Offre d'une nouvelle inédite, reliée à la main, à l'occasion du Ray's Day

C'est aujourd'hui le Ray's Day. Pour celles et ceux d'entre vous qui ne connaîtraient pas, il s'agit d'une journée de célébration de la lecture, fondée en 2014. Son nom est un hommage à l'écrivain Ray Bradbury (le projet se voulant héritier de sa philosophie), de même que la date choisie, qui est celle de sa naissance. À cette occasion, partout en francophonie, des auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires ou blogueurs partagent gratuitement des textes. L'ensemble de ces initiatives est à découvrir via le site de l'évènement.

J'ai moi-même décidé d'y participer et d'offrir vingt-deux exemplaires numérotés et signés d'une nouvelle inédite, illustrée et reliée artisanalement par mes soins. Celle-ci s'intitule La Main de Gloire ; il s'agit d'un récit écrit fin 2013, d'un fantastique sordide teinté d'épouvante. En voici l'incipit :

La première chose à savoir à propos de Robin, c’est que c’est un minable. Il devait d’ailleurs y être prédestiné, prénommé comme il le fut d’après le mouton du Roman de Renart. Mais ça, Robin veut pas l’admettre : il aspire aux plus grandes destinées. Or c’est un criminel de troisième zone, et un pire sorcier. Pourtant, c'est pas faute d’avoir l’esprit d’entreprise...

Dans les plaquettes offertes, cette nouvelle est précédée d'une préface rédigée par Frédéric Gaillard, un nouvelliste de talent (jetez donc un œil à son nouveau recueil Infemmes et Sangsuelles ; il vaut le détour). Voici un bref extrait de la présentation dont il m'a gratifié :

Dans la nouvelle que vous allez lire, il est question de sorciers de bas étage, d'objets de pouvoir, d'inquiétants créanciers et de forces maléfiques. Quelques-uns des ingrédients propres à la pratique, non sans risque, de la sorcellerie.
Le tout brassé dans le chaudron cérébral d'un passionné du genre, et savamment distillé par sa plume alerte.

Et puisque des images valent bien mieux qu'un long discours, voici quelques photos du produit fini.


Quelques-uns des vingt-deux exemplaires de la nouvelle. Chacun fait cinquante-six pages hors couverture.
Ils ont été assemblés via une reliure japonaise ; la couverture est en papier marbré orné d'un embossage.


Les première et quatrième de couverture côte à côte.
Le format est un peu atypique : 9,7x13,8 centimètres, soit un peu plus petit qu'un A6.


La page de titre. Encore mille mercis à Frédéric pour la préface.


La nouvelle est divisée en dix-sept courts chapitres, la plupart précédés d'exergues.


La nouvelle est dotée de trois illustrations. Elles sont initialement réalisées en pointe sèche sur Tetra Pak et imprimées manuellement en taille-douce, avant d'être scannées et insérées dans le texte.


Chaque exemplaire est numéroté et signé. Voici le colophon du premier.


Comme mentionné plus haut et dans l'esprit du Ray's Day, ces plaquettes, je vous les offre. C'est tout à fait gratuit, sans contrepartie aucune ni frais de port. Étant donné le faible nombre d'exemplaires, et afin de laisser à chacun sa chance, ils seront cependant distribués via un tirage au sort.

Pour y participer, envoyez-moi simplement un courrier électronique (ni commentaire, ni message via Facebook, s'il vous plaît) à commande@juliennoel.be, en indiquant « Ray's Day » en objet et votre adresse postale dans le corps du message. Les inscriptions seront acceptées jusqu'à mercredi minuit (UTC+2) ; le tirage au sort aura lieu dans la soirée de jeudi. L'offre est valable partout dans le monde.

Voilà. J'espère que mon cadeau vous plaira : j'ai pris énormément de plaisir à le concevoir, et j'ai l'espoir que vous en ayez tout autant à le lire.

N'hésitez surtout pas à partager cette initiative autour de vous, de même que celles de mes très nombreux confrères, blogueurs et écrivains, engagés dans l'aventure. Énormément de contenus de toutes sortes (sur papier, en numérique, en audio, etc.) sont et vont être partagés aujourd'hui. Profitez-en !

Eh bien, tu nous fais un sacré cadeau : merci beaucoup !
Je pense m'inscrire dans peu de temps ^^

Wow. Les images sont petites mais ça en jette, déjà à distance.

Si j'avais su que le Ray's day approchait, j'aurais tenté quelque chose aussi (sans pouvoir faire un truc aussi élaboré que toi en revanche). C'est un super concept en tout cas !

Merci à vous deux.

@Françoise : J'attends ton email.

@Murphy : Tu peux visionner les images en plus grand sur mon blog, si tu veux.

C'est encore plus bluffant avec les images en plus grand.
Ça a pas été trop complexe à faire ?
J'y connais rien là-dedans mais relier un livre m'a l'air d'un truc assez minutieux où tout peut se péter la gueule à la moindre fausse manip'.

Je vais tenter ma chance en mail moi aussi.

J'ai bien reçu ton email, merci. Je te tiendrai au courant.

