L’Agente en double
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L’Agente en double
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- L’Agente en double« Vraiment, les RG veulent notre aide ? »
Vic était soupçonneuse. Quand les condés s’intéressaient aux activités de la pègre magicienne, ce n’était jamais sans risque pour les indépendants comme elle. Sans contrat avec la Loge et sans protecteur, elle risquait gros en cas de souricière.
L’homme, cependant, secouait la tête.
« Pas les Renseignements généraux. La demande provient de la Sécurité extérieure. Eux ne s’intéressent pas aux petits poissons ; leurs regards sont braqués bien plus loin, à l’est.
» Vous savez, tout est surveillé : les frontières, les ondes radio, l’internet… Depuis l’invasion, la Russie s’est fermée comme une huitre. Mes interlocuteurs sont des gens pragmatiques ; pour eux, seul compte le résultat, même si la méthode n’est pas conventionnelle. »
Ce type l’agaçait avec ses métaphores marinières, ses petits poissons et ses huitres. En plus, il avait commandé une Rodenbach grenadine — va-t’en passer inaperçu, après ça ! Tout le bar pouvait la voir discuter avec cet intrus, et ça allait niquer sa réputation. C’est pourquoi Vic restait sur la défensive.
Elle répliqua :
« Quand bien même. Les sorts d’ubiquité, c’est délicat, tout le monde sait cela. »
Mais, tout en parlant, elle se rendait compte que l’argument ne porterait pas. Cet homme n’était pas un vrai espion, c’était un prof d’univ sans grand crédit, qui se targuait de bien connaitre leur monde et monnayait son expertise très relative auprès des autorités. Autrement dit, c’était un sorcier en chambre, pétri de savoir théorique et toujours content de lui-même.
Il ne voulut donc rien entendre et déclara, tout miel :
« Allons, vous-même ne manquez pas de capacités. Et vous avez grandi à Saint-Pétersbourg, n’est-ce pas, Viktoriya ? Vous ne vivez ici que depuis vos onze ans, lorsque votre père est entré dans notre orchestre philharmonique… »
Là, elle faillit s’énerver, car il avait prononcé son nom de baptême d’une façon caricaturale, avant d’insister sur le mot nous. Mais il avait sorti une enveloppe épaisse qu’il faisait glisser sur la table.
« …cependant, si vous n’êtes pas intéressée, je peux aussi aller trouver votre concurrence… »
Elle jeta un coup d’œil oblique à Patte-de-Bouc qui était assis au fond du troquet, sa canne à bout ferré posée contre la banquette, mais revint vite à l’enveloppe, de peur de croiser son regard patibulaire. Voilà qu’une raison de principe s’ajoutait à la raison pécuniaire. Poussant un soupir intérieur, elle fit signe à l’homme qu’elle acceptait sa proposition et répéta docilement les instructions, pour montrer qu’elles étaient bien comprises.
« Demain à dix-sept heures, heure locale, sur un banc de la perspective Nevski face à l’enseigne “Madame Sonia, lingerie fine”. Votre homme portera une cravate verte. Je lui dirai : “Il fait un temps à inspirer les artistes !” Il me répondra : “Comme de juste, c’est l’anniversaire de Sergueï Prokofiev.”
(C’était en effet le 23 avril, soit le 10 avril dans le calendrier julien, que l’intermédiaire de la Sécurité extérieure était venu trouver Vic à l’enseigne du Vieux Sabbat.)
» Il me fera alors son rapport, que je dois mémoriser. Je vous retrouverai ici à minuit, sans parler à personne d’autre de l’affaire. »
Apparemment satisfait, l’homme vida son verre, avant de tendre le bras et de reprendre la moitié de la liasse contenue dans l’enveloppe.
« Jusqu’à la livraison… »
Il se leva pour partir mais, avant, jeta un billet sur la table. Goguenard, il se permettait de régler sa consommation avec la paie de Vic.⁂Le petit studio était parfaitement silencieux. Vic avait punaisé une couverture à la fenêtre, car cela faisait des mois que la tringle à rideaux était tombée et que le concierge ne daignait pas la refixer.
Elle était assise au centre d’un cercle de symboles tracé à la craie sur le parquet en stratifié, face au mug qui avait contenu son infusion d’herbes à voyager et au miroir au moyen duquel elle s’était placée en état d’autohypnose. Vic n’aimait pas les onguents ; l’idée de s’abandonner à poil dans son appart, immobile et inconsciente, ne lui plaisait guère — et même en transe légère, elle fermait à double tour et poussait le verrou.
Passé le moment de vertige habituel, elle ouvrit les yeux sur le décor inchangé de l’église Vladimirskaya, située au 20, Vladimirsky Prospect, à Saint-Pétersbourg. Elle aurait dû s’en douter : les ubiquistes revenaient toujours à un point qui avait marqué leur histoire personnelle, or elle se tenait à l’exact emplacement où, gamine, elle s’était à demi assommée en glissant sur le parquet ciré. Elle était presque surprise de ne pas apercevoir une sorte de petite fleur rouge à l’endroit où son crâne avait heurté le sol — elle se souvenait n’avoir quasi pas saigné, et aussi qu’elle n’avait osé émettre un pleur, tant l’intérieur baroque l’avait impressionnée. C’était, lui avaient dit ses parents, l’église que fréquentait Dostoïevski. Alors, elle devait être bien sage et respectueuse, ou le pope barbu l’aurait grondée.
