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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours :: Concours N°19 : Un drôle d'objet
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- Dernière CartoucheCe n’était pas encore l’heure du souper mais, en ce soir de novembre, la nuit avait déjà envahi la placette. L’œil de Vic passa rapidement de sa montre à l’église. Sous la porte de celle-ci, un rai de lumière lui confirma que leur cible était toujours à l’intérieur. Elle n’avait pas imaginé que l’attente se ferait si pesante, ni qu’il ferait si froid. Comment diable Shanley pouvait-elle être encore en short, en cette fin d’automne ?
Vic avait recruté la bloqueuse des Macrales à roulettes pour l’assister dans cette entreprise. Elle-même n’entendait pas grand-chose au roller derby ; elle avait bien participé à quelques entrainements, en janvier de l’année précédente, mais cette résolution n’avait pas fait long feu. Au moins en avait-elle retiré quelques contacts utiles, comme cette brave fille qui offrait son amitié à quiconque avait crié son blase lors d’un match du dimanche après-midi, ou quiconque payait ensuite des bières à la buvette. Vic ne manquait pas de faire les deux régulièrement ; menue comme elle était, il lui fallait parfois s’entourer de gorilles. Or des sportives payées au gobelet coutaient moins cher que des pros — quant aux hommes, Vic ne leur faisait pas confiance.
« Ça va encore être long ?
— Je crois pas. Elle nettoie toutes les semaines. Et vu la fréquentation, ça ne doit pas être si sale. »
Shanley hocha la tête et attendit sans plus se plaindre. Décidément, c’était une brave fille. Vic avait de la chance de pouvoir compter sur elle car, dans son occupation, il fallait parfois faire le coup de force. C’est que, par-dessus tout, Vic voulait faire son trou dans la pègre sorcière.
Le blase de Shanley, sur le track, c’était « Turbot ». Parce qu’elle patinait vite et parce que, apparemment, elle tombait toujours du même côté. Elle ressemblait donc un peu à ces poissons plats qui n’ont d’écailles épaisses que sur une face. Pour elle, c’était le côté gauche, qu’elle avait couvert de tatouages bleus façon DIY. Sur son mollet nu, Vic repéra pêle-mêle, à la lueur orange du lampadaire : une vulve poilue, une croix de Jérusalem, Pazuzu en patins, une part de pizza…
Elle fut interrompue dans son examen par la porte de l’église qui grinçait. La sacristaine sortait, après avoir tout préparé pour la messe du lendemain.
« C’est le moment, vas-y !
— TREGUNA MEKOIDES ! »
À peine avait-elle reçu la consigne que Shanley bondit de derrière le vieux tilleul où elles s’étaient cachées, hurlant le cri de guerre des Macrales — une phrase apparemment empruntée par l’entraineuse à un dessin animé de son enfance. Elle traversa la placette comme un bolide et alla pousser de l’épaule cette punaise de sacristie qui rentrait chez elle à petits pas nerveux.
Tandis qu’elle s’éloignait dans une rue adjacente, son méfait accompli, Vic s’approcha de sa victime, en mimant tous les signes de l’affolement.
« Oh, ma pauvre dame ! Vous ne vous êtes pas fait mal ? Ces blousons noirs ne regardent jamais où ils vont… Ce sont de vrais dangers publics ! »
La sacristaine, se relevant, faisait la soupe à la grimace.
« Il me semble que c’était une jeune fille…
— Une femme ! souffla Vic, prétendument horrifiée. Mais où va le monde ? »
Et, tout en parlant, elle aidait la dame à rassembler ses affaires qui avaient valsé hors de son sac à main renversé.
« Nous avons tout, je pense. Vous parvenez à vous relever ?
— Je crois bien que oui. Ça va aller, ne vous en faites pas.
— Est-ce que vous habitez loin ? Je peux vous raccompagner, si vous le souhaitez…
— Non, non, mademoiselle. Ce ne sera pas nécessaire. Je suis peut-être vieille, mais je ne suis pas en cristal. »
Vic salua la bedelle, qui se confondait en remerciements, et fit mine de s’éloigner. Dans son poing serré, elle tenait les clés de l’église qu’elle avait substituées durant son numéro de bonne Samaritaine.
Elle n’avait pas à aller loin. Comme convenu, elle retrouva Shanley à une rue de là, occupée à faire des bulles avec sa chique.⁂« Rappelle-moi encore pourquoi t’as besoin de voler une relique ? »
Shanley était absolument dépourvue d’ambition. Elle n’ignorait bien sûr pas qu’il existât une société magicienne mais, tandis que Vic voulait s’y lancer une carrière, elle se contentait de fréquenter certaines fêtes, de parfois toucher un billet pour avoir fait la claque durant le rituel d’un bourgeois en manque de disciples, et de parfois prendre certaines poudres simplement for the kick of it, comme elle aimait le dire… C’était même une base importante de leur amitié : Vic se méfiait beaucoup de ses concurrentes, mais Shanley ne se montrait jamais compétitive que sur le track.
