[ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
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[ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
39.
Le couple c'est ça : tu es amoureux, tu baises beaucoup. Ensuite l'amour qui te permettait de trancher l'existence comme avec une sagaie, son usage devient aussi laborieux que si tu avais soudain, au cœur de la jungle, pour seul outil un couteau à beurre dont le manche part en couilles.
Tu baises moins. Cependant tu es toujours amoureux, en tout cas c'est ce que tu te dis pour éviter de voir les choses en face. Et comme cette diversion ne durera pas cent sept ans, tu en trouves une autre. Tu fais des enfants. Et pour les enfants une maison avec un jardin et pour vous deux une belle chambre. Alors tu bosses beaucoup, vous bossez beaucoup pour maintenir ça à flots, l'amour se transforme, vous allez au cinéma, vous discutez.
Tu n'es plus amoureux. Mais y a les enfants, la maison, le chat, tu peux pas t'enfuir en courant, il y a la flemme surtout, la grande, la terrible flemme de retomber amoureux, de devoir tout recommencer. Tu préfères t'accrocher, tu préfères creuser ton tunnel comme un sarcopte et rester là jusqu'à la mort. La baise oui t'aurais rien contre, le frisson d'un regard quand il plonge dans le tien, mais tout le reste, tout le reste. Le cinéma, les discussions, l'espèce d'Univers commun à bâtir, c'est au-dessus de tes forces de recommencer tout ça. Alors tu ne t'enfuis pas et tu t'emmerdes, l'autre s'emmerde aussi, s'emmerdent pareil les enfants et c'est heureux parce que des enfants qui ne s'emmerdent pas ne grandissent jamais et n'auront pas envie d'aller voir ailleurs si on se marre mieux.
Oui. Tu t'emmerdes, vous vous emmerdez, c'est comme ça.
Il y a d'autres façon de vivre l'amour mais bien souvent elles rendent dingue.
Le couple c'est ça : tu es amoureux, tu baises beaucoup. Ensuite l'amour qui te permettait de trancher l'existence comme avec une sagaie, son usage devient aussi laborieux que si tu avais soudain, au cœur de la jungle, pour seul outil un couteau à beurre dont le manche part en couilles.
Tu baises moins. Cependant tu es toujours amoureux, en tout cas c'est ce que tu te dis pour éviter de voir les choses en face. Et comme cette diversion ne durera pas cent sept ans, tu en trouves une autre. Tu fais des enfants. Et pour les enfants une maison avec un jardin et pour vous deux une belle chambre. Alors tu bosses beaucoup, vous bossez beaucoup pour maintenir ça à flots, l'amour se transforme, vous allez au cinéma, vous discutez.
Tu n'es plus amoureux. Mais y a les enfants, la maison, le chat, tu peux pas t'enfuir en courant, il y a la flemme surtout, la grande, la terrible flemme de retomber amoureux, de devoir tout recommencer. Tu préfères t'accrocher, tu préfères creuser ton tunnel comme un sarcopte et rester là jusqu'à la mort. La baise oui t'aurais rien contre, le frisson d'un regard quand il plonge dans le tien, mais tout le reste, tout le reste. Le cinéma, les discussions, l'espèce d'Univers commun à bâtir, c'est au-dessus de tes forces de recommencer tout ça. Alors tu ne t'enfuis pas et tu t'emmerdes, l'autre s'emmerde aussi, s'emmerdent pareil les enfants et c'est heureux parce que des enfants qui ne s'emmerdent pas ne grandissent jamais et n'auront pas envie d'aller voir ailleurs si on se marre mieux.
Oui. Tu t'emmerdes, vous vous emmerdez, c'est comme ça.
Il y a d'autres façon de vivre l'amour mais bien souvent elles rendent dingue.
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
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Date d'inscription : 02/11/2011
Age : 50
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
Comment être objective sur ton texte alors qu'en ce moment précis je traverse une zone de turbulences ?
Quelques mots suffisent à créer un écho peut-être grâce à ta lucidité et à la précision de ton style sans fioriture.
