L'exorciste : culte ou inabouti ?
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Re: L'exorciste : culte ou inabouti ?
Point de vue intéressant Gernier, je n'avais jamais pensé à la chose sous cet angle-là. C'est vrai que si regarde le film avec cette idée en tête, tout se tient.
Mais après, j'ai quand même du mal à visualiser la scène de l'exorcisme comme un truc "pour le fun", on sent qu'il y a un réel travail sur l'atmosphère et les détails pour prendre vraiment aux tripes. Difficile alors de considérer cette chaîne d'événements comme une simple réaction psychologique, même si encore une fois l'idée est séduisante.
Quant à Friedkin matérialiste, je ne saurais juger de la question car je n'ai pas vu beaucoup d'autres films de lui. Le seul autre film que j'ai vu de lui est "Hunted" avec Tommy Lee Jones et Benicio del Toro, qui les oppose dans une chasse à l'homme grandeur nature. Les décors naturels et le rapport de l'homme à cette nature toute puissante (plus que le coté thriller, bien troussé mais sans plus) me font penser que l'homme possède une vision plus large des sujets qu'il traite, contrairement à beaucoup de réalisateurs purement fonctionnels.
Je regarderais donc L'Exorciste avec un oeil différent la prochaine fois que je le ferais tourner. Peut-être y découvrirais-je des vérités insoupçonnées
P.S: J'avais vu une des suites il y a quelques années, le 2e ou 3e et je m'étais fait chier comme un rat mort... mais là évidemment, ce n'est pas imputable à William Friedkin.
Mais après, j'ai quand même du mal à visualiser la scène de l'exorcisme comme un truc "pour le fun", on sent qu'il y a un réel travail sur l'atmosphère et les détails pour prendre vraiment aux tripes. Difficile alors de considérer cette chaîne d'événements comme une simple réaction psychologique, même si encore une fois l'idée est séduisante.
Quant à Friedkin matérialiste, je ne saurais juger de la question car je n'ai pas vu beaucoup d'autres films de lui. Le seul autre film que j'ai vu de lui est "Hunted" avec Tommy Lee Jones et Benicio del Toro, qui les oppose dans une chasse à l'homme grandeur nature. Les décors naturels et le rapport de l'homme à cette nature toute puissante (plus que le coté thriller, bien troussé mais sans plus) me font penser que l'homme possède une vision plus large des sujets qu'il traite, contrairement à beaucoup de réalisateurs purement fonctionnels.
Je regarderais donc L'Exorciste avec un oeil différent la prochaine fois que je le ferais tourner. Peut-être y découvrirais-je des vérités insoupçonnées
P.S: J'avais vu une des suites il y a quelques années, le 2e ou 3e et je m'étais fait chier comme un rat mort... mais là évidemment, ce n'est pas imputable à William Friedkin.
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
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Re: L'exorciste : culte ou inabouti ?
L'Hérétique est ennuyeux. On a connu Boorman plus inspiré (Délivrance et dans une moindre mesure, La Forêt d'émeraude).
L'Exorciste : la suite (1990), réalisé par William Peter Blatty, l'auteur des romans, est généralement apprécié pour quelques passages bien flippants. George C. Scott campe un excellent lieutenant Kinderman et Brad Dourif est hallucinant dans le rôle du possédé. Il y a une vingtaine d'années, Mad Movies avait fait figurer ce film dans sa liste des cent meilleurs films sortis depuis 25 ans.
L'Exorciste : la suite (1990), réalisé par William Peter Blatty, l'auteur des romans, est généralement apprécié pour quelques passages bien flippants. George C. Scott campe un excellent lieutenant Kinderman et Brad Dourif est hallucinant dans le rôle du possédé. Il y a une vingtaine d'années, Mad Movies avait fait figurer ce film dans sa liste des cent meilleurs films sortis depuis 25 ans.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: L'exorciste : culte ou inabouti ?
L'Exorciste de Friedkin est un de mes films de chevet. Justement, revu récemment, il a toujours le même impact sur moi. Cependant, cet impact s'est transformé. Il est passé de la peur viscéral d'un adolescent au questionnement d'un adulte.
Friedkin est un matérialiste. Il a utilisé son savoir-faire dans le film de flic/polar pour un film aux antipodes de ce qu'il avait l'habitude de faire. Le résultat c'est une film réaliste dans sa manière d'aborder l'histoire. D'ailleurs, l'élaboration du film est quasiment simultanée à l'écriture du roman de William Peter Blatty. Le roman est plus généreux en détails (exemple frappant concernant les information sur les messes noires, lorsqu'on découvre que l'église a été vandalisée...) mais le film contient en grand partie de ce que le roman raconte.
D'ailleurs, pour en rester au roman, sans être un chef d'œuvre, il décrit le processus d'une possession et reste efficace quant à l'angoisse qu'il distille. Blatty est un ancien journaliste, son roman est inspiré d'un cas réel, un jeune garçon qui aurait été possédé dans les années 40. Donc l'écriture est réaliste, l'auteur n'est pas pétri de bondieuseries, il est là pour relater des fait et nous faire ressentir ce que les personnages vivent. Pour moi il est réussi et Blatty, à l'époque, pour ce roman, n'a rien à envier à Stephen King. Cependant, on a une lecture plus simple dans le roman, la double lecture dans le film est propre à Friedkin, qui dépasse, en quelque sorte, le matériau initial.