À l’heure actuelle, l’église était silencieuse. Tout paraissait si grand à Vic… Elle sortit sur la perspective, au-dessus de laquelle se déployait un ciel gris. C’était la mi-printemps en France mais, à cette longitude, des averses de neige étaient encore fréquentes.
Certains sorciers expérimentés étaient capables de choisir leur garde-robe de voyage, mais la plupart étaient tributaires de leur inconscient. Les vêtements s’accordaient naturellement avec le lieu, et surtout avec l’époque du souvenir qui y ancrait le jeteur de sorts. En s’observant dans une vitrine, Vic se découvrit vêtue d’une cape démodée en tweed rouge, avec une capuche bordée de vraie fourrure. Un manteau trop peu discret à son gout, mais qui avait le mérite d’être chaud…⁂« …je pense que je peux retourner Stanislav Sergeyevich Shpak. Il est vulnérable, à présent que son mentor, Anton Alesnarovich Avdonin, n’a plus l’oreille du Président… Vous devrez aussi leur dire que, à la Douma… »
L’espion Bezdomny parlait sans discontinuer depuis une dizaine de minutes. Elle l’avait trouvé à l’emplacement convenu, assis sur le banc circulaire qui entourait un réverbère, et il avait aussitôt commencé son rapport, sans sembler s’étonner de l’identité de son contact. Vic, quant à elle, gardait les yeux dans le vague. Elle n’était présente qu’à moitié, tandis que son attention se concentrait 2 000 kilomètres à l’ouest, là où, assise en tailleur dans son studio, elle s’appliquait à prendre note de tout ce que disait l’homme.
Elle restait néanmoins aux aguets, et c’est ainsi qu’elle remarqua un voisin qui les fixait depuis quelques instants. Il confondait sans doute la concentration de Vic avec de l’embarras et devait s’imaginer que cet homme l’importunait. Il ne pouvait sûrement entendre ce qu’ils disaient, car Bezdomny parlait à voix basse… Pour donner le change, elle glissa sa main dans la grande paluche de l’homme à la cravate verte. Le voisin haussa alors les épaules et se détourna d’eux.⁂Comme elle s’y était attendue, il s’était mis à neiger à petits flocons sur le trajet du retour. Vic marchait d’un pas sautillant, désormais entièrement présente à l’atmosphère pétersbourgeoise, son soi original étant en état de narcose dans son studio de la rue Joris-Karl-Huysmans. Pour elle, cette atmosphère revêtait une teneur étrange, familière mais néanmoins étrangère désormais.
Au moment de bifurquer vers la perspective Vladimirsky, elle se figea cependant. Deux agents de police marchaient à sa rencontre, et il lui aurait fallu les croiser pour regagner l’église. Elle hésita une seconde, puis poursuivit son chemin sur la voie principale, décidée à faire un détour.
Elle n’avait pas fait dix pas qu’une voix virile s’éleva dans son dos :
« Mademoiselle ?
» Ohé, Mademoiselle, arrêtez-vous ! »
Vic se mit à courir. Hélas, avec leurs jambes plus longues, les policiers auraient vite fait de la rattraper. Répondant à son instinct, elle se précipita dans une cour d’immeuble. Dans un espace couvert, où elle ne laisserait pas d’empreintes dans la neige, peut-être pourrait-elle les semer…
Comme bien souvent en journée, la porte du hall n’était pas verrouillée. Elle s’engouffra donc dans la cage d’escalier.
Il s’agissait d’un immeuble populeux. Au rez-de-chaussée, l’ascenseur était hors service. Des hommes tenaient le mur, se partageant un paquet de cigarettes. Elle courut sans leur accorder un regard. À partir du premier étage, l’on rencontrait deux ou trois gosses par palier, qui cherchaient le calme hors de l’appartement familial. Ils ne levèrent même pas le nez de leur téléphone lorsque les deux agents de police passèrent devant eux en jurant.
À travers des portes ouvertes, les odeurs des repas du soir se mélangeaient aux effluves de tabac froid et de buée de lessive qui semblaient incrustées dans la pierre nue du hall. D’un étage à l’autre, l’ascension rapide de Vic lui évoquait tour à tour les pirojkis ou le borscht vert de son enfance.
Vers le sixième étage, un groupe de jeunes en survêtements éclusaient des bières en écoutant de la techno et s’amusaient à faire des pilastres avec leurs cannettes de 50 centilitres. L’ouvrage vacillait tout au long de son élévation, déclenchant force rires, avant d’enfin se stabiliser contre le plafond, la dernière pièce étant ajustée en hauteur en écrasant le contenant d’aluminium comme un petit accordéon — c’était visiblement un rendez-vous quotidien, car cinq de ces pilastres ornaient déjà le palier, comme si l’immeuble soviétique était si vieux qu’il avait fallu l’étayer.