« Cela va me servir de caution. Tu sais bien, les reliques ont une valeur inaliénable : quiconque a la double vue ne pourrait douter de leur puissance. Cela ne se truque pas. Mais la force des choses a rendu le marché inexistant : c’est bien trop dangereux. Au nom d’un pacte séculaire signé avec l’Église des sans-magie, la Loge contrôle très sévèrement les transactions. Et si tu veux l’utiliser, l’onde de choc te trahira à coup sûr. Dès lors, les reliques occupent une place à part dans notre petit monde : elles ont une valeur intrinsèque indéniable, mais strictement aucune valeur sur un marché ouvert. Beaucoup s’en servent donc comme dépôt de garantie, un peu comme les mafias de sans-magie lorsqu’elles volent des toiles de maitre. Tu vois, si tu te ramènes avec une relique authentique, comme on va le faire ce soir, tu signifies déjà à ton partenaire que tu es de son bord. Tu lui indiques en gros que, toi aussi, t’es hors-la-loi. Et si tu fais défaut de paiement par la suite, il conserve au moins un artéfact de valeur, qu’il pourra dépenser pour se refaire…
— Même si tu n’as toi-même acquis cette relique que deux heures auparavant, au moyen d’un cambriolage ?
— Ça, ma vieille, on se gardera bien de lui dire. »
Tout en devisant de la sorte, Vic avait pénétré dans l’église et gagné un autel latéral. Au pied d’une statue de saint Remi s’y trouvait exposé un petit ostensoir en laiton, haut d’à peine un empan et demi. Shanley roula à sa suite et sauta la petite marche qui menait à l’autel, ce qui fit un grand raffut dans la nef.
« C’est juste ça ? s’exclama-t-elle avec une moue déçue, le nez collé à la vitre sale du reliquaire. Mais c’est pas plus grand que mon ongle du petit doigt !
— C’est un fragment de l’occiput de saint Remi, expliqua Vic en haussant les épaules. D’accord, c’est pas grand-chose, mais c’est bien suffisant. Je suis venue au dernier office m’assurer de sa potentialité. Le Balafré pourra pas faire la fine bouche… »
Ce disant, elle empoigna l’ostensoir et le fourra dans sa sacoche.
« Assez perdu de temps, allons-y.
— C’est quand même fou, cette histoire, dit Shanley en lui emboitant le pas. Du coup, toutes celles qui font de la vente comme toi ont volé une relique à un moment ou un autre ?
— Il te faut toujours une garantie, oui. Si t’as pas la somme en espèces sonnantes et trébuchantes, il te faut une relique. Crois-moi, tu veux surtout pas être acculée à l’autre option.
— C’est quoi, l’autre option ? »
Vic lui adressa un long regard qui voulait dire « en vrai, t’as pas envie de savoir, mais puisque tu insistes »…
« Les receleurs internationaux comme le Balafré emploient parfois ce qu’on appelle des “bolitos” : ce sont des bracelets ou des ras-de-cou enchantés. Une fois qu’ils sont mis, seul le sorcier qui les a fermés a le moyen de les ouvrir. Et si t’as pas remboursé ta dette au bout d’un temps, ils s’activent et téléportent auprès de leur propriétaire la main, le pied ou la tête que t’as laissé en garantie. D’une façon ou d’une autre, ces gars-là sont toujours payés ; les composants humains valent cher, sur le marché noir… »
Shanley resta un long moment silencieuse. Satisfaite de l’effet provoqué par sa petite histoire, Vic était en train de verrouiller la porte de l’église quand son associée demanda encore :
« Tu crois que c’est ce qui est arrivé à ce gars qui traine souvent au bar ? Tu sais, celui qui a une prothèse miteuse…
— Patte-de-Bouc ? Le diable seul sait quels secrets il cache, celui-là. Y en a qui disent qu’il se l’est coupé lui-même, en guise d’offrande aux chiens noirs de Hécate… Un bon conseil, Shanley : ne cherche pas à en savoir plus.
» Je rigole pas du tout, ma fille. Ce type-là, il est dangereux… »
Elle lança le trousseau de clés au milieu de la placette, où la sacristaine pourrait le retrouver lorsqu’elle se serait aperçue de sa perte. Puis, les deux jeunes filles s’éloignèrent par un dédale de rues étroites. La lune s’était levée, depuis leur long moment de guet. Elles pouvaient ainsi cheminer sans lampe vers les faubourgs de la ville.⁂La mondialisation n’avait pas épargné la société magicienne. De ces jours-là, et malgré des politiques strictes en la matière, les scelleurs de sorts locaux souffraient déjà de la concurrence asiatique. La plupart des sortilèges à usage unique qui étaient alors craqués en rue provenaient de lamaseries dans le bassin du Brahmapoutre, où, noyés dans des fumées d’encens, de larges groupes de disciples adolescents récitaient à longueur de journée les mantras au moyen desquels ces petits objets étaient chargés de puissance.
C’était d’un chargement de telles amulettes contrefaites que Vic avait prévu de prendre livraison. Elle et sa comparse étaient à peine arrivées dans le chantier naval où le rendez-vous avait été fixé que deux yeux jaunâtres s’ouvrirent à quelque distance : le Balafré signalait sa présence en allumant les phares de son auto.
Le bonhomme était connu en ville, mais ce n’était pas pour autant un partenaire commercial qui venait hautement recommandé. On ne savait pas grand-chose de sa morale personnelle, seulement qu’il faisait passer des marchandises via la Mer noire et que, deux fois par saison, il faisait étape ici. Il n’était pas très difficile, en payant des verres aux bonnes personnes, d’obtenir une rencontre et de placer ainsi commande. Jusque-là, il les avait toutes honorées, mais nul ne se serait porté garant de lui.
