La forme dans le noir (texte retiré)
+9
FRançoise GRDR
Catherine Robert
Doumé
anouk
Naëlle
Jack-the-rimeur
A'Tuin
Ulysse
Murphy Myers
13 participants
Page 1 sur 5
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
La forme dans le noir (texte retiré)
Voilà une histoire qui j'espère, saura insidieusement vous faire vous retourner en pleine lecture pour être sûr que vous êtes bien seuls chez vous
En espérant que le style (si on peut appeler ça un style) plaira. Le titre n'est pas super mais celui que je lui préférais en aurait trop révélé.
EDIT : Histoire expédiée sur Amazon : https://www.amazon.fr/dp/B00MJ3V118
En espérant que le style (si on peut appeler ça un style) plaira. Le titre n'est pas super mais celui que je lui préférais en aurait trop révélé.
EDIT : Histoire expédiée sur Amazon : https://www.amazon.fr/dp/B00MJ3V118
Dernière édition par Murphy Myers le Mer 15 Mai 2019 - 14:47, édité 8 fois
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Salut Murphy,
Ton texte me laisse mitigée , je trouve l'idée de départ excellente mais un peu maldroitement expoitée:
Voilà pour le fond; pour la forme , j'ai trouvé le début un peu laborieux. Tu veux que le lecteur angoisse et du coup tu n'´hésites pas à dire la terreur de Charles, il me semble que ce terme est trop fort à ce stade du récit. Il faudrait que la montée de l'angoisse soit plus progressive . En d'autres termes ne pas dire qu'il a peur mais nous le faire ressentir.
C'est ce qu'il y a de plus difficile je trouve, instaurer une ambiance sans surjouer.
Tu tiens une bonne idée , n'hésite pas à la retravailler pour qu'elle donne le meilleur d'elle-même
Ton texte me laisse mitigée , je trouve l'idée de départ excellente mais un peu maldroitement expoitée:
- Spoiler:
- L'idée que les peurs ancrées en nous se matérialisent quand on les évoque est vraiment géniale, le fait que pour s'en débarasser il faille transmette la peur à quelque'un est plutôt bien pensé.
Ce qui m'a gêné , c'est pourquoi la refiler à un ami, plutôt qu'à un quidam quelqconque, il sait que cela va lui nuire et je ne vois pas pourquoi il ferait: Moi s'il m'arrivait un truc pareil , je n'infligerais jamais cela à un ami, ce n'est pas cohérent.
D'autant plus que ce n'est pas l'ami qui vient prendre des nouvelles par hasard ou insiste pour le voir.
Tu parles à un moment donné d'une promotion, je me demande s'il ne faut pas trouver le moyen d'exploiter cette idée autrement : se débarrasser d'un rival gênant . ( Sous prétexte de l'inviter à boir eune verre par exemple) On pourrait imaginer ensuite Charles qui féliciterait son ami pour sa promotion et s'interrogerait sur le fait que son principal concurrent soit en arrêt en maladie. Il connaitrait le fin mot de l'hitoire tout en découvrant son ami sous un autre jour
Le vieillard peut être rencontré à une autre occasion ; un ivrogne qui divague dans le métro...
Le titre effectivement n'est pas super mais en remaniant l'histoire, autre chose peut surgir par exemple : "Carriériste", je ne me prendrais pas trop la tête pour le moment
Voilà pour le fond; pour la forme , j'ai trouvé le début un peu laborieux. Tu veux que le lecteur angoisse et du coup tu n'´hésites pas à dire la terreur de Charles, il me semble que ce terme est trop fort à ce stade du récit. Il faudrait que la montée de l'angoisse soit plus progressive . En d'autres termes ne pas dire qu'il a peur mais nous le faire ressentir.
C'est ce qu'il y a de plus difficile je trouve, instaurer une ambiance sans surjouer.
Tu tiens une bonne idée , n'hésite pas à la retravailler pour qu'elle donne le meilleur d'elle-même
Ulysse- Écritoirien émérite
- Messages : 890
Date d'inscription : 18/05/2013
Age : 48
Localisation : Berlin
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Merci pour ce commentaire Ulysse
Pour la forme, tu as totalement raison. A vrai dire, je trouve le début un peu "étrange" mais sans vraiment savoir pourquoi. On m'a dit que j'en faisais trop dans le style et les dialogues, mais je trouvais qu'il y avait autre chose que ça. Et je pense que c'est, comme tu dis, une peur trop pointée du doigt et, surtout, montrée trop tôt. Je vais remanier tout ça.
Aussi, j'ai eu l'idée, après coup, d'expliquer tout ça sous forme d'un "dialogue" entre James et le lecteur en quelques sortes. Est-ce que tu penses que ça pourrait être un meilleur angle d'attaque ? En somme, tout le texte ne serait que James qui parle à quelqu'un (un peu comme si j'enlevais toute la narration et toutes les interventions de Charles de cette version-ci). Je sais pas si je suis compréhensible là
- Spoiler:
- Je ne pense pas aller jusqu'à changer totalement l'histoire. Ta version a aussi son intérêt, mais ce n'est simplement pas ce que je vise.
