Ton visage

Les westerns classiques ne sont pas vraiment mon truc, sauf rares exceptions. En revanche, j'adore Les Mystères de l'Ouest .
Ce qui ne m'a pas empêché d'aimer ton texte qui fleure bon le récit d'aventures classique avec héros désabusé qui n'a plus rien à perdre.
L'ambiance errance dans le désert sous un soleil de plomb est très bien rendue.
Quand il rencontre la femme masquée, on se dit que le héros met le doigt dans un engrenage infernal et on s'attend donc à un rebondissement surprenant (à la The Wicker Man, mais dans un cimetière) et à une fin atroce pour Garmond (et réjouissante pour le lecteur ). Je m'attendais à une conclusion carrément gore, d'autant plus que l'ambiance caniculaire et désertique me rappelait celle d'un sympathique roman gore de Michel Honaker intitulé Canyon rouge...
Quant au prénom, Cassandra, il m'a fait penser à la Cassandre de la mythologie, ce qui m'a entraîné dans une fausse direction. Il n'y a apparemment aucun rapport entre Cassandra et Cassandre. Cette dernière était très belle et je la vois mal s'affubler d'un masque qui siérait mieux à l'héroïne des Yeux sans visage .  

La phrase « J'en ai un peu marre de cette psy de bazar. » m'a paru quelque peu anachronique. J'imagine mal un individu tel que Garmond utiliser le mot « psy », la probabilité que les travaux de Freud aient pu avoir un quelconque retentissement dans l'Ouest profond me paraissant assez faible .

Un texte très sympathique qui aurait mérité une fin plus mémorable.

Très belle ambiance de far-west, un héros bien campé dans son désespoir. On se sent dans le désert avec lui.
J'ai été étonnée par la fin, je ne m'y attendais sans même trop savoir d'ailleurs à quoi je m'attendais. Cela-dit, c'est normalement positif d'être étonné par la fin, mais comme d'autres avant moi, j'ai eu l'impression qu'il manquait quelque chose.
Niveau thème, je rejoins Paladin. Le masque est là, mais je ne l'ai pas senti très important ou je n'ai pas ressenti ce que tu as voulu y mettre et que tu expliques dans ton spoiler.
Pas bien grave pour le texte.
Peu de coquilles.

Salut cancer,
Un très bon récit, qui m'a embarqué de suite. L'ambiance est parfaite, sombre, lugubre, empreinte de désespoir.
J'ai beaucoup aimé. Le thème est là sans être trop dominant, le style est parfait et entrainant.
Du très bon travail, bravo !

Salut Cancer !

Un très bon texte, agréable à lire tout le long et situé dans un cadre dépaysant très bien mené.
J'ai trouvé l'ensemble vraiment touchant, ton personnage est attendrissant malgré son caractère abrupte et je sors de ma lecture avec un pincement au cœur.
Le thème est un chouilla lointain mais, comme pour le texte de Catherine, je ne t'en tiendrai pas rigueur au vue de la qualité du moment que j'ai passé. : )
Tu as un style bien à toi (mais je l'avais déjà dit ça je crois... xD) qui surprend et sort agréablement des sentiers battus.
Toujours un plaisir de te lire !

Merci à vous deux Endymion et Mnémosyne !

Je vais aller à contre-courant pour une fois, mais j’avoue ne pas avoir été vraiment emballé, et je le dis sincèrement avec regret car le style est excellent, l’ambiance, originale avec ce mélange des genres, et le personnage bien défini, c’est indéniable.

Mais je suis passé à côté de l'histoire et surtout de son personnage, dans le sens où je l'ai trouvé antipathique au possible. Ses remords m'ont paru superficiels. D'ailleurs, ils n'apparaissent que parce qu'il a peur de mourir et de ce qui pourrait l'attendre ensuite ; je les ai donc perçus comme un "je regrette de possiblement devoir assumer mes erreurs" plutôt que comme "je regrette mes erreurs". De là, difficile de m'intéresser à son sort. Le mystère que représente l'inconnue du désert n'a en conséquence pas vraiment fonctionné sur moi : si je me désintéresse du personnage, peu m'importe ce qui lui arrive et donc ce que peut lui réserver cette inconnue.