Le Balafré sortit du véhicule à leur approche.
« Bonsoir Victoria ! Tu me présentes ton amie ? »
Vic ne répondit pas. Ce n’était pas une visite de courtoisie. D’un ton sec et professionnel, elle répliqua :
« Vous avez la marchandise ? »
Le contrebandier sourit, comme s’il trouvait cette rebuffade très charmante. Sur sa joue, il portait une cicatrice à la forme d’éclair typique des sorts de combat. D’une pression sur un bouton, dans l’habitacle, il déverrouilla le coffre et leur fit signe de le joindre à l’arrière de la voiture. Celle-ci portait des plaques bulgares, et Vic soupçonna qu’il l’avait volée sitôt qu’il avait accosté avec sa marchandise.
Dans le coffre se trouvait un duffel bag dont il fit glisser la fermeture éclair. Il était plein de petites boites en carton, de la taille de boites d’allumettes et pareillement décorées dans une gamme de couleur vintage, avec un logo qui figurait une tête de tigre ou de chat.
Vic en saisit une et l’ouvrit.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? »
L’objet sculpté en bois de palissandre qu’elle brandissait entre deux doigts avait la forme d’un pénis en érection. Les traits du Balafré accusèrent un étonnement faussement poli, l’air de dire : « Il y a un problème ? » Pas peu agacée, Vic fouilla dans sa poche.
« Ce que je vous ai commandé, c’est des amulettes pareilles à celle-ci. »
Elle extirpa une boite qui sonnait à peine quand elle la secoua. À l’intérieur se trouvait un unique bâtonnet, de dimensions similaires mais sculpté en forme d’avant-bras coiffé d’un poing fermé. Le Balafré y jeta un coup d’œil et haussa les épaules.
« Une amulette de vigueur, c’est une amulette de vigueur ! »
Vic allait répondre avec mauvaise humeur, tenter de lui expliquer que sa clientèle de jeunes sorcières n’avait que faire de bander dur, mais qu’elle avait au contraire grand besoin de ces crochets magiques qui constituaient un si formidable outil d’autodéfense. Las, elle se rendait bien compte que ce marchand au kilo n’en aurait rien à faire. Qu’elle s’avisât de refuser la transaction et il eût trouvé un autre acheteur avant l’aube. Quant à elle, sa réputation ruinée, elle aurait été bonne pour espérer un nouveau chargement deux mois plus tard, et ce, alors qu’elle avait un loyer à payer avant quelques jours.
Sa triste résolution devait se lire sur son visage, car le Balafré demanda brusquement, sur le ton de celui qui est très sûr de lui :
« Alors ? »
La mine sombre, elle ouvrit sa besace et lui tendit le reliquaire de saint Remi, qu’il n’examina que distraitement. C’était un gaillard qui avait une grande confiance en ses méthodes, si d’aventure quelqu’un cherchait à le rouler. Les garanties symboliques n’étaient pour lui qu’une formalité, car il se savait effrayant : ceux-là qui traitaient avec lui respectaient ses conditions avant tout par crainte de représailles.
« À dans six semaines avec la somme complète, Victoria ! N’hésite pas à ramener ton amie… »
La voiture démarra en trombe, laissant Vic et Shanley dans le chantier naval désert.⁂Au troquet dit Au Vieux Sabbat où elles avaient échoué en fin de soirée, Vic broyait du noir. Sans guère toucher à son verre d’élixir de Spa, elle faisait tourner sur la table l’unique amulette au poing serré qui lui restait, comme si elle voulait faire le jeu de la bouteille avec des fantômes assis sur les chaises vides qui l’entouraient. Elle se maudissait d’avoir été si peu économe ; pensant qu’un nouveau chargement arriverait vite, elle en avait craquées plusieurs toutes pareilles l’avant-veille, dans la cohue d’une fin de guindaille étudiante.
Et maintenant, il lui fallait vendre ces béquilles pour impotents sexuels ! Deux-cents boites de cinq amulettes chacune. Quel cauchemar…
Shanley débarqua soudain avec son troisième demi de bière, s’arrêtant en dérapage contrôlé face à la table de Vic. Elle ressemblait à l’une de ces serveuses de brasserie en patins à roulettes qui avaient tant fasciné le compositeur Giacomo Meyerbeer, au milieu du XIXe siècle… Elle but d’abord une grande lampée puis, la lèvre pleine de mousse, elle s’exclama :
« Regarde ! »
Des poches de son short, elle extirpa une poignée de billets, qu’elle posa sur la table.
« Tes petites bites en bois ont un sacré succès auprès des gars du comptoir. J’en ai déjà vendu huit boites, et au prix plein ! »
Elle se fendit d’un large sourire qui voulait dire « tu vois, ça va aller », rebut une lampée généreuse et chuchota :
« J’arrive tout de suite, je vais me repoudrer. »
Vic se surprit à sourire un peu, moitié parce que la tâche ne s’annonçait finalement pas si difficile, et moitié parce qu’il y avait quelque chose de comique à voir cette grande fille sans gêne, qui portait des tatouages de marin sur la moitié du corps, user de périphrases pour annoncer son passage aux toilettes.
Alors qu’elle replongeait dans ses pensées, elle fut soudain agrippée par une main puissante qui l’avait saisie au col. Elle voulut attraper sur la table de quoi se défendre — une chope, une bouteille, n’importe quoi — mais on l’entrainait de force dans un recoin de la salle. La main lui serrait la gorge, si bien qu’elle ne pouvait crier. Une haleine de bière lui soufflait dans la figure.