Je m'explique dans l'ordre : il refile ça à un ami car, comme il le dit, il n'ose plus sortir de chez lui, de peur de provoquer à nouveau la rage de la forme dans le noir. (Du coup, faudrait que j’insiste plus là-dessus au cours de la narration). Donc il lui faut quelqu'un qui viendrait chez lui et l'écouterait vraiment sans partir avant la fin, sans que lui-même aie à aller le chercher dehors. En somme, la seule personne à qui il a une chance de transmettre la chose doit forcément être un ami (ou de la famille, mais quitte à choisir, autant balancer un ami )
Refiler le bébé n'est d'ailleurs pas un choix mais un instinct de survie. Et en l’occurrence, bien sûr c'est une question de point de vue, mais je pense que tu es optimiste en disant que tu ne ferais jamais ça à un ami. Des expériences ont déjà montré combien l'humain peut être lâche et égoïste pour bien moins que ça. De plus, en supposant (dans des circonstances moins surnaturelles évidemment) qu'un humain aie à choisir entre mourir ou "sacrifier" un ami, je pense qu'ils seraient nombreux à balancer ledit ami. Mais du coup, je devrais peut-être plus insister sur le côté fataliste de cette histoire, c'est vrai.
Pour l'idée de la promotion, bien que ce soit aussi très intéressant comme piste, ça donnerait l'impression que la forme dans le noir est un instrument que James utilise pour améliorer sa vie. De victime, il deviendrait maître, et mon esprit pessimiste ne se fait à pas cette idée.
Pour la forme, tu as totalement raison. A vrai dire, je trouve le début un peu "étrange" mais sans vraiment savoir pourquoi. On m'a dit que j'en faisais trop dans le style et les dialogues, mais je trouvais qu'il y avait autre chose que ça. Et je pense que c'est, comme tu dis, une peur trop pointée du doigt et, surtout, montrée trop tôt. Je vais remanier tout ça.
Aussi, j'ai eu l'idée, après coup, d'expliquer tout ça sous forme d'un "dialogue" entre James et le lecteur en quelques sortes. Est-ce que tu penses que ça pourrait être un meilleur angle d'attaque ? En somme, tout le texte ne serait que James qui parle à quelqu'un (un peu comme si j'enlevais toute la narration et toutes les interventions de Charles de cette version-ci). Je sais pas si je suis compréhensible là
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Je comprends que tu ne veuilles pas tout changer, tes arguments se tiennent mais certains points me chagrinent un peu.:
Changer l'angle d'attaque est toujours interessant, ne serait-ce qu'à titre pédagogique pour voir ce que cela donne .
Avec Charles ce sont ses émotions, l'étrangeté du comportement de son ami qui donne le ton, si tu changes d'interlocuteur, il faut instaurer l'angoisse autrement .
Ou alors il ne faut pas chercher à angoisser le lecteur du tout , juste lui donner l'impression que le type qui parle est un peu bizarre et puis au dernier moment
Cest aussi à toi de voir quels sentiments tu veux instaurer chez le lecteur : de l'angoisse avec une montée en puissance tout au long du récit, une peur rétrospective , une chute comme un Uppercut qui fait vaciller lecteur au dernier moment. En fonction de cela quelle est la forme de narration la plus adaptée. ?
- Spoiler:
- Je veux bien croire que quand c'est une question de survie, on ne recule devant rien ... Mais je n'ai pas eu le sentiment que James avait tout essayé .: exemple tenter de s'excuser au près du voisin en l'invitant pour lui expliquer ce qui s'est passé ou alors appeler la police sous prétexte d'effraction et commencer à raconter son histoire au pauvre flic qui est de service. Ou alors je séquestrerais un livreur de pizza ! S'il est acculé au point de condamner un ami , ok mais il faut que ce soit plus étayé pour moi .
Changer l'angle d'attaque est toujours interessant, ne serait-ce qu'à titre pédagogique pour voir ce que cela donne .
Avec Charles ce sont ses émotions, l'étrangeté du comportement de son ami qui donne le ton, si tu changes d'interlocuteur, il faut instaurer l'angoisse autrement .
Ou alors il ne faut pas chercher à angoisser le lecteur du tout , juste lui donner l'impression que le type qui parle est un peu bizarre et puis au dernier moment
- Spoiler:
- lui faire réaliser que James vient de refiler cela à quelque'un, pourquoi pas celui qui écoute...
Cest aussi à toi de voir quels sentiments tu veux instaurer chez le lecteur : de l'angoisse avec une montée en puissance tout au long du récit, une peur rétrospective , une chute comme un Uppercut qui fait vaciller lecteur au dernier moment. En fonction de cela quelle est la forme de narration la plus adaptée. ?
Ulysse- Écritoirien émérite
- Messages : 890
Date d'inscription : 18/05/2013
Age : 48
Localisation : Berlin
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
- Spoiler:
- C'est pas faux. Va falloir que je trouve une façon de suggérer que James a déjà tout essayé (sans aller jusqu'à la séquestration du pauvre livreur de pizza quand même de toute façon, je pense qu'en l’occurrence, notre livreur imaginaire aurait trop peur du taré qui le séquestre pour s'amuser à imaginer une chose à la fenêtre). Enfin bref, je vais trouvé une façon de faire comprendre qu'il a déjà tenté le coup du voisin (qui l'écoutera sans réellement s'y intéresser je pense, et qui ne verra donc pas la créature). Et aussi le policier, j'avoue que j'avais pas songé à cette option, qui ne le croira pas tant il est habitué aux délires des gens.