Quelques mots suffisent à créer un écho peut-être grâce à ta lucidité et à la précision de ton style sans fioriture.
Ulysse- Écritoirien émérite
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Age : 48
Localisation : Berlin
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
merci du compliment, et profite bien des turbulences.
(tiens, j'étais à berlin la semaine dernière)
(tiens, j'étais à berlin la semaine dernière)
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
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Date d'inscription : 02/11/2011
Age : 50
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
Ah tiens c'est marrant ! Boulot ou loisirs ? ( si ce n'est pas indiscret bien sûr )
Ulysse- Écritoirien émérite
- Messages : 890
Date d'inscription : 18/05/2013
Age : 48
Localisation : Berlin
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
vacances, après un mois de tournée.
et toi ? tu y vis ?
(euh, si on est parti pour bavarder benoîtement, on ferait peut-être mieux de poursuivre en mp)
et toi ? tu y vis ?
(euh, si on est parti pour bavarder benoîtement, on ferait peut-être mieux de poursuivre en mp)
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 514
Date d'inscription : 02/11/2011
Age : 50
[ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
40.
Ce qui compte c'est après. Les quelques minutes après qu'on a crachés nos orgasmes, après qu'on s'est débarrassés de ça, qu'on est tranquilles enfin, qu'on se regarde comme deux cons hébétés et vulnérables, ce qui compte c'est le rapport qui se noue dans ce moment où notre désir ne nous protège plus, où le rempart est foutu et la nudité surnaturelle, c'est le seul moment qui compte et il ne se passera pas de cinquante mille façons.
Oui la baise n'est que l'ultime préliminaire, la dernière étape avant le vertige et le brouillard, on est la seule espèce pour qui tout arrive dans les quelques minutes après que c'est fini.
La fusion dans le néant, l'abandon stupide, l'ahurissement enfin, regard à regard, peau à peau. Cette métaphysique-là – et quand la personne n'est pas la bonne c'est l'épouvante, pareil qu'être coincé dans une maison hantée, l'éternité avec un fantôme, pareil que s'éveiller vivant dans la tombe et tout autour de soi la compagnie des morts ; mais quand la personne est la bonne c'est la meilleure chose qui soit, l'abandon de la pensée, des sentiments, l'abandon de tout, l'Univers resserré à quelques centimètres de chair, un souffle, une odeur, le même confort qu'avant la naissance, la tiédeur simple et bonne des choses évidentes, la paix enfin, d'autant meilleure qu'on sait bien sa durée : quelques minutes pas plus, le temps que le monde revienne à la charge, que l'armure repousse, le temps que ces doigts finissent dans ce dos leur brève promenade.
Ce qui compte c'est après. Les quelques minutes après qu'on a crachés nos orgasmes, après qu'on s'est débarrassés de ça, qu'on est tranquilles enfin, qu'on se regarde comme deux cons hébétés et vulnérables, ce qui compte c'est le rapport qui se noue dans ce moment où notre désir ne nous protège plus, où le rempart est foutu et la nudité surnaturelle, c'est le seul moment qui compte et il ne se passera pas de cinquante mille façons.
Oui la baise n'est que l'ultime préliminaire, la dernière étape avant le vertige et le brouillard, on est la seule espèce pour qui tout arrive dans les quelques minutes après que c'est fini.
La fusion dans le néant, l'abandon stupide, l'ahurissement enfin, regard à regard, peau à peau. Cette métaphysique-là – et quand la personne n'est pas la bonne c'est l'épouvante, pareil qu'être coincé dans une maison hantée, l'éternité avec un fantôme, pareil que s'éveiller vivant dans la tombe et tout autour de soi la compagnie des morts ; mais quand la personne est la bonne c'est la meilleure chose qui soit, l'abandon de la pensée, des sentiments, l'abandon de tout, l'Univers resserré à quelques centimètres de chair, un souffle, une odeur, le même confort qu'avant la naissance, la tiédeur simple et bonne des choses évidentes, la paix enfin, d'autant meilleure qu'on sait bien sa durée : quelques minutes pas plus, le temps que le monde revienne à la charge, que l'armure repousse, le temps que ces doigts finissent dans ce dos leur brève promenade.
