PSYCHÉ
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours hors-série :: Concours HS N°9 : Miroir (s)
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Re: PSYCHÉ
Salut Silence.
J'ai bien aimé, même si comme soulevé par certain, la compréhension n'est pas évidente. J'ai relu plusieurs passages pour être sur et finalement, je suis aussi tombé juste. Un très bon texte, vraiment, mais qui peu s'avérer un peu hermétique en fonction de ses habitudes de lecture. Bon boulot.
J'ai bien aimé, même si comme soulevé par certain, la compréhension n'est pas évidente. J'ai relu plusieurs passages pour être sur et finalement, je suis aussi tombé juste. Un très bon texte, vraiment, mais qui peu s'avérer un peu hermétique en fonction de ses habitudes de lecture. Bon boulot.
Endymion- Éventreur titulaire
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Re: PSYCHÉ
Merci Endymion.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: PSYCHÉ
J'ai lu ton texte et les commentaires tout de suite après.Je n'aurais pas dû. Je n'avais pas compris la question de l'inceste ni du suicide, quand j'ai lu le spoiler de Paladin j'ai relié les indices que tu as semé, car tu les as bien semés, mais je n'avais pas su leur donner un sens. Néanmoins, j'ai trouvé ton texte émouvant, la quête de ce père pour retrouver son son fils et je crois que c'est ce qui m'a induit en erreur, je pensais à de l'amour filial pur et non pas de la perversion et à tout ce que cela peut générer.
C'est malgré tout un très beau texte tant pour l'écriture que pour le ressenti que tu fais passer. Pour moi c'était un bon moment de lecture.
C'est malgré tout un très beau texte tant pour l'écriture que pour le ressenti que tu fais passer. Pour moi c'était un bon moment de lecture.
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
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Re: PSYCHÉ
Veux-tu que je te dise Perro ? Ton commentaire me fait très plaisir. Bien plus, il me touche. Vraiment. Il prouve au moins que j'ai réussi une chose qui me paraissait importante : user du registre émotionnel de l'amour paternel. Faire passer l'émotion d'un père. A priori cela a fonctionné sur toi et je m'en félicite. Le fait que le reste t'ai échappé en dépit des indices (merci encore d'avoir pris le temps de remarquer que ces indices étaient présents) laissés, s'avère finalement presque anecdotique à mes yeux. Pourquoi ? Parce que je m'essaie à un registre qui a priori n'est pas le mien. Celui des émotions et de l'expression des sentiments. Généralement, j'évite. Je trouve cela très difficile à faire sans tomber dans le gnan-gnan ou le pathos (et je ne suis pas certain d'avoir évité l'écueil ! À la relecture certains passages mériteraient sans doute de sauter). Bref encore merci à toi Perro. J'ai vu que tu avais posté un texte et je me réjouis de pouvoir te lire pour ce concours.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: PSYCHÉ
De fait, c'est un texte un peu compliqué, mais je ne suis pas convaincu qu'il nécessite tellement d'être amendé. On le voit à tes commentaires, tu as déjà bien pesé tes choix. Dès lors, je ne crois pas que les complexités de la nouvelle soient des maladresses à corriger.
Je m'étais fait exactement la même réflexion que Paladin, par rapport au prénom Georges. Personnellement, en achevant ma lecture, je m'étais dit qu'il aurait été plus clair d'écrire quelque chose comme "le rebouteux". Je vois cependant, à ton commentaire du bas de la page 1, que tu vises plutôt le registre de la science-fiction. Du coup, "Stamplek" serait plus opportun, en effet.
C'est amusant, d'ailleurs, que j'aie songé à une explication d'ordre magique, alors que tu avais conçu le texte dans une perspective plutôt scientifique. Cela montre bien comment nos préférences de lecteur entrent en ligne de compte dans notre manière d'appréhender un texte (j'avais bien buté sur le terme "container", mais pas au point de revoir mon a priori). Je crois que c'est le fait que ce miroir particulier doive être réparé qui permet cette lecture fantastique, pourtant un peu anachronique : cela suppose un lien invisible entre le garçon et l'objet, qui peut induire le lecteur vers une lecture d'ordre surnaturel.
Et, toujours comme Paladin, je me suis aussi interrogé vis-à-vis de l'AVC. Ce n'est pas quelque chose que je modifierais, car tu le justifies finalement bien, mais cela m'a embarqué un temps sur une fausse piste : j'en ai formulé l'hypothèse que le fils (et potentiellement la mère aussi) était décédé dans un accident de voiture, causé par l'AVC du père qui conduisait. Cela me semblait coller, car son sentiment de culpabilité proviendrait alors de ce fait-là. Bien sûr, la mention du corps allongé sur le lit m'a amené à actualiser mon hypothèse, vers la fin du texte.
À nouveau, ce n'est pas un défaut, c'est même une richesse : je trouve amusant que chaque lecteur puisse être amené à formuler ses hypothèses (le caractère magique, l'accident) au fil de sa lecture…
Je m'étais fait exactement la même réflexion que Paladin, par rapport au prénom Georges. Personnellement, en achevant ma lecture, je m'étais dit qu'il aurait été plus clair d'écrire quelque chose comme "le rebouteux". Je vois cependant, à ton commentaire du bas de la page 1, que tu vises plutôt le registre de la science-fiction. Du coup, "Stamplek" serait plus opportun, en effet.
C'est amusant, d'ailleurs, que j'aie songé à une explication d'ordre magique, alors que tu avais conçu le texte dans une perspective plutôt scientifique. Cela montre bien comment nos préférences de lecteur entrent en ligne de compte dans notre manière d'appréhender un texte (j'avais bien buté sur le terme "container", mais pas au point de revoir mon a priori). Je crois que c'est le fait que ce miroir particulier doive être réparé qui permet cette lecture fantastique, pourtant un peu anachronique : cela suppose un lien invisible entre le garçon et l'objet, qui peut induire le lecteur vers une lecture d'ordre surnaturel.
