Sombre paradis

J'ai eu du mal à visionner aussi le décor, déjà car le mot "rayons" m'évoque le matériel sur lequel repose les produits et pas l'endroit où l'on passe... Les "allées" donneraient une meilleure indication, mais il est vrai que tu l'as utilisé ensuite...
Sinon, une fois passé ce cap, j'ai trouvé le rythme agréable et le glissement intéressant quoique parfois (j'ai compris à la fin) le nouveau lieu me paraissait pas assez précis en terme de sensations (odeurs, couleurs, faune, flore) et les motivations de Leila pas assez exploitées. De même que le caractère de Jeremy, pas assez cerné.
Un bon texte toutefois.

Et je reviens sur une précédente remarque de l'auteur : j'ai bien senti ce parfum "onirique" que tu avais essayé de susciter dans ce texte et c'est aussi l'un des aspects qui m'ont plu. Pour le reste, je vais aussi dans le même sans que Françoise et (en général) la majorité des membres s'étant exprimé sur ce texte : ça manque un poil de précisions et de psychologie pour les personnages, mais pour ma part le reste est ok.
Y'a un potentiel certain à exploiter.

Un texte comme toujours très propre (je crois n’avoir relevé que deux coquilles genre mots en trop) et qui commence sur les chapeaux de roue. J’ai bien aimé ce début, justement, qui nous balance dans l’action sans nous donner d’explication : attentat ? règlement de comptes ? Qui poursuit qui ? Puis tu nous égares soudain dans une jungle tombée du ciel. Forcément, les suppositions vont bon train : jeu vidéo ? Personnages pris au piège dans leur esprit ou simple jeu imaginé par deux gamins qui se racontent une histoire ?

 À ce niveau-là, le lecteur s’épuise à deviner dans quel univers tu veux nous embarquer. Jusqu’à la fin où tu nous balances l’explication sans préavis. C’est pour moi le gros défaut de ce texte : quand on veut s’amuser avec le lecteur comme ça, il faut au moins lui laisser des indices. Quelque chose qui puisse lui faire dire, après une seconde lecture : tous les indices y étaient, j’aurais pu deviner mais j’ai rien vu, l’auteur est trop fort (^^). Or, ici, j’ai l’impression d’avoir été flouée car je n’ai vu aucun indice allant dans le sens de ta chute. Cette explication finale aurait pu être n’importe laquelle des suppositions décrites plus haut (jeu vidéo, etc.), rien ne la rattache au texte, rien n’abonde dans ce sens plutôt qu’un autre. 

Je ne sais pas si je me fais comprendre clairement : c’est un peu (pour donner un exemple plus parlant) comme si tu lisais un roman policier. Tout au long de ta lecture, tu essaies de deviner qui a commis le crime avec les indices donnés par l’auteur. Puis soudain, à la fin, l’auteur va te dire que c’est monsieur X le meurtrier. Monsieur X dont l’existence n’avait jusque là jamais été mentionnée. Un criminel sorti du chapeau venant fausser le jeu puisque le lecteur n’avait pas toutes les cartes en main pour jouer aux devinettes. Bref, avec ton explication, c’est cette impression que j’ai eue. J’ai dû relire le début pour voir qui étaient ces personnages : sur le coup, quand tu fais allusion au mec qui a perdu ses traits enfantins, j’ai pensé à un indice (ce sont des enfants depuis le début et ils jouent à s’imaginer vivre dans un autre monde), mais en fait non car tu parles de jeune homme et jeune fille (c’est d’ailleurs tellement anecdotique que j’avais oublié l’âge qu’ils avaient dès la 2ème page). Bref, je n’ai pas trop accroché sur la longueur. Autant le début est entraînant, autant ça m’a essoufflée quand j’ai vu que je n’avais aucune branche à laquelle me raccrocher pour essayer de suivre : on est dans ce monde bizarre trop longtemps sans référence, sans savoir finalement de quoi il retourne, ça donne un effet un peu décousu que la conclusion peine à rafistoler.

Désolée donc de cet avis pas très enthousiaste, je pense que l’intrigue et la chute y gagneraient en parsemant des indices (genre bruits extérieurs du monde réel qui viennent s’immiscer dans la jungle, etc.).