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 514
Date d'inscription : 02/11/2011
Age : 50
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
Bonne idée de partager ces textes ici.
Pour ceux qui seraient intéressés, Christophe a aussi placé sur son site un lien qui permet de télécharger les 35 premiers Ecrire jusqu'à crever...
Il se trouve sur la page d'accueil dans le volet déroulant "Actualités".
Même si je les ai lus au fur et à mesure, je viens d'enregistrer le PDF.
A déguster le matin, avec la première clope et le premier café, pour attaquer la journée dans la bonne humeur.
Pour ceux qui seraient intéressés, Christophe a aussi placé sur son site un lien qui permet de télécharger les 35 premiers Ecrire jusqu'à crever...
Il se trouve sur la page d'accueil dans le volet déroulant "Actualités".
Même si je les ai lus au fur et à mesure, je viens d'enregistrer le PDF.
A déguster le matin, avec la première clope et le premier café, pour attaquer la journée dans la bonne humeur.
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
merci !
mais par contre je les partagerai pas systématiquement, sans quoi le forum se retrouvera assez rapidement submergé !
42.
Constant shallowness leads to evil (Coil)
Marre des films tournés pour des spectateurs qui ne comprennent rien au cinéma.
Marre de la musique destinée à tous ceux qui n'ont ni oreille ni sensibilité ni culture.
Marre des jeux vidéos produits en masse pour séduire la foule de ceux qui se foutent de jouer.
Marre enfin, marre surtout, des bouquins écrits par des connards, publiés par des connards et destinés à ceux qui n'achètent pas de livre, à ceux qui n'aiment pas lire.
Rien contre ceux qui n'écoutent pas de musique. Rien contre ceux qui ne sont pas cinéphiles. Rien contre ceux qui ne jouent pas, ne lisent pas, rien contre tout ceux-là, rien contre les gens qui préfèrent pécher au bord de la rivière, taper dans un ballon, construire des galions en allumettes ou passer leurs loisirs à jouer au poker, rien du tout contre eux.
Ca n'est pas vers eux qu'est dirigée ma haine, ça n'est pas avec eux que je suis en guerre mais avec tous les autres, avec tous les créateurs, producteurs, diffuseurs, vendeurs qui participent à cette saloperie consistant à prendre pour public non pas le grand public mais bien le non public, tous ceux qui vendent des fausses phrases, de la fausse musique, des faux jeux, des faux films parce le faux est plus facile à produire, plus facile à aimer, se vend plus massivement que le vrai. C'est à tout ceux-là que je pense, que n'importe quel écrivain devrait penser, à chaque phrase écrite. Chaque phrase écrite comme un sortilège pour que leur sang pourrisse et que crèvent leurs yeux, que dessèche leur langue, chaque mot comme un mauvais sort pour que l'encre des billets qu'ils accumulent comme des putains d'écureuils soient autant de bacilles d'une peste noire destinée à eux seuls. Chaque atome de littérature dans le but de détruire ces ordures, leur pensée, leur système dégueulasse, chaque atome de littérature pensé pour les maudire à tout jamais, leur filer le SIDA, le cancer, la chiasse, la pelade, chaque atome de littérature comme une arme absolue propulsée en plein cœur de leur forteresse de merde.
mais par contre je les partagerai pas systématiquement, sans quoi le forum se retrouvera assez rapidement submergé !
42.
Constant shallowness leads to evil (Coil)
Marre des films tournés pour des spectateurs qui ne comprennent rien au cinéma.
Marre de la musique destinée à tous ceux qui n'ont ni oreille ni sensibilité ni culture.
Marre des jeux vidéos produits en masse pour séduire la foule de ceux qui se foutent de jouer.
Marre enfin, marre surtout, des bouquins écrits par des connards, publiés par des connards et destinés à ceux qui n'achètent pas de livre, à ceux qui n'aiment pas lire.
Rien contre ceux qui n'écoutent pas de musique. Rien contre ceux qui ne sont pas cinéphiles. Rien contre ceux qui ne jouent pas, ne lisent pas, rien contre tout ceux-là, rien contre les gens qui préfèrent pécher au bord de la rivière, taper dans un ballon, construire des galions en allumettes ou passer leurs loisirs à jouer au poker, rien du tout contre eux.
Ca n'est pas vers eux qu'est dirigée ma haine, ça n'est pas avec eux que je suis en guerre mais avec tous les autres, avec tous les créateurs, producteurs, diffuseurs, vendeurs qui participent à cette saloperie consistant à prendre pour public non pas le grand public mais bien le non public, tous ceux qui vendent des fausses phrases, de la fausse musique, des faux jeux, des faux films parce le faux est plus facile à produire, plus facile à aimer, se vend plus massivement que le vrai. C'est à tout ceux-là que je pense, que n'importe quel écrivain devrait penser, à chaque phrase écrite. Chaque phrase écrite comme un sortilège pour que leur sang pourrisse et que crèvent leurs yeux, que dessèche leur langue, chaque mot comme un mauvais sort pour que l'encre des billets qu'ils accumulent comme des putains d'écureuils soient autant de bacilles d'une peste noire destinée à eux seuls. Chaque atome de littérature dans le but de détruire ces ordures, leur pensée, leur système dégueulasse, chaque atome de littérature pensé pour les maudire à tout jamais, leur filer le SIDA, le cancer, la chiasse, la pelade, chaque atome de littérature comme une arme absolue propulsée en plein cœur de leur forteresse de merde.
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
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[ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT] / 44
44.
Le Christ avec ses bras ouverts à tous s'est trompé, Bouddha avec son bon sourire s'est trompé, cette vieille folle en Inde, celle qui fait des câlins à tout le monde, qu'on vient voir de partout pour aller dans ses bras, se goure, ils se gourent tous, les prophètes et les sages, ils sont dans les choux et l'amour n'est pas universel. L'amour n'est pas le don de soi à tout le monde, n'est pas vague, dispersé, aléatoire et d'un danger modéré comme la vingtaine de plombs crachés par la carabine à papi, non, l'amour est la balle unique, précise et mortelle tirée par le flingue de l'inspecteur Harry.
L'amour est une séparation et aimer un objet c'est renoncer à aimer tous les autres, l'amour est une aliénation et s'offrir à un objet c'est se refuser à tous les autres, l'amour n'a rien à foutre du partage, du choix, de la liberté, du vaste vaste nuage mou de ce qui est possible et son infini n'est pas une surface s'étendant sans limite dans toutes les directions mais une droite perpétuelle sectionnant l'Univers, l'amour est un scalpel pour découper le monde.
Ni une blague ni une partie de plaisir, pas une promenade de santé, pas le plus court chemin pour quitter le malheur mais une quête vouée à l'échec à tous les coups ou presque et dans ce presque se joue, dans ce faux-pli du probable, se joue toute l'affaire.
L'amour est la seule chose qui vaille la peine, la seule chose intéressante en ce monde, l'amour est le seul truc – avec la littérature, la bière Belge et les Pringles.
Le Christ avec ses bras ouverts à tous s'est trompé, Bouddha avec son bon sourire s'est trompé, cette vieille folle en Inde, celle qui fait des câlins à tout le monde, qu'on vient voir de partout pour aller dans ses bras, se goure, ils se gourent tous, les prophètes et les sages, ils sont dans les choux et l'amour n'est pas universel. L'amour n'est pas le don de soi à tout le monde, n'est pas vague, dispersé, aléatoire et d'un danger modéré comme la vingtaine de plombs crachés par la carabine à papi, non, l'amour est la balle unique, précise et mortelle tirée par le flingue de l'inspecteur Harry.
L'amour est une séparation et aimer un objet c'est renoncer à aimer tous les autres, l'amour est une aliénation et s'offrir à un objet c'est se refuser à tous les autres, l'amour n'a rien à foutre du partage, du choix, de la liberté, du vaste vaste nuage mou de ce qui est possible et son infini n'est pas une surface s'étendant sans limite dans toutes les directions mais une droite perpétuelle sectionnant l'Univers, l'amour est un scalpel pour découper le monde.
Ni une blague ni une partie de plaisir, pas une promenade de santé, pas le plus court chemin pour quitter le malheur mais une quête vouée à l'échec à tous les coups ou presque et dans ce presque se joue, dans ce faux-pli du probable, se joue toute l'affaire.
L'amour est la seule chose qui vaille la peine, la seule chose intéressante en ce monde, l'amour est le seul truc – avec la littérature, la bière Belge et les Pringles.
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
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Age : 50
[ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
En attendant que l'envie me reprenne d'en écrire de nouveaux, (re)lisez donc les 47 textes de la série [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
C'est ici : http://konsstrukt.wix.com/christophe-siebert#!untexte/c1abi
Et, tiens, un texte au hasard, histoire de donner une idée :
31.
Une vie de réclusion volontaire, une vie de fuite intérieure, une vie en ermite, une vie passée à regarder par l’œilleton avant de décider de ne pas ouvrir la porte, une vie à laisser sonner le téléphone sans répondre jamais, une vie dominée par la misanthropie.
Toute une vie construite sur ce constat : je ne veux pas frayer avec tous ces connards. D'accord pour les observer de loin, pour en faire le sujet parfois de mes textes, d'accord pour partager avec eux la planète, mais pas plus. Tous ces gens que vous acceptez de côtoyer, à qui vous serrez la main, qui vous donnent parfois des ordres, qui viennent manger chez vous, vous filent des conseils, vous disent comment faire, tous ces gens que vous ne supportez pas et qui pourtant font autant partie de votre existence que votre meilleur ami ou que vos courbatures, tous ces gens qui grignotent votre âme comme une armée de termites, je ne les veux pas. Toute une vie sans patron envahissant, sans collègue mesquin, sans famille pourrie, sans voisin casse-couille, sans ami dont on ne sait pas comment s'en débarrasser, sans mariage qu'on passe sa vie à regretter, toute une vie sans autre lien que ceux qu'on a voulus, toute une vie entourée de l'amour de ceux qu'on a choisis, toute une vie baignée dans les affinités électives, toute une vie le ventre au chaud et sur le monde un œil tranquille.
Un vie de chat si on veut, ou bien d'enfant gâté, une vie d'homme libre, une vie d'honnête homme, une vie de peureux, une vie sans conflit, une vie sans courage, une vie sans embuche, une vie sans jouer le jeu, toute une vie passée à suivre ses propres règles, toute une vie passée des ciseaux à la main pour couper tous les fils qui doivent être coupés. Une vie sans éclat, sans complication. Toute une vie passée sans aucun compromis et planqué, bien planqué dans la pénombre du monde.
C'est ici : http://konsstrukt.wix.com/christophe-siebert#!untexte/c1abi
Et, tiens, un texte au hasard, histoire de donner une idée :
31.
Une vie de réclusion volontaire, une vie de fuite intérieure, une vie en ermite, une vie passée à regarder par l’œilleton avant de décider de ne pas ouvrir la porte, une vie à laisser sonner le téléphone sans répondre jamais, une vie dominée par la misanthropie.
Toute une vie construite sur ce constat : je ne veux pas frayer avec tous ces connards. D'accord pour les observer de loin, pour en faire le sujet parfois de mes textes, d'accord pour partager avec eux la planète, mais pas plus. Tous ces gens que vous acceptez de côtoyer, à qui vous serrez la main, qui vous donnent parfois des ordres, qui viennent manger chez vous, vous filent des conseils, vous disent comment faire, tous ces gens que vous ne supportez pas et qui pourtant font autant partie de votre existence que votre meilleur ami ou que vos courbatures, tous ces gens qui grignotent votre âme comme une armée de termites, je ne les veux pas. Toute une vie sans patron envahissant, sans collègue mesquin, sans famille pourrie, sans voisin casse-couille, sans ami dont on ne sait pas comment s'en débarrasser, sans mariage qu'on passe sa vie à regretter, toute une vie sans autre lien que ceux qu'on a voulus, toute une vie entourée de l'amour de ceux qu'on a choisis, toute une vie baignée dans les affinités électives, toute une vie le ventre au chaud et sur le monde un œil tranquille.
Un vie de chat si on veut, ou bien d'enfant gâté, une vie d'homme libre, une vie d'honnête homme, une vie de peureux, une vie sans conflit, une vie sans courage, une vie sans embuche, une vie sans jouer le jeu, toute une vie passée à suivre ses propres règles, toute une vie passée des ciseaux à la main pour couper tous les fils qui doivent être coupés. Une vie sans éclat, sans complication. Toute une vie passée sans aucun compromis et planqué, bien planqué dans la pénombre du monde.
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 514
Date d'inscription : 02/11/2011
Age : 50
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
Écrire a en crever ? Ou crever d écrire ?
Invité- Invité
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
écrire jusqu'à crever
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 514
Date d'inscription : 02/11/2011
Age : 50
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
Hello konsstrukt,
J'ai parcouru plusieurs de tes textes. Certes je n'en ai pas fait une lecture approfondie, mais cela m'a laissé 2 impressions : la première est que ton écriture est très belle, engendrant une prose à la limite de la poésie. La seconde est que ces textes sont finalement très personnels. Ce sont de courts essais sur des idées, situations, ou autre, que nous rencontrons tous au quotidien.
Cela m'amène à la question que je me pose : pourquoi ces textes ont-ils été écrits ? est-ce par réaction impulsive, du style "coup de gueule" ? Ou par souci d'entraîner ta capacité d'écrire ? Ou encore pour faire passer tes idées sous une forme courte ?
J'ai parcouru plusieurs de tes textes. Certes je n'en ai pas fait une lecture approfondie, mais cela m'a laissé 2 impressions : la première est que ton écriture est très belle, engendrant une prose à la limite de la poésie. La seconde est que ces textes sont finalement très personnels. Ce sont de courts essais sur des idées, situations, ou autre, que nous rencontrons tous au quotidien.
Cela m'amène à la question que je me pose : pourquoi ces textes ont-ils été écrits ? est-ce par réaction impulsive, du style "coup de gueule" ? Ou par souci d'entraîner ta capacité d'écrire ? Ou encore pour faire passer tes idées sous une forme courte ?
mormir- — Arpenteur des mondes — Disciple de l'arbre noir
- Messages : 2638
Date d'inscription : 11/05/2013
Age : 60
Localisation : Près de Chartres
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
si tu veux une réponse franche, ces textes ont été écrits parce que j'ai des copains, sur facebook, qui balancent au jour le jour des textes sous une forme similaire à ceux-là mais au contenu très nihiliste et hargneux, et ça m'avait au bout d'un moment pété les couilles, et j'ai eu envie de leur démontrer qu'on pouvait garder du style, et de la gnaque, mais en expliquant plutôt pourquoi nous on allait bien, plutôt que répéter sans cesse aux autres (même si c'est avec raison) qu'ils sont totalement à la rue. une espèce d'aggressivité positive, ou vitaliste, si on veut.
je sais pas trop si j'ai bien réussi mon coup, mais en tout cas, avec mes copains, on a rigolé un peu.
(et merci pour l'écriture, c'est plus ou moins ça que je visais, en effet !)
je sais pas trop si j'ai bien réussi mon coup, mais en tout cas, avec mes copains, on a rigolé un peu.
(et merci pour l'écriture, c'est plus ou moins ça que je visais, en effet !)
konsstrukt- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 514
Date d'inscription : 02/11/2011
Age : 50
Re: [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
Merci pour cette précision. Je partage ton ras-le-bol des gens qui voient toujours la vie comme une bouteille à demi vide. Ca fait tellement de bien du positivisme !
mormir- — Arpenteur des mondes — Disciple de l'arbre noir
- Messages : 2638
Date d'inscription : 11/05/2013
Age : 60
Localisation : Près de Chartres
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