Et, toujours comme Paladin, je me suis aussi interrogé vis-à-vis de l'AVC. Ce n'est pas quelque chose que je modifierais, car tu le justifies finalement bien, mais cela m'a embarqué un temps sur une fausse piste : j'en ai formulé l'hypothèse que le fils (et potentiellement la mère aussi) était décédé dans un accident de voiture, causé par l'AVC du père qui conduisait. Cela me semblait coller, car son sentiment de culpabilité proviendrait alors de ce fait-là. Bien sûr, la mention du corps allongé sur le lit m'a amené à actualiser mon hypothèse, vers la fin du texte.
À nouveau, ce n'est pas un défaut, c'est même une richesse : je trouve amusant que chaque lecteur puisse être amené à formuler ses hypothèses (le caractère magique, l'accident) au fil de sa lecture…
Re: PSYCHÉ
Similien a écrit:C'est amusant, d'ailleurs, que j'aie songé à une explication d'ordre magique, alors que tu avais conçu le texte dans une perspective plutôt scientifique.
J'avais moi aussi songé à une explication magique. C'est aussi que le miroir évoque plus la magie que la science ! Et, bien sûr, c'est aussi dû à la sensibilité personnelle : je lis plus de fantastique que de science-fiction.
Re: PSYCHÉ
Je n'ai pas lu les autres commentaires (si ce n'est le tout début de celui de Paladin), car je voulais voir si j'arrivais à comprendre l'histoire à la première lecture. Le résultat est : non, pas vraiment. Je suppose qu'il est question du suicide d'un fils abusé sexuellement par son père qui lui-même a fait un AVC ? Ils ont ensuite gardé le cadavre qu'ils sortent devant un miroir. Mais qui est George ? Je ne suis pas sûr. Bon, ces interrogations ne sont là que pour partager mon retour en tant que lecteur. Je suis persuadé que je trouverai les réponses à ces questions en lisant les commentaires.
Maintenant, sur la forme, je dois dire que ton style est très fluide et agréable. Il y a de belles images, très évocatrices (par exemple celle du visage déformé par l'AVC comme de la cire fondue). C'est le premier texte que je lis de toi, et ça m'a donné envie d'en découvrir d'autres (l'occasion d'explorer les archives des concours sans doute !).
J'aurais certes aimé mieux comprendre les événements du récit, mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier le texte. Je me suis demandé aussi, si ce n'était pas l'accident cérébral qui rendait la description aussi difficile à suivre. Dans ce cas, ceci dit, on pourrait s'étonner que le narrateur s'exprime aussi bien tout en étant aussi abscons dans sa manière de décrire les événements.
Maintenant, sur la forme, je dois dire que ton style est très fluide et agréable. Il y a de belles images, très évocatrices (par exemple celle du visage déformé par l'AVC comme de la cire fondue). C'est le premier texte que je lis de toi, et ça m'a donné envie d'en découvrir d'autres (l'occasion d'explorer les archives des concours sans doute !).
J'aurais certes aimé mieux comprendre les événements du récit, mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier le texte. Je me suis demandé aussi, si ce n'était pas l'accident cérébral qui rendait la description aussi difficile à suivre. Dans ce cas, ceci dit, on pourrait s'étonner que le narrateur s'exprime aussi bien tout en étant aussi abscons dans sa manière de décrire les événements.
Sacripan- Écritoirien émasculé
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Re: PSYCHÉ
Salut Similien,
Salut Sacripan,
Tout d'abord, merci pour vos commentaires que je trouve très intéressants. Pour ce qui est de Georges, Sacripan, je te renvoie aux commentaires que j'ai déjà faits sur cette histoire. Personnellement, je ne crois pas qu'il soit si fondamental de savoir qui est Georges. Pour des raisons de s.e.c. en premier lieu, mais aussi parce que ce n'est qu'un personnage d'arrière-plan. Je crois par ailleurs qu'il est possible de comprendre le rôle de ce dernier à la lecture de ma nouvelle.
Plus intéressantes à mes yeux sont les interprétations que vous faites de ce texte. Sacripan, tu résumes parfaitement celui-ci en disant "Je suppose qu'il est question du suicide d'un fils abusé sexuellement par son père qui lui même a fait un AVC". Preuve s'il en fallait une que tu as compris la trame centrale de cette histoire. En revanche, a aucun moment je n'ai pensé que l'on pouvait y voir l'histoire du cadavre d'un fils que le père aurait gardé pour tenter de le ramener à la vie devant un miroir. Ce n'est pas grave. J'aime bien aussi cette interprétation des choses. Elle rejoint d'ailleurs en partie une autre histoire qui me trotte dans la tête depuis plusieurs années : celle d'un homme habitant au bord d'un lac qui trouverait un matin le corps sans vie d'une jeune femme et déciderait de le garder chez lui. En l'occurrence, ce n'est pas le corps de son fils que ce père sort d'un container, mais un robot humanoïde doté d'une IA et qui ressemblerait trait pour trait à son fils. S'il le place devant le miroir c'est dans le but/l'espoir que ce robot puisse accéder à la conscience grâce à son propre reflet. L'interprétation que tu fais de mon histoire Sacripan croise, au moins en partie, celle faite par Similien qui, si j'en crois ton commentaire Similien, avait placé ma nouvelle d'abord sur le terrain du fantastique et de la magie. Il est clair, comme le souligne Paladin, que le thème du miroir choisi pour ce concours incite davantage à développer (tant dans l'écriture que dans la lecture apparemment) un univers fantastique. Nous avons d'ailleurs eu quatre nouvelles au moins utilisant la figure du sorcier/de la sorcière/ de la sorcellerie (la tienne Similien, celle de Murphy, celle de Perro et celle de Nao). Je serais prêt à dire 5 nouvelles si j'ajoute celle de Malossep. Beaucoup parmi nous ont par ailleurs développé des intrigues liées au fantastique au sens large du terme. Ces éléments correspondent globalement à ce que j'aime lire. Contrairement à ce que tu penses Similien, je ne lis que très peu, voire pas du tout, de S.-F. Pour une raison simple qui est la suivante : tout comme l'heroïc fantasy, je trouve cela super chiant (je me suis essayé récemment à la lecture du Problème à trois corps, j'ai rapidement abandonné !). J'ai donc essayé pour une fois de développer un truc éloigné de mes préoccupations habituelles, ce qui explique peut-être aussi la méprise sur mes intentions. Mais cette méprise est féconde aussi puisque vous soulignez des points qui ne m'étaient pas passés par la tête.