Vic courant tête baissée, elle en renversa deux, dispersant sur le sol les canettes de bière bon marché. C’était des marques distribuées par des multinationales basées en Europe de l’Ouest mais qui, malgré la condamnation unanime des ONG, n’avaient jamais daigné stopper leur production locale.
« Hé, mais, ça va pas ?
— Elle est folle, celle-là !
— Tu l’as dit… »
Vic n’avait cure de leurs récriminations ; elle atteignait déjà le huitième étage. Un peu plus bas, les appels se poursuivaient :
« Mademoiselle ? Arrêtez-vous, Mademoiselle ! »
Elle atteignit le sommet de l’immeuble, où la cage d’ascenseur était immobilisée sans doute depuis un lustre. Elle priait pour que l’issue ne soit pas condamnée…
Visiblement, un sans-abri s’était aménagé une couchette contre la porte donnant vers le toit, car le dallage était couvert de vieux cartons que de la neige fondue, coulant sous le bas de porte usé, avait commencé à faire moisir. Pour l’heure, l’endroit était désert, à peine animé par le grésillement du néon.
Vic poussa la poignée, et le battant pivota. Elle déboucha sur un toit recouvert de poudreuse immaculée, comme un gâteau au chocolat le serait de sucre farine.
Il ne lui fallait que quelques instants de répit pour dissiper son double et revenir à son studio. Par chance, un bastaing d’une longueur idéale pour bloquer la porte était posé contre le battant, probablement abandonné par des amants, l’été précédent…⁂Le jour tombait lorsque le commissaire Viktor Vasilievich Vinokurov entama la longue montée des marches. C’était un homme d’expérience, qui prit le temps de se reposer quelques secondes à chaque pallier. Il ne voulait pas arriver à bout de souffle et risquer de ne savoir poser ses questions ; c’était toujours si gênant, ces moments où les subordonnés attendaient qu’il parle, quand le temps semblait s’allonger sans fin…
Les enfants et leurs téléphones avaient tous déserté l’escalier, ou qu’il était temps pour eux d’aller au lit, ou que les parents ne voulaient pas s’exposer à des remarques sur leurs méthodes d’éducation. Seul un pilastre de cannettes avait survécu au passage de la fuyarde et des deux agents de police. Les autres dégringolaient les étages segment par segment, au fur et à mesure qu’en allant et venant, les fonctionnaires leur donnaient des coups de pied. La cannette de tête atteindrait bientôt le rez-de-chaussée, remportant une course bien futile. D’autres plus rapides étaient déjà disqualifiées, car elles avaient glissé sous la rambarde.
Lorsqu’il eut débouché sur le toit, un gaillard d’une trentaine d’années vint aussitôt à la rencontre du commissaire.
« Bonsoir, Viktor Vasilievich. Il me semblait bien que vous seriez de garde…
— Salut, Yuriy ! Alors, à quoi a-t-on affaire ? »
L’autre fit la grimace.
« Franchement, vous ne vous êtes pas déplacé pour grand-chose. L’affaire est banale : une personne s’est dérobée à un contrôle d’identité et a couru jusqu’ici. La seule raison pour laquelle nous avons sollicité la venue d’un commissaire, c’est qu’elle semble s’être soudain volatilisée. Ses traces s’arrêtent net… »
Viktor Vasilievich Vinokurov fronça les sourcils. Les individus qui se volatilisaient, lui ne prenait pas cela à la légère. Comme bien des policiers d’Europe de l’Ouest, il n’ignorait pas que des sorciers se cachent dans certaines couches de toute société, et il savait quel genre de grabuge ils pouvaient causer. Il avait à l’esprit un cas fameux dont la mémoire se transmettait de collègue en collègue, au creux des longues nuits de garde : un jour, un chat énorme sema le feu et la mort, rue Sadovaïa à Moscou, avant de lui aussi se volatiliser. Un chat qui, parait-il, brandissant un pistolet Browning et un réchaud à pétrole. Un chat noir que, quelques jours plus tôt, on avait vu marcher sur ses deux pattes sur la scène du Théâtre des Variétés, lors d’une représentation du professeur Woland. Avec sa bande, ce mage allemand avait mis la ville sens dessus dessous durant plusieurs semaines funestes…
C’était la hantise de Viktor Vasilievich Vinokurov qu’un tel évènement puisse se produire un jour dans le district dont il avait la charge. Toutefois, il était homme à garder la tête froide en toute circonstance, et ordonna simplement :
« Racontez-moi depuis le début. »
Alors, le jeune inspecteur, qui se nommait Yuriy Yegorovich Yerzov, narra par le menu les évènements de la soirée : une patrouille avait croisé une jeune fille qui apparaissait laissée à elle-même dans la rue ; les agents avaient voulu l’accoster pour s’assurer qu’elle n’était pas perdue, mais elle s’était enfuie, avant de proprement disparaitre.
C’était bien maigre, comme premières constatations. Le commissaire sentit qu’il lui vaudrait mieux ne pas rester trop longtemps sur ce toit, ou bien il deviendrait bougon. — Tous ces étages à gravir, simplement pour cela ! — Il lorgna sur les traces dans la neige, qui devaient en effet avoir été laissées par de petits souliers.
