Auteur Vs Lecteur: le grand écart sous le même crâne?

C'est parfois dingue, je trouve, de voir que d'autres écrivent dans un style qu'on adore et qui pourtant nous est inaccessible. J'aime au plus haut point tout ce qui peut être cité sur ce forum (fantasy, space op, notamment): j'en lis dès que je peux, je m'enfile des heures de séries ou films sur le sujet (y compris les plus grands nanars de l'histoire), il m'arrive même de jouer dans cet univers (jdr...)
Et pourtant, je suis parfaitement incapable d'écrire de la science-fiction pure et dure et encore moins de formidables épopées peuplées de valeureux nains et narrant les guerres héroïques de temps immémoriaux, etc. Non, ce que je ponds ressemble à du contemporain, urbain, parfois dramatique, presque aussi chiant que le téléfilm français de France 2. Je tente bien quelques touches de fantastique ici et là, mais je n'écris RIEN qui ressemble à ce que j'aime ou à ce qui pourrait m'influencer. Pire, c'est le genre de textes qui ne m'attirent absolument pas lorsque j'endosse mon capuchon de lecteur!

Alors je lance le débat (et ma psychanalyse au passage): Est-ce que d'autres ici ressentent le même écart inexplicable? Êtes-vous du genre à vous enfilez la collection Arlequin tout en écrivant des romans sanglants et violents, interdit aux moins de 18 ans? Passez-vous votre vie à lire du Stephen King et à écrire des contes avec des poneys magiques et des fées adorables? Suis-je en train d'ouvrir un sujet hermétique et positivement inutile?

Je comprends tout à fait. J'écris de la bouse alors que je me suis enfilée tout Stephen King (naaaan, pas de mauvaises pensées) ou de la fantasy ou d'autres récits d'horreur.
Pourquoi ? Ah ça ! si je le savais, ça réglerait peut-être le problème.

Je pense que nous avons tous le même ressenti. Un auteur intelligent et logique fera forcément la distinction entre le vouloir et le pouvoir. Nous avons tous nos limites et nous savons qu'on ne pourra jamais écrire avec la facilité d'un Simenon, le génie d'un Faulkner, le brio d'un Steinbeck, la concision d'un Hemingway, la maestria d'un Dostoïevski, l'aigreur d'un Céline, la poésie d'un Maupassant.
Il faut écrire selon ses propres moyens en toute humilité, se faire plaisir et progresser en acceptant la défaite. Et quand ça marche, on devient le plus heureux des hommes !

Je pense qu'il faut aussi persévérer. Sans cesse se relire, se corriger, avoir assez de recul pour saisir ce qu'on n'aime pas dans son texte, quel passage fait défaut, pour le ré-écrire jusqu'à ce que ça nous plaise.
Exemple, en arrivant sur ce forum, je n'étais pas content de mes dialogues, je les trouvais plats et creux. Mon avis était partagé. J'ai donc retravaillé tout ça, je repasse régulièrement sur mes dialogues pour leur donner plus de peps en fonction des personnages que je construis. Et, ils finissent par me plaire beaucoup plus. Je ne sais pas si ça marche vraiment, mais je les trouve déjà moins nuls.

Je comprends ce que tu veux dire Père Joris ... par exemple, j'aime lire ce qui me terrifie ( Lovecraft, Poe, King ... ) mais j'ai l'impression que lorsque je veux bâtir une histoire, c'est vers l'imagerie du Conte que je me tourne. Enfin, je me cherche encore et j'essaie d'explorer différents genres. Je ne sais pas ce que ça donnera dans 10 ans si je persévère. J'adore lire de la SF aussi mais j'en écris peu.
Le grand Ecart, je crois que je suis en plein dedans !

Tout à fait! C'est bien là que je voulais en venir: le fossé entre sa production et ce qu'on aime lire, voire aimerait écrire.

Je comprends également la philosophie de Zaroff quant à l'idée du "vouloir"/"pouvoir". C'est un autre débat tout aussi intéressant. Et peut-être lié, d'ailleurs. Par exemple, j'essaie de placer certaines de mes scènes en dehors de la France, mais je reviens très vite à notre pays du fromage. Pourquoi? Parce qu'il ne faut pas se mentir, je connais mieux mon pays que le Mexique ou le Vatican. Ce n'est pourtant pas l'envie qui m'en manque. D'une certaine manière, même avec beaucoup d'imagination et deux tonnes de recherches, on ne se sent jamais vraiment à l'aise lorsqu'on écrit à propos de quelque chose qui ne nous est pas familier.

Et pourtant, je me répète, mais DIANTRE, comme j'aimerais pondre une formidable saga en 5 tomes de 1500 pages chacun, habitée d'un souffle épique sans pareil!

Coucou à toutes et à tous !

Je suis à la recherche d'un(e) partenaire d'écriture car j'ai des tas d'idées mais j'ai tendance à m'éparpiller et à finir par laisser tomber mes projets.