« Alors, c’est toi qu’as fait trafiquer tes sbires sur mon territoire ? On t’a pas dit que, les produits érectiles, c’est moi qu’a l’monopole dessus ? »
Le souffle court et le regard déjà brouillé, Vic n’eut aucun mal à reconnaitre le gaillard qui proférait ces menaces. C’était l’un de ces bonhommes dont les basfonds sont pleins, qui s’occupent de combats de coqs ou jouent des sorts aux dés. Celui-là était connu pour être à la tête d’un sordide réseau quart-mondiste reposant sur de la main-d’œuvre sans-magie. Il payait en canettes des gueux de rue qui attrapaient pour lui des chiens errants et leur coupaient les parties : séchées et pulvérisées, elles étaient alors vendues comme remède à l’impotence auprès d’une frange de clientèle adepte de la pharmacopée asiatique. Il allait de soi que le topique dont Vic possédait un plein duffel bag était autrement plus élégant, et qu’il constituait dès lors une sérieuse menace pour les affaires de ce butor.
Elle essayait de parler, mais aucun mot ne franchissait ses lèvres. Il était clair que l’homme n’était pas intéressé par une explication, il voulait seulement faire passer un message. Il l’avait entrainée derrière un vieux jukebox et, dans la pénombre, elle était bien incapable d’attirer l’attention des clients les plus proches, des taroteurs occupés à taper le carton, à trois ou quatre mètres à peine. Des taches noires commençaient à apparaitre dans son champ de vision…
« TREGUNA MEKOIDES !! »
Déboulant comme une fusée, une furie à rollers venait de les rejoindre. Elle tira le trafiquant de clébards par la lichette, le forçant à lâcher prise, et l’envoya valdinguer d’un formidable coup de poing. Il vola cul par-dessus tête, renversa la table de tarot et alla acheva sa course l’occiput contre un grand frigo à vitrine, où le choc lui dessina comme une auréole de verre brisé. Une auréole à vrai dire si parfaite qu’elle aurait rendu saint Remi jaloux.
Un immense sourire aux lèvres, Shanley tendit le bras et ouvrit la main, comme pour lâcher un micro invisible. Les deux moitiés de l’amulette de force qu’elle avait ramassée sur la table en jaillirent et tombèrent par terre.
« …Trecorum Satis Dee », lui répondit Vic, la voix rauque et l’œil embué. S’il y avait une occasion où il convenait de compléter la devise glorieuse des Macrales à roulettes, c’était bien celle-ci.
Rendant son sourire à sa compagne, elle lui topa la main et lui donna l’accolade. Décidément, « Turbot » était la femme du match.
Cette nouvelle fait 17 580 SEC.
Re: Dernière Cartouche
Hello, j'ai failli louper ton texte
J'ai vraiment trouvé la lecture très plaisante, le contexte également
sinon, moi j'étais partie dans un tout autre délire au fil de la lecture
Dans la forme et le fond, j'ai pas grand chose à redire. C'est fluide, les dialogues sonnent juste.
Le seul bémol que je mettrais est sur le respect du thème, par rapport aux autres textes postés, je n'ai pas pensé que l'objet était si "drôle" que ça.
J'ai vraiment trouvé la lecture très plaisante, le contexte également
- Spoiler:
j'aime bien le côté actuel que tu as donné à la sorcellerie avec les problématiques de mondialisation et made in China, c'est bien amené et réaliste
sinon, moi j'étais partie dans un tout autre délire au fil de la lecture
- Spoiler:
à la fin de la page 10, j'étais persuadée que c'était Shanley qui pétait un câble à cause d'une amulette pénis, genre transformation testostéronée-berserk... l'haleine de bière aurait pu être celle de sa copine qui s'est enfilé plusieurs demi
Dans la forme et le fond, j'ai pas grand chose à redire. C'est fluide, les dialogues sonnent juste.
Le seul bémol que je mettrais est sur le respect du thème, par rapport aux autres textes postés, je n'ai pas pensé que l'objet était si "drôle" que ça.
Ratator- Apprenti égorgeur
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Date d'inscription : 07/11/2021
Age : 39
Re: Dernière Cartouche
Salut Similien!
Tu as une bien belle façon de raconter les histoires, avec des personnages pitoresques et colorés fort bien rendus également.
La narration prend le lecteur, je me suis senti évoluer dans ce décor, j'ai bien vécu les scènes.
Comme le dit Ratator, tout cela est fort plaisant.
Et puis la fin tombe, comme ça, comme si on avait arrêté le récit au bout d'une séquence, mais pas de l'histoire. A tel point que j'avais lu le texte en ligne et je suis allé le revoir en pdf, pour le cas ou la version aurait été tronquée.
Ou alors c'est moi qui ai loupé quelque chose...
Tu as une bien belle façon de raconter les histoires, avec des personnages pitoresques et colorés fort bien rendus également.
La narration prend le lecteur, je me suis senti évoluer dans ce décor, j'ai bien vécu les scènes.
Comme le dit Ratator, tout cela est fort plaisant.
Et puis la fin tombe, comme ça, comme si on avait arrêté le récit au bout d'une séquence, mais pas de l'histoire. A tel point que j'avais lu le texte en ligne et je suis allé le revoir en pdf, pour le cas ou la version aurait été tronquée.