Mon but avec cette histoire était multiple en fait. Avant tout, surprendre avec la fin (la chose est là depuis le début, et en plus, elle a trouvé sa nouvelle cible). Mais aussi faire peur si possible, avec, là aussi si possible, une montée progressive. Quelle que soit la version, à vrai dire, j'aimerais aussi que les gens se mettent à la place de Charles, comme si c'était au lecteur, depuis le début, que je racontais l'histoire de la créature, et que maintenant qu'ils pensaient à elles, il se pourrait qu'ils la voient à leur fenêtre. D'où l'idée de directement s'adresser au lecteur (un peu comme Dolores Claiborne de Stephen King ; je doute que ce soit le plus connu mais c'est le seul exemple du genre que j'ai malheureusement). Bien sûr, je doute de vraiment rendre mes lecteurs parano, mais j'aimais bien l'idée de "briser le 4e mur" si on peut dire ça dans le domaine de l'écriture.
Bon, désolé pour ce pavé de spoilers. En bref, je vais suivre ton conseil et expliquer les tentatives foirées de James, et une fois que j'aurais amélioré cette "version" le plus possible, je tenterais de changer l'angle de vue pour faire une seconde "version". Laquelle serait du coup plus un exercice de style qu'autre chose, mais tout ce que je risque, c'est de la trouver meilleure et du coup, de remplacer l'ancienne par la nouvelle
Encore merci pour tes interventions. C'est pas évident de prendre du recul sur une histoire quand elle s'est imposée d'elle-même, et du coup, de voir toutes les petites failles qu'elle peut contenir.
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Comme Ulysse, je trouve que l'idée de départ est bonne et que ton récit présente cependant des maladresses. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire et je ne me suis pas du tout identifiée à Charles (il faudrait nous faire partager un peu plus ses pensées, peut-être avec des passages à la première personne en italique, ce procédé est utilisé dans le livre que je suis en train de lire et ça rend pas mal, après ça ne marchera peut-être pas dans ton cas, mais c'est une piste de réflexion)... C'est bizarre que James ait choisi son ami connu pour ne croire en rien, il y a un gros risque que ça ne marche pas (d'ailleurs ça pourrait faire une fin : Charles ne le croit pas, il part et on se rend compte que James disait bien la vérité, il se fait "bouffer" par sa peur de la chose. Le lendemain, Charles revient avec une équipe psychiatrique et trouve le cadavre desséché de son ami. James a les cheveux complètement blancs et les yeux écarquillés par la peur. Charles commence à douter. La malédiction se perpétue et ça n'a même pas permis à James de survivre... c'est encore plus pessimiste que ta version )
James, Ian, Neil, où se passe ton histoire? Parce que si c'est en Irlande ou au Royaume-Unis, il faut parler de pub plutôt que de bar.
Je pense que c'est une bonne idée de rajouter des tentatives de la part de James pour se débarrasser du truc, ça montrera qu'il est désespéré
James, Ian, Neil, où se passe ton histoire? Parce que si c'est en Irlande ou au Royaume-Unis, il faut parler de pub plutôt que de bar.
Je pense que c'est une bonne idée de rajouter des tentatives de la part de James pour se débarrasser du truc, ça montrera qu'il est désespéré
A'Tuin- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 508
Date d'inscription : 18/09/2013
Age : 36
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Merci pour ton commentaire, A'Tuin
Effectivement, je vais tacher d'étoffer le personnage de Charles. J'aime l'idée d'avoir ses pensées. Ce que tu as dis m'a d'ailleurs fait penser à un livre que j'ai lu y a un moment, sur les points de vue de personnage, dont faisait partie ce qui s'appelle je crois le point de vue interne-externe ou interne à la 3e personne, j'ai un doute. Bref, parler à la troisième personne mais comme si on était dans la tête d'un seul des personnages de l'histoire. Un truc tout con qui se fait beaucoup, mais j'avais jamais vraiment fait attention à ça avant. Mais je digresse. Je vais donc, comme je disais, plus m'attarder sur le ressenti de Charles et sa vision des choses, sans doute en utilisant ce point de vue-là.
Pour le fait que Charles soit connu pour ne rien croire, je t'avoue que là, tel un Azlheimerien, je ne me souviens pas pourquoi j'ai ajouté ça. J'ai incrusté ce passage bien après avoir fini l'histoire, suite à la remarque d'un lecteur. Si je retrouve le fil de ma logique à l'époque, je viendrais l'expliquer. Pour l'instant, je suis plutôt de ton avis et vais donc modifier ce trait de personnalité.
J'adore carrément la fin à laquelle tu as pensé. Du coup, je suis maintenant en plein dilemme. Je vais réfléchir à quelle fin me parait le plus appropriée du coup, entre la plus brutale pour le lecteur et la plus sombre pour mon seul plaisir sadique .
J'ai pris les noms au hasard le plus total. Surtout pour Neil et Ian qui n'étaient qu'un prétexte pour aller au bar ; il me semble que j'ai trainé sur IMBD, cherché le premier film qui me venait à l'esprit et pris les premiers prénoms que j'ai trouvé parmi leurs acteurs et personnages. Du coup, j'y avais pas pensé, mais placer l'histoire en Irlande me plait pas mal, avec toutes les légendes qui en sont venues, ça ira bien dans l'ambiance je trouve.