Je crois, contrairement à ce que tu écris Similien, que ce texte a besoin d'être amendé. Oui, c'est vrai j'ai pensé les choses très en amont. Mais le fait que ces choses aient été pensées ne signifie pas qu'elles ne soient pas ambiguës sous certains de leurs aspects. C'est en tout cas ce qu'indiquent la majorité des commentaires laissés par mes camarades. Comme le disait Nietzsche : Un a toujours tort, à deux la vérité commence. En revanche, je ne crois pas, contrairement à ce qui a pu être dit, que mon texte soit totalement incompréhensible sans l'aide des commentaires. Je me suis d'ailleurs efforcé de laisser des indices un peu partout dans le texte. Ce sont eux surtout et leur agencement qu'il faut reprendre. Sur ce point, je suis plutôt de l'avis de Paladin. J'aime en outre beaucoup la suggestion qui est la sienne de changer le mot 'Nu' de place pour un peu plus d'explicite. En d'autres termes, et pour résumer, oui il y a à redire, oui il y a à reprendre, mais certainement pas à tout refaire. De toute façon, j'en serais bien incapable tellement je déteste réécrire mes textes. Un texte pour moi, c'est un peu comme le dentifrice, une fois qu'il est sorti du tube, il est difficile voire impossible de l'y remettre. Bref, je vous remercie tous les deux pour vos commentaires et interprétations aussi passionnants qu'argumentés.
Salut Sacripan,
Tout d'abord, merci pour vos commentaires que je trouve très intéressants. Pour ce qui est de Georges, Sacripan, je te renvoie aux commentaires que j'ai déjà faits sur cette histoire. Personnellement, je ne crois pas qu'il soit si fondamental de savoir qui est Georges. Pour des raisons de s.e.c. en premier lieu, mais aussi parce que ce n'est qu'un personnage d'arrière-plan. Je crois par ailleurs qu'il est possible de comprendre le rôle de ce dernier à la lecture de ma nouvelle.
Plus intéressantes à mes yeux sont les interprétations que vous faites de ce texte. Sacripan, tu résumes parfaitement celui-ci en disant "Je suppose qu'il est question du suicide d'un fils abusé sexuellement par son père qui lui même a fait un AVC". Preuve s'il en fallait une que tu as compris la trame centrale de cette histoire. En revanche, a aucun moment je n'ai pensé que l'on pouvait y voir l'histoire du cadavre d'un fils que le père aurait gardé pour tenter de le ramener à la vie devant un miroir. Ce n'est pas grave. J'aime bien aussi cette interprétation des choses. Elle rejoint d'ailleurs en partie une autre histoire qui me trotte dans la tête depuis plusieurs années : celle d'un homme habitant au bord d'un lac qui trouverait un matin le corps sans vie d'une jeune femme et déciderait de le garder chez lui. En l'occurrence, ce n'est pas le corps de son fils que ce père sort d'un container, mais un robot humanoïde doté d'une IA et qui ressemblerait trait pour trait à son fils. S'il le place devant le miroir c'est dans le but/l'espoir que ce robot puisse accéder à la conscience grâce à son propre reflet. L'interprétation que tu fais de mon histoire Sacripan croise, au moins en partie, celle faite par Similien qui, si j'en crois ton commentaire Similien, avait placé ma nouvelle d'abord sur le terrain du fantastique et de la magie. Il est clair, comme le souligne Paladin, que le thème du miroir choisi pour ce concours incite davantage à développer (tant dans l'écriture que dans la lecture apparemment) un univers fantastique. Nous avons d'ailleurs eu quatre nouvelles au moins utilisant la figure du sorcier/de la sorcière/ de la sorcellerie (la tienne Similien, celle de Murphy, celle de Perro et celle de Nao). Je serais prêt à dire 5 nouvelles si j'ajoute celle de Malossep. Beaucoup parmi nous ont par ailleurs développé des intrigues liées au fantastique au sens large du terme. Ces éléments correspondent globalement à ce que j'aime lire. Contrairement à ce que tu penses Similien, je ne lis que très peu, voire pas du tout, de S.-F. Pour une raison simple qui est la suivante : tout comme l'heroïc fantasy, je trouve cela super chiant (je me suis essayé récemment à la lecture du Problème à trois corps, j'ai rapidement abandonné !). J'ai donc essayé pour une fois de développer un truc éloigné de mes préoccupations habituelles, ce qui explique peut-être aussi la méprise sur mes intentions. Mais cette méprise est féconde aussi puisque vous soulignez des points qui ne m'étaient pas passés par la tête.
Je crois, contrairement à ce que tu écris Similien, que ce texte a besoin d'être amendé. Oui, c'est vrai j'ai pensé les choses très en amont. Mais le fait que ces choses aient été pensées ne signifie pas qu'elles ne soient pas ambiguës sous certains de leurs aspects. C'est en tout cas ce qu'indiquent la majorité des commentaires laissés par mes camarades. Comme le disait Nietzsche : Un a toujours tort, à deux la vérité commence. En revanche, je ne crois pas, contrairement à ce qui a pu être dit, que mon texte soit totalement incompréhensible sans l'aide des commentaires. Je me suis d'ailleurs efforcé de laisser des indices un peu partout dans le texte. Ce sont eux surtout et leur agencement qu'il faut reprendre. Sur ce point, je suis plutôt de l'avis de Paladin. J'aime en outre beaucoup la suggestion qui est la sienne de changer le mot 'Nu' de place pour un peu plus d'explicite. En d'autres termes, et pour résumer, oui il y a à redire, oui il y a à reprendre, mais certainement pas à tout refaire. De toute façon, j'en serais bien incapable tellement je déteste réécrire mes textes. Un texte pour moi, c'est un peu comme le dentifrice, une fois qu'il est sorti du tube, il est difficile voire impossible de l'y remettre. Bref, je vous remercie tous les deux pour vos commentaires et interprétations aussi passionnants qu'argumentés.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: PSYCHÉ
Silence :
Le style très soigné, ornementé, se distingue de ton écriture habituelle, certes inattaquable, mais plus simple et directe, ce qui m'a séduit (même si j'apprécie ta manière coutumière de procéder).