« Quel âge ?
— Huit ou neuf ans, répondit l’inspecteur, avant de hasarder une hypothèse :
» Une enfant de la rue, peut-être…
— Pas avec un col en fourrure.
— Une gosse perdue, dans ce cas.
— Hum… Les gosses perdus, ça ne fuit pas devant la police.
— Alors, ce devait être une fugueuse… »
Le commissaire écarta les mains. C’était possible, certes. Mais les enfants mécontents de leur vie familiale n’ont normalement pas le pouvoir de se téléporter !
Durant quelques instants, il se fit un silence pesant. Les quelques agents encore présents et trois techniciens en anoraks bleus fixaient tous Vinokurov.
« Que pensez-vous que cela signifie, Viktor Vasilievich ? », demanda finalement Yerzov.
Le commissaire haussa les épaules.
« Si l’on a de la chance, on n’en saura jamais rien.
» Est-ce que vous avez pris des photos des traces ? »
Et comme l’autre acquiesçait, il écrivit quelques mots dans son calepin, frappa dans ses mains et cria à la cantonade :
« Allez, les enfants, on remballe ! »
Puis, à son inspecteur :
« Vous avez mangé, Yuriy ? Je crois bien qu’il y a une gargote correcte, non loin d’ici… »
Déjà, la neige fondait, effaçant toute trace du passage de Vic.Bruxelles,
le 10 avril 2022.
Cette nouvelle fait 15 593 SEC.
Re: L’Agente en double
Et bien, je viens de relire mon commentaire de ta participation au concours Un drôle d'objet et je pourrais faire un copier-coller, parce que je dirai la même chose de celui-ci : J'adore ton univers, tes personnages, c'est bien mené, inventif, mais encore une fois, je suis surpris par la fin, parce que j'ai l'impression que l'histoire finit quand je crois qu'elle commence. Peut-être un peu moins cette fois, parce que, si j'ai bien compris, c'est une histoire à chute :
OK, mais bon, je reste un peu sur ma faim, parce que je me dis "tout ça pour ça". Le thème de l'enfance est bien là, mais quand même de façon assez lointaine :
Je verrais bien ici le début d'une histoire plus longue, d'une novella, voire d'un roman : la mission de Vic, Saint-Pétersbourg qu'elle connait depuis l'enfance, les difficultés particulières dues à son identité enfantine, etc... Et comme la dernière fois, je répète que tu as vraiment une bonne écriture et un univers d'espionnage/fantasy/magie super intéressant, je ne peux que t'encourager à le développer !
- Spoiler:
- Vic se dédouble en direction de Saint-Pétersbourg où elle a passé son enfance, et de fait, sans qu'elle s'en soit rendue compte, elle y est arrivée sous la forme d'elle enfant. A moins qu'elle ne sache qu'elle est une enfant. Ou qu'elle soit déjà une enfant au départ ? Ca reste obscur pour moi
OK, mais bon, je reste un peu sur ma faim, parce que je me dis "tout ça pour ça". Le thème de l'enfance est bien là, mais quand même de façon assez lointaine :
- Spoiler:
- on parle d'un enfant à la toute fin, oui, mais c'est léger.
Je verrais bien ici le début d'une histoire plus longue, d'une novella, voire d'un roman : la mission de Vic, Saint-Pétersbourg qu'elle connait depuis l'enfance, les difficultés particulières dues à son identité enfantine, etc... Et comme la dernière fois, je répète que tu as vraiment une bonne écriture et un univers d'espionnage/fantasy/magie super intéressant, je ne peux que t'encourager à le développer !
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: L’Agente en double
À vrai dire, je craignais qu'il y ait à nouveau des problèmes de clarté. Faut croire que je vais toujours chercher des histoires trop compliquées…
J'ai en effet conçu ce récit comme une nouvelle à chute.
Mais bon, je ne sais pas du tout si cela fonctionne ainsi que je l'avais escompté (et je conçois bien que cette conclusion puisse être "anticlimactique"). Je n'ai fait relire ce texte par personne avant de le poster, donc vous êtes les premiers cobayes…
J'ai en effet conçu ce récit comme une nouvelle à chute.
- Spoiler:
- En fait, Vic se rend bien compte qu'elle a sa forme d'enfant (puisque, en plus, elle se regarde dans une vitrine). Pour le narrateur, le jeu consiste à ne pas le dire clairement, pour essayer de ménager un effet de surprise à la fin.
Ce que j'ai fait, c'est éviter d'évoquer frontalement le sujet jusqu'à la question "quel âge ?", mais en semant tout de même quelques indices, pour que le lecteur puisse revenir en arrière et se dire : "Ah, c'était donc pour cela…" Il y a bien sûr l'anecdote de la chute, puis le fait que tout lui semble grand, la tenue qui est un rien connotée "enfantine", le fait que l'espion a de grandes mains (par comparaison avec les siennes), que les agents ont de grandes jambes…
La surprise que j'ai voulu mettre en place, c'est que, tout compte fait, Vic n'est pas du tout poursuivie à cause de son activité d'espionnage, mais parce que les agents de police craignaient qu'elle ne soit une petite fille perdue ; les "mauvais" se révèlent ne pas l'être du tout.