Du coup, j'ai une petite idée de comment concilier toutes les modifications à faire sans trop rallonger l'histoire. Espérons qu'elle sois bonne Merci encore.
Effectivement, je vais tacher d'étoffer le personnage de Charles. J'aime l'idée d'avoir ses pensées. Ce que tu as dis m'a d'ailleurs fait penser à un livre que j'ai lu y a un moment, sur les points de vue de personnage, dont faisait partie ce qui s'appelle je crois le point de vue interne-externe ou interne à la 3e personne, j'ai un doute. Bref, parler à la troisième personne mais comme si on était dans la tête d'un seul des personnages de l'histoire. Un truc tout con qui se fait beaucoup, mais j'avais jamais vraiment fait attention à ça avant. Mais je digresse. Je vais donc, comme je disais, plus m'attarder sur le ressenti de Charles et sa vision des choses, sans doute en utilisant ce point de vue-là.
Pour le fait que Charles soit connu pour ne rien croire, je t'avoue que là, tel un Azlheimerien, je ne me souviens pas pourquoi j'ai ajouté ça. J'ai incrusté ce passage bien après avoir fini l'histoire, suite à la remarque d'un lecteur. Si je retrouve le fil de ma logique à l'époque, je viendrais l'expliquer. Pour l'instant, je suis plutôt de ton avis et vais donc modifier ce trait de personnalité.
J'adore carrément la fin à laquelle tu as pensé. Du coup, je suis maintenant en plein dilemme. Je vais réfléchir à quelle fin me parait le plus appropriée du coup, entre la plus brutale pour le lecteur et la plus sombre pour mon seul plaisir sadique .
J'ai pris les noms au hasard le plus total. Surtout pour Neil et Ian qui n'étaient qu'un prétexte pour aller au bar ; il me semble que j'ai trainé sur IMBD, cherché le premier film qui me venait à l'esprit et pris les premiers prénoms que j'ai trouvé parmi leurs acteurs et personnages. Du coup, j'y avais pas pensé, mais placer l'histoire en Irlande me plait pas mal, avec toutes les légendes qui en sont venues, ça ira bien dans l'ambiance je trouve.
Du coup, j'ai une petite idée de comment concilier toutes les modifications à faire sans trop rallonger l'histoire. Espérons qu'elle sois bonne Merci encore.
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Je suis ravie que mon petit commentaire t'inspire à ce point, je ne m'y attendais pas
A'Tuin- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 508
Date d'inscription : 18/09/2013
Age : 36
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Murphy, pas de précipitation ! D'autre avis vont venir, aussi prends le temps de la réflexion avant de remanier ta nouvelle.
Par exemple, je ne pense pas que des modifications en profondeur s'imposent. L'idée de base est excellente et je ne vois pas grand-chose à reprocher sur le fond aux personnages choisis ou à la mise en scène imaginée. Si ça coince quelque part, c'est dans la mise en écriture, et principalement dans l'entrée en matière (la page 1).
Tu hésites sur le style à adopter, d'où des tournures qui font un peu bricolage : "Je n'ai rien compris tant tu semblais apeuré" (personne ne parle comme ça), et, comme tu veux accrocher, tu en rajoutes sur les formules à sensation, sauf qu'elle sont prématurées et sans réel objet :
- "avec une voix habitée d'indicibles troubles",
- "terrible malédiction",
- "le sinistre du personnage et de la situation",
- "d'inaudibles murmures teintés d'effroyables tremblements"
- "l'angoisse diffuse était devenue une indicible terreur".
Et tout ça alors que James n'a pas encore desserré les dents (ou si peu) et que les seuls éléments marquants décrits sont un gars prématurément vieilli, qui boit sec et hésite à parler tandis que le jour décline. Tu en fais trop et trop tôt.
(Une approche plus naturelle eût été de montrer Charles s'inquiétant pour la santé physique de son ami, puis, devant son mutisme, pour sa santé mentale, et, enfin, perdant vraiment patience et sur le point de s'en aller. Alors James : "Non, attends, je t'en supplie ! Je vais tout te dire..." Une progression par petites touches, sans effets grandiloquents forcés et superflus.)
A partir du moment où James attaque son récit (page 2), ça va beaucoup mieux. Tu es plus à l'aise, tes pièces sont en place, tu sais où tu vas et, avec la confiance, ton style y gagne en fluidité et efficacité.
Pas sûr que je sois très clair.
Par exemple, je ne pense pas que des modifications en profondeur s'imposent. L'idée de base est excellente et je ne vois pas grand-chose à reprocher sur le fond aux personnages choisis ou à la mise en scène imaginée. Si ça coince quelque part, c'est dans la mise en écriture, et principalement dans l'entrée en matière (la page 1).
Tu hésites sur le style à adopter, d'où des tournures qui font un peu bricolage : "Je n'ai rien compris tant tu semblais apeuré" (personne ne parle comme ça), et, comme tu veux accrocher, tu en rajoutes sur les formules à sensation, sauf qu'elle sont prématurées et sans réel objet :
- "avec une voix habitée d'indicibles troubles",
- "terrible malédiction",
- "le sinistre du personnage et de la situation",
- "d'inaudibles murmures teintés d'effroyables tremblements"
- "l'angoisse diffuse était devenue une indicible terreur".
Et tout ça alors que James n'a pas encore desserré les dents (ou si peu) et que les seuls éléments marquants décrits sont un gars prématurément vieilli, qui boit sec et hésite à parler tandis que le jour décline. Tu en fais trop et trop tôt.
