Dans la cité des pleurs (Texte refusé pour l'AT "NOIR")

Voila donc le texte que j'ai écrit cet été pour l'AT de Noir d’Absinthe, en cherchant à reproduire les codes du roman noir dans un contexte de fantastique/horreur. Pour être noir, c'est noir, puisque ça se passe en enfer !

Le texte est assez long, un peu plus de 44 000 signes, mais j'aimerais bien avoir vos avis.

Mon avis est pour répondre à la question que tu dois te poser: "pourquoi j'ai été refusé?"

J'ai trouvé le texte très bon. Ton enfer est vivant et très travaillé. Tu as visiblement passé du temps dessus et la qualité est à l'avenant.
L'enquête est classique et se lit bien car elle participe de la description des lieux. La description du cristal céleste aurait pu à mon sens être développée car il donne un aspect presque merveilleux à un lieu profondément déprimant.
Ensuite il y a une sorte de contradiction profonde entre le personnage de Phyllis tel qu'on le perçoit à la fin de ta nouvelle et la façon dont elle nous est décrite par le sorcier. Phyllis ne nie pas être une pourriture mais tu nous la rends presque sympathique. Elle devient une victime alors que la damnation est toujours une juste récompense dans le monde que tu as créé. L'aspect romanesque de l'échange de fin serait à mon avis ce qui aurait pu plomber l'avis de l'anthologiste.

Mais le texte est super, hein... Je l'ai lu facilement et avec un grand plaisir.

EDIT: P8: "sachant que cela l’inciterait (à) le renseigner."

Merci Hellaz de ta lecture et de ton commentaire.

L'idée de cet AT était la référence au roman ou film noir. Et c'est à travers ce prisme qu'on peut comprendre le personnage de Phyllis. Elle est une "femme fatale" telle qu'on en trouve dans ces romans et films, qui trimbalent d'ailleurs en général une sacrée dose de misogynie : les "femmes fatales" de ces histoires sont en général à première vue très charmantes et émouvantes, mais en fait elles sont manipulatrices et ne pensent qu'à leur intérêt, en jouant sur tous les tableaux, séduisant l'un ou l'autre des protagonistes masculins, suivant où le vent tourne. C'est ce que fait Phyllis ici. Les revirements comme celui de la fin sont fréquents dans les films noirs, même si quelquefois aussi on ne sait plus trop les véritables sentiments de la femme en question.

Le cristal céleste, oui, il est ce qui reste de la nature céleste des anges déchus, même en enfer. Mais le texte était déjà long, je ne pouvais pas tellement en rajouter.

Sinon, quelques pistes : Le truand (Ici le sorcier damné) qui demande au détective de retrouver sa compagne qui s'est enfuie avec un bien précieux, et dont le détective va tomber amoureux, m'a été inspiré par " La Griffe du Passé" de Jacques Tourneur.

Phyllis est le prénom du personnage féminin du film "Assurance sur la Mort" de Billy Wilder.

La fin,

Spoiler:

, est prise au final de "En Quatrième Vitesse" de Robert Aldrich. Ces trois films sont des classiques du film noir américain. Plus le personnage du détective minable, du notable corrompu et l’ambiance nihiliste, c'est en ça que je pensais être dans le thème de l'AT. Mais ça n'a pas convenu ce coup-ci, tant pis !

Encore merci Hellaz !

Ah ouais... Franchement, j'ai adoré, moi !!

J'adore l'es histoires d'anges et démons, déjà. Ça m'émoustille ^^ Et puis je t'ai trouvé parfaitement dans le thème. J'aime beaucoup ta narration (oui parce que j'ai pas encore lu grand-chose de toi vu que le porno c'est pas ma came ahah). Super fin. Bref, moi je l'aurai prise à l'AT !!

Merci Mélodie !
Mais tu sais, il y a sur ce forum deux ou trois textes pornos de moi, mais tu peux en trouver pas mal aussi dans le domaine SFFF, même s’ils sont anciens, le porno n’étant pas mon genre de prédilection, plutôt un amusement de temps en temps ^^ (qui peut être lucratif quand c’est pris à la Musardine) sans plus !

Paladin a écrit:
L'idée de cet AT était la référence au roman ou film noir.