La reliure japonaise, franchement, ce n'est pas très compliqué. Il m'a fallu faire trois essais pour comprendre comment ne pas superposer les fils (ce qui est théoriquement interdit) et j'ai dû un peu réfléchir pour dissimuler l'effet "choux-fleur" du poinçon (en fin de compte, j'ai percé en deux fois, pour le cacher à l'intérieur). Sinon, ça vient tout seul.

En revanche, j'ai eu un peu de mal avec l'étape du découpage, notamment pour la couverture. Mais c'est, je pense, surtout un manque de méthode. Par exemple, j'ai changé d'avis sur la manière de centrer le titre, après avoir fait les impressions. Du coup, j'ai dû pas mal tâtonner pour trouver les bons réglages (et encore, là, c'est pas parfait). Cela dit, je suis certain qu'il y a moyen de faire tout ça très simplement, si on emploie de base un programme plus adapté (j'ai fait la mise en page sous OpenOffice car c'est un programme avec lequel je suis bien à l'aise mais, pour ce genre de travail, ce n'est vraiment pas l'idéal).

Bref, je pence que cela ira de mieux en mieux au fur et à mesure des tentatives (parce que, bien sûr, je compte continuer ).

J'aurais pas pensé l'habituation si rapide.

Pour la couv, c'est vrai que c'est pas le meilleur logiciel qui soit. Mais de ce que j'en vois sur les images, ça rend quand même foutrement bien au final !

C'est vraiment classe comme activité en tout cas.

C'est peut-être que je sais déjà bien coudre à la base, et que j'ai notamment l'habitude de faire de la couture sur cuir. Du coup, il y a des mouvements, en reliure, qui me sont somme toute assez familiers.

C'est certain que c'est formidable, comme truc. Être capable de produire un livre soi-même quasi de A à Z... Et l'idée qu'il reste une marge de progression énorme (la reliure traditionnelle, en cuir, les dorures, la gravure sur cuivre ou à l'eau-forte...) me ravit. J'ai le sentiment d'avoir un pays immense à explorer.

Je suis d'ores et déjà en train de réfléchir à une structure pour éditer (et commercialiser) légalement des textes d'autres auteurs, en petits tirages de ce genre. (Ça rejoint une évolution globale de mes occupations : j'ai quitté l'enseignement et suis passé sous statut de travailleur indépendant ; je suis cafetier, à présent. Lancer un petit projet semi-pro dans l'édition me brancherait donc bien.)

Ah oui, c'est bluffant. Sur les images un peu petites, on ne se rend pas compte, mais quand on va voir en grand, c'est beau.
Ça a dû demander un sacré travail et pas mal de temps.
Je crois que je vais tenter ma chance aussi.

Ça a demandé du temps, mais pas tant que ça, en fait. Le tout m'aura pris une dizaine de jours, sans m'y consacrer à temps plein car je travaillais à côté. Une fois la conception achevée, la confection des plaquettes n'est pas trop chronophage.

Je pense que, bien motivé, on peut les fabriquer assez vite. Mais, moi, je savoure : après les prises de tête de la semaine dernière, bosser sur des reliures en prenant bien mon temps, avec de la bonne musique et une bière fraiche, c'est un plaisir rare.

(J'ai bien reçu ton email, Catherine, merci ; je te tiendrai au courant.)

C'est absolument superbe ! Et très alléchant. Bravo pour ce magnifique travail, à tous points de vue : l'objet autant que ce qu'il contient, tout a l'air remarquable.

Et merci à toi pour cette initiative qui, je n'en doute pas, donnera des idées pour le prochain Ray's Day.

Tu vas recevoir d'ici peu mon mail^^

Merci. (J'ai bien reçu ton email, de même que celui d'Amaranth ; je vous tiendrai au courant.)

Sinon, pour qui ça intéresse, j'ai posté aujourd'hui sur mon blog le "making-of" des illustrations de ce livret.

Tu es très critique avec ton travail. Et si c'est bien de ne pas se penser un génie, ne te rabaisse pas trop. Tu as fait un très bon boulot, c'est une première fois qui te sera riche d'enseignement pour la fois suivante.

Par nature, je suis quelqu'un de fort perfectionniste et maniaque ; du coup, les défauts ont tendance à me mettre vite en rogne, surtout lorsqu'il sont dû à une maladresse ou à une imprévoyance de ma part... Mais même s'ils m'énervent, je leur reconnais la qualité de me faire progresser. C'est en ratant qu'on finit par réussir, tu as bien raison. Merci donc pour ton message encourageant.

Je plussoie. Article vraiment intéressant.

Et franchement, les défauts sur les dessins sont plus que minimes. Je les aurais même pas aperçus si tu n'en parlais pas explicitement dans le texte de l'article.

Quand on sait qu'en plus, t'as fait ça "du premier coup" (pas le droit à l'erreur si j'ai bien compris), c'est d'autant plus bluffant ! Même en décalquant un visage, et en y passant des heures à gommer, refaire, regommer, rerefaire, j'arriverais pas à un tel résultat.