(Une approche plus naturelle eût été de montrer Charles s'inquiétant pour la santé physique de son ami, puis, devant son mutisme, pour sa santé mentale, et, enfin, perdant vraiment patience et sur le point de s'en aller. Alors James : "Non, attends, je t'en supplie ! Je vais tout te dire..." Une progression par petites touches, sans effets grandiloquents forcés et superflus.)
A partir du moment où James attaque son récit (page 2), ça va beaucoup mieux. Tu es plus à l'aise, tes pièces sont en place, tu sais où tu vas et, avec la confiance, ton style y gagne en fluidité et efficacité.
- Spoiler:
- Autre point, le choix d'un ami pour cible n'est pas si incohérent que ça et présente au moins deux avantages :
1/ Comme rien ne laisse présager une trahison en marche, celle-ci amplifie d'autant l'effet de surprise final tout en rajoutant un note de cynisme vicelard dont il serait dommage de se priver.
2/ Il est infiniment plus facile de manipuler quelqu'un qu'on connait bien qu'un quidam pris au hasard, c'est la logique même. Un inconnu, c'est par nature imprévisible, donc plein de mauvaises surprises en perspective, tandis qu'un intime de longue date... Ici, par exemple, Charles est présenté comme un esprit fort qui ne croit en rien, mais on nous dit aussi que c'est un grand imaginatif. Or les imaginatifs sont souvent des inquiets de nature. Il se peut donc que son incrédulité affichée ne soit qu'une façade, un simple bouclier psychologique étincelant mais fragile. Et qui serait mieux à même de percer à jour un secret aussi personnel sinon un véritable et vieil ami. (Et on en a connu des amis de trente ans qui ne se faisaient pas de cadeaux !)
Pas sûr que je sois très clair.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 72
Localisation : Narbonne
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
J'ai repensé un truc hier soir , en fait je me demande pourquoi si le vieillard sort de chez lui, qu'est-ce qui empêche vraiment James faire de même ? ( Ce point me chagrine un peu , j'avoue ) .
Jack a très bien su décrire ce qui m'a gêné dans les premières lignes.
Et il souligne un point super important: le caractère des personnages et de leurs mécanismes psychologiques. On a tendance à penser que pour une nouvelle ce n'est pas forcément important mais en fait cela donne de la cohérence à l'ensemble . ( James est-il manipulateur, froussard, lâche, loyal, solitaire, entouré d'amis.. ? )
Laisse-toi le temps. Laisse décanter un peu et reprend le à tête reposé. tu tiens une très bonne idée.
Jack a très bien su décrire ce qui m'a gêné dans les premières lignes.
Et il souligne un point super important: le caractère des personnages et de leurs mécanismes psychologiques. On a tendance à penser que pour une nouvelle ce n'est pas forcément important mais en fait cela donne de la cohérence à l'ensemble . ( James est-il manipulateur, froussard, lâche, loyal, solitaire, entouré d'amis.. ? )
Laisse-toi le temps. Laisse décanter un peu et reprend le à tête reposé. tu tiens une très bonne idée.
Ulysse- Écritoirien émérite
- Messages : 890
Date d'inscription : 18/05/2013
Age : 48
Localisation : Berlin
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
A vrai dire, vous pointez là un problème que je soupçonnais, tous les deux. La psychologie des personnages. Pour moi elle est assez claire... mais je n'ai pas forcément su la retranscrire dans l'histoire.
Pour le début, tous les passages que tu as cité, Jack, avaient pour but de montrer qu'il y avait une menace, sans montrer tout de suite ce qu'était cette menace justement. Mais oui, ce début est du coup très surchargé. Je pense que je vais ne garder que les passages qui décrivent l'attitude de James, sans tenter d'interpréter à la place du lecteur.
En tout cas, merci pour vos interventions (d'autant plus si vous avez réussi à atteindre la fin de ma réponse ). Ça fait bizarre de pouvoir revenir sur des personnages ou des extraits hors histoire comme ça. Sur les forums précédents, les gens commentaient mais revenaient rarement pour "débattre".
Ce qui est sûr, c'est que je vais retaper le début de l'histoire, tenter une scène d'intro en bonus (que je garderais ou non suivant l'avis qu'on aura dessus) et chercher une façon de mieux suggérer la psychologie de chacun. Faudrait aussi que j'arrive à faire au moins un perso attachant pour une fois, mais ça, c'est le problème qui se pose à chacune de mes histoires
- Spoiler:
- Du coup, je suis le seul à voir James comme étant désespéré et en plein dilemme entre les remords qu'il a d'avance et la menace qui plane déjà.
Pour le début, tous les passages que tu as cité, Jack, avaient pour but de montrer qu'il y avait une menace, sans montrer tout de suite ce qu'était cette menace justement. Mais oui, ce début est du coup très surchargé. Je pense que je vais ne garder que les passages qui décrivent l'attitude de James, sans tenter d'interpréter à la place du lecteur.