Je connais l'AT et je réalise qu'effectivement, pris dans ma lecture, je n'ai pas reconnu l'archétype de la vamp'... Encore une fois tu nous démontres ta capacité à revisiter les poncifs et les stéréotypes que tu auras digérés.

La patte Paladin!

Vais essayer de lire ça ce week-end Pala, si j'arrive à trouver le temps entre deux coups de pelle (on a pris entre 50 et 60cm dans la journée et apparemment ce sera la même pendant tout le week-end... j'ai pas hâte du tout lol).
Bref, hum, je lis ça dès que possible !

Va bosser fainéant !

Ah c'est sûr que par chez toi, on doit pas trop connaître le maniement de cet engin...
Viens donc dans mes montagnes, je te ferais un tuto personnalisé

En région parisienne, on devait quelquefois aussi déblayer devant chez nous. Bien sûr, c'était pas un mètre de neige non plus !

Bon, lis mon texte et fais un retour, au lieu de flooder !

Voilà, Paladin. J'ai achevé plusieurs lectures.

Mon retour immédiat et de me dire que c'est un bon texte, certes, mais bourré de détails inutiles qui densifient le nombre de signes tout en réduisant le rythme et plus généralement l'impact. C'est un texte à lire au calme, posé, pour bien s'imprégner de l'univers proposé et se laisser aller à une intrigue plutôt linéaire dans sa construction. Un lecteur plus pressé, en recherches de sensations (plus ou moins fortes), risque de rester sur sa faim. C'est un peu mon cas, je suis navré de le reconnaître.

Je me suis lancé dans une analyse plus globale de ton récit. J'espère que tu seras preneur.
Envoie-moi une adresse mail par sms ou messagerie privée, et je t'enverrai les fichiers (open office)

Merci Cancereugène !

Oui, il y a pas mal de détails, peut-être même que tout le début de l'enquête (Jusqu'à la rencontre avec Phillys) est-il inutile. Mon idée était d'une part de le lecteur, à travers les détails, ait une vision de ce monde... infernal , et de l'autre, d'écrire ce qui devait ressembler à un roman noir américain avec la quête et l'errance du détective pour trouver celle qu'il cherche. Peut-être aussi que pour un AT de 163 soumissions, c'était beaucoup pour celle qui les a lu et qu devait en avoir marre au bout d'un moment.

Je t'envoie mon adresse mail.

Hello, mister !

Un nouveau texte paladien ne se refuse jamais et c'est avec plaisir que je l'ai lu.
Je comprends les réserves de Cancer sur la "non-immédiateté" de la chose, mais en ce qui me concerne c'est loin d'être un frein. Ça te laisse justement tout le temps de brosser une atmosphère autour des lieux (fort plaisamment décrits) et des thématiques générales.
Au niveau du thème, justement, je pense que tu y es complètement. On est bien dans le noir, que ce soit en terme d'ambiance ou de construction/personnages même si tu t'es amusé à transposer ce thème dans un cadre différent. En ce qui concerne l'anthologiste, je ne saurais dire ce qui a motivé son choix, mais peut-être est-ce tout simplement le genre ? Noir d'Absinthe est une maison (d'après ce que j'en sais) plus tournée vers l'Urban Fantasy/bit-lit et dérivés, tandis que tu nous livres là un récit noir aux fortes colorations fantastico-horrifiques : peut-être est-ce juste à ce niveau-là que ça coince ?
Tu décris beaucoup de supplices, de mutilations et autres horreurs (manque juste un peu de fesse infernale lol) et si ici ça passe sans problème, peut-être chez NA ta vision est-elle un poil trop violente ? Encore une fois j'en sais rien, je ne fais que supposer, mais ce sont des points qui peuvent jouer. Comme la longueur du texte : 18 pages, même de très bonne tenue, ça peut paraître un poil long (surtout pour un format antho où en général on table plus sur des nouvelles taille "standard", histoire de pouvoir en caser un max). Bon, tu me diras, là ils ont arrêté leur choix sur 11 textes, ça fait pas des masses, mais j'ai tout de même tendance à penser qu'au-delà la 15aine de pages, ça peut commencer à poser problème...

