Onirisme d'une sombre vie

Salut todoss, voici un petit poème d'une âme transie, amoureuse ! J'espère qu'elle saura vous plaire.




Alors que je me rapprochais des portes du grand Chien,

Dans mes sombres nuits, j’ai entendu une romance au loin,

Elle recouvra mon for intérieur d’un timbre carmin.

Cette partition est issue d’une base mortuaire, bercée en quatre temps sur une portée allant jusqu’aux tréfonds des abysses, cette mélopée macabre séparait son âme déchirée. Elle m’a été jouée en boucle pendant une période indéterminée, jusqu’au jour où je décidai, enfin, de me pencher sur autre chant, le chant des âmes. Je suis tombé sur le lien éternel d’une plume nouvelle. Sidéré par cette lecture au style si agréable, mes cellules les plus profondes exprimèrent un brasier ardant. Alors, j’optai pour un autre choix plus radical, pour une voie nouvelle, éclairée par des rayons opalins : j’avançai donc dans la pénombre nocturne sans m’arrêter, seul avec mon affliction, mes doutes, mes regrets.

Quand soudain, à l’écoute d’une Mélodie, une divinité m’apparut : sirène aux allures féeriques faite d’un bleu royal tournoyait autour de moi tout en caressant mon visage de glace. Après tant de douceur, mon cœur de marbre changea. Une faille de lumière jaillit alors, ce détail attira l’attention de cette chimère, qui, aussitôt, me prit par la main pour m’emmener au-delà de la matière. Cette invitation à aimer de nouveau réamorça mon esprit dégradé. Sans comprendre sa puissance allégorique, elle réapparut pour m’attira à elle. Tous deux enfin enlacés, duo romantique, et mes ténèbres décadentes s’illuminèrent.

C’est alors que dans un duel, mes larmes s’effondrèrent.

Elles sombrèrent dans un abîme déchiré des tréfonds stellaires.

Cela déclencha autre chose, aussi subtilement qu’un battement d’ailes.

Et aussitôt, une renaissance s’amorça dans le champ des âmes.

« L’allégorie n’est autre qu’un combat acharné contre le temps accusateur et une main tendue à l’ombre de la morte mélancolie. Le temps d’un instant, c’est avec une autre chaleur qu’il retrouva la vie, l’envie de vaincre à nouveau ses craintes et ses peurs les plus ancrées bien des vies au-delà de sa propre existence afin de faire émerger de ses terreurs nocturnes les plus profondes, l’espoir d’aimer à nouveau. »

« Solissa Médisa »

Petite mise à jour à la première personne du singulier au lieu de la troisième personne du singulier

Ola l'ami !
Puisque je bouffe de la poésie à tous les râteliers, je suis venu voir ce que tu avais à nous servir. Je vais essayer d'être le plus clair possible, généralement je n'aime pas trop critiquer les textes des autres parce que j'ai pas forcément la sensation de pouvoir les mener sur une piste d'amélioration. En ce qui concerne ton texte, je pense que je peux t'aider à certains égards (mais après j'espère que Jack et les autres squatteurs de cette section passeront donner un peu leur avis et leurs conseils).

Je vais commencer par énoncer ce que j'ai trouvé chouette avant de passer à la partie que j'ai trouvée moins convaincante :
Tu abordes des thèmes et des univers classiques mais je trouve que ça sonne assez juste dans l'ensemble. Il y a beaucoup d'éléments qui renvoient à l'imaginaire et au rêve, alors la promesse du voyage onirique est très bien tenue ; j'ai pas grand chose à redire sur le fond très honnêtement !

En revanche, outre les quelques coquilles (un brasier ardent, etc...) qui disparaîtront dès que tu te seras relu et quelques formulations maladroites, j'ai trouvé que ton texte présentait deux défauts majeurs :

La première chose qui me frappe c'est l'absence de concordance des temps : Je veux pas dire de conneries, encore une fois, mais j'ai l'impression qu'il y en a trois ou quatre qui se battent en duel sans vraie logique. Du coup il y a plein de moments au cours desquels j'étais un peu perdu et je ne comprenais plus vraiment par quel bout je devais prendre ton poème. C'est archi-dommage parce que ça m'a sorti plusieurs fois de ma lecture...
Je pense qu'en ce qui concerne la grammaire, Françoise et quelques autres seront beaucoup plus à même que moi de t'expliquer là où ça pêche (Ouais je délègue vachement, c'est mon expérience de manager qui parle, ça !).

