Derniers films vus (ciné, DVD): 2015-2016

Ah le Tombeau des Lucioles ! Probablement un des rares films d'animation qui aient pu me faire chialer... (et pourtant, c'était pas si vieux que ça ).
Un très très beau film, mais que je ne mettrais pas entre les mains de mes enfants, en effet.

Oui, y a vraiment des gens qui n'hésitent pas à mettre en doute les plus grandes et tristes pages de l'histoire. Je trouve ça désolant pour les survivants et descendants de victimes de ces morceaux d'histoires.
Je crois que le plus dommage, c'est qu'il y a aucune possibilité de discussion avec ces gens là. Ils ont toujours raison parce que quand on discute avec eux, ils ne veulent pas avoir tord, mais aussi parce qu'à force beaucoup on abandonné de les contredire...à quoi bon...

En fait en ce moment je me tape quelques œuvres du studio ghibli.
Mercredi: Le voyage de Chihiro (que j'avais regardé petite mais m'avais mis un peu mal à l'aise car j'étais une peureuse enfant)
Le tombeau des Lucioles
Hier soir: Mon voisin Totoro (jamais vu avant). C'est décidé, je veux un lit Totoro, comme celui ci:

Spoiler:

Ca doit être tellement bien de lire sur le ventre de Totoro ! <3
Bon après Totoro, c'est vraiment pour les gosses. J'avais entendu une théorie comme quoi Totoro serait l'incarnation de la mort...mais j'ai pas eu cette impression en regardant le film.
J'ai vraiment perçu ca comme un film gentil et mignon pour enfant. J'ai peut être une vision réductrice du film, mais je l'ai ressentit comme ça.

Tu as bien raison de revoir ces films d'animation d'un haut niveau !
J'ai regardé aussi le tombeau des lucioles, très dur mais si beau !

Je n'y connais absolument rien, à part de nom, je crois même n'avoir jamais vu un de ces films, à part Ghost in the shell. Je me rends compte qu'il est urgent de développer ma culture gé^^

Le voyage de Chihiro est sympa aussi, bien qu'un peu long je crois.
Mon voisin Totoro, le nom me dit vaguement quelque chose mais jamais vu.

La semaine dernière, je suis allée voir plusieurs films au cinéma :

Dernier train pour Busan : un bon film de zombies coréen, qui maintient la tension tout au long. L'idée d'être enfermés dans un train alors qu'il y a un virus qui infecte la population et empêche d'en sortir donne un savoureux mélange entre les films du genre habituel et un huit-clos. Les personnages sont un peu caricaturaux, mais certaines scènes sont plutôt fortes (

Spoiler:

) et on ne s'ennuie pas.

Toni Erdmann : très étrange, comme film. Une ambiance très particulière, mais il dresse un portrait de personnages très convaincants. Certaines scènes m'ont bien faite rire. Il y a beaucoup de mélancolie qui se dégage du film, autrement.

Rester vertical : un film qui plairait à Raven.
Très très surprenant. J'en avais entendu parler au moment du festival de Cannes, mais en lisant le synopsis, je m'attendais à un truc ennuyeux. Eh bien pas du tout. C'est un film déconcertant, qui laisse une drôle d'impression.

Je suis allée voir Blue Velvet, aussi. j'étais contente quand j'ai vu qu'ils le repassaient dans un des cinémas auxquels je vais.

Pour ma part, j'ai vu dernièrement :

Le Labyrinthe - Terres Brulées :

Oubliez les quelques rares bonnes idées visuelles et conceptuelles du 1e opus, ici on sombre dans la vulgaire grosse série b dopée à la mode blockbuster actuelle. Mais il n'y aucune ampleur, aucun acteur aux épaules assez fortes porter le truc, aucune idée visuelle marquante qui donne envie de rester sur son siège plus de quelques minutes. Juste un fade melting-pot sans saveur de tout ce qu'on peut voir en matière de post-apo truc depuis ces 20 dernières années... en mode young adult.
Au moins, sur la même ligne, Hunger Games avait quelque chose de plus intéressant à proposer, ne serait-ce que pour le charisme et la présence à l'écran de Jennifer Lawrence (qui quoi qu'en dise, est réellement une bonne actrice). Ici, même de ce coté-là, rien à faire. Ça cabotine ou ça foire à fond.
Passez votre chemin, RAS.

Au contraire, dans un registre SF plus "proche" de nous, j'ai vu aussi Midnight Special, qui lui est vraiment bon.
Quand bien même l'intrigue n'a rien de révolutionnaire, la façon dont celle-ci est déroulée à l'écran, avec de vraies idées et un casting bien solide (outre le gamin et le "papa" joué par l'excellent Michael Shannon, j'ai adoré le rôle du "bon pote" joué par le très bon Joel Edgerton), on se laisse très vite embarquer. Du beau monde, mais aussi un joli rythme imprimé à l'écran, pourtant à l'opposé des gros blockbusters proposés à l'écran où tout doit péter d'une seconde à l'autre. Non, ici, le rythme est imposé par les mouvements, mais aussi par les silences plein de sous-entendus et les pauses forcées d'une fuite en avant qui ne peut se solder que par la délivrance de l'âme. D'où ces phases contemplatives où l'on est obligé de suivre les personnages dans leurs errements (statiques ou non). Et dans ces rares moments d'observation, on ne peut que faire face et se confronter à leurs propres doutes, à leurs peurs ; à leur humanité sur le fil face à une situation qui leur échappe.
Et de ce coté-là, j'ai trouvé le film plus que réussi.
Certes, on n'échappe pas à quelques raccourcis et ficelles faciles (ficello), mais dans le paysage cinématographique actuel, cette volonté de filmer une histoire SF intéressante, bourrée de qualités, sans tomber dans le piège de la facilité est à saluer.
Pas le film du siècle, certes, mais qui rappellera à certains la fibre "saine" et volontariste, généreuse, qui animait le bon vieux cinéma des années 80.
Et juste pour ça, j'ai envie de donner un 10/10 !