- Spoiler:
- Pour le "Charles qui ne croit en rien" ta réflexion sur le sujet m'a fait me souvenir de ma logique d'Azlheimerien. C'est justement le côté imaginatif qui est important. Croire en la chose n'est pas craindre la chose et inversement. Avant qu'on ne crie à la fausse psychologie fouillée, je me suis basé sur des faits "réels" : déjà enfant, je ne croyais pas aux fantômes, mais si j'errais dans la maison, de nuit, j'avais inévitablement l'impression que quelque chose m'épiait dans le noir. Pour noircir le tableau, je savais que j'étais seul, je ne croyais pas en une présence quelconque. Je l'imaginais et la craignais malgré tout. Et c'est justement ce que veut James dans l'histoire avec cette forme : qu'on l'imagine et la craigne, qu'importe qu'on croit en elle (ça, ça viendra quand on la verra à la fenêtre ).
Mais l'explication de Jack est tout aussi bonne et peut parfaitement rejoindre la mienne en tant que suite logique. Du coup, peut-être que j'ai su retranscrire un minimum de la psychologie que j'avais en tête sur ce coup (ou alors, Jack a juste eu un coup de chance ).
Quant au "vieillard" qui peut sortir et pas James, il y a plusieurs explications possibles mais j'ai opté pour la plus simple : personne ne réagit pareil face à la peur. Ce n'est pas tant la créature qui impose cette condition, mais ses victimes qui réagissent à leur façon. En l'occurrence, James devient agoraphobe ; il craint que la chose se déchaine à nouveau (sur lui, cette fois) s'il tente de sortir.
J'ai pas voulu ni même pu m'attarder sur ce "vieux". Ca serait trop répétitif de s'étendre sur chaque personne de ce téléphone arabe, et on a que le point de vue de James sur cette histoire.
En tout cas, merci pour vos interventions (d'autant plus si vous avez réussi à atteindre la fin de ma réponse ). Ça fait bizarre de pouvoir revenir sur des personnages ou des extraits hors histoire comme ça. Sur les forums précédents, les gens commentaient mais revenaient rarement pour "débattre".
Ce qui est sûr, c'est que je vais retaper le début de l'histoire, tenter une scène d'intro en bonus (que je garderais ou non suivant l'avis qu'on aura dessus) et chercher une façon de mieux suggérer la psychologie de chacun. Faudrait aussi que j'arrive à faire au moins un perso attachant pour une fois, mais ça, c'est le problème qui se pose à chacune de mes histoires
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Ah ben moi j'ai lu jusqu'au bout .
je trouve ces échanges hyper enrichissants, et aussi super stimulants pour la créativité . Perso commenter, apprendre à décrypter mes émotions de lectrice m'en apprenant beaucoup sur ce que j'ai envie d'écrire .
je trouve ces échanges hyper enrichissants, et aussi super stimulants pour la créativité . Perso commenter, apprendre à décrypter mes émotions de lectrice m'en apprenant beaucoup sur ce que j'ai envie d'écrire .
Ulysse- Écritoirien émérite
- Messages : 890
Date d'inscription : 18/05/2013
Age : 48
Localisation : Berlin
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Entièrement d'accord avec Jack sur le début. D'ailleurs, je sais pas si tu as remarqué, Murphy, mais dans les passages que Jack cite, il y a systématiquement un groupe nom + adjectif ou adjectif + nom, ce qui alourdit beaucoup la lecture.
Oui donc mon avis: comme tout le monde l'a dit, le début est longuet, mais dès que James commence à raconter son histoire, l'écriture est plus fluide et, perso, je suis entrée dedans direct'. Si je l'avais lue un soir, ton histoire aurait suscité chez moi ce que tu voulais: la trouille Par contre, j'ai compris la chute à partir de la réplique de 10 lignes de James ("Et maintenant, j’en viens à ce que m’a raconté le vieux dans le bar [...]"). Il n'empêche que la toute dernière phrase m'a fait sourire (parce que je trouvais ça bien fait, hein, pas parce que c'était ridicule ou quoi).
Puisque tout le monde y va de sa petite idée, j'ajoute mon grain de sel: tu dis plus haut que tu voulais que le lecteur s'identifie tellement à Charles que la malédiction soit considérée comme adressée au lecteur plus qu'au personnage. Y a moyen de le faire, ça, en procédant à la Lovecraft. Lovecraft, dans les deux ou trois nouvelles que j'ai lues de lui, utilise pas mal un procédé récurrent: un narrateur interne raconte l'histoire d'un personnage. Par exemple, dans L'appel de Cthulhu, c'est le neveu du docteur, je crois, qui raconte ce qui est arrivé à son oncle, qui a enquêté, a reconstitué les pièces du puzzle et qui flippe à mort que Cthulhu s'en prenne à lui comme il s'en est pris à son oncle. Dans ton histoire, ça donnerait: Charles s'adresse à nous, lecteurs, en racontant l'histoire que lui a racontée James. Et du coup, en nous la racontant à nous, les lecteurs sont inclus dans la chaîne, et ils sont maudits. Ça serait compliqué de garder la chute, par contre, mais y a moyen de faire sans: si tu gères la fougère niveau écriture, ça devrait être une chouette nouvelle (mais elle est déjà bien en l'état, hein!).
J'ai l'impression d'avoir un raisonnement un peu brouillon, j'espère que mon explication est compréhensible
Oui donc mon avis: comme tout le monde l'a dit, le début est longuet, mais dès que James commence à raconter son histoire, l'écriture est plus fluide et, perso, je suis entrée dedans direct'. Si je l'avais lue un soir, ton histoire aurait suscité chez moi ce que tu voulais: la trouille Par contre, j'ai compris la chute à partir de la réplique de 10 lignes de James ("Et maintenant, j’en viens à ce que m’a raconté le vieux dans le bar [...]"). Il n'empêche que la toute dernière phrase m'a fait sourire (parce que je trouvais ça bien fait, hein, pas parce que c'était ridicule ou quoi).