Ou alors c'est moi qui ai loupé quelque chose...
Re: Dernière Cartouche
Merci à vous deux pour votre lecture et vos commentaires !
Je comprends bien ton ressenti, Trantor. À vrai dire, la conclusion est la partie dont je suis le moins satisfait. Ma crainte personnelle concernait surtout la phrase finale, qui ne m'apparaissait pas suffisamment percutante, mais j'entends qu'on peut aussi percevoir le problème de façon plus large, et penser que l'histoire ne se clôture pas réellement.
Je me permets une tentative d'analyse, tu me diras si cela te semble tenir la route :
En fait, j'ai transposé certains procédés d'écriture que j'ai "aiguisés" dans des textes plus longs, et singulièrement dans des "récits d'apprentissage" (mes livres-jeux). C'est un type d'écriture dans lequel je suis vraiment à l'aise : le dialogue à deux personnages, avec un "mentor" et un "disciple"… Dès lors, je retombe souvent dedans lorsque je suis mal inspiré ou pressé par le temps, comme c'était un peu le cas ici. C'est un style dans lequel je me sens "en sécurité", ai-je envie de dire…
Mais, assurément, cela implique qu'on décrive un arc de progression, ce qui se fait généralement sur un temps plus long. Ici, le personnage de Shanley est en quelque sorte le substitut du lecteur : en faire un personnage candide permet de dérouler des explications qui s'adressent en fait à lui. Le hic est que cela déplace l'enjeu du récit : l'enjeu explicite est le trafic auquel se livre Vic, mais l'enjeu implicite est l'éducation de Shanley.
Or, s'il y a une certaine résolution du premier (on peut supposer que le butor a été "maté" et n'osera pas revenir à la charge, et qu'elles écouleront sans mal la marchandise auprès des piliers de comptoir), l'apprentissage de Shanley semble en revanche inachevé. Je crois que le problème vient en partie de là : on s'attend à ce qu'il y ait une suite. (J'ai tendance à écrire de façon assez sérielle, je suis même assez mauvais pour les one-shot.)
Pour ce qui est du respect du thème, c'est à chacun de juger. Mais j'admets que ce n'est pas non plus mon fort. (On se souvient de mon semi hors-sujet au dernier concours hors-série…)
Je comprends bien ton ressenti, Trantor. À vrai dire, la conclusion est la partie dont je suis le moins satisfait. Ma crainte personnelle concernait surtout la phrase finale, qui ne m'apparaissait pas suffisamment percutante, mais j'entends qu'on peut aussi percevoir le problème de façon plus large, et penser que l'histoire ne se clôture pas réellement.
Je me permets une tentative d'analyse, tu me diras si cela te semble tenir la route :
En fait, j'ai transposé certains procédés d'écriture que j'ai "aiguisés" dans des textes plus longs, et singulièrement dans des "récits d'apprentissage" (mes livres-jeux). C'est un type d'écriture dans lequel je suis vraiment à l'aise : le dialogue à deux personnages, avec un "mentor" et un "disciple"… Dès lors, je retombe souvent dedans lorsque je suis mal inspiré ou pressé par le temps, comme c'était un peu le cas ici. C'est un style dans lequel je me sens "en sécurité", ai-je envie de dire…
Mais, assurément, cela implique qu'on décrive un arc de progression, ce qui se fait généralement sur un temps plus long. Ici, le personnage de Shanley est en quelque sorte le substitut du lecteur : en faire un personnage candide permet de dérouler des explications qui s'adressent en fait à lui. Le hic est que cela déplace l'enjeu du récit : l'enjeu explicite est le trafic auquel se livre Vic, mais l'enjeu implicite est l'éducation de Shanley.
Or, s'il y a une certaine résolution du premier (on peut supposer que le butor a été "maté" et n'osera pas revenir à la charge, et qu'elles écouleront sans mal la marchandise auprès des piliers de comptoir), l'apprentissage de Shanley semble en revanche inachevé. Je crois que le problème vient en partie de là : on s'attend à ce qu'il y ait une suite. (J'ai tendance à écrire de façon assez sérielle, je suis même assez mauvais pour les one-shot.)
Pour ce qui est du respect du thème, c'est à chacun de juger. Mais j'admets que ce n'est pas non plus mon fort. (On se souvient de mon semi hors-sujet au dernier concours hors-série…)
Ah, oui, pas bête. En fait, j'avais envisagé les choses ainsi :Ratator a écrit:sinon, moi j'étais partie dans un tout autre délire au fil de la lecture
- Spoiler:
à la fin de la page 10, j'étais persuadée que c'était Shanley qui pétait un câble à cause d'une amulette pénis, genre transformation testostéronée-berserk... l'haleine de bière aurait pu être celle de sa copine qui s'est enfilé plusieurs demi
- Spoiler:
- L'amulette fonctionne un peu comme un cyalume (les bâtonnets fluorescents, dans les soirées techno) : on la craque et, hop ! on a une érection (ou de gros muscles dans le bras). Dès lors, c'est de la magie différée, qui est inerte tant qu'on n'utilise pas le "consommable" (pour parler un peu le vocabulaire du jeu de rôle). Pour Vic et Shanley, qui n'ont pas le bon "appareil", je n'envisageais pas que cette amulette-là ait le moindre effet.