Mais bon, je ne sais pas du tout si cela fonctionne ainsi que je l'avais escompté (et je conçois bien que cette conclusion puisse être "anticlimactique"). Je n'ai fait relire ce texte par personne avant de le poster, donc vous êtes les premiers cobayes…
- Spoiler:
- À quel endroit as-tu exactement compris qu'elle avait une forme de petite fille, toi ?
Re: L’Agente en double
- Spoiler:
- Similien a écrit:À quel endroit as-tu exactement compris qu'elle avait une forme de petite fille, toi ?
A la fin seulement, quand l'inspecteur parle d'une enfant de huit ou neuf ans, ce qui est le but de la manœuvre. Donc, ça c'est très bien, j'aime beaucoup les histoires bâties sur ce modèle (au cinéma, Sixième Sens est emblématique de ce genre de construction) où on a une grosse surprise à la fin, et où on se dit en relisant "mais bien sûr, il y avait des indices" : en effet, tu précises par exemple que Vic, à son arrivée, trouve l'église plus grande, etc.La surprise que j'ai voulu mettre en place, c'est que, tout compte fait, Vic n'est pas du tout poursuivie à cause de son activité d'espionnage, mais parce que les agents de police craignaient qu'elle ne soit une petite fille perdue
Ca, j'avais bien compris.
J'ai simplement l'impression, quand j'ai lu ton texte pour la première fois hier soir, d'être à moitié satisfait parce que n'ayant pas tout saisi. Tu as bien su me mener en bateau en tant que lecteur, et en tant que lecteur j'adore quand l'auteur me mène en bateau, à condition de tout comprendre à la fin. Il m'a un peu manqué de comprendre, comme je l'ai dit, si Vic sait qu'elle est une petite fille. Certes tu dis qu'elle se voit dans une vitrine mais elle ne marque aucune surprise : tu ne parles que de sa cape en tweed rouge. C'est pour ça que je me suis même demandé à la fin si Vic n'était pas une petite fille au départ, malgré les missions qu'on lui confie. Ce n'était pas clair.
Mais, après tes explications et une relecture, je me dis que ça vient peut-être de moi, d'un manque d'attention de ma part. En relisant ce matin, j'en suis plus satisfait, peut-être manque-t-il vraiment un ou deux détails qui ne laissent aucune ambiguïté à la fin. Et je pense qu'il serait peut-être mieux que Vic ne se rende pas compte de son état d'enfant, ce qui justifirait d'autant plus que les policiers la poursuivent avec des intentions bienveillantes alors qu'elle se croit traquée en tant qu'espionne.
Donc, ce matin je trouve ton histoire perfectible mais déjà pas mal du tout. Et je répète : une narration bien menée et un background riche !
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: L’Agente en double
En fait, il s'agit de la même Vic que dans mon texte pour le précédent concours. Du coup, j'ai un peu fait l'économie de la présentation/description, sachant que la plupart d'entre vous auraient déjà rencontré ce personnage.Paladin a écrit:
- Spoiler:
C'est pour ça que je me suis même demandé à la fin si Vic n'était pas une petite fille au départ, malgré les missions qu'on lui confie. Ce n'était pas clair.
Et puis, cela prépare le terrain pour (qui sait?) une hypothétique édition en recueil : à partir du moment où un personnage est récurrent, cela devient vite lourd de répéter des éléments de description à l'entame de chaque texte.
Du coup, je ne suis toujours pas convaincu par la piste de tourner une nouvelle comme celle-ci en novella/court roman ; l'idée me semble déjà épuisée, et je ne sais ce que je pourrais ajouter d'intéressant dans l'intrigue. Mais je serais plus intéressé de continuer à écrire des aventures courtes de ce genre et de les compiler plus tard. Peut-être que développer le background sur une certaine étendue amoindrira la frustration due aux chutes bizarres que je semble toujours concevoir…
Merci pour ton avis, en tout cas. Je suis heureux que cette nouvelle t'ait paru moins imparfaite à ta seconde lecture.
Re: L’Agente en double
J'ai reconnu le même univers que dans ta nouvelle précédente, mais je ne me souvenais plus que le perso s'appelait Vic. En effet, plutôt qu'un roman/novella, tu pourrais aussi faire un fix-up avec différentes histoires de ce personnage.
Sinon, as-tu réussi à lire du Charles de Lint, dont je te parlais la dernière fois ?
Sinon, as-tu réussi à lire du Charles de Lint, dont je te parlais la dernière fois ?
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: L’Agente en double
Charles de Lint est peut-être plus franchement du côté de la fantasy urbaine, mais c'est une impression (très subjective) en te lisant d'une proximité de style avec lui. Et ses personnages principaux sont aussi généralement des femmes, plutôt jeunes.
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: L’Agente en double
J'ai récupéré le texte. J'essaye de faire un commentaire dans la semaine
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Re: L’Agente en double
Salut Similien.