Puisque tout le monde y va de sa petite idée, j'ajoute mon grain de sel: tu dis plus haut que tu voulais que le lecteur s'identifie tellement à Charles que la malédiction soit considérée comme adressée au lecteur plus qu'au personnage. Y a moyen de le faire, ça, en procédant à la Lovecraft. Lovecraft, dans les deux ou trois nouvelles que j'ai lues de lui, utilise pas mal un procédé récurrent: un narrateur interne raconte l'histoire d'un personnage. Par exemple, dans L'appel de Cthulhu, c'est le neveu du docteur, je crois, qui raconte ce qui est arrivé à son oncle, qui a enquêté, a reconstitué les pièces du puzzle et qui flippe à mort que Cthulhu s'en prenne à lui comme il s'en est pris à son oncle. Dans ton histoire, ça donnerait: Charles s'adresse à nous, lecteurs, en racontant l'histoire que lui a racontée James. Et du coup, en nous la racontant à nous, les lecteurs sont inclus dans la chaîne, et ils sont maudits. Ça serait compliqué de garder la chute, par contre, mais y a moyen de faire sans: si tu gères la fougère niveau écriture, ça devrait être une chouette nouvelle (mais elle est déjà bien en l'état, hein!).
J'ai l'impression d'avoir un raisonnement un peu brouillon, j'espère que mon explication est compréhensible
Naëlle- — — Madone des Ombres — — Disciple de la Discipline
- Messages : 3668
Date d'inscription : 29/11/2012
Age : 33
Localisation : Sur la Lune
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
En effet, Ulysse, que ce soit en tant que lecteur ou en tant qu'écrivain, on peut en apprendre beaucoup sur chacun de ces deux statuts. J'ai d'ailleurs "appris" plus de choses avec vos commentaires qu'en des mois d'écriture je trouve.
Merci Naëlle
Les noms + adjectifs à la pelle étaient totalement involontaires. Encore un point auquel je n'aurais pas songé tout seul, mais qui, l'air de rien, y est sans doute pour beaucoup dans la lourdeur du début.
C'est étrange d'ailleurs parce que tout le monde trouve la partie où James raconte bien mieux, alors que je l'ai écrit presque d'un trait, en trouvant que je survolais trop les évènements, que j'allais trop vite. Comme quoi, les effets d'un texte sont très différents quand on l'écrit et quand on le lit.
Encore une fois, on me propose en commentaire une fin qui me tente beaucoup . J'aime justement cette ambiance qu'on pourrait dire un peu Lovecraftienne qui se dessine en fond (même si je prétendrais jamais atteindre son niveau, ça serait vain), et le coup du journal irait bien dans ce sens.
En tout cas, j'ignore si ton raisonnement parait brouillon pour d'autres, mais il a été très clair pour moi (qui me demande aussi si ma réponse est pas trop floue d'ailleurs ).
(Encore une réponse interminable, faut vraiment que j'arrive à faire plus court moi )
Merci Naëlle
Les noms + adjectifs à la pelle étaient totalement involontaires. Encore un point auquel je n'aurais pas songé tout seul, mais qui, l'air de rien, y est sans doute pour beaucoup dans la lourdeur du début.
C'est étrange d'ailleurs parce que tout le monde trouve la partie où James raconte bien mieux, alors que je l'ai écrit presque d'un trait, en trouvant que je survolais trop les évènements, que j'allais trop vite. Comme quoi, les effets d'un texte sont très différents quand on l'écrit et quand on le lit.
Encore une fois, on me propose en commentaire une fin qui me tente beaucoup . J'aime justement cette ambiance qu'on pourrait dire un peu Lovecraftienne qui se dessine en fond (même si je prétendrais jamais atteindre son niveau, ça serait vain), et le coup du journal irait bien dans ce sens.
- Spoiler:
- Mais ça me ferait aussi changer les "modalités" de la créature. En écrivant l'histoire pour qu'elle soit lue par d'autres, les lecteurs concernés pourraient voir et être hantés par une créature... mais ça ne serait pas celle de Charles. Ces créatures sont nombreuses, et pour que la "sienne" passe à quelqu'un d'autre, il faut que ce quelqu'un pense à celle-ci et croise son regard. Sauf qu'elle est comme une ombre qui ne quitte presque jamais sa proie actuelle. Du coup, c'est peut-être assez flou sur la fin, mais j'avais l'idée qu'en écoutant aussi cette histoire (que James dit à Charles) le lecteur se retrouve lui-même avec une "malédiction parallèle", pas cette créature précisément, mais n'importe laquelle de la même "famille". Enfin, c'était juste un petit jeu bonus je dirais ; une idée que j'aime bien mais je préfère y "renoncer" si je dois choisir entre elle et une histoire sous forme de dialogue.
Par contre, bien que je ne me trouve pas très bon en récit sous forme de journal intime, je ne dis pas que je ne retenterais pas l'expérience pour une histoire similaire .
En tout cas, j'ignore si ton raisonnement parait brouillon pour d'autres, mais il a été très clair pour moi (qui me demande aussi si ma réponse est pas trop floue d'ailleurs ).