Re: Dernière Cartouche
Intéressante ton analyse, merci de la partager.
J'avoue que je débute dans l'écriture et je fais ça au feeling, sans réfléchir ou analyser quoique ce soit, ni travailler de procédés (que je ne connais sans doute pas consciemment). Du coup quand je lis, c'est pareil, c'est beaucoup de feeling, et j'ai du mal à formuler des remarques constructives.
Pour Shanley, c'est marrant, je n'ai pas vraiment ressenti cet aspect "apprentissage inachevé".
C'est vrai que maintenant que tu le dis, on imagine assez bien les aventures récurrentes de Vic et Shanley
J'avoue que je débute dans l'écriture et je fais ça au feeling, sans réfléchir ou analyser quoique ce soit, ni travailler de procédés (que je ne connais sans doute pas consciemment). Du coup quand je lis, c'est pareil, c'est beaucoup de feeling, et j'ai du mal à formuler des remarques constructives.
Pour Shanley, c'est marrant, je n'ai pas vraiment ressenti cet aspect "apprentissage inachevé".
- Spoiler:
au contraire, avec son côté tête brûlée et insouciant, elle peut apporter à Vic, et elle ne se prend pas la tête sur la marchandise, elle la vend c'est tout.
C'est vrai que maintenant que tu le dis, on imagine assez bien les aventures récurrentes de Vic et Shanley
Ratator- Apprenti égorgeur
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Re: Dernière Cartouche
Oui, c'est un duo "classique" qui fonctionne bien : la tête froide et la tête brulée ; la sagace et l'insouciante… En écrivant, j'avais à l'esprit un duo façon Bob Morane/Bill Ballantine, en version féminine.
Moi, c'est l'inverse : j'ai tendance à tout (sur)analyser. C'est ainsi, il y en a qui travaillent à l'instinct et d'autres de façon plus technique. C'est la vieille théorie (souvent critiquée) de l'écrivain-jardinier et de l'écrivain-architecte…Ratator a écrit:J'avoue que je débute dans l'écriture et je fais ça au feeling, sans réfléchir ou analyser quoique ce soit, ni travailler de procédés (que je ne connais sans doute pas consciemment). Du coup quand je lis, c'est pareil, c'est beaucoup de feeling, et j'ai du mal à formuler des remarques constructives.
Re: Dernière Cartouche
La lecture est vraiment plaisante et tes personnages bien campés. Mais comme Trantor, j'ai eu l'impression de lire une partie d'histoire. Quant au thème, je le trouve limité, les objets n'ont pas une grande importance sauf peut-être à la toute fin, on va dire que tu rejoins le thème par la bande.
Autrement, j'ai rien à dire de négatif. Je verrais bien ce texte s'insérer dans une histoire plus longue ou ton duo vivre d'autres aventures.
Autrement, j'ai rien à dire de négatif. Je verrais bien ce texte s'insérer dans une histoire plus longue ou ton duo vivre d'autres aventures.
Re: Dernière Cartouche
Si la fantasy n’est pas vraiment ma tasse de thé, force est de constater que tu maitrises très bien ton sujet.
L’univers semble riche et accessible à la fois ; on s’y retrouve facilement entre les différents concepts exposés, malgré la taille courte du texte. Les 2 héroïnes sont bien caractérisées et leur duo fonctionne très bien.
J’ai quand même une légère impression que le texte était fait pour se poursuivre après sa dernière page, moi aussi, mais à y réfléchir, on a quand même une histoire complète. Je me souviens qu’au concours précédent, j’avais été un peu paumé, avec l’impression d’une tranche de vie extraite d’une histoire et d’un univers plus vastes. Cette fois, je n’ai pas eu cette impression ; on sent bien qu’il y a un univers étendu derrière ce texte, mais sans empêcher de suivre les péripéties des 2 personnages.
Côté thème, on est raccord à mes yeux, entre vol et « troc » de drôles d’objets.
En bref, si je ne suis pas spécialement sensible à son genre, ce texte me semble malgré tout objectivement solide.
L’univers semble riche et accessible à la fois ; on s’y retrouve facilement entre les différents concepts exposés, malgré la taille courte du texte. Les 2 héroïnes sont bien caractérisées et leur duo fonctionne très bien.
J’ai quand même une légère impression que le texte était fait pour se poursuivre après sa dernière page, moi aussi, mais à y réfléchir, on a quand même une histoire complète. Je me souviens qu’au concours précédent, j’avais été un peu paumé, avec l’impression d’une tranche de vie extraite d’une histoire et d’un univers plus vastes. Cette fois, je n’ai pas eu cette impression ; on sent bien qu’il y a un univers étendu derrière ce texte, mais sans empêcher de suivre les péripéties des 2 personnages.
Côté thème, on est raccord à mes yeux, entre vol et « troc » de drôles d’objets.
En bref, si je ne suis pas spécialement sensible à son genre, ce texte me semble malgré tout objectivement solide.
Re: Dernière Cartouche
Texte truculent et plaisant de bonne facture. Le duo de filles fonctionne à merveille. J'ai bien apprécié malgré quelques termes (des belgicismes ?) qui m'ont sortie de ma lecture et le fait que le thème me paraît être supplanté par les péripéties nombreuses que vivent ces "sorcières".
J'aime bien l'univers de ton histoire qui est original.
Voici quelques-unes de mes "butées".