On retrouve ici la thématique du robot que tu avais déjà abordée, si mes souvenirs sont bons, dans « Monstres et Cie ».
En revanche, le mélange technologie/magie me gêne un peu.
Tout comme la référence à ce Georges qui me paraît totalement superfétatoire.
Cela mis à part, il s'agit d'un bien beau morceau d'écriture...
Le style très soigné, ornementé, se distingue de ton écriture habituelle, certes inattaquable, mais plus simple et directe, ce qui m'a séduit (même si j'apprécie ta manière coutumière de procéder).
On retrouve ici la thématique du robot que tu avais déjà abordée, si mes souvenirs sont bons, dans « Monstres et Cie ».
En revanche, le mélange technologie/magie me gêne un peu.
Tout comme la référence à ce Georges qui me paraît totalement superfétatoire.
- Spoiler:
- La conclusion glaçante – habile dernière phrase - laisse le lecteur pantois, celui-ci réalisant qu'il a éprouvé une forme d'empathie pour un monstre. Ce qui semblait relever de l'amour filial n'était que le paravent d'une réalité beaucoup plus sinistre. Du coup, l'histoire des suites de l'AVC s'avère moins gratuite que certains commentateurs précédents ne le pensaient : il y a adéquation entre l'apparence du père et son moi intérieur. Son nouveau visage est le reflet de son âme malsaine.
Cela mis à part, il s'agit d'un bien beau morceau d'écriture...
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: PSYCHÉ
Blahom,
Ta critique me fait véritablement chaud au coeur. Et je pèse mes mots. Tu as en effet saisi le fond de l'histoire et la stratégie qui était la mienne : faire en sorte que le lecteur éprouve pour le narrateur une forme de sympathie ou d'empathie avant de prendre conscience du caractère monstrueux de ce dernier. Je suis également heureux que tu n'aies pas considéré la référence à l'AVC comme quelque chose de purement gratuit et donc de parfaitement superfétatoire. Là encore, tu as visé juste et tes mots sont bien plus précis et exacts que ceux que j'ai utilisés dans mes explications faites à Paladin.
Sur le respect du thème en revanche, il me semble être en plein dedans. Le miroir agit ici comme révélateur de conscience tant vis-à-vis du robot que vis-à-vis du narrateur. Il ne s'agit donc pas d'un simple McGuffin et le titre (que tu évoques d'ailleurs) Psyché, joue sur les deux tableaux puisqu'il désigne à la fois un certain type de miroir que la psychologie pour le moins perverse du narrateur. Il me semble qu'il y avait un parallèle intéressant à faire entre la manière dont le miroir permet de faire naître un être synthétique à la conscience et la façon dont un individu de chair et d'os doit affronter ces méfaits passés et à venir (et par conséquent sa mauvaise conscience, sa culpabilité) seul devant le miroir de sa salle de bain. C'est une histoire sur la conscience - au sens premier et au sens de culpabilité - et la monstruosité, deux éléments que chacun est susceptible d'éprouver devant un miroir. Toutes choses que ne permettrait pas selon moi un McGuffin. Mais je peux me tromper et ici le lecteur, toi en l'occurrence, est tout puissant. Ceci étant dit, je pense en effet, m'être un peu foiré sur l'aspect technologique ou psychologique de l'expérience puisque vous êtes plusieurs à y avoir vu une explication magique qui ne m'avait pas effleurée au début, mais que je prends quand même puisque finalement je l'aime assez aussi (même si elle rompt l'unité d'explication ou d'interprétation du récit).
Je suis vraiment heureux de savoir que tu as aimé. Que la dernière phrase (que tu qualifies "(d')habile" - cela va faire ma journée ! -) ne t'est pas apparue obscure. Et que dire de tes mots sur l'écriture ? Il est vrai que j'expérimente ici une autre façon d'écrire, mais celle-ci s'explique justement par l'envie qui était la mienne de placer le lecteur dans une émotion "piégeuse", ce que je n'aurais pas réussi à faire en procédant comme d'habitude.
Bref, encore merci à toi Blahom pour ton commentaire et le regain de moral que ce dernier fait naître chez moi.
Ta critique me fait véritablement chaud au coeur. Et je pèse mes mots. Tu as en effet saisi le fond de l'histoire et la stratégie qui était la mienne : faire en sorte que le lecteur éprouve pour le narrateur une forme de sympathie ou d'empathie avant de prendre conscience du caractère monstrueux de ce dernier. Je suis également heureux que tu n'aies pas considéré la référence à l'AVC comme quelque chose de purement gratuit et donc de parfaitement superfétatoire. Là encore, tu as visé juste et tes mots sont bien plus précis et exacts que ceux que j'ai utilisés dans mes explications faites à Paladin.
