Derniers films vus (ciné, DVD): 2015-2016

Oui j'y suis allée et c'est déroutant... Les prises de vue sont magnifiques et le sujet angoissant quoique Abderrahmane Sissako semble se moquer et ridiculiser ces "djihadistes"... J'ai par contre pas bien compris la fin .
La scène d'ouverture est parfaite avec l'antilope galopante, fuyant un véhicule d'hommes armés qui la vise pour la fatiguer. Celle des statuettes d'art sacré déchiquetées par des balles provenant de tirs d'entraînement m'a serré le cœur, plus que des scènes de violence qui ne sont pas si sanglantes que ça... La scène de la partie de foot est vraiment réussie, aussi, ainsi que celle de la femme flagellée qui entonne un chant malgré la douleur (moment plus qu'émotif, de l'ordre du sacré) et la libre, majestueuse "folle" du village à qui il n'arrive rien alors qu'elle ne cesse de défier les militaires, s'habille d'une manière extravagante tout en se promenant avec son coq bien aimé... Le reste, le jugement expéditif de l'éleveur des 8 vaches, dont GPS qui a été tuée par un pêcheur (il l'a donc bien cherché puisqu'il a tué Amadou, le pêcheur en emportant son arme : je doute qu'elle puisse se déclencher dans l'eau mais bon...), les amants enterrés vivants m'ont paru surajoutés et sans lien direct avec cette Afrique gangrénée par des groupuscules religieux radicaux, très inexpérimentés et ridicules...vue par ce réalisateur discret.

Apollo 18 — 2011 — Réal. Gonzalo Lopez-Gallego

Le pitch : 1974. Alors que le programme Apollo est officiellement enterré pour raisons budgétaires, le Département de la Défense US recrute trois astronautes en vue d’une mission secrète sur la Lune, avec arrière-plan de Guerre Froide. Leur objectif : la pose de caméras, transmetteurs HF et autres radars. Les premiers jours se déroulent sans accrocs, puis des phénomènes étranges se succèdent. L’équipage se rend bientôt compte qu’il n’est pas seul…

Commentaire : présenté sous la forme d’un faux documentaire (ou found footage, terme à la mode depuis Blair Witch),  Apollo 18 reprend le schéma classique du film SF/horreur : exposition immergeant le spectateur dans un univers futuriste vraisemblable (ici une uchronie à partir du programme Apollo), apparition d’éléments perturbateurs à l’origine mystérieuse, et enfin confrontation ouverte avec le fantastique.

C’est dans les deux premières parties que le film excelle : l’imitation des documents audio-visuels d’époque, les effets spéciaux aussi sobres qu’efficaces, les acteurs accomplissant leur job correctement… tout contribue à donner le cachet de réalisme nécessaire pour y croire. En revanche, mieux vaut passer sur le caractère peu crédible de la mission (A quoi bon se rendre sur la lune pour faire en moins bien ce dont les satellites-espion s’occupent déjà ?), et savourer l’ambiance claustrophobique du module lunaire et des excursions extérieures.

Puis la partie film d’horreur prend le relais, et avec elle déboulent les stéréotypes habituels : situations, répliques et rebondissements hérités d’Alien et consorts. A ce stade, Apollo 18 devient vite prévisible et tend à s’enliser, devenant même franchement ennuyeux par moments. Reste que les « choses » présentes sur la Lune sont plutôt intrigantes et pourraient faire bonne figure dans le bestiaire du Mythe de Cthulhu de par leur caractère improbable.

Vu hier : l'excellent film Whiplash.
Andrew est un étudiant de première année dans une école de musique new-yorkaise. Son ambition : devenir un grand batteur de Jazz. Sa route va croiser un jour celle d'un enseignant de cette école qui ne s'intéresse qu'aux meilleurs musiciens. Le type se révèle être un véritable bourreau. Que dire ? Rien sinon que j'ai été absolument subjugué par ce film. Andrew est prêt à sacrifier beaucoup pour parvenir à son rêve. Et il va devoir sacrifier beaucoup. Je suis resté suspendu du début à la fin au destin de ce gamin. La bande-son est tout simplement parfaite, tout comme les acteurs... Foncez si vous avez l'occasion de le voir. Un point encore : Ok, ça parle de Jazz et peut-être que certains parmi vous n'aiment pas (même détestent) cette musique, mais cela ne doit pas vous rebuter pour autant (après tout je me suis tapé le film sur la vie de Stephen Hawking alors que je suis nul en math et en physique !).

Mon mari qui est batteur de jazz l'a vu et a été consterné par ce sujet : être obligé de souffrir le martyre pour savoir bien jouer !!! Alors qu'il était curieux de voir comment allait être traité ces cours de batterie (qui sont juste sadiques... surtout les doigts qui saignent en arriver jusque là !). C'est très hollywoodien, m'a-t-il dit...

Amaranth a écrit:J'ai beaucoup aimé Imitation Game, il aborde pleins de sujets différents : la guerre d'un point de vue assez novateur (personnellement, je n'avais jamais entendu parler d'Enigma et de la petite cellule occupée à tenter de le résoudre), j'ai aussi découvert la naissance de l'ordinateur et son créateur (Turing), la façon dont étaient traités les homosexuels à cette époque (c'est révoltant, je dirais même gerbant) et les femmes (avec un passage assez drôle notamment). Bref, c'est complet, c'est intéressant. Et Benedict Cumberbatch joue très bien !