J'ai plutôt aimé, ça m'a un peu fait penser à du Gudule, dans son aspect à la fois "conte" et très cruel. la fin est classique, mais elle fonctionne bien. Par rapport à ce que dit Raven, elle n'a pas tort, l'idéal est d'amener à la fin une surprise dont les indices sont dans le texte, sans que le lecteur se soit rendu compte que l'explication était sous ses yeux :

Raven a écrit: Quelque chose qui puisse lui faire dire, après une seconde lecture : tous les indices y étaient, j’aurais pu deviner mais j’ai rien vu, l’auteur est trop fort (^^).

Mais, c'est pas toujours facile. si tu reprends cette histoire, tu pourrais par exemple ajouter quelques allusions que font les personnages sur là où ils étaient avant... Sans trop en dire non plus, juste quelques petites pistes en passant.

Je ne partage pas l'avis de Gernier su la nécessité de descriptions poussées tout le temps : nous ne sommes pas dans un roman, mais dans une nouvelle, assez courte qui plus est. On a pas forcement besoin de savoir la taille, la forme des yeux, la couleur des cheveux et de la peau de Leila et Jeremy (Moi Leila, à son prénom, je voyais une beurette, mais tu parles de "yeux bleus" ... bon, y'a des beurettes aux yeux bleus, des Leila non beurettes, et puis on s'en fout...). Les descriptions, c'est bien, mais il faut les doser et savoir quand elles sont utiles ou pas.

Pour moi, la faiblesse de l'histoire viendrait plutôt de l'évolution des rapports des deux personnages : j'ai trouvé un peu rapide la façon dont ils passent de l'amour (Ou une amitié amoureuse qui devrait normalement devenir amour) à la jalousie et au meurtre. Ça va trop vite, et la cause en est un peu vite abordée, ça demanderait un peu plus de subtilité, même si je comprends que le format s'y prête mal, mais je regrette juste que tu n'aies pas développé un peu plus l'évolutions de leurs sentiments.

Mais globalement, j'ai lu ton histoire avec plaisir !

Françoise : ah c'est marrant, j'ai toujours utilisé le mot rayon comme équivalent d'allée (ex : on se retrouve au rayon lingerie). Mais c'est sûrement un abus de langage.
Merci de ta lecture et de ton commentaire !

Je répondrai aux autres commentaires plus tard (faut que j'y aille ! Bonne soirée). Mais je peux déjà vous dire merci !

J'ai juste survolé les autres commentaires, désolé si je fais que répéter ce qui a déjà été dit.

Globalement, j'ai bien aimé mais il y a quelques points que j'ai trouvé améliorables. Je jette tout comme ça dans le désordre, point par point :
- L'alternance des points de vue et la temporalité. On voit bien qu'ils passent des années dans ce monde à part mais je ne l'ai pas ressenti, les ellipses s'enchainent trop vite à mon goût. Et passer d'un point de vue à un autre à plusieurs reprises dans la même scène m'a toujours gêné (j'ai bien conscience que c'est une gêne toute subjective en l’occurrence). Ces 2 points mêlés ensemble m'ont par moments donné une impression de survol.
+ Le texte tente de nous mettre sur la fausse piste d'un rêve mais l'alternance des points de vue vient à l'encontre de ça. Si c'était un rêve, ce serait celui de l'un ou l'autre des personnages et on aurait accès qu'aux pensées dudit personnage, pas de l'autre.

- Quelques phrases maladroites, surtout au début. J'en ai en fait retenue qu'une en fin de 1ere page : "Elle aperçut une porte puis soudain ils furent face à un escalier en colimaçon plongé dans une obscurité épaisse".
Ca m'a paru très maladroit sans que je sache expliquer pourquoi. Je pense que "puis" m'a donné une idée de lenteur, "soudain" une idée de vitesse et de quelque chose de brutal, et le verbe être ensuite revient sur l'idée de quelque chose de passif et lent. Ce qui donne un morceau de phrase qui me parait vraiment maladroit. Pour rester dans l'idée de vitesse, "Elle aperçut une porte et découvrit soudain un escalier" ou "une porte, puis un escalier" ou quelque chose de ce genre me paraitrait plus dans le ton.
Bref, il y a quelques autres phrases dans ce ton (celle-ci étant celle qui m'a le plus gêné) et j'ai l'impression que c'est surtout des phrases avec le verbe "être" qui casse un peu l'ambiance urgente de la scène.
Passée la 3e page, je n'ai plus repéré de phrases de ce type (ou alors j'étais trop dans l'histoire pour les calculer).