Un autre aspect sur lequel je suis assez catégorique (mais pas forcément objectif) c'est au sujet des images poétiques que tu emploies. Je DETESTE cette manière qu'on Thiéfaine (malgré tout le respect que j'ai pour cet homme) et d'autres de créer des images "vides". Par là j'entend coller des termes un peu onirico-poético-machin-truc entre eux et créer une image qui n'a soit peu ou pas de sens, ou qui est trop floue pour qu'on percute vraiment l'idée. Du coup on passe par dessus en se disant "Ouais ok, c'est des jolis mots, ok, ok" mais finalement ça n'apporte rien au texte.
Par exemple :

Petit-Carmin a écrit:
C’est alors que dans un duel, mes larmes s’effondrèrent.

Elles sombrèrent dans un abîme déchiré des tréfonds stellaires.

Ça m'a vraiment fait l'effet "Ouais okay, c'est joli mais est-ce que ça veut vraiment dire quelque chose ?". Alors c'est peut-être moi qui suis un sale con, je sais que tu n'as pas écrit ça pour "remplir", c'est juste que c'est soit trop évasif, soit trop pointu pour que je percute l'idée.

Petit-Carmin a écrit:
Et aussitôt, une renaissance s’amorça dans le champ des âmes.

Et là, à l'inverse, j'ai trouvé cette phrase TRES BIEN ! On pige facilement l'idée et l'opposition entre le concept de renaissance et le lieu macabre qu'est un cimetière, c'est parfait. C'est sobre, c'est efficace et c'est très beau.

Du coup c'est potentiellement une question de style/préférences qui sont propres à chacun mais je trouve qu'il y a beaucoup d'images de ce type dans ton texte, des images qui me paraissent "vides" ou dont je ne comprends pas le sens. Et on retrouve le combo gagnant de ce que j'appellerais "le mauvais petit Thiéfaine" (je vous jure que j'aime beaucoup ce type en vrai !) toute la série de mots tels que : allégorique, ténèbres décadentes, tréfonds stellaires, abysses, etc...

Alors, qu'on s'entende bien, déjà tout ça, c'est mon opinion et je suis pas plus intelligent ou légitime qu'un autre péquin. Mais j'ai l'impression de retrouver des erreurs que je faisais il y a quelques années.
Je viens pas énoncer gratuitement les points négatifs de ton texte, je ne prendrais pas la peine de rédiger un aussi long pavé pour critiquer un travail que trouverais nul à chier. Au contraire en fait, je pense que pour le coup il y a vraiment quelque chose à faire avec tes mots et si je peux te donner un angle de vue un peu différent ou te faire prendre conscience d'un point négatif (ou d'un point fort aussi, hein), j'en serais ravi.

Dans tous les cas j'espère te recroiser bientôt dans cette section ! Bonne nuit !

Salut Martin,

Merci pour ton commentaire argumenté :

Premièrement, tu as souligné ces deux vers :
C’est alors que dans un duel, mes larmes s’effondrèrent.

Elles sombrèrent dans un abîme déchiré des tréfonds stellaires.

Tu n'as rien du sale con, crois moi ! C'est simplement que c’est un épisode métaphorique de ma triste vie... Un moment que j’ai voulu ai rendre peu explicite à cause de sa violence. Et je suis navré que tu n'aies pu en saisir le sens profond, mais pour être honnête, je crois que c'est mieux ainsi.

Je crois que tu as bien ciblé les éléments positifs et les défauts de ce texte et je remercie pour cela l'ami ! Je suis honoré que tu t’y sois penché dessus, car je trouve ta plume agréable, belle, précise. MERCI !

À très bientôt et probablement sur tes petites histoires

Petit-Carmin a écrit:C'est simplement que c’est un épisode métaphorique de ma triste vie... Un moment que j’ai voulu ai rendre peu explicite à cause de sa violence. Et je suis navré que tu n'aies pu en saisir le sens profond, mais pour être honnête, je crois que c'est mieux ainsi.

Chacun voit ça comme il veut après tout, si pour toi l'écriture est un exutoire c'est tout aussi bien. J'aime l'idée de travestir un peu les mots et les phrases pour y glisser des sens cachés mais je pense que c'est comme jouer à cache-cache : quand ton cousin Bernardo se planque un peu trop bien c'est plus très intéressant.

Ce que j'entends pas là c'est que si le lecteur n'a aucune chance de percuter ou de ressentir ce qu'on raconte, j'ai pas la sensation que ce soit réussi.

Mais encore une fois, libre à toi de voir la chose à ta manière. Si tu préfères conserver cet aspect de ton écriture, qui suis-je pour venir en dire du mal !
Reste que je serais attentif à tes prochains textes, je suis très curieux de ce que tu as à nous écrire !

(Et non, je n'ai pas vraiment de cousin nommé Bernardo, encore heureux, on ne fait pas des choses aussi cruelles à un gosse...)