Sur le respect du thème en revanche, il me semble être en plein dedans. Le miroir agit ici comme révélateur de conscience tant vis-à-vis du robot que vis-à-vis du narrateur. Il ne s'agit donc pas d'un simple McGuffin et le titre (que tu évoques d'ailleurs) Psyché, joue sur les deux tableaux puisqu'il désigne à la fois un certain type de miroir que la psychologie pour le moins perverse du narrateur. Il me semble qu'il y avait un parallèle intéressant à faire entre la manière dont le miroir permet de faire naître un être synthétique à la conscience et la façon dont un individu de chair et d'os doit affronter ces méfaits passés et à venir (et par conséquent sa mauvaise conscience, sa culpabilité) seul devant le miroir de sa salle de bain. C'est une histoire sur la conscience - au sens premier et au sens de culpabilité - et la monstruosité, deux éléments que chacun est susceptible d'éprouver devant un miroir. Toutes choses que ne permettrait pas selon moi un McGuffin. Mais je peux me tromper et ici le lecteur, toi en l'occurrence, est tout puissant. Ceci étant dit, je pense en effet, m'être un peu foiré sur l'aspect technologique ou psychologique de l'expérience puisque vous êtes plusieurs à y avoir vu une explication magique qui ne m'avait pas effleurée au début, mais que je prends quand même puisque finalement je l'aime assez aussi (même si elle rompt l'unité d'explication ou d'interprétation du récit).
Je suis vraiment heureux de savoir que tu as aimé. Que la dernière phrase (que tu qualifies "(d')habile" - cela va faire ma journée ! -) ne t'est pas apparue obscure. Et que dire de tes mots sur l'écriture ? Il est vrai que j'expérimente ici une autre façon d'écrire, mais celle-ci s'explique justement par l'envie qui était la mienne de placer le lecteur dans une émotion "piégeuse", ce que je n'aurais pas réussi à faire en procédant comme d'habitude.
Bref, encore merci à toi Blahom pour ton commentaire et le regain de moral que ce dernier fait naître chez moi.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Age : 49
Re: PSYCHÉ
Silence... comment dire ? Un texte toujours impeccable, pensé, mûri, construit. J'en reste sur les fesses. Je comprends mieux pourquoi tu as remporté autant de concours sur ce forum.
Je dois avouer, que j'ai mal compris ton intrigue à la première lecture. Ce n'est pas lié à ton texte, sois rassuré, uniquement à ma "sphère de référence". Oui, ce n'est pas la première fois, je peux être amené sur une fausse piste de compréhension, uniquement sur la base de mes préjugés, ressentis, hypothèses, 100% subjectives, et qui m'éloignent du sens voulu par l'auteur.
Du très bon boulot.
Je dois avouer, que j'ai mal compris ton intrigue à la première lecture. Ce n'est pas lié à ton texte, sois rassuré, uniquement à ma "sphère de référence". Oui, ce n'est pas la première fois, je peux être amené sur une fausse piste de compréhension, uniquement sur la base de mes préjugés, ressentis, hypothèses, 100% subjectives, et qui m'éloignent du sens voulu par l'auteur.
- Pour exemple:
- Le titre, rien que le titre. Dès que j'ai entamé le récit, j'ai associé le terme psyché au robot.Et donc, je n'y ai vu aucune allusion au miroir. Pour moi, ce terme se rattachait à cet erzats d'enfant, que le personnage odieux souhaitait retrouver non pas comme un "petit garçon lambda", mais comme l'enfant qu'il connaissais et qui se savait abusé. L'horreur, quoi. Je vois bien, après relecture, que tu utilisais le miroir comme test de personnalité, mais j'avoue ne pas avoir trop goûté cette explication. Dans le film ex-machina, le test est un interrogatoire, il n'y a pas de miroir. Après, c'est un détail qui ne m'a pas vraiment gâché le plaisir de cette lecture
Du très bon boulot.
Re: PSYCHÉ
Salut Cancer,
Merci pour ta lecture et ton commentaire qui me font vraiment plaisir. Je prends par ailleurs avec plaisir la référence à l'excellent film Ex machina. Dans le film, tu as raison, Ava passe le test de Turing dans une version modifiée cependant car en réalité le test de Turing nécessite trois participants et non deux (un interrogateur, deux interrogés parmi lesquels une IA, le but de l'IA étant de se faire passer pour un homme ou une femme et, ainsi, de berner l'interrogateur). Ceci étant dit, j'avais entendu parler du test du miroir et de son éventuelle utilisation en matière d'IA et de robotique, du coup je me suis dit 'pourquoi pas ?'. Par acquis de conscience, j'ai doublé le test du miroir d'un autre test qui est celui que nous subissons chaque jour quand nous nous confrontons à notre reflet dans notre salle de bain. "Suis-je une bonne personne ?" ou simplement "un salaud qui se fait passer pour quelqu'un de bien" ?. En sorte que le miroir est utilisé deux fois. Potentiellement trois, si l'on accepte la lecture du thème faite par Malossep et la gémellité : après tout "l'enfant" récupéré ici est bien la copie conforme du fils du narrateur, comme son jumeau en quelques sortes.
Pour ce qui est de ta "mauvaise" compréhension du texte, je prends largement ma part ici aussi Cancer. Sans doute, le récit n'est-il pas suffisamment clair. Je ne sais plus qui dans les commentaires a dit que j'avais essayé de parler de trop de choses dans un texte aussi court. Je ne pense pas que ce soit l'explication puisque comme je l'ai dit, les éléments "symboliques" ne sont là que pour renforcer l'atmosphère, non pour expliquer l'histoire. Au final, je pense que j'aurais du travailler ce récit encore un peu : transformer une tournure de phrase ou deux, mettre certains éléments en valeur et moins appuyer les autres. Mais difficile de présumer ce que sera la compréhension des lecteurs avant que ces derniers aient le texte sous les yeux. Je me suis peut-être planté de ce côté-là.
Enfin, merci pour les mots que tu as sur la finition de mes textes. Cela me fait vraiment plaisir, tu n'imagines pas à quel point. Surtout venant de personnes dont j'apprécie les textes. Bref, je prends tout et suis ravi de ton commentaire.