Spoiler:

Vraiment désolé en tout cas.   C'est frustrant de passer à côté d'un texte, surtout quand on sent qu'il est maîtrisé (il l'est au niveau formel, ça c'est certain, et même en restant dans le flou, je sens qu'il y a un fil tout aussi maîtrisé sur le fond, mais que je n'ai pas capté). Si j'ai le temps, je tenterai de le relire pour voir si, cette fois, je m'y retrouve mieux, sinon en empathie avec le personnage, au moins en meilleure phase avec l'intrigue.

Merci à Blahom et Catherine !
Ok, un peu à la bourre sur coup...

@Blahom, ce que tu dis par rapport à la fin qui "promettait" d'être gore, ok, pourquoi pas ; je n'ai rien laissé penser en ce sens dans mon récit. Du moins, je ne le pense pas. Alors en effet, si tu t'attendais à un destin tragique pour Garmond, ben non ! Je voulais justement réhabiliter un sale type féminicide, en contradiction avec notre époque qui les jetterait sur le pal sans hésitation... comme souvent les extrêmes se jouent des "modes", pendant des décennies, les femmes bafouées sont restées silencieuses, sans porter plainte, et maintenant, dès que l'une d'elle accuse, l'intéressé se retrouve avant procès affublé de tous les qualificatifs misogynes et criminels ! On ne sait même plus qui dit vrai !
En tout cas, pour le terme "psy", tu as parfaitement raison. C'est un anachronisme, car même si Freud avait publié ses théories à la même époque, un type comme Garmond n'en aurait sans doute jamais entendu parler !

@Catherine, oui, ma fin est une fin très romantique, et j'en suis désolé ! Elle m'est venue comme ça, avant l'écriture. Je tenais à lui rendre honneur. J'ai eu beaucoup de mal à finir ce récit. Et cela me permet de mettre en évidence une contradiction personnelle. J'ai dit dans un commentaire précédent que je ne souffrais pas quand j'écrivais. Et dans un autre, j'ai affirmé que j'en avais chié sur ce dénouement ! C'est vrai dans les deux cas. Dans mes écrits, je ne mets pratiquement rien de mon propre vécu. J'ai la chance de ne pas avoir trop morflé quand ma jeunesse, mon adolescence, et ma vie d'adulte, donc je n'ai pas de "tourments" particuliers à incorporer dans ma littérature. Par contre, à certains passages, que je crois importants, je peux passer des heures à me triturer la cervelle pour trouver le bon angle, la bonne façon de raconter. C'est là que j'en chie ! Faut que ça vienne de l'intérieur, comme une évidence, je le sais, mais quand ça vient pas, faut souffrir ! Pour le masque, en effet, je l'ai mis car c'était le concours, j'aurais sans doute pu trouver autre chose.

@Murphy : pas de soucis, Murphy. Tu n'as pas accroché à la dimension tragique de mon personnage, ok. Pour moi, c'est un sale type impardonnable. Cela dit, il est bouffé par la culpabilité d'avoir tué sa femme. Son affaiblissement moral le rend mou dans les décisions qu'il doit prendre en étant la patron d'une certaine pègre. Ses lieutenants sont prêts à le liquider pour prendre sa place. Alors il part. Part-il pour trouver le salut ? pas sûr, j'explique bien que mon personnage voit sa vie actuelle comme un enfer. Et ne sachant pas si l'enfer existe vraiment ad-patres, il préfère se l'infliger tant que possible dans notre monde. Cela dit, ton commentaire sur ce personnage, je pensais en avoir davantage car mine de rien, je réhabilite un putain d'assassin féminicide, ce qui à notre époque est plus qu'un crime !  J'espérais humaniser ce mauvais garçon avec ce deuil impossible à faire. J'ai échoué sur toi. Bah, ok, y'a pas de coupable, mis à part ma façon de raconter...

je réhabilite un putain d'assassin féminicide, ce qui à notre époque est plus qu'un crime ! J'espérais humaniser ce mauvais garçon avec ce deuil impossible à faire.

Le fait que ton personnage soit bouffé de remord suffit à mon sens à le réhabilité. Je n'ai jamais compris qu'on ne soit pas atteint au cœur face à quelqu'un qui regrette sincèrement, mais faut dire que j'ai attendu qu'on me témoigne des regrets tellement longtemps, en vain, que je suis incapable de ne pas pardonner face à la souffrance de ton personnage, qu'il s'inflige de surcroît lui-même pour se punir. A ce titre, je me sens en phase avec la femme masquée qui lui tend la main sans le juger sur autre chose que son agonie intérieure. Tout le monde mérite le pardon s'il a compris l'ampleur de sa faute et c'est ce qui m'a rendu ton histoire si touchante, lumineuse.
Désolé d'avance si je me mêle de ce qui ne me regarde pas, c'est peut-être déplacé de ma part, mais j'ai pas pu faire autrement, Evy a de gros élans sur la question du pardon et ce personnage l'a beaucoup touchée.