Quant au film, c'est un modèle du genre. D'une part, le fait que son réalisateur ne soit pas un spécialiste du fantastique ou de l'horreur, en fait un film bien plus poignant et réaliste. Bien évidemment, il faut savoir replacer les effets visuels dans leur époque. Bien qu'ils aient vieilli, ils restent efficaces.
Comme je l'ai lu plus haut, et il est judicieux de le rappeler, pour qu'un film d'épouvante fonctionne il ne faut pas tout expliquer. Des éléments de l'histoire doivent rester flous, c'est le questionnement du spectateur qui crée, petit à petit, le malaise. Donc oui, n'importe quelle personne intéressée par la mythologie babylonienne ou du moins, à la démonologie, reconnaîtra Pazuzu. Le fait de ne pas voir clairement les liens entre Merrin/Pazuzu/l'Irak/Georgetown/Regan n'est pas un problème, puisque ce la pose une source de questionnements.
L'élément majeur qui font de l'Exorciste un bon film est sa double lecture. La possession/le passage d'une enfant à l'adolescence/les découverte de son corps. C'est quand tous ces éléments: fantastiques, réalistes, horrifiques, religieux, psychologiques, se mettent en place qu'on abouti à un chef d'œuvre de l'épouvante.
Il est certain que pour l'apprécier, tout comme la plupart des films de ce genre, il faut une sensibilité particulière. D'ailleurs j'ai trouvé les deux suites extrêmement mauvaises, de gros navets bien puant... Brad Dourif est plus grotesque que flippant...
Un film qu'on adore pourra très bien être détesté par une autre personnes, c'est le genre de cinéma qui tire sur des ficelles tout à fait intimes. On ne peut qu'être subjectif face à ce cinéma.
En bref, pour moi, l'Exorciste est le maître étalon du cinéma d'épouvante, tout comme Cannibal Holocaust l'est pour le cinéma de cannibales. Il véhicule avec lui des codes et un véritable travail de cinéaste.
La version cinéma (1973) est selon moi bien meilleure. La version "uncut" de 2001 est moins efficace même si j'ai trouvé tout le passage dans l'hôpital, intéressant et faisant véritablement le lien avec le livre. Cependant, un bon film n'est pas une adaptation fidèle au livre. Shining de Kubrick est un monument de l'épouvante (pour moi il dépasse sur certains aspects l'Exorciste) et il est sensiblement éloigné du bouquin de King.
NB: La fin de la version uncut fait retomber tout à plat, elle est tellement bidon... Préférez la version cinéma.
NB2: Le personnage du flic dans le film est mou... Il a un côté Achille Talon/Derrick, vaut mieux pas trop retenir son attention sur lui.
NB3: Il faut voir ce film en VO et surtout pas en VF, les doublage c'est 50% du plaisir perdu.
Friedkin est un matérialiste. Il a utilisé son savoir-faire dans le film de flic/polar pour un film aux antipodes de ce qu'il avait l'habitude de faire. Le résultat c'est une film réaliste dans sa manière d'aborder l'histoire. D'ailleurs, l'élaboration du film est quasiment simultanée à l'écriture du roman de William Peter Blatty. Le roman est plus généreux en détails (exemple frappant concernant les information sur les messes noires, lorsqu'on découvre que l'église a été vandalisée...) mais le film contient en grand partie de ce que le roman raconte.
D'ailleurs, pour en rester au roman, sans être un chef d'œuvre, il décrit le processus d'une possession et reste efficace quant à l'angoisse qu'il distille. Blatty est un ancien journaliste, son roman est inspiré d'un cas réel, un jeune garçon qui aurait été possédé dans les années 40. Donc l'écriture est réaliste, l'auteur n'est pas pétri de bondieuseries, il est là pour relater des fait et nous faire ressentir ce que les personnages vivent. Pour moi il est réussi et Blatty, à l'époque, pour ce roman, n'a rien à envier à Stephen King. Cependant, on a une lecture plus simple dans le roman, la double lecture dans le film est propre à Friedkin, qui dépasse, en quelque sorte, le matériau initial.
Quant au film, c'est un modèle du genre. D'une part, le fait que son réalisateur ne soit pas un spécialiste du fantastique ou de l'horreur, en fait un film bien plus poignant et réaliste. Bien évidemment, il faut savoir replacer les effets visuels dans leur époque. Bien qu'ils aient vieilli, ils restent efficaces.
Comme je l'ai lu plus haut, et il est judicieux de le rappeler, pour qu'un film d'épouvante fonctionne il ne faut pas tout expliquer. Des éléments de l'histoire doivent rester flous, c'est le questionnement du spectateur qui crée, petit à petit, le malaise. Donc oui, n'importe quelle personne intéressée par la mythologie babylonienne ou du moins, à la démonologie, reconnaîtra Pazuzu. Le fait de ne pas voir clairement les liens entre Merrin/Pazuzu/l'Irak/Georgetown/Regan n'est pas un problème, puisque ce la pose une source de questionnements.
