Autres temps...

Sous les palais des princesses fantasques,
Tandis que Mars déroulait ses canaux
Vers quelque lune aux bleuâtres anneaux,
Jadis brillait et j'y traînais mes basques.

Il fallait voir comme luisaient les casques
Quand les guetteurs, désertant les créneaux,
S'allaient rôder avec des airs finauds
Sous les palais des princesses fantasques.

Puis, maudissant les chastes dominos
Ou le cristal ironique des masques,
Ils s'enivraient au vin des filles-vasques
Tandis que Mars déroulait ses canaux.

Les plus follets dansaient sous les chéneaux
Et les anciens s'inventaient mille frasques :
Partout montaient des rires en bourrasques
Vers quelque lune aux bleuâtres anneaux...

Dors, mon vieux monde, oublié des jours flasques
Où les gens flous vaquent mous et penauds.
Chantons encor, fût-ce pour les moineaux :
"Jadis brillait et j'y traînais mes basques
Sous les palais..."

Belle construction que de transférer chaque vers du 1er quatrain dans les suivants.
Y a-t-il un nom pour cette composition ?

J'aime beaucoup :
Vers quelque lune aux bleuâtres anneaux,
Jadis brillait et j'y traînais mes basques.

Un peu moins :
S'allaient rôder avec des airs finauds


L'ensemble est en tout cas très romantique.

Je t'ai mis un rondeau dédié à Verlaine

Ce serait un rondeau redoublé (que Marot appelait rondeau parfait) s'il n'était amputé du 6ème quatrain.
Peut-on, dès lors, parler de rondeau presque parfait ?

J'en ai composé deux ou trois autres sous cette forme altérée. L'amusant, c'est d'essayer de modifier le sens des vers qui reviennent en écho (ce qui n'est pas trop le cas ici), la difficulté étant que tous les rondels et rondeaux classiques s'écrivent uniquement sur deux rimes.
A réserver donc aux esprits tordus.