" Vic avait recruté la bloqueuse des Macrales à roulettes " la bloqueuse ou la blogueuse ?
"roller derby" ? (je me demande : quel est ce sport ? J'ai recherché la définition du coup)
"Le blase de Shanley, sur le track" (blase, je vois, mais le track )
"...qu’elle avait couvert de tatouages bleus façon DIY" façon DIY : aucune idée de ce que ça représente.
"Vic salua la bedelle" je ne connais pas ce mot
"La plupart des sortilèges à usage unique qui étaient alors craqués en rue provenaient de lamaseries" verbe "craquer" inconnu de moi...
"... comme si elle voulait faire le jeu de la bouteille" Quel est ce jeu ? J'ai cherché aussi sur le web.
J'ai cherché "guindaille"
T'inquiète, j'ai tout de même compris grosso modo ces expressions et mots.
Il me semble que le texte pourrait se continuer. Les aventures de Vic et Shanley, 2ème partie car elles n'ont plus d'amulettes pour se défendre du vendeur de "produits asiatiques" qui ne manquera pas de leur tomber dessus plus tard, non ?
J'aime bien l'univers de ton histoire qui est original.
Voici quelques-unes de mes "butées".
" Vic avait recruté la bloqueuse des Macrales à roulettes " la bloqueuse ou la blogueuse ?
"roller derby" ? (je me demande : quel est ce sport ? J'ai recherché la définition du coup)
"Le blase de Shanley, sur le track" (blase, je vois, mais le track )
"...qu’elle avait couvert de tatouages bleus façon DIY" façon DIY : aucune idée de ce que ça représente.
"Vic salua la bedelle" je ne connais pas ce mot
"La plupart des sortilèges à usage unique qui étaient alors craqués en rue provenaient de lamaseries" verbe "craquer" inconnu de moi...
"... comme si elle voulait faire le jeu de la bouteille" Quel est ce jeu ? J'ai cherché aussi sur le web.
J'ai cherché "guindaille"
T'inquiète, j'ai tout de même compris grosso modo ces expressions et mots.
Il me semble que le texte pourrait se continuer. Les aventures de Vic et Shanley, 2ème partie car elles n'ont plus d'amulettes pour se défendre du vendeur de "produits asiatiques" qui ne manquera pas de leur tomber dessus plus tard, non ?
Re: Dernière Cartouche
J'aime beaucoup ton univers, Similien, et ta narration, les personnages, les dialogues, tout fonctionne bien, mais c'est la fin qui pèche, d'après moi. Je vais encore être d'accord avec Trantor (c'est normal, il me paye assez cher) mais on a en effet l'impression que l'histoire n'était pas finie. Bien sûr il te fallait te tenir dans les 30 000 signes, mais peut-être aurais-tu pu éviter certains détails et amener une fin plus développée !
Sinon, je le répète, l'écriture, comme univers, sont très plaisants, et tes personnages très bien rendus, on les voit bien !
Comme Françoise, j'ignorais certains mots comme "roller derby", c'est pas vraiment gênant ! "Craqué", oui je sais ce que ça veut dire (mais chut !) "bedelle", c'est le féminin de "bedeau", mais je ne crois pas que "sacristain" et "bedeau" désignent la même fonction… Sans importance non plus !
Sinon, je le répète, l'écriture, comme univers, sont très plaisants, et tes personnages très bien rendus, on les voit bien !
Comme Françoise, j'ignorais certains mots comme "roller derby", c'est pas vraiment gênant ! "Craqué", oui je sais ce que ça veut dire (mais chut !) "bedelle", c'est le féminin de "bedeau", mais je ne crois pas que "sacristain" et "bedeau" désignent la même fonction… Sans importance non plus !
Re: Dernière Cartouche
Merci à tous les quatre pour ces nouveaux avis.
(Certes, dans le texte, il y a aussi « souper », « chique » et sans doute encore un ou deux autres, mais ceux-là ne sont pas trop obscurs…)
Pour le reste, ce sont surtout des termes de roller derby. Pour avoir une vague idée du sport, on peut regarder la bande-annonce du film Bliss (voire le film lui-même). Comme beaucoup, c'est par son biais que j'ai découvert l'existence de cette contre-culture. La « bloqueuse » c'est un des postes que peuvent occuper les joueuses, le « track » c'est la piste. « DIY », c'est l'acronyme de « Do It Yourself » (« fais-le toi-même ») donc bricolé, amateur, imparfait ; un esprit qu'on retrouve aussi beaucoup dans ces milieux-là.
Et pour « bedelle », Paladin a raison : je distords la définition en l'employant comme un synonyme de « sacristaine ». Je ne voulais pas me répéter mais, en somme, si cela fait que certains lecteurs butent sur le terme, mieux aurait valu aller au plus simple et écrire, une fois encore, « sacristaine »…
Le problème, c'est surtout que j'arrivais au bout de la nuit ; donc, si j'avais voulu continuer, il aurait fallu passer au lendemain, au moment où Vic et Shanley se seraient concertées pour envisager l'étape suivante de leur trafic. Du coup, j'aurais perdu l'unité de temps de la nouvelle ; or, je m'étais déjà dispersé en mettant en scène plusieurs lieux distincts…
Je pense donc que j'aurais eu la marge pour compléter le récit, en termes de longueur, mais que j'aurais perdu certains codes de la nouvelle. Même mieux fini, il me semble que ce récit alternatif ressemblerait davantage à un début de roman, et moins à une nouvelle. (Enfin, cela, on ne le saura jamais vraiment, à moins que je me décide à l'écrire… )
J'ai pourtant essayé de lever le pied sur les belgicismes ! Dans la liste de tes « butées », il n'y en a d'ailleurs qu'un seul : « guindaille. » Mais c'est un si joli mot, ç'aurait été dommage de s'en priver.FRançoise GRDR a écrit:Voici quelques-unes de mes "butées".