- Un peu trop de flou sur les personnages, leurs identités (ce qui se comprend étant donné qu’il faut ménager la chute).
Comme toi, je m'intéresse pas à leurs apparences, et encore moins à leurs vêtements (à moins qu'un habit en particulier ait une importance capitale par la suite, je n'ai jamais supporté les descriptions vestimentaires). Et donc, dès le nom du personnage, j'ai son image en tête et je nierais toute description de l'auteur qui irait à l'encontre de l'image que je me suis façonné.
Par contre, c'est sur l'histoire et la personnalité des personnages que j'aurais aimé plus de clarté. Peut-être pas dès la première ligne, mais un passage quand ils sont dans leur monde, avant que ça tourne au cauchemar, aurait pu montré comment ils se sont connus, ce qui a plu à l'un chez l'autre à l'origine, ce qui ne plait toujours pas à l'autre chez l'un même après X temps passé ensemble, etc. Que des petits détails en apparence futiles, qui ne mettraient pas la chute en danger, mais qui permettraient une meilleure identification pour le lecteur.

Bon, ça c'était pour ce qui m'a gêné. Place aux tartines pour ce que j'ai aimé :

- Un monde parallèle/imaginaire très visuel. C'est pourtant quelque chose que je trouve hyper compliqué, d'autant plus en moins de 7 pages. Mais du lit cerné de crocodiles jusqu'au piège final, tout m'a paru fluide de ce côté, le paysage varie souvent mais sans laisser l'impression de quelque chose de décousu. Bien joué.

- Brouiller les pistes avec l’idée que ce soit un rêve est bien pensée. Malgré l'alternance des points de vue, j'ai failli me faire avoir. Et, surtout, je n'ai rien deviné avant la dernière page, ni sur les raisons de leurs fuites (j'hésitais entre 2 voleurs en fuite et 2 victimes d'un groupe de gens pas nets qui leur en voulaient), ni sur ce monde à part (rêve, délire, réalité, j'ai même pensé que c'était normal, que ton texte se passait dans un monde Fantasy où on change de décor comme on veut, et crains aussi à un moment que ça soit une fable à connotations religieuses où on finit avec un Adam et Eve "inversés et version moderne). Au final, je suis parti dans le complexe sans raison alors que tu as opté pour une double explication toute simple et évocatrice, qu'on peut décliner en plusieurs variantes : un délire à deux couplé à un monde à part et étrange (qui s'ouvrirait seulement pour engloutir les déments?), ou encore le délire d'une folle qu'elle rend inexplicablement réel. Bref, j'adore cette fin toute en semi explications semi mystères.

En résumé, ç'a été pour moi une lecture bien sympa, un début un peu maladroit, une temporalité trop grande pour un texte si court, et des personnages auxquels j'aurais pu mieux m'identifier avec quelques info en plus, mais un monde inventé très réussi et bien présenté, une folie bien mise en place et une fin qui se suffit à elle-même tout en laissant des portes ouvertes qui risquent de torturer mon imagination pour quelques jours maintenant.

Ma cocotte, tu n'as plus d'excuses : la mise en page est à revoir ! Les tabulations sont manquantes. J'ai aimé ce récit (j'ai pensé à Jumanji) et j'ai apprécié la vivacité du récit. Mais je te préfère dans le gore et le sanglant. Je n'ai pas retrouvé ta façon de faire dans ce texte. Du coup, je suis déçu. Je m'attendais à mieux de ta part. Je file bouder.

Raven : merci de ton commentaire (bien développé et argumenté, comme toujours) ! C'est marrant, parce que depuis le début de ce concours, je n'arrivais pas à accrocher à mon texte et à ma fin (oui, ça peut paraître bizarre de dire ça, mais je suis un peu bizarre parfois, alors tant pis ) sans trop comprendre pourquoi, hormis le manque de développement des personnages, mais je sentais qu'il y avait autre chose. Et tu as mis le doigt dessus ! En fait, les différentes parties ne sont pas assez liées, et le pire, c'est que c'est possible de régler ce problème de façon assez simple, tout simplement en rajoutant quelques détails sur leur vie antérieure (ce qui insérerait des indices et permettrait de développer les personnages, youpi) - comme l'a proposé Paladin.
Et ton analogie du roman policier avec le fantastique est très pertinente !
Bref, merci de ton avis, qui a réussi à me convaincre de retravailler ce texte. Parce que maintenant que j'ai une piste concrète sur comment m'y prendre, je me dis que ça ne paie pas de pain d'améliorer ce petit truc. Il faut juste encore que je me décide sur la fin (est-ce que je la garde telle quelle ou est-ce que je supprime totalement le dernier segment et j'amène la résolution d'une autre manière. Ca me semble tout de même un peu compliqué

Spoiler:

Mais je suis contente d'avoir du grain à moudre !


