La belle affaire
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La belle affaire
Voici le quatrième texte écrit sur le thème "enfers". Je pense que c'est le moins bon de la fournée, mais je vous le propose quand même.
- La belle affaire:
- Serge garda les yeux fermés, la tête cotonneuse et les intestins nauséeux. Les derniers événements restaient flous dans son esprit. La vieille maison où il avait rendez-vous demeurait son souvenir le plus précis. Il s'était arrêté devant le portail en fer forgé, rouillé et grinçant. La bâtisse s'étendait, imposante, au bout d'une allée envahie par les mauvaises herbes. Le parc alentour avait dû être magnifique, mais il ressemblait maintenant à une jungle sauvage et indomptée. Tout avait poussé en totale anarchie, et les broussailles rendraient son exploration difficile. Mais il avait le temps. Ce serait pour plus tard. D'abord l'habitation. Et la promesse d'une belle commission sur la transaction.
Il y aurait du boulot pour la restauration, mais le cadre et la situation dans l'arrière-pays, tranquille et agréable, compenseraient le mauvais état. Si les murs paraissaient à première vue en assez bonne condition, le toit, en partie effondré, les vitres brisées, leurs chambranles pourris, demanderaient une complète rénovation. Mais qu'importe, le petit château, une fois réhabilité, serait magnifique. Ses clients avaient insisté, il le voulait, sans se soucier du prix. Malgré tout, au plus bas il négocierait l'affaire, plus son bénéfice personnel serait élevé.
La propriétaire, une vieille femme dont il ne put augurer de l'âge, serait son principal problème. Bien que décrépite et usée, elle refusait de céder son bien. Elle tenait à y terminer ses jours et ne voulait en démordre. L'entrevue était devenue la dernière chance du jeune homme de conclure la meilleure affaire de sa carrière.
Le commercial toujours dans une semi-inconscience cherchait à se rappeler. La suite se déclinait en flashs presque incompréhensibles.
La porte qui s'ouvre en couinant.
La nonagénaire, laide, puante, et repoussante.
Le hall d'entrée, tout en ombres mouvantes dans les flammes des candélabres.
Il se souvenait de son malaise. L'intérieur était encore plus lugubre que l'extérieur. Il avait avalé sa salive, présenté son plus beau sourire, et tenté sa première approche. Mais l'ancêtre l'avait à peine écouté. Elle avait grommelé qu'il n'avait rien à faire là, qu'elle ne voulait et, surtout, ne pouvait pas vendre. Il avait insisté, bien sûr, était entré, indélicat, et lui avait exposé tous les avantages. La maison de retraite de luxe, les soins gratuits, les servitudes disparues. Tout y était passé. Rien n'y avait fait.
Dans la cuisine sombre où il l'avait suivie, elle avait fini par lui proposer une boisson. Il l'avait acceptée à contrecœur, mais la mine ravie. Il ne désespérait pas encore. Avec un peu plus de temps, il parviendrait à ses fins. Le café retardait son départ.
Le goût amer lui avait provoqué un début de nausée, réprimée avec difficulté. Il avait demandé du sucre, pour atténuer la saveur aigre. Il allait le boire, bien obligé. Amadouer la vieille par tous les moyens.
Mais ensuite ? Que s'était-il passé ensuite ?
Un vertige. Sûrement l'atmosphère pesante des lieux. Ça allait passer.
Ça n'était pas passé. Son étourdissement s'était accentué, les meubles vétustes avaient perdu de leur netteté.
Oui, les choses s'étaient déroulées ainsi. Ça lui revenait. Il s'était simplement évanoui. Et là, il se réveillait, une barre dans le crâne, un tambour à ses tempes. Il devait être allongé sur le sol sale, à côté de la table branlante, avec l'aïeule pas loin, affolée. Tout bon pour lui. Un atout qu'il était prêt à utiliser au mieux.
Serge gémit en soulevant ses paupières. Autant en rajouter, l'inquiéter encore plus, qu'elle se sente coupable et mieux disposée à son égard. Il s'attendait à retrouver la pénombre oppressante, il ne reconnut absolument rien.
Le noir le plus complet. Pas un seul bruit à ses oreilles. Où était-il ? Était-il possible que cette vieille folle ait eu la force de le transporter dans une chambre aux lourdes tentures tirées ? Une possibilité envisageable. Elle lui avait semblé très en forme malgré son apparence chétive. A moins qu'une autre personne ne l'ait aidée.
Le commercial poussa un cri, appelant son hôte. Rien ne bougea autour de lui. Des bribes de souvenirs continuaient à affluer.
La dame penchée sur lui.
Le sourire navré.*****
Puis le trou noir. Et maintenant, il était là, cherchant à se situer. Il posa un pied sur le sol. Mais de sol, il n'en trouva point. Juste le vide. Un vide qui l'accueillit tel un cocon. Et toujours le noir. Toujours le silence.