Moi, je n'ai pas trouvé ce film extraordinaire. C'est très bien joué, bien sûr, mais je trouve la réalisation vraiment lisse. C'est d'un classicisme qui dépasse selon moi la sobriété. Comme si le film avait été taillé spécialement pour les Oscars, dont l'académie privilégie ce style. Du coup, je ne le trouve pas vraiment à la hauteur de son excellent sujet ; il aurait pu (dû) être plus ambitieux.

Silence a écrit:Vu hier : l'excellent film Whiplash.
Andrew est un étudiant de première année dans une école de musique new-yorkaise. Son ambition : devenir un grand batteur de Jazz. Sa route va croiser un jour celle d'un enseignant de cette école qui ne s'intéresse qu'aux meilleurs musiciens. Le type se révèle être un véritable bourreau. Que dire ? Rien sinon que j'ai été absolument subjugué par ce film. Andrew est prêt à sacrifier beaucoup pour parvenir à son rêve. Et il va devoir sacrifier beaucoup. Je suis resté suspendu du début à la fin au destin de ce gamin. La bande-son est tout simplement parfaite, tout comme les acteurs... Foncez si vous avez l'occasion de le voir. Un point encore : Ok, ça parle de Jazz et peut-être que certains parmi vous n'aiment pas (même détestent) cette musique, mais cela ne doit pas vous rebuter pour autant (après tout je me suis tapé le film sur la vie de Stephen Hawking alors que je suis nul en math et en physique !).

J'ai aussi vu whiplash hier et je rejoins entièrement ton avis, Silence. D'ailleurs, je n'aime pas vraiment le jazz au départ et ça ne m'a pas empêché d'adorer le film. Il est construit un peu comme un thriller et il y a une tension constante. J'ai été totalement subjuguée !

Similien a écrit:

Amaranth a écrit:J'ai beaucoup aimé Imitation Game, il aborde pleins de sujets différents : la guerre d'un point de vue assez novateur (personnellement, je n'avais jamais entendu parler d'Enigma et de la petite cellule occupée à tenter de le résoudre), j'ai aussi découvert la naissance de l'ordinateur et son créateur (Turing), la façon dont étaient traités les homosexuels à cette époque (c'est révoltant, je dirais même gerbant) et les femmes (avec un passage assez drôle notamment). Bref, c'est complet, c'est intéressant. Et Benedict Cumberbatch joue très bien !

Moi, je n'ai pas trouvé ce film extraordinaire. C'est très bien joué, bien sûr, mais je trouve la réalisation vraiment lisse. C'est d'un classicisme qui dépasse selon moi la sobriété. Comme si le film avait été taillé spécialement pour les Oscars, dont l'académie privilégie ce style. Du coup, je ne le trouve pas vraiment à la hauteur de son excellent sujet ; il aurait pu (dû) être plus ambitieux.

C'est vrai que la réalisation n'est pas exceptionnelle, mais j'ai appris tellement de choses avec ce film que ça ne m'a pas dérangée ! Peut-être y aurait-il eu moyen de traiter le sujet de façon encore plus intéressante, mais en l'état, j'ai déjà bien été satisfaite.

Bon, vous confirmez ce que j'ai entendu par ailleurs sur Whiplash. Par conséquent, faut que j'aille le voir.

L'idée de la souffrance, y compris physique, pour viser ce qui me semble bien plus que l'excellence ne me choque ps plus que cela. Quant à dire que c'est un traitement hollywoodien du sujet, je ne trouve pas non plus. Il n'y a rien hollywoodien là dedans. Et je pense que l'on pourrait faire le même film avec la danse classique, ou l'apprentissage du piano, etc...

Du coup je n'ai pas voulu le voir mais apparemment vous êtes deux à l'avoir apprécié... Bon, il va falloir que je me fasse ma propre opinion...

Excellente idée Françoise. Cela fait trois jours maintenant que j'ai vu ce film et j'y pense continuellement. Je peux comprendre cependant les observations de ton mari. Mais il faut comprendre qu'Andrew ne souhaite pas être un bon musicien de Jazz, ni même un excellent musicien. Il veut faire partie des plus grands et il est prêt à tout accepter pour cela. Le nom de Charlie Parker revient plusieurs fois dans le film comme étant un modèle (étant entendu que Bird n'était pas batteur mais ça place les enjeux de ce que souhaite Andrew). La souffrance telle qu'elle est filmée ici n'a rien d'Hollywoodien à mon goût. On peut la regretter et se dire que la musique ne devrait pas conduire à cela, mais encore une fois, je crois que les élèves d'écoles de musiques prestigieuses comme Juliard ou d'autres sont prêts à en baver. Et je ne crois pas que Mozart se soit 'fait' en douceur... Non franchement ce film me laisse un long et bon souvenir... C'est rare !

Il est extraordinaire, ce film ! Personnellement, même avec — ou grâce à — la modestie de ses moyens, il me convainc bien plus qu'une foule de long-métrages récents abordant la thématique de la sorcellerie.

J'ai vu it follows hier soir et je suis... en admiration, je crois. Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant flippé devant un film. L'ambiance et la musique surtout rappellent du Carpenter, et il y a de la tension tout au long du film. Je crois même avoir développé une phobie des "gens qui marchent". Le pitch est très simple mais la réalisation fait qu'il est redoutablement efficace. Certaines images et impressions m'ont hantée toute la journée. Il a vraiment quelque chose de modeste qui le sort du lot des films d'horreur qui sortent actuellement.

Lors de notre dernière « soirée nanard », avec mes colocs, on a regardé Vampire's Kiss, un vieux film de Nicolas Cage. J'ai été un rien déçu, mais sans doute car j'attendais trop de ce film considéré par d'aucuns comme culte...