Tout dépend de la vision du personnage qu'on a. Je n'ai pas du tout senti que ses remords étaient sincères, comme je disais. De là, difficile de compatir. Dans le cas contraire, j'aurais sans doute mieux réussi à rentrer dans le truc. Mais j'ai dû mal interpréter les pensées du personnage, d'autant que je suis le seul à avoir eu cet avis jusque-là.

Cela dit, pour ce qui est de pardonner, voire trouver touchant, un criminel qui se repent, même si c'est sincère, je n'ai pas du tout la même vision que toi, Mnémos. Si on peut pardonner certaines choses (tout dépend des circonstances, après tout), trouver des remords touchants quand on parle de crimes avérés (et répétés pour le coup) ne me viendrait jamais à l'esprit. Mais tout ça dépend du vécu de chacun je pense. Mais c'est encore un autre débat.

Murphy : Je te réponds en spoiler pour pas encombrer le topic de Cancer.

Spoiler:

Salut à toi, Cancer !

Bon, c'est une nouveauté pour personne, j'ai toujours eu un faible pour ta plume des plus efficaces et sans fioritures et encore une fois, de ce côté-là, tu m'as soufflé. Peut-être encore plus avec ce texte-ci que tes précédents, car j'ai trouvé que l'écriture ici faisait vraiment corps avec le personnage et ce climat de western crépusculaire franchement réussi. Honnêtement, côté prose, j'ai été bluffé sur ce coup-là !
Je parlais de l'atmosphère et cet aspect-là m'a lui aussi particulièrement plu, tu m'as propulsé sans problème dans le grand ouest et alors même que je ne suis pas friand de cet univers, cela ne m'aurait pas dérangé d'en bouffer quelques pages supplémentaires. Immersion totale et réussie, en ce qui me concerne.

Après, je serais un peu plus circonspect concernant le traitement du thème... Oui, il y a bien un masque, certes, mais il ne m'a pas paru décisif dans le déroulé du récit ou son aboutissement.
Pourtant, l'idée de ce personnage de "passeur" féminin (plus ou moins) est intéressante et tu arrives à distiller quelques jolies visions oniriques (beaucoup aimé la scène du cimetière, par exemple, en terme de "mise en scène"), mais comme certains, je ne suis pas convaincu que le masque y ait une importance capitale. La femme aurait pu porter une tiare à la place du masque que cela n'aurait finalement pas grand-chose à ce que tu voulais transmettre (si ce n'est l'idée de faire ressortir plus fort encore la puissance de son regard... mais un joli maquillage ou un accessoire pourrait avoir le même effet, en fait).
Certes, cela apporte aussi une touche de mystère, voire peut-être même de symbolisme, en tirant un peu, mais disons que je n'ai pas ressenti que ce masque était d'une importance cruciale dans la trame, là où dans la plupart des autres textes celui-ci reste plus ou moins le ressort principal.
Pas vraiment HS donc, mais pas tout à fait dedans non plus, en ce qui me concerne...

Ceci dit, je dois dire que malgré ce petit point noir, je reste sur une très bonne impression, grâce à cette narration maîtrisée qui m'a porté de bout en bout. Du très joli travail, doublé d'une intéressante variation sur le thème !


P.S: Et moi aussi, j'ai été le premier surpris par cette approche "romantique" (du moins, dans sa finalité), comme d'autres je me serais attendu à une chute peut-être plus corsée... mais pourquoi pas, après tout ? Et puis, c'est toujours une bonne chose de sortir de sa zone confort.

Un très bon texte, pas facile de traiter le western avec tout ce qui a déjà été fait, et là ça vient tout seul, c'est limpide et complexe tout à la fois. Le voyage est enthousiasmant, il enchaine facilement plein de rebondissements et d'univers. Bon, tout n'est pas clair, clair au final, mais on s'interroge, se prend d'affection pour les personnages et leur vie à contre-courant de ce que l'on connait.
Une très jolie réussite, bravo :-)