Je me permets de lancer mon appel ici, car peut être que la collaboration avec une autre personne sur une oeuvre pourrait être la solution au problème que vous exposez. En effet, sauf si une équipe fonctionne très bien, ceci n'est pas une solution à long terme mais elle peut permettre de se compléter et de s'aider à progresser.

Enfin, c'est une idée..

S'il y a des amateurs pour s'amuser et tenter l'expérience d'un deux mains, n'hésitez pas à me contacter.

Courage à tous, que l'inspiration soit avec vous !


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« Entre Ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d'entendre, Ce que vous entendez, Ce que vous comprenez... il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même... » B. Werber

Va te présenter dans notre section "Qui êtes-vous ?" afin que nous puissions mieux te connaître. Tu peux aussi nous poster des extraits ou des nouvelles de toi afin de voir ton domaine de prédilection et ton style. Mais je ne te cache pas que nous avons tous des journées surchargées avec nos propres productions. Le temps nous manque hélas.

Moi aussi j'ecris des histoires bien différentes de ce que j'aime lire. Pour tout dire, j'adore les longues histoires, si possible en plusieurs tomes ou les lieux ou héros qui servent de fil conducteur à plusieurs romans, je pense aux cybiones, miles Vorkosigan, la romance de ténébreuse, les princes d'Ambre...
J'aimerais tant, mais je ne parviens qu'à écrire des nouvelles. Je construis assez facilement une trame, une histoire, mais je ne parviens pas (encore ) à insérer tous ces petits méandres et autres rebondissements que suit une bonne histoire. Pourtant dans la plupart des cas, j'aime bien relire ce que j'écris, je crois ce que je pourrais assez facilement acheter un livre composé de nouvelles analogues aux miennes. Il faut bien un peu d'auto-satisfaction, mais cela ne m'empêche pas de toujours vouloir avancer, progresser, parfois mes récits s'allongent un peu comme si mes personnages m'emmenaient avec eux dans leur aventure. Il arrive aussi que des histoires que j'ai commencées ne me plaisent plus alors j'efface, hormis celle que j'ai posté ce week-end, c'est une réécriture d'un conte qui me met mal à l'aise, au point que j'ai l'impression que ce n'est pas moi qui l'ai écrite. Je vous assure que c'est assez bizarre comme impression. Il y a une forme de violence dans laquelle je ne me reconnais pas. Mais je préfère vous laisser juge.

Pour répondre à Orcyllia, ce doit être super d'écrire à deux mains, mais certes, il faut disposer de temps, j'en manque et je ne conçois pas de le faire sans se voir régulièrement, ce qui n'est peut-être pas évident de prime abord. Dommage.

Bonne soirée à tous

Je ne suis pas contre écrire à, non pas à deux mais à quatre mains, mais là pour quelques temps j'ai des projets en cours qui ont des échéances...Alors pourquoi pas (Tout dépend aussi si l'histoire m'inspire ou pas) mais pas avant cet été au moins!

Merci pour vos réponses. C'est sur que le problème principal du quatre mains est de trouver quelqu'un qui soit inspiré par l'histoire (surtout que j'ai bien dégrossi le sujet). Ensuite, il faut avoir du temps comme pour tout projet...
Au contraire de toi, Perroccina, j'ai du mal à écrire des nouvelles car je pars sur des histoires qui justement nécessitent plusieurs tomes et je suis incapable de les raccourcir. J'ai du mal à terminer un projet car au début, je suis emballée par l'histoire, le contexte, les personnages mais au bout d'un moment je décroche, d'où mon désir d'une personne de plus.
Je vais donc continuer à creuser mon thème tout en continuant à chercher un(e) partenaire.

Le dur contraste entre l'écriture et la lecture...

Peut-être faudrait-il que tu creuses encore plus l'univers (quitte à te taper tous les nanars de la création ^^) pour prendre ce qui te correspond le mieux. A force d'être confronté au thème que tu souhaites renouveler, ton esprit va prendre ses marques et formater ses propres récits, avec ses personnages, ses décors... Peut-être faut-il que tu prennes plus le temps de te poser et de réfléchir à ce que tu veux écrire. Mais surtout, et je le pense réellement comme un frein à toute créativité, ne compare pas tes écrits à ceux que tu lis ; c'est destructeur !

L'isolement, la lumière tamisée, de la musique en corrélation avec ce que tu écris (il va sans dire que si tu cherches une saga épique, tu ne vas pas écouter M. Pokora ), une boisson chaude, et tes idées pour seule compagnie. C'est une discipline stricte qu'il faut savoir s'imposer pour un maximum de concentration ; du moins, c'est comme ça que je fonctionne, à chacun la méthode qui lui correspond. Et du travail, énormément de travail. Ça viendra, ne désespère pas. Ca pourra prendre des semaines, des mois, des années avant que tu sois satisfait de tes écrits, mais ça viendra

Un bon courage à toi, en tout cas !