères de lait... C'est lui qui a tout bouffé !

Et tu as une dent contre lui : normal !

Pas qu'une dent de lait : toute la gueule !

Haha, j'ai failli préciser "Ne le prends surtout pas mal " !

Maaaaaiiiis, j'éviterais à l'avenir

Je plaisantais... À moitié ! En même temps, je me demande ce que vous lui trouvez tous, à machin...

Il nous fait penser à toi. Alors, on l'aime.

Tu me fous les jetons, là...

lester l gore a écrit:Merci, les gars. Non, Zaroff, je ne sais même pas comment s'appelle le chat. Les miens s'appellent Raoul, Bonnie et Clyde, mais aucun rouquin à la maison pour le moment. Ce texte est paru dans une antho consacrée aux chats chez l’œil du Sphinx, il y a ... Longtemps ! J'aime bien placer un peu d'ironie dans mes histoires, et celle-là se prêtait bien au ton décalé. Des autres, je sais pas : j'aimerais bien trouver le temps de composer un deuxième recueil, avec des inédits ou des déjà-parues mais introuvables... Mais je vais gratter les fonds de tiroir et essayer de vous en remettre une autre.

Un vrai délice, surtout le dialogue en particulier le talent du "journaliste" sobre qui dirige la conversation... 

lester l gore a écrit: j'aimerais bien trouver le temps de composer un deuxième recueil, avec des inédits ou des déjà-parues mais introuvables... Mais je vais gratter les fonds de tiroir et essayer de vous en remettre une autre.

Up. Je viens de lire cette nouvelle, et rejoins sans réserve les avis enthousiastes précédemment postés.
Alors, Fredric Brown, c'est vrai qu'il y a un peu de ça, à la fois dans la vivacité, la fluidité, la malice, le texte dégraissé juste ce qu'il faut, la précision du style, la chute lumineuse, avec bien sûr ici la patte de l'auteur, et c'est vraiment le cas de l'écrire, parce que si on lit un peu entre les lignes on a ici un sacré bestiaire...

Conte de poivrot, c'est un peu comme si Des souris et des hommes rencontrait Un singe en hiver, il y a dans ce récit une vraie tendresse bourrue, pas seulement à l'égard de ce chat héroïque, mais aussi vis-à-vis de ce brave ivrogne qui voit des choses inaccessibles au commun des mortels.
Et là est peut-être finalement la plus belle prouesse de l'auteur: ce subtil dosage entre humour et premier degré fait qu'on s'envoie la chose cul sec, avant, effet secondaire inévitable, de reposer son verre sur le comptoir en articulant d'une voix pâteuse: "Patron, une autre !"

Merci beaucoup de cette appréciation, Léonox. C'est vrai que j'ai de la tendresse pour les vieux bistrots et leurs piliers, et pour ce genre de film inimitable :

https://www.youtube.com/watch?v=DLdiIZHqleE

On en fait plus des acteurs comme ça. Le moule est définitivement cassé.

Hélas, je ne puis qu'approuver. Inaudibles et inconsistants, les acteurs contemporains ne pourraient même pas tenir un second rôle dans ce genre de film. Où sont les Michel Constantin et les Robert Dalban ?

Ce qui me fait penser que j'ai revu Ne nous fâchons pas à l'occasion d'une récente rediffusion et que je me suis autant régalé que quand je l'avais découvert il y a vingt ans.
Et je suis totalement d'accord avec vous en ce qui concerne cette histoire de moule cassé.
Pour ce qui est du cinéma français j'assume pleinement mes positions rétrogrades: hors Verneuil, Lautner, Audiard et Melville pour le Noir, et Rollin et Franju pour le Fantastique, point de salut.

Mais je crains que nous ne nous écartions du sujet.
Puisque je te tiens, Lester, pourrais-tu nous en dire davantage au sujet de ce deuxième recueil de nouvelles évoqué plus haut ? Et que va-t-il advenir du premier, maintenant qu'il n'est plus distribué par Syllabaire ?
J'ai lu moult critiques enthousiastes concernant Les douze heures de la nuit, Willy m'a vanté la qualité de tes textes, et après avoir vérifié cela par moi-même, j'avoue que je suis ferré.

Ben, le premier recueil est toujours à vendre sur Amazon, je crois, sous forme d'i-bouc. Je n'ai ni le temps ni le courage de me mettre en quête d'un éditeur pour le ressortir, et puis, de toute façon, les nouvelles n'intéressent pas grand monde... Le "grand public" et les éditeurs veulent des "sagas" pour les "young adult", avec de l'heroic fantasy et des vampires, des "élus" et de la romance. Je fais pas dans ce rayon-là.
Quant au prochain, j'aurais besoin de temps pour reprendre des textes anciens, les relire et les corriger, les mêler à des histoires plus récentes, mettre tout ça en forme. Le truc habituel, quoi... Un jour, peut-être...

Tes constats accablants quant au monde de l'édition et aux attentes du grand public sont hélas justifiés.
J'ai dressé les mêmes, et comme pas plus que toi je ne suis amateur de Fantasy pour gros geeks de 40 ans qui vivent chez leur mère et de Bit-Lit pour pré-pubères n'arborant les colifichets du Gothique qu'afin de masquer leur absence de personnalité, j'ai décidé de me débrouiller tout seul pour mes petits bouquins Gore.
La piste de la niche reste aussi adaptée à ton cas, avec quelques vaillants micro-éditeurs qui persistent à donner de loin en loin leur chance aux nouvelles Fantastiques, mais il est vrai qu'ils sont rares.
J'espère malgré tout que tu ne renonceras pas à cette idée d'un second recueil, et que tu finiras par trouver le temps et la motivation pour assembler une autre série de textes.
Quoiqu'il en soit, tous mes voeux t'accompagnent en ce sens.
N'hésite pas à nous tenir informés.