J'avais aussi aimé Midnight special, l'ambiance y est vraiment réussie !

J'ai vu Divines cette semaine, et il s'agit pour moi d'un des meilleurs films de cette année. J'ai vraiment adoré !

J'avais bien aimé Midnight special. Il y avait une ambiance particulière, une sorte de mal etre qui plane tout au long du film.

J'avais déjà trouvé le premier Maze Runner assez décevant, avec ses acteurs peu charismatiques. Le résultat final était très en deçà de son potentiel. C'est peut-être lié à l'âge mais j'ai de plus en plus de mal à éprouver la moindre empathie pour ce genre de personnages stéréotypés. Plus largement, les films dont le seul intérêt réside dans leurs effets spéciaux, aussi réussis fussent-ils, me lassent.

Blahom a écrit:Plus largement, les films dont le seul intérêt réside dans leurs effets spéciaux, aussi réussis fussent-ils, me lassent.

Tout comme moi et je suis pas du genre à plébisciter ce genre de films si le scénar' ne suit pas derrière (ou alors il faut que l'enrobage visuel soit réellement dément), mais dans le cas du 1e Labyrinthe, ce n'était pas tant un film "à effets spéciaux" qu'un concept intéressant. Un peu à la façon The Cube - du moins l'espérais-je.
Mais même si au final le résultat n'était pas à la hauteur des idées, j'avais quand même bien aimé ce premier opus.

Ce qui est loin d'être le cas de cette suite mal foutue, clichéesque au possible et même plutôt cheap par moments. Bref, un joli foirage comme on en voit de plus en plus ces derniers années...

Tu as raison, le concept de départ était fichtrement intéressant. Tout cela pour un résultat final décevant et le sentiment de m'être fait avoir...

Vu The Witch de Robert Eggers (2015). Une oeuvre magnifique qui ne plaira pas à tout le monde.

En effet, avant d’être un film fantastique, The Witch est la description naturaliste d’une famille puritaine en exil dans la Nouvelle Angleterre du XVIIème siècle, dirigée par un patriarche se voulant rigoriste et pourtant incapable de se défaire de quelques travers bien humains. Le portrait est sans complaisance ni condescendance : vous n’aurez pas droit toutes les cinq minutes à un sous-entendu du genre « quelle connerie la religion » pas plus que vous n’aurez l’impression d’avoir affaire à un film financé par la plus proche église protestante du coin. C’est un formidable travail de reconstitution qui est assuré.

Et c’est là tout le paradoxe de The Witch : alors que le long-métrage endosse sans problème l’étiquette « Historique » de par la qualité de sa mise en scène et de son interprétation, et qu’en tant que tel la sorcellerie devrait y être abordée sous l’angle de l’hystérie collective, le sectarisme ou la répression sexuelle, le réalisateur fait le pari fou d’introduire dans le récit une véritable sorcière, conforme aux mythes et superstitions de l’époque. Et vous savez quoi ? Ça marche. Ça marche même diaboliquement.

La première apparition de la sorcière, sous forme de brèves séquences illustrant ses rites, donne le ton. Elle renvoie aux peintures noires de Goya et notamment sa représentation de la vieillesse sous sa forme la plus hideuse : corps tortueux, chairs flasques plongées dans une quasi obscurité d’où n’émerge qu’une silhouette cauchemardesque. Croyez-moi, cette sorcière-là ne sort pas d’un mauvais roman de Bit-Lit : elle n’a rien d’une gothique sexy et branchée et vous n’aurez certainement pas envie de l’inviter à prendre un dernier verre. Oh que non. C’est la Baba Yaga des contes et légendes, la ravisseuse d’enfants, maîtresse de la forêt et des bêtes sauvages, et elle prend vie à travers une direction photographique proprement hallucinante pour persécuter les membres de la famille en exil.

The Witch a beau comporter quelques longueurs, Mad Movies y a vu, à chaud, le plus grand film fantastique de la décennie. D’ordinaire le genre de grande déclaration ronflante dont je ne suis pas fan. Mais il faut bien le reconnaître, The Witch occupe le dessus du panier. Je n’en vois que deux à m’avoir autant marqué sur ces dix dernières années : Babadook et le Labyrinthe de Pan. Chose curieuse, dans chacun de ces films les femmes ont un rôle prépondérant…

Merci pour cette passionnante et constructive analyse, François. Je ne me tiens guère au courant de l'actualité cinématographique et cela fait quelques années que je ne lis plus régulièrement Mad Movies. En tout cas, tu m'as donné envie de voir ce film.

Je confirme : une analyse fine et passionnante qui me donne véritablement envie d'aller voir ce film, moi qui ne suis pas amatrice de cinéma. Merci !