(Encore une réponse interminable, faut vraiment que j'arrive à faire plus court moi )
Re: La forme dans le noir (texte retiré)
Petite note sur la psychologie (à propos des personnages de fiction).
C'est un art, pas une science. Inutile donc de se focaliser là-dessus, ni qu'elle soit très fouillée. Il suffit qu'elle soit logico-compatible.
Les gens les plus ordinaires sont complexes et multiples. Ils changent volontiers de personnalité en fonction du moment, de la situation ou de l'interlocuteur (la peau-de-vache de caserne qui met les patins en rentrant chez lui), et bien malin qui peut situer la part de réflexe ou de calcul.
De plus, il y a ce qu'on choisit de croire et ce que l'atavisme peut faire remonter. On peut être athée et sensible à l'atmosphère d'une chapelle, être un esprit fort et suffoquer dans une cave humide et sombre.
Ce que je veux dire, c'est qu'avec un peu d'habileté, on peut justifier à peu près tout et n'importe quoi. Agatha Christie et Simenon excellent dans cet exercice. De même que les experts psychiatriques auprès des tribunaux (fascinantes batailles).
Regarde ce qu'est devenu le Batman des origines, ou la variété d'interprétations d'un comédien à l'autre pour un même personnage de Molière.
Il n'y a pas de lois, seulement une esthétique plausible.
C'est ainsi que j'ai vu James plus noir qu'il n'était. J'ai pensé que son silence hésitant du début était intentionnel, une mise en condition préalable de Charles, là où tu ne voulais nous montrer qu'un individu angoissé et tenaillé par sa conscience avant le sale tour qu'il s'apprête à jouer à son copain. Je n'ai pas été malin sur ce coup parce qu'il y a un élément qui plaide en la faveur de James et que je n'ai pas pris en compte : il assume totalement sa trahison. Il n'a pas essayé d'inventer une fable qui aurait pu avoir un effet similaire sans l'impliquer directement. Non, il est désespéré. Sa seule chance de survie passe par un sacrifice douloureux : l'amitié de Charles. Peut-être escompte-t-il sa pitié, mais pas un instant il ne songe à minimiser sa part de responsabilité. Il a au moins ce sursaut d'honnêteté.
Comme dans la vie, les personnages de fiction ont leur part de flou et d'indécision. Cela fait aussi partie de l'attrait qu'il peuvent exercer.
Il faut bien laisser quelque chose à ronger aux exégètes...
C'est un art, pas une science. Inutile donc de se focaliser là-dessus, ni qu'elle soit très fouillée. Il suffit qu'elle soit logico-compatible.
Les gens les plus ordinaires sont complexes et multiples. Ils changent volontiers de personnalité en fonction du moment, de la situation ou de l'interlocuteur (la peau-de-vache de caserne qui met les patins en rentrant chez lui), et bien malin qui peut situer la part de réflexe ou de calcul.
De plus, il y a ce qu'on choisit de croire et ce que l'atavisme peut faire remonter. On peut être athée et sensible à l'atmosphère d'une chapelle, être un esprit fort et suffoquer dans une cave humide et sombre.
Ce que je veux dire, c'est qu'avec un peu d'habileté, on peut justifier à peu près tout et n'importe quoi. Agatha Christie et Simenon excellent dans cet exercice. De même que les experts psychiatriques auprès des tribunaux (fascinantes batailles).
Regarde ce qu'est devenu le Batman des origines, ou la variété d'interprétations d'un comédien à l'autre pour un même personnage de Molière.
Il n'y a pas de lois, seulement une esthétique plausible.
C'est ainsi que j'ai vu James plus noir qu'il n'était. J'ai pensé que son silence hésitant du début était intentionnel, une mise en condition préalable de Charles, là où tu ne voulais nous montrer qu'un individu angoissé et tenaillé par sa conscience avant le sale tour qu'il s'apprête à jouer à son copain. Je n'ai pas été malin sur ce coup parce qu'il y a un élément qui plaide en la faveur de James et que je n'ai pas pris en compte : il assume totalement sa trahison. Il n'a pas essayé d'inventer une fable qui aurait pu avoir un effet similaire sans l'impliquer directement. Non, il est désespéré. Sa seule chance de survie passe par un sacrifice douloureux : l'amitié de Charles. Peut-être escompte-t-il sa pitié, mais pas un instant il ne songe à minimiser sa part de responsabilité. Il a au moins ce sursaut d'honnêteté.
Comme dans la vie, les personnages de fiction ont leur part de flou et d'indécision. Cela fait aussi partie de l'attrait qu'il peuvent exercer.
Il faut bien laisser quelque chose à ronger aux exégètes...
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 72
Localisation : Narbonne
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Sujets similaires
» IRRESPIRABLE (retiré) dans mon recueil : ÉCLAT D'AGONIE (Otherlands) (texte retiré)
» Dans la cité des pleurs (Texte refusé pour l'AT "NOIR")
» Hors du noir (texte retiré)
» Le pinscher noir (texte retiré)
» Dans le RER A (texte retiré)
» Dans la cité des pleurs (Texte refusé pour l'AT "NOIR")
» Hors du noir (texte retiré)
» Le pinscher noir (texte retiré)
» Dans le RER A (texte retiré)
Page 1 sur 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum