Le miracle du souffle

Salut Tobermory,
l'histoire est prenante mais sa conception mérite un format plus long. Dans le fond, on est dans le thème, la forme est peut-être un peu maladroite, certain éléments étant selon moi, ou trop vite oubliés (Andrée), ou amenés de façon trop soudaine (la grand mère) ce qui n'empêche en rien la compréhension de ton histoire, mais casse un peu le rythme. Une bonne idée qui a du potentiel en tout cas.

(Commentaire de Raven)

Bonjour Tobermory,

Tu nous sers un texte agréable à lire, on éprouve assez vite de l'empathie pour ce petit garçon orphelin, constamment victime de tous jusqu'à l'âge adulte, qui n'a personne à aimer à part sa poupée. D'ailleurs, tu mentionnes des gestes déplacés sur la première poupée, puis des formes évocatrices sur la seconde (qui est clairement une poupée gonflable), mais à aucun moment tu ne "salis" l'amour qu'il porte à sa Josy par une attirance charnelle de sa part, ce qui est bien vu et évite le sordide tout en renforçant l'empathie du lecteur pour le narrateur.
La partie où elle prend vie grâce au souffle, ça aussi c'est bien vu : la partie "comme un nombril" (très symbolique), la mention du souffle divin, du miracle, tout ça mis en parallèle avec le lieu (une décharge municipale), l'objet (une poupée sexuelle, à la base), les protagonistes, bref c'est là aussi bien trouvé niveau contraste.
Pour le respect du thème, rien à dire.
En revanche, sur le déroulé, on perd pas mal de temps avec des souvenirs assez dispensables compte tenu de la limite imposée, et surtout la grand-mère/sorcière arrive un peu trop à point nommé sortie de nulle part. Il aurait fallu peut-être la mentionner un peu plus souvent, tout au long du texte, à la limite on l'avait presque oubliée. Ou utiliser la sœur décédée ? Parler moins de la cousine aussi (j'aime beaucoup les passages souvenirs avec Andrée, ça renforce l'empathie du lecteur, mais ils te font perdre de la place pour rendre la chute plus cohérente).
Enfin, je ne suis pas sûre d'avoir compris la dernière phrase, du moins ce qu'elle implique.

Bref, un texte très touchant, agréable à lire et bien dans le respect du thème, mais dont la fin me semble un peu maladroite.

Tobermory a écrit:Je voyais une certaine ironie dans l’utilisation de la technique divine du souffle pour animer une poupée gonflable, artefact certainement condamné par l’Eglise, même si le personnage n’a aucune intention ni conscience d’un sacrilège, il est simplement naïf et aussi sous l’emprise de substances.

Personnellement, j'ai vraiment accroché à cet aspect de ton texte. C'est pile poil mon genre d'humour et le genre d'univers que j'affectionne.

Pour le reste, je rejoins assez le commentaire de Cancereugène : j'ai trouvé ce texte original et j'ai apprécié le ton globalement désinvolte, qui ne se prend pas au sérieux. Comme lui, c'est ce que je retiens avant tout ; ces qualités ont éclipsé, lors de ma lecture, des choix de structure un peu curieux et que d'aucuns pourraient trouver malavisés.

En ce qui me concerne, ton récit a fait mouche, peu importe l'aspect très "raconté" de la première partie.