Le sang des martyrs

Bonjour à toutes et tous,
Je vous propose en ce jour de découvrir ma proposition sur le thème "La fin de tout".
J'ai également approché la rédaction de ce texte comme une exercice personnel, en ce sens que je n'ai plus écrit au format nouvelle/roman depuis très très longtemps.
Une belle opportunité que cette participation, donc. J'espère que ce sera au moins un peu plaisant à lire !

Synopsis
La peste s'est emparée du royaume médiéval fictif de Tarnasse. Le père Foulques, interprétant le fléau comme un nouveau déluge destiné à purger la terre des profanes, s'enferme dans l'église. Sa paroisse est délaissée à subir le courroux du fléau. Un étrange zélote leur ouvre alors les yeux sur les vertus insoupçonnées de la maladie...

Le sang des martyrs

15544 signes, espaces et titre compris.
Si vous me voyez repasser sur ce post, ce n'est pas pour éditer le texte publié, mais sans doute pour agrémenter cette présentation d'une petite illustration. J'en ai entamé une que je n'ai pas encore eu le temps de terminer.

Bonne lecture, et merci d'avance pour vos retours !

Si la fantasy n´est pas ce que je préfère, j'ai pourtant trouvé la lecture bien agréable peut-être grâce, en partie, à la touche trash et bien dégueu de la peste. Des descriptions bien réussies. Foulques est bien campé aussi.
Bref, un bien bon texte, bien que celui-ci aussi soit assez classique (au moins, je vais pouvoir oublier ce critère pour classer).

Ah mais ... Yark ! C'est dégueu ! ...Mais du coup ça marche très bien pour moi !

Juste un détail sur lequel j'ai tiqué...

Spoiler:

Merci déjà pour vos retours !
Je me souviens que le premier texte que j'avais posté ici (il y a trèèèèès longtemps) ne t'avait pas fort accroché, Catherine. Si je me souviens bien c'était partiellement dû au style trop pompeux.
Ce texte est donc à la fois une tentative d'être plus "direct" (j'espère que ça a fonctionné), et un bon exercice avec pour objectif personnel de m'essayer à écrire des scènes gores et trash dans un esprit plutôt "splatterpunk".
Assez content de ton retour, donc !

Merci également à toi Nao ! Tu fais bien de pinailler sur cette tournure de phrase car elle m'a effectivement donné du fil à retordre. Je pense avoir retourné sa formulation dans tous les sens et je pense qu'elle gagnerait encore à subir quelques retouches même une fois le concours terminé...
L'idée générale, je pense que tu as fini par comprendre, est de soulever le côté un peu "hypocrite" du personnage qui prétend suivre la voie d'un Dieu parfait, mais pas encore assez parfait que le protéger du mal.
J'admets ne pas avoir opté pour la formulation la plus simple. Elle n'est pas spécialement élégante à lire.

Sur ce, je m'en vais découvrir les autres participations

Ton texte est virtuose dans les descriptions de chairs viciées qui me renvoient à l'image des morts-vivants (ce que les pestiférés sont en fait).

Spoiler:

J'ai tiqué aussi sur cette phrase :
"Foulques aimait se rassurer de mettre des protections plus tangibles à contribution des auspices de Dieu."

Quel déluge réjouissant que les mots de ton texte.

Spoiler:

Très intéressante participation.

Salut Maniaxskell
J'ai lu et apprécié ton texte, tu es plutôt doué dans les scènes d'action, et dans le gore aussi ! Tu pourrais alléger et simplifier certaines expressions, synthaxe, mais dans l'ensemble ça se lit plutôt bien. Par contre l'histoire y a pas vraiment d'enjeux dramaturgiques, on assiste juste à une scène sans suspense ni surprise, vu que tout tient dans l'ambiance et l'horreur des corps malades.

ps : par contre j'ai vraiment du mal avec ce genre (d'absence) de mise en page, sans retrait en début de paragraphe (et avant dialogue), sans espace entre le tiret dialogue et le début de ce dernider, paragraphe aligné seulement à droite (donc non justifié), etc. Ça gâche un peu la facilité de lecture à mon avis. ;D

Pour moi, ce récit ne s'apprécie pas principalement pour son intrigue. C'est vrai que l'histoire en elle-même est très basique, mais après tout, pourquoi pas. D'ailleurs, après réflexion, je trouve qu'il y a sans doute une richesse implicite qui mériterait d'être développée. Le format nouvelle nous oblige à nous concentrer sur l'action présente, et c'est infame.
Je retiens de ma lecture une ambiance putride, de mort et de dépravation. Je ne sais pas si tu as lu le Trash n°2 Pestilence, Maniax, mais ton texte m'a beaucoup fait penser à lui. Et c'est un compliment.
J'ai beaucoup apprécié l'aspect "mauvais" des deux "belligérants", pas trop de lumière à l'horizon, soit on souhaite que la maladie va débarrasser le monde des infidèles, soit on va utiliser la peste pour se révéler. Dans les deux cas, c'est dégueu. (c'est comme ça que je vois les choses)
Et les détails dégueus, il y en a pas mal dans le récit, je n'ai rien contre.
J'avoue avoir pris du "plaisir" à lire ces descriptions gore. Ca me rappelle ma fameuse collection.
Le final me semble radical, je respecte !

Je rejoins les avis précédents. Le côté gore est superbement rendu, on sent la putréfaction entre les lignes, c’est vraiment immersif. L’histoire est certes classique mais rondement menée et l’aspect hypocrite du personnage ajoute un petit plus corrosif bienvenue.