Paladin : merci Paladin de ton commentaire bien argumenté ! Et bien sûre, la petite comparaison à Gudule ne peut que me ravir !

Spoiler:

Une proposition qui me plait beaucoup, je pense que je vais partir là-dessus et ça réduira bien une partie des faiblesses de ce texte.
Développer un peu plus l'évolution de la relation entre les deux personnages me semble assez pertinent aussi (d'autant plus qu'il n'y a que deux personnages, donc ce n'est pas non plus la mer à boire, ça devrait être faisable ).
Contente que tu aies lu avec plaisir mon histoire !

Je répondrai à Murphy et Zaroff plus tard (je vous ai pas oublié, vous inquiétez pas les amis).

Je suis un peu surpris par certaines réaction. On sait dès la première phrase qu'il s'agit d'un supermarché. Le personnage voit les rayons comme un labyrinthe. Elle longe les étagères. Fait tomber un produit.
Amaranth aurait pu en faire davantage, pour motiver la fuite de ses personnages, ou les raisons de leur présence dans ce magasin, pour que le lecteur soit mieux orienté sur les enjeux présents. Maintenant, je peux comprendre que pour lancer son histoire sur les chapeaux de roues, elle ait préféré en dire le moins possible sur le contexte. D'autant que par la suite, on verra que ce n'est pas très important.
Moi, l'entame du récit ne m'a pas décontenancé. La rencontre avec Jeremy un peu plus. Je me suis vraiment demandé d'où il sortait celui-là, car on n'en fait nullement référence dans les premières lignes. Je pense que ce serait justifié, la fille a toutes les raisons de penser à lui.
Ensuite, la transition avec la jungle, là... Je m'y suis repris à plusieurs reprises pour piger quelque chose. D'où vient ce monde ? Pourquoi la fille n'est-elle pas troublée par ce qu'elle voit. Pourquoi elle accueille des tigres (des tigres!) avec bienveillance ? J'étais largué.
Petit temps d'adaptation. Les enfants grandissent (là encore, je n'ai pas bien compris l'âge des personnages, à ce moment du récit, j'ai eu l'impression que dans le supermarché, il s'agissait d'enfants, alors que jusqu'à présent, j'avais visualisé des adultes – un petit indice ici ou là pourrait éclairer le lecteur.)
Le sentiment de jalousie qui se développe m'est apparu comme une allégorie, mais j'ai eu du mal à m'y retrouver. La cruauté de la scène est bien rendue, rien à dire. Cela dit, je reste avec une sensation de « mais pourquoi ? » je ne sais pas si c'est le côté « fable » qui me met dans une mauvaise disposition d'esprit, mais j'ai vraiment du mal à m'y faire.
La fin, pareil, je ne comprends pas pourquoi le monde « réel » réapparaît comme ça...
Bon, l'intrigue ne m'a pas convaincu, mais pour le dépaysement, le côté onirique, le texte mérite d'être lu.

Un texte onirique, surréaliste, où la logique est mise de côté, quand bien même il se résout sur une double explication, folie à deux et/ou lieu maléfique. Intéressant à suivre, quoique les changements de personnalité à répétition des deux héros aient tendance à freiner l’implication dans la lecture : un personnage bipolaire, je veux bien, mais deux, cela commence à faire beaucoup. Je pense que dans l’éventualité d’une réécriture, tu gagnerais à affecter l’un de tes personnages d’un autre trouble psychique, il y a une vaste gamme à explorer en la matière.

Reste une impression de dépaysement, une invitation au voyage me rappelant par certains aspects les films de Philippe de Broca, où il ne fallait pas trop chercher à rationaliser ce qui arrivait aux personnages et se laisser bercer par les trouvailles esthétiques. A ce titre, l’apparition du crocodile et la disparition des tigres constituent de bien belles images.