Merci pour ta lecture et ton commentaire qui me font vraiment plaisir. Je prends par ailleurs avec plaisir la référence à l'excellent film Ex machina. Dans le film, tu as raison, Ava passe le test de Turing dans une version modifiée cependant car en réalité le test de Turing nécessite trois participants et non deux (un interrogateur, deux interrogés parmi lesquels une IA, le but de l'IA étant de se faire passer pour un homme ou une femme et, ainsi, de berner l'interrogateur). Ceci étant dit, j'avais entendu parler du test du miroir et de son éventuelle utilisation en matière d'IA et de robotique, du coup je me suis dit 'pourquoi pas ?'. Par acquis de conscience, j'ai doublé le test du miroir d'un autre test qui est celui que nous subissons chaque jour quand nous nous confrontons à notre reflet dans notre salle de bain. "Suis-je une bonne personne ?" ou simplement "un salaud qui se fait passer pour quelqu'un de bien" ?. En sorte que le miroir est utilisé deux fois. Potentiellement trois, si l'on accepte la lecture du thème faite par Malossep et la gémellité : après tout "l'enfant" récupéré ici est bien la copie conforme du fils du narrateur, comme son jumeau en quelques sortes.
Pour ce qui est de ta "mauvaise" compréhension du texte, je prends largement ma part ici aussi Cancer. Sans doute, le récit n'est-il pas suffisamment clair. Je ne sais plus qui dans les commentaires a dit que j'avais essayé de parler de trop de choses dans un texte aussi court. Je ne pense pas que ce soit l'explication puisque comme je l'ai dit, les éléments "symboliques" ne sont là que pour renforcer l'atmosphère, non pour expliquer l'histoire. Au final, je pense que j'aurais du travailler ce récit encore un peu : transformer une tournure de phrase ou deux, mettre certains éléments en valeur et moins appuyer les autres. Mais difficile de présumer ce que sera la compréhension des lecteurs avant que ces derniers aient le texte sous les yeux. Je me suis peut-être planté de ce côté-là.
Enfin, merci pour les mots que tu as sur la finition de mes textes. Cela me fait vraiment plaisir, tu n'imagines pas à quel point. Surtout venant de personnes dont j'apprécie les textes. Bref, je prends tout et suis ravi de ton commentaire.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: PSYCHÉ
Un style toujours aussi impeccable pour une ambiance subtile mais glaçante. De quoi foutre pas mal de complexes à la lecture, comme toujours avec tes histoires.
Côté clarté, pour moi, l’histoire principale fonctionne parfaitement en l’état.
Attention, pavé en spoiler :
Bref, malgré mon pavé qui s’attarde sur des broutilles, j’ai beaucoup aimé ma lecture et je pense qu’avec le recul, je l’aimerais encore davantage. C’est le genre de texte qui hante après coup ; ce qui confirme que tu as fait le bon choix, en ce qui me concerne, en optant pour cette version toute en non-dits. Juste quelques légers ajustements pour rendre le tout plus accessible peut-être, et tu tiendrais là un texte parfait. Mais déjà en l’état, c'est un de mes textes préférés du concours, voire mon préféré tout court !
(Désolé pour l'aspect foutraque de mes digressions ; j'ai tenté de réduire le tout mais j'ai trouvé ce texte si bon que je n'ai pas pu m'empêcher de tout détailler à l'extrême, quitte à être redondant ou embrouillé)
Côté clarté, pour moi, l’histoire principale fonctionne parfaitement en l’état.
Attention, pavé en spoiler :
- Spoiler:
- J’ai bien compris que le fils s’est suicidé, puis avec la dernière phrase, pourquoi il s’est suicidé. Je n’avais pas relevé que le père était toujours nu à ce moment-là, mais le simple fait de rejoindre la chambre de son fils passé 21h (avec le terme « je pénètre dans la chambre », qui m’apparait comme le pendant horrifique d’un jeu de mot très bien pensé) m’a tout de suite fait comprendre qu’il y avait viols répétés.
Je rejoins Paladin sur le fait de déplacer le terme « Nu » par contre pour plus facilement le relier à la toute dernière phrase, sans « l’interférence » du passage sur ce qu’il pense de son reflet.
Pour revenir à l’histoire, comme toi, je ne pense pas qu’il faille le dire plus frontalement dans le texte ; la suggestion est plus impactante, d’autant qu’elle nous pousse à remettre en perspective tout le texte.
Restent 2 points flous, même si mineurs, pour moi : pourquoi l’AVC ? Une fausse piste peut-être ? Un moment, j’ai pensé que le gamin était mort dans un accident de voiture, accident provoqué par ledit AVC. Il n’en est rien. Ce qui fait que, sur un texte aussi court, je me questionne comme Paladin sur la pertinence de cet aspect. Edit après avoir survolé le reste des commentaires : l'AVC était une manière de rendre le personnage aussi monstrueux en extérieur qu'à l'intérieur. L'idée se défend mais j'avoue que sur un format si court, ça brouille pas mal les pistes pour une symbolique finalement accessoire dans le texte. Sur un format plus long, ç'aurait moins dérangé. J'avoue aussi ne pas être totalement fan de l'idée de faire du personnage un monstre extérieur. Au contraire, ce genre de monstre joue sur des masques sociaux et paraissent beaux; c'est entre-autres ce qui accentue encore davantage l'horreur de leurs forfaits. En le rendant visuellement monstrueux, j'ai l'impression de basculer dans le facile et d'atténuer l'horreur de ses actes (après tout, on attend d'un monstre visuel qu'il soit monstrueux à l'intérieur aussi ; c'est d'imaginer l'inverse - un homme visuellement normal mais intérieurement horrible - qui dérange vraiment nos esprits qui détestent la nuance), là où ce texte, tout en subtilité, est au contraire loin de choisir la facilité.