C'est vrai que moi aussi ça m'a fait penser à Pestilence de Degüellus (qu'on a connu ici sous le pseudo de Julien H) chez TRASH (avec aussi l'anachronisme du masque à bec d'oiseau qui est bien plus tardif que le moyen âge, mais ça c'est un détail et il fait partie de l'imaginaire de la peste : on est dans l'imaginaire, pas dans l'historique).

Tout ça est bien dégueu, comme il se doit pour ce genre d'histoire et comme je suis dans une période où je découvre le trash et le gore qui m'attiraient peu avant, j'apprécie d'autant plus. L'intrigue est faible mais bien compensée par cette atmosphère délétère et mortifère qui est centrale et bien rendue.

Je pense comme Thomas qu'il faudrait simplifier quelques formulations trop emphatiques ou mélodramatiques : la description naturelle des ravages de l'épidémie et l'horreur ressentie par les personnages suffisent. Mais il me semble en effet me souvenir que ton dernier texte posté avait beaucoup de qualités mais avec un style un peu trop pompeux : celui-là l'est bien moins ! En tout cas, si tu nous avais démontré tes capacités poétiques, tu nous montres là une certaine aisance dans le sordide. J'espère que tu continues à écrire !

Merci à tous pour vos retours ! L'exercice aura été compliqué à gérer en ce sens qu'écrire, pour moi en tous cas, demande réellement de trouver du temps dans une vie fort occupée. L'acte en devient presque méditatif. Je suis content de voir que le résultat ait pu résonner avec certains d'entre vous.

L'intrigue est certes classique et la narration très directe. J'avais choisi de ne pas consacrer trop de temps à essayer de construire l'intrigue du siècle ou à réinventer la roue. Plus particulièrement parce qu'il s'agit de mon premier récit depuis très longtemps.
Je n'ai renoué que récemment avec le monde de la littérature gore/trash et celui de la lecture en général. Je pense qu'écrire davantage me ferait énormément de bien et je m'étais dit que ce concours serait une bonne opportunité pour m'y remettre.
Il faut donc plus prendre ce texte comme un "exercice" ou une tentative de me faire les griffes sur un style agréable et cohérent, à défaut d'être "professionnel".

De fait, je suis content que tu aies remarqué et souligné une évolution dans mon écriture, Paladin. Aurais-tu, en revanche, un exemple de formulation que tu considérerais comme trop "empathique et/ou mélodramatique" là où on en aurait pas forcément besoin ?
Je pense que je vois où tu veux en venir. Même mes collègues trouvent que j'ai un réel souci à simplifier certaines formules. Difficile de dire, de mon côté, si c'est un tic de langage ou le fruit d'une certaine angoisse à créer quelque chose d'"illégitime". Notamment parce que le splatterpunk ou autres genres empruntant l'esthétique des films séries B est souvent critiqué.

Pour répondre à ta question, Françoise, j'avais effectivement de jouer avec le thème de la "fin" sur plusieurs niveaux.
La première version de la scène finale donnait une explication que j'ai vite abandonné car je la trouvais trop directe et inappropriée compte tenu de l'opportunité présentée par le thème choisi. Plus directe, mais moins radicale. Plus en phase avec l'esthétique "film gore de série B" qui me tient à cœur, mais un peu ridicule quand même :

Spoiler:

Bref, voilà qui me motive à passer au projet suivant ! Pour la petite anecdote, j'avais plus ou moins commencé à écrire un bouquin de série B très peu subtilement nommé "2020 Maniacs".
La plupart d'entre vous auront compris la référence. Basiquement, l'histoire était celles d'une bande d'amis qui, en plein confinement, décident de traverser le pays en van via des routes discrètes pour rejoindre un évènement clandestin.
Évidemment l'idée était de les faire se retrouver coincés dans un village de médiévalistes qui s'avéraient être en réalité des zélotes pestiférés dont la nature infectée se révélerait à la lueur de la lune.
Je n'avais cependant plus assez écrit ou partagé pour me sentir à l'aise avec l'idée d'écrire un roman entier. Je me suis donc dit que le concours serait une bonne opportunité de prendre quelques bribes de l'idée initiale et que j'apprendrais des choses dans le processus.

Il me tarde donc d'appliquer vos conseils lors de ma prochaine aventure littéraire. Merci à tous !

De fait, je suis content que tu aies remarqué et souligné une évolution dans mon écriture, Paladin. Aurais-tu, en revanche, un exemple de formulation que tu considérerais comme trop "empathique et/ou mélodramatique" là où on en aurait pas forcément besoin ?

Je crois, en relisant, que ce qui m'a donné cette impression c'est un abus d'épithètes dans certaines phrases, ce qui alourdit le style, comme dans le début :

Cette nuit-là, l’éclat pâle de la pleine lune perçait l’obscurité de Tarnasse. Les cieux semblaient avoir jeté leur courroux sur la populace entière. Ni les serfs habitués au vent froid des steppes, ni les nobles cloîtrés dans leurs chaumières, n'avaient échappé à l'étreinte sinistre de la peste.

Sinon, je trouve que, sans forcement te lancer dans un roman si tu ne t'en sens pas encore prêt, ce texte pourrait être développé en une nouvelle plus longue, en exploitant certaines pistes dont tu parles dans tes commentaires, par exemple dans ton spoiler. L'écriture, c'est un peu comme l'activité physique : quand on l'interrompt, on se rouille, mais quand on se remet à la pratiquer de façon régulière, on évolue vite. Alors écris, ne serait-ce qu'un petit peu par jour, des textes courts, mais de façon continue, je pense que se serait dommage de ne pas exploiter ton potentiel !