Comme Pala, pour moi la révélation du jeune âge de l'héroïne semble ajoutée juste pour coller au thème. Cet élément n'apporte rien à l'histoire, c'est un point de description qui tombe à la fin, un peu inutile. Même si tu avais dit à ce moment que Vic elle était une vieille femme rousse, ça aurait été la même chose. En outre, rien dans ses actes, ses pensées, ses agissements, ne ramène à l'enfance. Ce point aurait pu être intéressant s'il avait amené aventures, quiproquo, voire s'il avait modifié l'intrigue, mais ce n'est pas le cas.
L'histoire en elle même est bien amenée, bien écrite, c'est vivant et on a envie de connaître la chute, qu'on imagine en lien avec le message. Parce que, c'est bien ce message qui emplit tout le récit, que l'on attend. Il doit être fameusement important pour que des agences fassent appel aux services de Vic. La tension monte, elle rencontre le contact, il débite ce qu'il a à dire et ça dure, le double de Vic est bien en peine pour tout retranscrire. Alors, que recèle ce message?
Ben, on s'en fout. A la fin, patatras... on n'en parle plus. Vic a récolté le message, mission accomplie. Circulez, il n'y a rien à voir.
Tout ça pour ça? On a l'impression d'avoir lu les premières pages d'un récit et que la suite sera racontée au prochain numéro. Sauf qu'il n'y a pas de suite.
Un détail :
(C’était en effet le 23 avril, soit le 10 avril dans le calendrier julien, que l’intermédiaire de la Sécurité extérieure était venu trouver Vic à l’enseigne du Vieux Sabbat.) : cette incise me parait inutile.
En résumé, je n'ai pas compris le pourquoi de cette histoire.
Comme Pala, pour moi la révélation du jeune âge de l'héroïne semble ajoutée juste pour coller au thème. Cet élément n'apporte rien à l'histoire, c'est un point de description qui tombe à la fin, un peu inutile. Même si tu avais dit à ce moment que Vic elle était une vieille femme rousse, ça aurait été la même chose. En outre, rien dans ses actes, ses pensées, ses agissements, ne ramène à l'enfance. Ce point aurait pu être intéressant s'il avait amené aventures, quiproquo, voire s'il avait modifié l'intrigue, mais ce n'est pas le cas.
L'histoire en elle même est bien amenée, bien écrite, c'est vivant et on a envie de connaître la chute, qu'on imagine en lien avec le message. Parce que, c'est bien ce message qui emplit tout le récit, que l'on attend. Il doit être fameusement important pour que des agences fassent appel aux services de Vic. La tension monte, elle rencontre le contact, il débite ce qu'il a à dire et ça dure, le double de Vic est bien en peine pour tout retranscrire. Alors, que recèle ce message?
Ben, on s'en fout. A la fin, patatras... on n'en parle plus. Vic a récolté le message, mission accomplie. Circulez, il n'y a rien à voir.
Tout ça pour ça? On a l'impression d'avoir lu les premières pages d'un récit et que la suite sera racontée au prochain numéro. Sauf qu'il n'y a pas de suite.
Un détail :
(C’était en effet le 23 avril, soit le 10 avril dans le calendrier julien, que l’intermédiaire de la Sécurité extérieure était venu trouver Vic à l’enseigne du Vieux Sabbat.) : cette incise me parait inutile.
En résumé, je n'ai pas compris le pourquoi de cette histoire.
Re: L’Agente en double
Je trouve que ton commentaire est riche d'enseignements sur les manières différentes dont un auteur et ses lecteurs peuvent percevoir un même texte.
Pour moi qui l'ai conçue, le pourquoi de cette histoire —que tu évoques et que tu ne parviens pas à identifier— était précisément d'introduire un rapport à l'enfance dans mon univers habituel (qui est assez "adulte"). Du coup, je suis parti de là. Je me suis dit : "Tiens, ce pourrait être une histoire de bilocation ratée. Mais quel serait l'enjeu d'une telle histoire ?" Et c'est ainsi qu'est arrivé tout le rapport à l'espionnage, à la Russie…
Dès lors, alors que, pour toi, "la révélation du jeune âge de l'héroïne semble ajoutée juste pour coller au thème", pour moi, c'est tout l'inverse : elle est le point de départ de l'histoire. C'est d'ailleurs quelque chose que j'avais à l'esprit tout du long, puisque je cherchais à placer des indices discrets de cet âge.
Bien sûr, je ne dis pas que mon interprétation est plus légitime ; en littérature, le lecteur intervient à part égale avec l'auteur dans la manière de donner du sens aux écrits. Mais cela pose la question de la consigne : pour moi, il fallait concevoir une nouvelle autour de l'enfance, et j'estime en toute honnêteté que c'est ce que j'ai fait. (Contrairement à d'autres fois, comme lors du concours HS n°9 : en ce qui concerne ce texte-là, j'admets avec le recul que d'autres objets auraient pu être substitués à mon miroir.)
Ce n'est certes pas un texte avec un ou des enfant(s), mais c'est un texte avec une créature ayant l'apparence d'un enfant, et un texte qui repose sur des souvenirs d'enfance. Vu que ce thème était au centre de mon processus de création, j'ai tendance à considérer que j'ai joué le jeu. Mais cela pose la question suivante : le respect du thème doit-il être examiné du point de vue de l'auteur, ou du point de vue des lecteurs ?