2e flou, plus problématique que l'AVC pour moi : Georges. Effectivement, à lire tes explications, on n’a pas besoin d’en savoir plus sur lui. Mais je pense que le fait de le nommer induit le lecteur en erreur. Dans un texte, si un personnage a un nom, c’est la plupart du temps qu’il est important – encore plus sur un format ultra court. En parlant de « Georges » sans jamais indiqué son lien avec le narrateur, tu crées une attente. « Mais qui donc est ce Georges ? La suite nous le dira ». En disant juste « Le marionnettiste qui m’a expliqué comment faire et qui m’a fourni cette mauvaise réplique de toi… » ou un équivalent (tu sauras trouver une formulation meilleure que toutes celles auxquelles je peux penser) ; en disant juste ça donc, Georges n’éveille plus l’intérêt du lecteur, on comprend d’emblée que c’est juste un personnage utilitaire et, en prime, on comprend aussitôt son rôle dans le texte. Notre esprit arrête de se focaliser sur lui et peut mieux profiter de la suite.
Sur un format plus long, ou sur un texte qui joue moins sur les non-dits, ç’aurait été moins dérangeant de nommer Georges comme c’est le cas ici. Mais ici, dans le contexte de cette histoire, je rejoins la majorité sur le fait que ça brouille inutilement les pistes.
D’ailleurs, quitte à digresser, j’avoue que je n’avais pas du tout saisi que le fils était un robot. Pour moi, c’était une poupée ou une marionnette. Tout le côté SF m’a échappé. Du coup, au lieu de « marionnettiste », j’imagine qu’un terme plus approprié fonctionnerait mieux pour parler de Georges.
Comme je le voyais, en fait, pendant toute la partie 1, je pensais que « tu » était la femme ou le mari du narrateur, et que le robot était une sorte de poupée sexuelle à son effigie. Une fois rendu à la fin du texte, je ne sais pas si cette fausse piste était volontaire ou pas, mais elle confirme que tu as très bien rendu l’esprit psychotique du personnage qui parle à son fils mort comme d’autres parleraient à leur amant perdu. Digression dans la digression mise à part, je pense qu’une légère clarification sur ce point (robot et pas marionnette) aiderait à rendre le rôle de Georges plus clair et aiderait l’attention du lecteur à mieux se focaliser sur l’histoire principal ; ce qui renforcerait encore davantage toutes les suggestions et non-dits à son sujet.
Cela dit, ces 2 flous sont mineurs donc. L’histoire principale, elle, m’a semblé parfaite. Tout en suggestion glaçante. Le thème est respecté pour moi : le « sort » qui ressuscite le gamin fonctionne à base de miroirs. Pas de miroirs, pas de « sort », pas d’histoire. Certes, on pourrait aussi voir ce texte sous un angle « naturel » : le fils n’est jamais ressuscité, c’est juste le père qui s’enfonce encore plus loin dans sa folie. Mais même ainsi, le miroir reste central à mes yeux : sans lui, le père n’aurait aucun objet pour « appuyer » son délire. Idem pour la variante SF où le robot "s'éveille" via le miroir.
Bref, malgré mon pavé qui s’attarde sur des broutilles, j’ai beaucoup aimé ma lecture et je pense qu’avec le recul, je l’aimerais encore davantage. C’est le genre de texte qui hante après coup ; ce qui confirme que tu as fait le bon choix, en ce qui me concerne, en optant pour cette version toute en non-dits. Juste quelques légers ajustements pour rendre le tout plus accessible peut-être, et tu tiendrais là un texte parfait. Mais déjà en l’état, c'est un de mes textes préférés du concours, voire mon préféré tout court !
(Désolé pour l'aspect foutraque de mes digressions ; j'ai tenté de réduire le tout mais j'ai trouvé ce texte si bon que je n'ai pas pu m'empêcher de tout détailler à l'extrême, quitte à être redondant ou embrouillé)
Re: PSYCHÉ
Crois-le ou pas, j'attendais ton commentaire avec angoisse et impatience, Murphy. Angoisse, parce que forcément je suis toujours angoissé à l'idée de remettre mes textes entre les mains de lecteurs. Impatience, parce que c'est finalement pour cela que l'on écrit et que l'on participe à ces concours aussi, non, avoir le ressenti des autres membres de l'écritoire. Et forcément, quand en plus il s'agit de recueillir les observations d'auteurs que l'on apprécie...
Je suis vraiment ravi de savoir que cette histoire t'a plu. Oui, tu as raison, il y a deux ou trois trucs à retoucher (et d'ailleurs merci pour le pavé, des comme ça je veux bien en lire tous les jours !), ce que je ne manquerai pas de faire si un jour l'idée me prend de retravailler ce texte. Mais bon. Savoir que je ne me suis pas planté sur toute la ligne, c'est déjà en soi une grande satisfaction. Ça l'est d'autant plus que tu as su analyser ce récit et mettre en lumière l'importance du jeu de mots autour du verbe "pénétrer". Soit dit en passant, il y a quand même quelque chose de drôle quand je lis l'ensemble des commentaires autour de cette histoire. C'est que je me rends compte a posteriori du fait que je passe finalement pas mal de temps à penser aux tenants et aux aboutissants de mes textes alors que lorsque je suis dans la phase de préparation et d'écriture, je n'ai pas vraiment cette impression. Au contraire, j'ai plutôt un sentiment d'impréparation. Je ne sais pas si c'est très clair. Et c'est assez étrange finalement. Même si je suis loin de tomber là où je veux. Certains points peuvent paraître obscurs aux lecteurs alors qu'ils étaient relativement clairs pour moi et inversement. Sur l'AVC par exemple. Blahom a raison d'écrire qu'il y a adéquation entre l'apparence du père et son moi intérieur. D'un autre côté tu écris, à juste titre, que tu n'es pas fan de l'idée de faire du personnage un monstre extérieur, autrement dit un être monstrueux physiquement. Maintenant si j'analyse la raison pour laquelle cette histoire d'AVC me plaisait, c'est essentiellement parce que je voulais que le personnage se méprenne sur ce qu'il était. Comme je l'ai dit (à Paladin je crois), le personnage se voit comme un monstre parce qu'il est défiguré. Dans la dernière partie de l'histoire, lorsqu'il se confronte à son image dans le miroir de la salle de bain (et donc à sa conscience) il comprend que sa monstruosité vient essentiellement de ses actes et non de son apparence physique. Raison pour laquelle il décide de se débarrasser de tous les miroirs de sa maison. Pour ne plus avoir à se confronter à sa conscience. C'est aussi là une différence entre le rôle du miroir s'agissant du "fils" et du "père". La conscience du "fils" ne peut venir que de la psyché : le miroir avec lequel il s'est suicidé. C'est devant ce miroir et pas un autre qu'il doit être placé. Le père quant à lui peut/ risque (de) se trouver placé face à lui-même devant tous les miroirs qu'il rencontrera. Comme il n'est pas question de se débarrasser de toutes les glaces qu'il est susceptible de croiser, il ne se débarrassera que de celles qu'il a chez lui.