Il tenta d'avancer, hésitant, tel un nouvel aveugle, progressa longtemps à la recherche d'une porte, d'un interrupteur, quelque chose de tangible, mais ses mains tendues devant lui ne trouvèrent rien.
Une dernière réminiscence le frappa de plein fouet.
— Un poison rapide, vous savez. Je n'ai pas eu le choix. Personne ne doit venir avant ma fin. Vous allez mourir, mais sans douleur. Après, je ne sais pas. Paradis ou enfer, je suppose.
Mais il n'y avait pas de paradis, et pas d'enfer non plus. Sauf à considérer cette éternité solitaire dans les ténèbres comme le séjour des mauvais.
Re: La belle affaire
Coucou Catherine !
Un peu de mal avec ce texte : outre qu'il est bourré de clichés sur les maisons abandonnées/hantées/hostiles, on ne comprend pas qui est la vieille, ni pourquoi elle ne veut/peut absolument pas vendre la maison. Le commercial est très caricatural aussi, vide, sans profondeur.
La fin n'aide en rien à solution l'énigme -si énigme il y a- et laisse un goût d'inachevé en bouche. Où est-il ? Enfer ? Purgatoire ? Retour au néant ? On en sait trop rien, et finalement, on a l'impression que le déroulement a été un peu vain...
Désolée, mais c'est vrai que tes autres textes étaient bien meilleurs, et tu as bien fait de présenter celui qui a gagné !
Bises,
Eimelle
Un peu de mal avec ce texte : outre qu'il est bourré de clichés sur les maisons abandonnées/hantées/hostiles, on ne comprend pas qui est la vieille, ni pourquoi elle ne veut/peut absolument pas vendre la maison. Le commercial est très caricatural aussi, vide, sans profondeur.
La fin n'aide en rien à solution l'énigme -si énigme il y a- et laisse un goût d'inachevé en bouche. Où est-il ? Enfer ? Purgatoire ? Retour au néant ? On en sait trop rien, et finalement, on a l'impression que le déroulement a été un peu vain...
Désolée, mais c'est vrai que tes autres textes étaient bien meilleurs, et tu as bien fait de présenter celui qui a gagné !
Bises,
Eimelle
Eimelle- — — — Jungle girl — — — Bazooka fou dans l'intimité
- Messages : 1537
Date d'inscription : 17/10/2013
Age : 38
Re: La belle affaire
Oui, oui, pas très efficace ce texte.
Merci de ta lecture.
Tout à fait.on ne comprend pas qui est la vieille, ni pourquoi elle ne veut/peut absolument pas vendre la maison. Le commercial est très caricatural aussi, vide, sans profondeur.
Merci de ta lecture.
Re: La belle affaire
Eimelle a écrit: Le commercial est très caricatural aussi, vide, sans profondeur.
Moi, j'ai trouvé ça bien vu pour en avoir rencontré pas mal répondant à cette description.
(pataper si vous êtes commerciaux !)
Bon sinon, je ne peux qu'abonder dans le sens d'Eimelle. Ton écriture est maîtrisée, mais c'est au service d'une histoire guère passionnante, trop cliché sans réel enjeu. Quand je vois la force évocatrice de la Femme et l'Enfant, je me dis qu'une vraie histoire de maison hantée menée à ton maximum serait du caviar !
Plumitive Punitive- Écritoirien émasculé
- Messages : 302
Date d'inscription : 21/07/2015
Age : 48
Localisation : Y vrille sur scène
Re: La belle affaire
Merci de ta lecture Plumitive. Je ne pense pas être faite pour écrire des histoires de maisons hantées, je ne sais pas travailler les ambiances. Du gore, du dur, c'est plus facile pour moi, ou ça me correspond mieux.
Re: La belle affaire
Je trouve que tu développes trop l'"avant", l'histoire de la maison, de la propriétaire,etc... dont tu dois bien parler, mais il faudrait beaucoup plus insister sur le vécu de Serge "après": la sensation de vide, de solitude, etc... qui devrait être plus creusée avant la révélation finale, que je trouve bien trouvée.
Ça m'a fait penser à un texte à moi: Les ténèbres du dehors, qui est un peu basé sur le même principe, et souffre peut-être des même faiblesses...
Ça m'a fait penser à un texte à moi: Les ténèbres du dehors, qui est un peu basé sur le même principe, et souffre peut-être des même faiblesses...
Re: La belle affaire
Merci de ta lecture. Cette histoire est bof. Bon tant pis, elle restera sur mon disque dur.
J'avais lu "les ténèbres du dehors", mais je ne m'en rappelle pas vraiment.
J'avais lu "les ténèbres du dehors", mais je ne m'en rappelle pas vraiment.
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