Quant au message de l'espion, j'aurais tendance à dire que cela dépend entièrement de notre cadre de référence et de la manière dont on aborde le genre.
De mon point de vue, ce message ne pouvait qu'être parfaitement inutile, parce que je tends à considérer le genre noir comme plutôt pessimiste quant à la capacité d'action des individus. Pour moi, cela ne ferait pas sens que la clé de quoi que ce soit réside chez des sorciers/espions minables, qui évoluent dans un milieu interlope et sordide. Je ne veux pas d'héroïsme chez moi, pas de grand destin…
En plus, ce texte-ci fait référence à Boulgakov et mobilise une certaine littérature de l'absurde. J'ai donc trouvé normal de ne pas accorder plus d'attention au message.
Pour moi qui l'ai conçue, le pourquoi de cette histoire —que tu évoques et que tu ne parviens pas à identifier— était précisément d'introduire un rapport à l'enfance dans mon univers habituel (qui est assez "adulte"). Du coup, je suis parti de là. Je me suis dit : "Tiens, ce pourrait être une histoire de bilocation ratée. Mais quel serait l'enjeu d'une telle histoire ?" Et c'est ainsi qu'est arrivé tout le rapport à l'espionnage, à la Russie…
Dès lors, alors que, pour toi, "la révélation du jeune âge de l'héroïne semble ajoutée juste pour coller au thème", pour moi, c'est tout l'inverse : elle est le point de départ de l'histoire. C'est d'ailleurs quelque chose que j'avais à l'esprit tout du long, puisque je cherchais à placer des indices discrets de cet âge.
Bien sûr, je ne dis pas que mon interprétation est plus légitime ; en littérature, le lecteur intervient à part égale avec l'auteur dans la manière de donner du sens aux écrits. Mais cela pose la question de la consigne : pour moi, il fallait concevoir une nouvelle autour de l'enfance, et j'estime en toute honnêteté que c'est ce que j'ai fait. (Contrairement à d'autres fois, comme lors du concours HS n°9 : en ce qui concerne ce texte-là, j'admets avec le recul que d'autres objets auraient pu être substitués à mon miroir.)
Ce n'est certes pas un texte avec un ou des enfant(s), mais c'est un texte avec une créature ayant l'apparence d'un enfant, et un texte qui repose sur des souvenirs d'enfance. Vu que ce thème était au centre de mon processus de création, j'ai tendance à considérer que j'ai joué le jeu. Mais cela pose la question suivante : le respect du thème doit-il être examiné du point de vue de l'auteur, ou du point de vue des lecteurs ?
Quant au message de l'espion, j'aurais tendance à dire que cela dépend entièrement de notre cadre de référence et de la manière dont on aborde le genre.
De mon point de vue, ce message ne pouvait qu'être parfaitement inutile, parce que je tends à considérer le genre noir comme plutôt pessimiste quant à la capacité d'action des individus. Pour moi, cela ne ferait pas sens que la clé de quoi que ce soit réside chez des sorciers/espions minables, qui évoluent dans un milieu interlope et sordide. Je ne veux pas d'héroïsme chez moi, pas de grand destin…
En plus, ce texte-ci fait référence à Boulgakov et mobilise une certaine littérature de l'absurde. J'ai donc trouvé normal de ne pas accorder plus d'attention au message.
Re: L’Agente en double
Je suis partagée sur ton texte, Similien...
D'un côté, j'aime toujours autant ton ambiance, tes personnages et ta narration, de l'autre, je rejoins Trantor...
Pour moi aussi, la découverte en fin de texte de l'âge de Vik, ca tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, alors oui, avec le recul, y a des indices, mais comme le disais Pala, y a rien qui nous indique à nous qu'elle elle le sait... j'avais vaguement en tête le personnage puisqu'effectivement tu l'avais déjà présenté dans un autre texte et dans mon souvenir elle avait autour de 20/30 ans (je suis pas allé vérifier, tu m'excuseras). J'aurais aimé savoir plus tôt, pas forcément quel âge elle a physiquement au St PEtersbourg, mais plutôt que quelque chose clochait avec la bilocation justement. Un tout petit truc qui m'aurait fait me poser la question avant ta révélation finale.
En ce qui concerne le message qu'elle est censée récupérer, j'avais bien perçu que ce n'était qu'une sorte de prétexte à l'histoire et qu'au fond, on s'en fichait.
Mais ce truc de l'âge... Trantor à raison quand il dit :
Ca n'aurait effectivement rien changé, d'autant que rien dans son comportement ne peut la distinguer de celui qu'aurait une adulte en pareilles circonstances. Tu vois, avec l'inconnu sur le banc, tu joues avec la taille des mains, mais si on se dit que Vik est une petite femme, bah ca marche aussi... les vètements démodés : c'est un indice, mais en même temps tu précises que
Autre chose, et j'arrêterais avec le négatif après ça (j'ai un peu l'impression de te déscendre alors que c'est pas mon but), sa réaction face aux policiers... elle me paraît étrange après coup : Si elle sait qu'elle est visuellement une enfant, pourquoi s'échappe-t-elle ? De quoi a-t-elle peur ? Qu'ils l'arrêtent ? C'est une enfant...