Mais encore une fois, je ne sais pas si je suis clair.
Quoi qu'il en soit, encore merci Murphy pour ton commentaire.
Je suis vraiment ravi de savoir que cette histoire t'a plu. Oui, tu as raison, il y a deux ou trois trucs à retoucher (et d'ailleurs merci pour le pavé, des comme ça je veux bien en lire tous les jours !), ce que je ne manquerai pas de faire si un jour l'idée me prend de retravailler ce texte. Mais bon. Savoir que je ne me suis pas planté sur toute la ligne, c'est déjà en soi une grande satisfaction. Ça l'est d'autant plus que tu as su analyser ce récit et mettre en lumière l'importance du jeu de mots autour du verbe "pénétrer". Soit dit en passant, il y a quand même quelque chose de drôle quand je lis l'ensemble des commentaires autour de cette histoire. C'est que je me rends compte a posteriori du fait que je passe finalement pas mal de temps à penser aux tenants et aux aboutissants de mes textes alors que lorsque je suis dans la phase de préparation et d'écriture, je n'ai pas vraiment cette impression. Au contraire, j'ai plutôt un sentiment d'impréparation. Je ne sais pas si c'est très clair. Et c'est assez étrange finalement. Même si je suis loin de tomber là où je veux. Certains points peuvent paraître obscurs aux lecteurs alors qu'ils étaient relativement clairs pour moi et inversement. Sur l'AVC par exemple. Blahom a raison d'écrire qu'il y a adéquation entre l'apparence du père et son moi intérieur. D'un autre côté tu écris, à juste titre, que tu n'es pas fan de l'idée de faire du personnage un monstre extérieur, autrement dit un être monstrueux physiquement. Maintenant si j'analyse la raison pour laquelle cette histoire d'AVC me plaisait, c'est essentiellement parce que je voulais que le personnage se méprenne sur ce qu'il était. Comme je l'ai dit (à Paladin je crois), le personnage se voit comme un monstre parce qu'il est défiguré. Dans la dernière partie de l'histoire, lorsqu'il se confronte à son image dans le miroir de la salle de bain (et donc à sa conscience) il comprend que sa monstruosité vient essentiellement de ses actes et non de son apparence physique. Raison pour laquelle il décide de se débarrasser de tous les miroirs de sa maison. Pour ne plus avoir à se confronter à sa conscience. C'est aussi là une différence entre le rôle du miroir s'agissant du "fils" et du "père". La conscience du "fils" ne peut venir que de la psyché : le miroir avec lequel il s'est suicidé. C'est devant ce miroir et pas un autre qu'il doit être placé. Le père quant à lui peut/ risque (de) se trouver placé face à lui-même devant tous les miroirs qu'il rencontrera. Comme il n'est pas question de se débarrasser de toutes les glaces qu'il est susceptible de croiser, il ne se débarrassera que de celles qu'il a chez lui.
Mais encore une fois, je ne sais pas si je suis clair.
Quoi qu'il en soit, encore merci Murphy pour ton commentaire.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: PSYCHÉ
Je suis vraiment flatté que tu dises attendre mon avis, car la réciproque est vraie, et plus valable encore comme ton niveau surpasse de loin le mien.
Je comprends mieux cette histoire d'AVC. Vu comme ça, je reviendrais presque sur ce que j'en ai dit dans le message précédent.
Je pense saisir ce que tu dis sur le paradoxe préparation en amont/impression d'improvisation sur le moment. J'y vois une preuve que le texte fonctionne : même si tu sais où tu vas, l'écriture t'emporte sur le moment, jusqu'à t'amener au point final que tu avais prévu mais auquel tu ne pensais plus forcément en chemin (ou vers un point parallèle, si l’histoire dévie plus ou moins en cours de route). Bon, étant fatigué, j'ai peut-être mal compris aussi, mais si c'est bien ça, j'écris un peu de la même manière : tout est tellement planifié que le moment de l'écriture se fait sans vraiment réfléchir. Souvent, ça mène au final prévu mais avec des détails, des symboles ou des intrigues secondaires en plus ; parfois, ça part dans un tout autre délire.
Je comprends mieux cette histoire d'AVC. Vu comme ça, je reviendrais presque sur ce que j'en ai dit dans le message précédent.
- Spoiler:
- Ce que tu dis me fait même réaliser que la monstruosité extérieure permet de renforcer la fausse piste du texte : on pense qu'il se lamente du monstre qu'il est à l'extérieur (et il le fait effectivement), alors que son dégoût vise finalement ce qu'il est à l'intérieur. C'est très bien vu, en fait.
Je pense saisir ce que tu dis sur le paradoxe préparation en amont/impression d'improvisation sur le moment. J'y vois une preuve que le texte fonctionne : même si tu sais où tu vas, l'écriture t'emporte sur le moment, jusqu'à t'amener au point final que tu avais prévu mais auquel tu ne pensais plus forcément en chemin (ou vers un point parallèle, si l’histoire dévie plus ou moins en cours de route). Bon, étant fatigué, j'ai peut-être mal compris aussi, mais si c'est bien ça, j'écris un peu de la même manière : tout est tellement planifié que le moment de l'écriture se fait sans vraiment réfléchir. Souvent, ça mène au final prévu mais avec des détails, des symboles ou des intrigues secondaires en plus ; parfois, ça part dans un tout autre délire.
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