La prison de Greta

La confiance est une donnée relative. Elle pense pouvoir supporter plus facilement, ça lui donne un gain de confiance, bien sûr, mais après avoir vu et torturé des gens pendant plusieurs mois, elle ne peut pas non plus être sûre comme si elle allait passer un entretien d'embauche. Et puis, je n'avais pas envie qu'elle soit totalement sûre.
Mais si tu as aimé mon texte, moi contente.

Bonsoir Catherine,

Voici mes impressions de simple lectrice :

J'ai aimé ton texte qui dès le départ m'a projetée dans l'enfer de l'emprisonnement, la soumission, l'humiliation. L'histoire m'a fait un peu penser à "Acide Sulfurique" d'Amélie Nothomb.
Je pense qu'en effet pour terminer en beauté, la fin mérite d'être améliorée.
A bientôt.

Merci de ta lecture Shatsé.
Tu rejoins beaucoup de nos petits camarades sur la fin. C'est bizarre, mais malgré tout, je n'ai pas envie de la changer. Ce qui peut paraître étrange sachant que cette nouvelle est devenue un roman, mais je sépare les deux dans mon esprit.

Un centre universitaire réputé demande à un sujet A de poser à un sujet B (tous deux pris au hasard et sans aucun lien entre eux) des questions de type quiz et de sanctionner chaque mauvaise réponse par l'envoi d'une décharge électrique dont l'intensité, légère au début, va aller crescendo jusqu'à potentiellement mortelle.
Le sujet A est convaincu de participer à une étude sur la stimulation de la mémoire par l'appréhension de la douleur. Mais en réalité le sujet B est un comédien et les secousses électriques ne dépassent jamais le stade du chatouillis. Le véritable objet de cette expérience est le comportement du sujet A : un individu ordinaire et normalement pourvu de valeurs morales, peut-il en venir à tuer quelqu'un, qu'il ne connait pas et qui ne lui a rien fait, par simple obéissance à une forme d'autorité ?
La réponse est assez terrifiante pour avoir rendu cette expérience célèbre en son temps.
Ta version épurée, plus trash et plus sinistre, montre que la question est plus d'actualité que jamais. Et pour un pouvoir totalitaire, quel meilleur moyen de sélectionner ses membres les plus fiables ?
Tu sais, Catherine, des fois tu fais vraiment peur !

Merci de ta lecture Jack ! C'est vrai que cette expérience est connue, mais je n'y ai pas pensé quand j'ai rédigé. Moi, j'ai l'art de penser après !

D'accord, je n'ai pas pu m'empêcher de te chahuter un brin avec cette expérience, je l'avoue, mais force est de reconnaître que la transposition que tu en fais (un instrument d'asservissement) est tout à fait glaçante et très réussie.
Et je suis sérieux !

Ah mais c'est cool que tu m'aies rappelé cette expérience (que je ne connais pas plus que ça, je dois dire, juste les grandes lignes).

J'ai bien aimé l'histoire, c'est bien écrit, bien mené, un bon texte, vraiment ; la simplicité dégagée par le récit est plutôt bienvenue, et justifie totalement le format assez court.
Certaines questions peuvent se poser, sur le régime en vigueur, l'intérêt de mener de telles humiliations, mais ce n'est pas dérangeant. Le propos est pertinent, et le dénouement bien maîtrisé.

Merci de ton passages sur mes mots ! Contente que ça t'ait plu.

J'ai adoré. Comme l'a dit Jack, ça fait penser à l'expérience de Milgram, ce qui ne me dérange pas, au contraire, étant une expérience très intéressante. J'ai trouvé le personnage de Greta intéressant mais la réussite de ta nouvelle tient surtout à l'ambiance malsaine et étouffante, et à ton écriture fluide, très maitrisée et qui colle tout à fait à ce genre d'histoire. Le retournement de situation, à défaut d'être surprenant, est logique, et colle lui aussi à l'histoire et au thème du concours. C'est vrai par contre qu'il donne envie d'en savoir plus (je suis donc ravie que ça ait fini en roman). Bref, une réussite !

Merci beaucoup de ta lecture et de ton appréciation. Ravie de voir que mon ambiance est à peu près correcte.

Catherine, c'est excellent. Bon, oui, fin attendue, pas de véritable trame. Si j'avais commenté plus tôt, je t'aurais dit un truc du genre "Catherine, tu dois absolument étoffer tout ça!" Sauf que comme entre-temps tu as effectivement étoffé... eh bien je file lire la version longue dès que je peux! Y a moyen d'avoir un pdf, plutôt que de lire sur le forum en blanc sur noir?

Un détail (y en a deux-trois autres vraiment infimes, mais comme le copier-coller fonctionne très mal...):
""L'a-t-elle seulement eu?" se demande-t-elle parfois."
Est-ce que Greta se prend pour Alain Delon, à parler d'elle à la troisième personne? Ou alors y a un truc que j'ai mal compris.

Merci ! (encore un peu et j'oubliais de remercier, c'est ça le problème quand on regarde, mais qu'on n'a pas le temps de répondre )
C'est vrai que je devrais enlever les guillemets à cet endroit, ou tourner la phrase autrement plutôt. Bon je vais y réfléchir.

Pour la version longue, je suis toujours sur les corrections.

Un style âpre comme je les aime. Une histoire qui a la bonne idée de prendre à rebours le traitement général du thème, en adoptant le point de vue d’un geôlier glissant progressivement vers le rôle de victime. Certains trouvent la fin prévisible : j'estime qu'elle participe surtout d'une logique froide, cohérente avec le traitement du récit. De toutes les nouvelles du concours lues jusqu'à présent, celle-ci est ma préférée (j'espère ne pas lui porter poisse )

Comme l'a dit Jack, ça fait penser à l'expérience de Milgram

Expérience par ailleurs relatée dans le film "I comme Icare". C'est l'un des passages les plus éprouvants du long-métrage.

Merci beaucoup de ce commentaire et cette appréciation flatteuse qui me ravit.