"The Stand" (mini-série 2020)

Pour apporter ma pierre (tombale) à l'édifice, je vous propose aujourd'hui de découvrir la mini-série "The Stand" (cru 2020), adaptée du chef d'oeuvre du King intitulé "Le Fléau" en français.





Un peu d'Histoire autour de cette mini-série :
Le roman original date de 1978 et une première adaptation télévisuelle a vu le jour en 1994. Un remake est donc sorti en 2020 avec une vision différente de la première adaptation, notamment au niveau des temporalités (l'histoire se déroule à notre époque) et des rythmes de l'histoire (beaucoup de flashbacks qui ont déconcerté les spéctateurs).

Synopsis :
Suite à une erreur survenue dans un laboratoire top secret américain, un virus est libéré et décime la majorité de la population mondiale. Les quelques survivants essaient de se retrouver et de se rassembler, en s’aidant d’une vieille femme qu’ils voient tous en rêve. Cependant, dans ce nouveau monde apocalyptique, un homme sans visage rôde, doté d’étranges pouvoirs maléfiques. La lutte entre le Bien et le Mal peut commencer…

Ma petite analyse :
Il était intéressant de replacer cette œuvre dans notre temporalité actuelle. Avec l'épidémie de COVID-19, le "timing" était parfait -vu les thèmes du roman.
Il n'est pas toujours aisé d'adapter le King à l'écran (texte longs, souvent complexes avec différents niveaux d'analyse, etc.). Ici, les showruners ont pris certaines décisions plus ou moins déstabilisantes :
- Le rythme avec beaucoup d'aller-retours entre différentes époques
- Certains personnages ne sont pas présents
- New Vegas n'est plus une zone totalitaire mais anomique
- La fin a été modifiée et le King en personne a écrit le dernier épisode.
Ne tombons pas dans la critique stérile et futile du genre "bouh c'est nul" ou "lol oué jkif tro". Il s'agit là d'une relecture du roman, revue et corrigée à notre époque. Que certains éléments changent, cela est indiscutable, mais fort heureusement, le fond ne change pas car l'important dans cette œuvre est bien le type de société que les survivants créent après l'apocalypse (le bien VS le mal - la sobriété VS la luxure - la vie naturelle à la campagne VS la vie artificielle dans une grande ville (qui plus est la capitale du vice), etc...). A travers ce prisme, c'est un pari réussi. Les acteurs sont convaincants, la photographie est classique, mais pour votre humble serviteur, le plus important est le questionnement que cela pose une fois l'histoire achevée, lorsque le spectateur se retrouve seul dans son canapé : et moi, qu'aurais-je fait ?

Et vous, qu'en pensez-vous ?

J'en avais parlé dans le topic des séries, mais bien sûr c'est un peu noyé dans la masse, alors je fais un copier-coller ici (Où il a aussi sa place, puisqu'il s 'agit du King !) :

Paladin a écrit:J'ai vu The Stand, donc la nouvelle version du Fléau de Stephen King : alors, ce n'est pas LA série de l'année, mais elle est plaisante à regarder. Comme le disais Sacripan bien plus haut dans le fil, le choix de raconter l'histoire de l'épidémie non pas chronologiquement, mais en flash-backs est plutôt bon, et ça évite, contrairement à la série des années 90, d'en faire des tonnes sur la pandémie, on en a pas besoin en ce moment (encore que l'histoire d'une pandémie qui tue 99% de la population, ça permet de relativiser celle de Covid qui n'en tue qu'1% et même pas).
Sinon l'histoire me semble assez fidèle, contrairement à d'autres série inspirées de King, comme Brume qui avait franchement très peu de rapport avec le novella ! J'ai lu le roman il y bien longtemps, plus de vingt ans, mais il me semble qu'Harold y était moins un incel psychopathe que dans la série, et que Las Végas où se regroupe les troupes de Randal Flagg était moins une sorte d'enfer de la violence et beaucoup plus trompeur quand à ses objectifs : il me semble même qu'un des personnage est séduit par la solidarité de ses habitants (Dans cette nouvelle série, on y voit même les partisans de Flagg se droguer, alors que dans la roman Flagg fait crucifier les toxicos à tel point il les déteste).
Enfin, je crois que King a scénarisé le dernier épisode qui rajoute des rebondissements inutiles (sauf sans doute pour préparer une saison 2) : à mon avis, il aurait mieux fait de se tenir à sa conclusion originelle !