Sur la forme pure, je veux bien croire qu’il s’agit d’un vieux texte sorti des tiroirs. Un gouffre le sépare de l’excellent « La mort à mes pieds », ce qui est plutôt bon signe quand on songe aux progrès que tu as accomplis depuis, tant en terme de style que de technique narrative.

Dès le départ, j'ai lu ce texte avec une impression de lecture pour jeunes ado (10-14 ans peut-être), ça m'a permis de l'apprécier à travers cette optique-là. Et je le trouve pas mal pour un tel public J'ai bien aimé le côté onirique flou (ah bah, moi de toute façon, je fais tout en flou, donc je peux pas reprocher ensuite hein). Dans un supermarché, aucun souci, c'est très clair (peut-être par contre moins précis le fait que ce soit un complexe commercial, j'ai cru que sortant du supermarché, elle était dans la rue). Qui fuient-ils ? Ça ne m'a pas vraiment tracassé de le savoir, j'ai imaginé diverses hypothèses, d'abord un monde à la zombie-mode, puis des fous ou une bande de loubards. Je n'ai pas trouvé ça important de le savoir rapidement. Le basculement vers le monde "irréel" m'a plu aussi, il est bien fait, très onirique, en douceur. Peut-être le côté onirique est-il trop appuyé sur l'endroit où ils aboutissent, enfin à son début avec le lit au milieu des flots, des drôles de bestioles qui surgissent, mais ne sont pas importantes pour l'histoire, les tigres, qui eux aussi, on n'en perçoit pas vraiment le rôle. En fait, ça rejoint ce que disait Paladin, ça va un peu vite pour qu'on adhère complètement. Cette scène d'arrivée est bien, mais elle manque de développement ensuite, quasi direct, on est propulsé plusieurs semaines/mois/années après.. L'ellipse est trop grande et donne l'impression d'un manque, d'un survol. Le sentiment de jalousie est bien décrit, mais arrive (du fait de ce que je dis juste avant) de façon abrupte.
La fin, pareil, ça ne m'a pas gênée, même si elle est très classique. Elle mériterait peut-être d'être un peu revue pour la rendre un poil plus percutante, mais je ne vois pas trop comment. J'ai bien aimé le parti-pris de laisser plusieurs pistes d'explication, ce qui convient bien à l'histoire.
Au niveau des descriptions, pareil que beaucoup, rien à foutre qu'on me décrive en long et en large la troisième allée du supermarché, les produits qui remplissent les étagères, ou la couleur jaune pisse du sol et des murs. Ça ne m'apporte rien. Je préfère les textes avec peu de descriptions visuelles. S'il y en a trop, ça m'ennuie vite, je saute des passages, voire je décroche carrément du texte. Par contre, il est vrai que tu pourrais développer un peu la psychologie, mais surtout leurs rapports. Jérémy tombe effectivement de nulle part, et si j'ai bien compris qu'il y avait un attachement entre eux, ça manque de back-ground (entre autres, comment ont-ils été séparés ? Pourquoi craignait-elle de ne plus jamais le revoir ?). Tu peux arriver à insérer ces détails sans que ça ne brûle ta chute. Et perso, pas de problème non plus pour l'âge, je les ai vu comme des ado, ni des enfants, ni des adultes.
Au fond, je rejoins assez bien le ressenti de Paladin.
C'est un texte plutôt sympa que tu peux retravailler, et puis pourquoi pas, le proposer à un AT jeunesse.

Murphy : merci de ton commentaire, comme d'habitude très détaillé et pertinent ! Je suis totalement d'accord avec toi. Pour les maladresses, je suis d'accord. Mais j'ai du mal à modifier un texte une fois qu'il est écrit, c'est assez bizarre.
Par exemple, la phrase que tu as mentionnée, elle m'avait aussi fait tiquer… j'avais essayer de la modifier, ça m'a énervée parce que je ne trouvais pas comment faire et du coup j'avais laissé tomber. Alors que tu proposes des solutions qui conviennent très bien. Faut que j'arrive à me creuser un peu plus la tête sur le truc (et que j'arrive à prendre du recul, en me positionnant en tant que lectrice sur mes propres textes, mais j'ai du mal même avec plusieurs années entre l'écriture et la lecture du truc !).
Et contente que malgré les défauts du texte, tu as été embarqué par mon monde parallèle. C'est toujours rigolo d'entraîner les autres dans son subconscient.
D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi (je n'ai pas de phobie particulière envers ces bêtes-là), mais je rêve souvent de crocodiles (ce que montre bien ce texte, mais ce n'était basé que sur un rêve parmi des centaines comprenant ces monstres).