L'élément majeur qui font de l'Exorciste un bon film est sa double lecture. La possession/le passage d'une enfant à l'adolescence/les découverte de son corps. C'est quand tous ces éléments: fantastiques, réalistes, horrifiques, religieux, psychologiques, se mettent en place qu'on abouti à un chef d'œuvre de l'épouvante.
Il est certain que pour l'apprécier, tout comme la plupart des films de ce genre, il faut une sensibilité particulière. D'ailleurs j'ai trouvé les deux suites extrêmement mauvaises, de gros navets bien puant... Brad Dourif est plus grotesque que flippant...
Un film qu'on adore pourra très bien être détesté par une autre personnes, c'est le genre de cinéma qui tire sur des ficelles tout à fait intimes. On ne peut qu'être subjectif face à ce cinéma.
En bref, pour moi, l'Exorciste est le maître étalon du cinéma d'épouvante, tout comme Cannibal Holocaust l'est pour le cinéma de cannibales. Il véhicule avec lui des codes et un véritable travail de cinéaste.
La version cinéma (1973) est selon moi bien meilleure. La version "uncut" de 2001 est moins efficace même si j'ai trouvé tout le passage dans l'hôpital, intéressant et faisant véritablement le lien avec le livre. Cependant, un bon film n'est pas une adaptation fidèle au livre. Shining de Kubrick est un monument de l'épouvante (pour moi il dépasse sur certains aspects l'Exorciste) et il est sensiblement éloigné du bouquin de King.
NB: La fin de la version uncut fait retomber tout à plat, elle est tellement bidon... Préférez la version cinéma.
NB2: Le personnage du flic dans le film est mou... Il a un côté Achille Talon/Derrick, vaut mieux pas trop retenir son attention sur lui.
NB3: Il faut voir ce film en VO et surtout pas en VF, les doublage c'est 50% du plaisir perdu.
Invité- Invité
Re: L'exorciste : culte ou inabouti ?
Je voudrais vous faire partager une analyse de L'exorciste au travers du vaudou, par un animateur de la web-radio québécoise Choq-fm :
http://7eantiquaire.blogspot.fr/2009/09/exorcist-la-version-que-navez-jamais-vu.html
http://7eantiquaire.blogspot.fr/2009/09/exorcist-la-version-que-navez-jamais-vu.html
Re: L'exorciste : culte ou inabouti ?
Je trouve cet article carrément à côté de la plaque. Non seulement il n'est pas très clair sur les (soit-disant) liens entre le vaudou et l'histoire de possession dans l'Exorciste, mais il manque complètement de pertinence. Ok, l'auteur a vu le film sous l'angle du vaudouisme, c'est très personnel et ça ne fait pas de son propos une analyse sérieuse du film.
Si on ne veut pas y voir une simple histoire de possession il y a plusieurs pistes qui me semblent bien plus pertinente concernant cette œuvre:
- Difficulté d'une femme a gérer son travail, être mère seule et élever son enfant. Peut-être que cette possession est une métaphore quant à l'aveu d'échec concernant l'éducation de sa fille.
- Tabou de l'entrée de la sexualité d'une jeune ado, manifestations externe d'une forme de culpabilité.
- Réflexion sur le fait que le matérialisme n'est pas une réponse toujours saine face au manque de spiritualité de nos sociétés occidentale.
On peut trouver sûrement d'autres pistes, mais celle du vaudou, permettez moi l'expression, c'est de la branlette intellectuelle. Enfin, c'est ce que j'ai ressenti quand j'ai lu l'article, puisqu'on y apprend rien et qu'on ne discerne pas vraiment les enjeux...
Si on ne veut pas y voir une simple histoire de possession il y a plusieurs pistes qui me semblent bien plus pertinente concernant cette œuvre:
- Difficulté d'une femme a gérer son travail, être mère seule et élever son enfant. Peut-être que cette possession est une métaphore quant à l'aveu d'échec concernant l'éducation de sa fille.
- Tabou de l'entrée de la sexualité d'une jeune ado, manifestations externe d'une forme de culpabilité.
- Réflexion sur le fait que le matérialisme n'est pas une réponse toujours saine face au manque de spiritualité de nos sociétés occidentale.
On peut trouver sûrement d'autres pistes, mais celle du vaudou, permettez moi l'expression, c'est de la branlette intellectuelle. Enfin, c'est ce que j'ai ressenti quand j'ai lu l'article, puisqu'on y apprend rien et qu'on ne discerne pas vraiment les enjeux...
Invité- Invité
Re: L'exorciste : culte ou inabouti ?
C'est que le but de cet article n'est pas de réellement analyser le film, mais plus de trouver de nouvelles pistes, c'est en effet très personnel. Il ne dit pas que ce film traite du vaudou, mais plutôt, il prend comme point de départ l'idée de "possession" dans le vaudou pour l'appliquer au film. Non plus la possession "démoniaque par les forces du mal dans la vision catholique, mais la possession des loas, les esprits du vaudou.
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