Salut Paladin !
Merci !
Je vois qu'on a à peu près la même vision de cette nouvelle mini-série (j'apprécie tes gouts, cela dit en passant)
Je partage ton ressenti sur "Brume" et la distinction sur New Vegas entre le livre et la série. Je vais regarder un peu plus en détail ce qu'il y a dans le topic "séries" car, par contre, la série "The Outsider" est vraiment bonne et je viendrai y poser une ou deux briques (pierre à l'édifice, pas caca)

J'avais aimé The Outsider (mais pas lu le livre) et les deux premières saisons de Mr Mercedes (pas la troisième, inutile à mon avis). Il y aussi 11.22.63, celui-là j'ai lu le roman, donc forcement je trouve la série en-dessous, mais pas mal quand même !

A quelques détails près, "22/11/6 était restée assez fidèle au roman me semble-t-il. C'est le passage du roman a l'image qui oblige parfois a quelques concessions.

Par contre "under the dôme"...beaucoup trop de changement avec les romans. Peut-être plus que pour "the stand" a priori.

"22/11/63", roman très long, avec des passages dispensables, la série le simplifie, mais forcement, on est déçu quand un roman de cette taille est adapté, même si la série est très honorable quand même, et qu'elle ne trahit pas l'histoire.

Je n'avais pas lu "Under the dôme", mais la série m'a vite gonflé !

"Brume", j'avais lu, et la série n'a presque rien à voir...

Beaucoup d'adaptation télé ou ciné de King sont bien en dessous du roman ou de la nouvelle d'origine. Sou ent édulcoré (violence physique ou verbale, tendance incestueuse ou autre)

Il ne faut surtout pas choquer les gens ni se couper d'un public potentiel.

Le problème de l'adaptation sérielle ou cinématographique des oeuvres de S. King est, à mon avis, le même que pour bon nombre de films ou de séries "d'horreur". Les scénaristes refusent pour la plupart de prendre le genre au sérieux ou d'accepter que cela puisse concerner des adultes. Tout est fait, ou presque, pour retirer au récit toute charge horrifique ou dérangeante. Ainsi Dôme a été conçue (à mes yeux) comme une série pour ados. De même que Brume. 22/11/63 quant à elle était desservie par des acteurs certes connus (J. Franco) mais purée que les personnages étaient lisses. Et cette manie de retirer des scènes pour en rajouter d'autres qui, souvent, n'ont strictement aucun intérêt. Pour The Stand, c'est un peu la même chose. J'ai trouvé le premier épisode plutôt bon. Mais les acteurs ne m'ont pas convaincu. Fran, est à mes yeux super ratée. De même que Harold (supposé être obèse dans le roman et qui dans la série est maigre comme un clou). Flagg est pas mal, mais là encore, ils n'ont pas trop exploité le potentiel de l'acteur (qui pourtant avait été très bon dans Big little lies). Bref, je suis très dubitatif sur cette série et l'utilisation/incarnation de l'horreur à l'écran.

Même constat, malheureusement. Les adaptations de King, surtout les plus récentes, sont ce que j'appelle de "l'horreur tout public". A quelques exceptions près, ça ne va jamais au fond des choses et, quand par miracle on touche du doigt de la "vraie" horreur, on atténue le truc en post-prod. J'ai lu par exemple qu'une scène de Doctor Sleep avait été remaniée (sur demande de King lui-même je crois) parce qu'elle était trop horrible dans sa 1ere version... Bordel, c'est pas justement le principe d'un film d'horreur ? A-t-on déjà entendu d'un film comique qu'il était "trop drôle" et qu'il fallait donc revoir la copie à la baisse ?
Plus qu'un refus de prendre le genre au sérieux, je pense que c'est pour rester à un niveau "tout public" surtout. Faudrait pas que le film soit classé -18 ans et qu'il se coupe ainsi de toute sa cible adolescente. Au final, les films qui osent vraiment, ce sont surtout de petites productions qu'on verra rarement dans un cinéma, malheureusement.

Pour revenir sur The stand, je suis resté à l’extérieur d'un bout à l'autre ; ni les personnages ni l'intrigue ne m'a intéressé, et le temps m'a souvent paru long. J'ai forcé parce que c'est une mini-série et "sait-on jamais si ça matche mieux après quelques épisodes", mais en vain. Pas que ça soit une surprise, ce n'est pas un secret, j'accroche rarement aux histoires de King, à quelques exceptions près. Je pensais qu'une mini-série post-apo aurait des chances de rejoindre la liste des exceptions justement, mais mauvaise pioche pour cette fois.