Zaroff : effectivement, pas d'excuse. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai enlevé tous les alinéas (sauf deux qui m'ont échappée). Je ne sais pas trop ce qui m'a traversé l'esprit, mais soudainement, j'ai trouvé que c'était mieux (bizarre, bizarre).
J'espère que tu ne vas pas bouder trop longtemps. Pour me faire pardonner, j'ai écris une saynète gore dans l'atelier prévu à cet effet.
Mais c'est vrai que ce texte était pré-Tranche de Nuit (texte avant lequel je ne me voyais pas écrire un truc gore, je me demande encore pourquoi) et depuis, j'ai du mal à écrire sans qu'il y ait une petite touche gore pour égayer le truc. Là, du coup, c'est vrai que c'est pas la même chose !

Cancer : merci pour ton commentaire ! Je comprends que tu n'aies pas adhéré à l'histoire, c'est vrai qu'il n'y a pas de logique derrière (tiré d'un rêve, donc forcément, ça a un rendu spécial). Mais même sans compter ça, il manque effectivement un peu de matière pour au moins comprendre les réactions des personnages dans tout ça.

Surprenant ce texte Amaranth. Et pour tout te dire, en ce qui me concerne, tu as encore une fois tapé dans le mille ! J'ai eu la même réaction que Zaroff à la lecture de "Sombre paradis" puisque j'ai moi aussi pensé à Jumanji.
Par ailleurs, tout comme Cancereugène, j'ai su tout de suite que nous étions dans un supermarché. Le vocabulaire sur ce point est explicite et je ne vois vraiment pas ce qui pêche - ou peut pêcher - en la matière. De même le terme de 'rayon' ne m'a pas dérangé non plus puisque comme toi Amaranth je dis souvent "on se retrouve au rayon machin bidule". J'ai peut-être noté en revanche un emploi un peu trop fréquent du mot 'soudain', mais rien de grave.
Le thème est surprenant, c'est le moins que l'on puisse dire. Et je dois dire que tu réussis encore un tour de force qui est de désarçonner le lecteur avec un enchainement extrêmement rapide de décors. Ainsi, si je n'ai pas eu de mal à comprendre que nous nous trouvions dans un supermarché, je me suis quand même dit WTF avec le coup du sous-sol et de la pièce avec le lit et l'armoire. Mais cette réaction est totalement justifiée puisque, comme dans un rêve, tu établis une topographie totalement incohérente. Cela me parle totalement puisque j'ai souvenir d'un rêve totalement foutraque que j'ai fait à l'âge de 14 ou 15 ans (je devais aller chercher ma mère chez l'une de ses amies, cette amie au moment où j'entre dans la pièce est face à des caméras en train de présenter la météo. Tout à coup, des types déboulent et sortent des armes, ils commencent à nous tirer dessus. Nous fuyons. Allons chercher la voiture de la personne qui m'a amené ici, et qui n'est autre que Patrick Bruel, dans le parking de l'immeuble. Dans ce parking, des africains sont installés et vendent des statuettes de sphinx avec le visage de Mitterrand (!?). Nous montons dans la voiture, sortons de l'immeuble sur les chapeaux de roues, il se trouve que cet immeuble est celui dans lequel vit ma soeur aînée. Les méchants sont derrières nous, nous tirent dessus, nous ripostons, parce que, ô miracle nous avons des flingues nous aussi maintenant ! Chaque fois que nous ripostons, la voiture dans laquelle nous nous trouvons, et qui est blanche, devient rouge (?!?!?), etc... À part ça je vais bien mentalement !).
Bref j'ai aimé ! L'absence de description des personnages ne me gêne pas. D'autant que j'ai trouvé le choix du prénom de ton héroïne tout à fait intéressant. Car Leïla en arabe (j'ai pris quelques cours au temps de ma jeunesse) signifie "Nuit". Quoi de mieux que ce prénom pour un univers aussi onirique ?
Merci à toi Amaranth pour ce beau moment.

Je ne pourrais pas vraiment faire de critique aussi poussée que les autres membres du forum, mais j'ai bien aimé la poésie qui se dégage de ce texte. Je suis impressionné par votre talent.