Bref. J'ai aimé le texte, j'ai aimé l'histoire, mais pour moi pour le thème tu es un poil à côté (pas loin, mais juste à côté). C'est dommage parce que j'accroche vraiment à ton style et j'en suis toute peinée du coup... J'espère que tu ne m'en voudras pas de cette critique peut-être un peu abrupte.
D'un côté, j'aime toujours autant ton ambiance, tes personnages et ta narration, de l'autre, je rejoins Trantor...
Pour moi aussi, la découverte en fin de texte de l'âge de Vik, ca tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, alors oui, avec le recul, y a des indices, mais comme le disais Pala, y a rien qui nous indique à nous qu'elle elle le sait... j'avais vaguement en tête le personnage puisqu'effectivement tu l'avais déjà présenté dans un autre texte et dans mon souvenir elle avait autour de 20/30 ans (je suis pas allé vérifier, tu m'excuseras). J'aurais aimé savoir plus tôt, pas forcément quel âge elle a physiquement au St PEtersbourg, mais plutôt que quelque chose clochait avec la bilocation justement. Un tout petit truc qui m'aurait fait me poser la question avant ta révélation finale.
En ce qui concerne le message qu'elle est censée récupérer, j'avais bien perçu que ce n'était qu'une sorte de prétexte à l'histoire et qu'au fond, on s'en fichait.
Mais ce truc de l'âge... Trantor à raison quand il dit :
- Trantor:
- Même si tu avais dit à ce moment que Vic elle était une vieille femme rousse, ça aurait été la même chose.
Ca n'aurait effectivement rien changé, d'autant que rien dans son comportement ne peut la distinguer de celui qu'aurait une adulte en pareilles circonstances. Tu vois, avec l'inconnu sur le banc, tu joues avec la taille des mains, mais si on se dit que Vik est une petite femme, bah ca marche aussi... les vètements démodés : c'est un indice, mais en même temps tu précises que
- Spoiler:
- Les vêtements s’accordaient naturellement avec le lieu, et surtout avec l’époque du souvenir qui y ancrait le jeteur de sorts.
Autre chose, et j'arrêterais avec le négatif après ça (j'ai un peu l'impression de te déscendre alors que c'est pas mon but), sa réaction face aux policiers... elle me paraît étrange après coup : Si elle sait qu'elle est visuellement une enfant, pourquoi s'échappe-t-elle ? De quoi a-t-elle peur ? Qu'ils l'arrêtent ? C'est une enfant...
Bref. J'ai aimé le texte, j'ai aimé l'histoire, mais pour moi pour le thème tu es un poil à côté (pas loin, mais juste à côté). C'est dommage parce que j'accroche vraiment à ton style et j'en suis toute peinée du coup... J'espère que tu ne m'en voudras pas de cette critique peut-être un peu abrupte.
Comment a-t-il fait pour paraître si normal ? C'est ça le plus atroce . Qu'il soit si ... sympathique .
- Les psychopathes arrivent à tromper tout le monde .
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Re: L’Agente en double
Bonjour Similien, j'ai été plutôt séduite par ton texte même si j'ai cherché quasiment jusqu'à la fin le lien avec le thème. Une petite explication sur les règles d'ubiquité et les évènements liés (ce qui pourrait expliquer son manque d'enthousiasme à revenir sur les lieux) auraient permis de mieux comprendre le lien et surtout la réaction des forces de l'ordre.
D'un point de vue rédactionnel, rien à dire, c'est fluide, agréable et facile à lire. Les personnages sont bien typés et l'histoire plutôt originale.
Un sympathique moment de lecture.
D'un point de vue rédactionnel, rien à dire, c'est fluide, agréable et facile à lire. Les personnages sont bien typés et l'histoire plutôt originale.
Un sympathique moment de lecture.
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Re: L’Agente en double
Merci Perroccina et Nao pour vos commentaires !
Non, du tout. Comme je l'écrivais, je n'ai fait relire cette nouvelle à personne avant de la poster, du coup j'assume que cela puisse ne pas marcher. C'était une sorte de pari, en cela.Nao76 a écrit:C'est dommage parce que j'accroche vraiment à ton style et j'en suis toute peinée du coup... J'espère que tu ne m'en voudras pas de cette critique peut-être un peu abrupte.
Re: L’Agente en double
Similien : On retrouve ici ton style accrocheur et ton lexique haut en couleur. De plus, j'adore le mélange espionnage/surnaturel (façon Nécroscope de B. Lumley).
Je rejoins cependant certains des avis précédents concernant l'adéquation au thème.
Quoi qu'il en soit, j'ai passé un excellent moment à lire ce récit.
Je rejoins cependant certains des avis précédents concernant l'adéquation au thème.
Quoi qu'il en soit, j'ai passé un excellent moment à lire ce récit.
Suis une ombre, toujours elle te fuira;
Essaie de la fuir, et elle te poursuivra.
Ben Jonson
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