Cela étant dit, j'ai lu ce texte avec plaisir, ta plume est toujours aussi agréable et comme Hellaz, j'ai été sensible aux multiples références, parfaitement assimilées, dont tu as truffé ton texte. En général, je goûte pas trop aux récits faisant la part belle aux concepts théologiques et/ou manichéens, mais la force de celui-ci est justement de s'emparer de tous ces éléments pour en faire quelque chose de personnel et plus nuancé. Tu revisites les concepts connus pour les tourner à la mode Polar et ça marche super bien : descriptions réussies, climat oppressant, foisonnement de détails macabres (les insectes dans les rues, par exemple, j'ai adoré !). La victime devient effectivement une femme fatale (même si je l'avais senti venir dès le début), les "maîtres" sont finalement eux aussi des victimes et les artefacts magiques piègent ceux qui veulent s'en emparer : en Enfer, aucun échappatoire !
J'ai beaucoup aimé cette chute, noire (on y revient) à souhait.
Peut-être y aurait-il de légères coupes à faire au début et peut-être tenter de rendre quelques dialogues un peu plus directs ? (j'ai pensé notamment à certains échanges, où tu essaies de donner des éléments de contexte général à travers les dialogues : c'est bien pour éviter les phases de descriptions/explications trop longues, mais ça a aussi le désavantage de faire sonner certains passages moins naturels). Quelques coquilles restantes aussi, mais rien de très grave.

Bref, pour moi c'est un de texte de très bonne tenue, qui s'approprie à merveille le thème de l'AT. Les seules réserves que je pourrais émettre (dans ce strict cadre) seraient sur le genre choisi, mais au-delà, c'est un très bon récit, qui porte définitivement la "Paladin's touch".
De la très belle ouvrage, en ce qui me concerne et j'ai été ravi de te relire !   (en attendant que tu reviennes te frotter à nous pour les concours...).

Merci Tak !

Je ne pense pas que le côté trop dark de cette histoire ait été la raison du refus, c'était dans l'énoncé de l'AT "NOIR", l'énoncé de l'AT allait dans ce sens :

« NOIR », dirigée par Émilie Chevallier Moreux.

​Dans la nuit glaciale, les lumières artificielles vacillent et s'éteignent. Sur l'asphalte, un privé traque sa proie ; il n'imagine pas les horreurs qu'il va bientôt découvrir... Dans une station spatiale décrépite, un tueur inhumain, caché dans les ombres, attend celle qui n'aurait pas dû le voir quelques nuits plus tôt... Au cœur d'une cité féerique, une nymphe a été dépecée vive : ce n'est pas la première...

​NOIR, comme les crimes et les âmes de vos personnages, des antihéros désabusés, dans la lignée du roman et du film noir. Meurtres sordides, chantages, manigances politiques, manipulations... vous découvrirez la face sombre de l'humanité, toujours dans les littératures de l'Imaginaire.

Vos œuvres s’adresseront à un public adulte.

La longueur peut-être, en effet, a pu faire privilégier des textes plus courts, quoi que j'avais demandé sur leur page FB, 44 000 sec ne leur paraissait pas excessif. Mais je crois en tout cas que je n’étais pas hors-sujet. Pour le reste, oui, il y a sans doute beaucoup de passages descriptifs qui ralentissent un peu le rythme, j'avais choisi de prendre le temps poser un cadre, qui me paraissait important, et une ambiance.

Mais je ne vais pas rester à me lamenter, il est toujours difficile de savoir pourquoi un texte a été refusé, je ne le saurais sans doute pas précisément : dans le fond, ce qui plait à l'un peut déplaire à l'autre, et inversement. Ce qui m’intéresse plus, c'est de savoir ce que vous, vous en pensez. Merci donc déjà Hellaz, Mélodie, Cancereugène et Tak pour vos retours. Et s'il y en a d'autres...

Personne ne pourra dire clairement ce qui a éliminé Paladin de la sélection.
C'est pile ou face à un moment. 163 textes, sérieux, c'était serré. Le mien n'a pas été retenu non plus.
Je n'ai aucune leçon à donner, j'en suis conscient. J'ai tout de même tenu à approfondir mon avis. C'est risqué, mais sincère.