" Vic avait recruté la bloqueuse des Macrales à roulettes " la bloqueuse ou la blogueuse ?
"roller derby" ? (je me demande : quel est ce sport ? J'ai recherché la définition du coup)
"Le blase de Shanley, sur le track" (blase, je vois, mais le track )
"...qu’elle avait couvert de tatouages bleus façon DIY" façon DIY : aucune idée de ce que ça représente.
"Vic salua la bedelle" je ne connais pas ce mot
"La plupart des sortilèges à usage unique qui étaient alors craqués en rue provenaient de lamaseries" verbe "craquer" inconnu de moi...
"... comme si elle voulait faire le jeu de la bouteille" Quel est ce jeu ? J'ai cherché aussi sur le web.
J'ai cherché "guindaille"
(Certes, dans le texte, il y a aussi « souper », « chique » et sans doute encore un ou deux autres, mais ceux-là ne sont pas trop obscurs…)
Pour le reste, ce sont surtout des termes de roller derby. Pour avoir une vague idée du sport, on peut regarder la bande-annonce du film Bliss (voire le film lui-même). Comme beaucoup, c'est par son biais que j'ai découvert l'existence de cette contre-culture. La « bloqueuse » c'est un des postes que peuvent occuper les joueuses, le « track » c'est la piste. « DIY », c'est l'acronyme de « Do It Yourself » (« fais-le toi-même ») donc bricolé, amateur, imparfait ; un esprit qu'on retrouve aussi beaucoup dans ces milieux-là.
Et pour « bedelle », Paladin a raison : je distords la définition en l'employant comme un synonyme de « sacristaine ». Je ne voulais pas me répéter mais, en somme, si cela fait que certains lecteurs butent sur le terme, mieux aurait valu aller au plus simple et écrire, une fois encore, « sacristaine »…
En fait, je ne manquais pas du tout de place. Il me restait quelque 12 000 signes pour étoffer l'histoire. Mais je ne voyais simplement pas comment « mieux finir » cette petite aventure.Paladin a écrit:Je vais encore être d'accord avec Trantor (c'est normal, il me paye assez cher) mais on a en effet l'impression que l'histoire n'était pas finie. Bien sûr il te fallait te tenir dans les 30 000 signes, mais peut-être aurais-tu pu éviter certains détails et amener une fin plus développée !
Le problème, c'est surtout que j'arrivais au bout de la nuit ; donc, si j'avais voulu continuer, il aurait fallu passer au lendemain, au moment où Vic et Shanley se seraient concertées pour envisager l'étape suivante de leur trafic. Du coup, j'aurais perdu l'unité de temps de la nouvelle ; or, je m'étais déjà dispersé en mettant en scène plusieurs lieux distincts…
Je pense donc que j'aurais eu la marge pour compléter le récit, en termes de longueur, mais que j'aurais perdu certains codes de la nouvelle. Même mieux fini, il me semble que ce récit alternatif ressemblerait davantage à un début de roman, et moins à une nouvelle. (Enfin, cela, on ne le saura jamais vraiment, à moins que je me décide à l'écrire… )
Re: Dernière Cartouche
En effet, ce pourrait être, sinon le début d'un roman, au moins celui d'une longue nouvelle.
Mais je suis étonné par ce que tu dis : une nouvelle n'est pas une pièce de théâtre classique, pourquoi devrait-elle respecter l'unité de temps ? Là tout de suite, en songeant à des nouvelles fantastiques, il me vient un des plus classiques, Edgar Poe : si tu prends William Wilson ou Le Chat Noir, par exemple, ils se passent sur plusieurs années !
Sinon, ton texte du concours Miroir me faisait penser à Jean Ray, celui-là m'évoque Charles de Lint, tu connais ? Le côté urban fantasy, la magie, les deux héroïnes badass, c'est ce qui me vient à l'esprit.
Mais je suis étonné par ce que tu dis : une nouvelle n'est pas une pièce de théâtre classique, pourquoi devrait-elle respecter l'unité de temps ? Là tout de suite, en songeant à des nouvelles fantastiques, il me vient un des plus classiques, Edgar Poe : si tu prends William Wilson ou Le Chat Noir, par exemple, ils se passent sur plusieurs années !
Sinon, ton texte du concours Miroir me faisait penser à Jean Ray, celui-là m'évoque Charles de Lint, tu connais ? Le côté urban fantasy, la magie, les deux héroïnes badass, c'est ce qui me vient à l'esprit.
Re: Dernière Cartouche
Tu as raison, je me montre peut-être un peu dogmatique. Cela dit, j'ai tout de même tendance à penser qu'une nouvelle se doit d'être assez… homogène ?
En fait, je trouve qu'il y a une certaine inconsistance dans sa définition, et en particulier dans celle de la nouvelle fantastique. Cela n'aide pas à se fixer des objectifs formels.
Ainsi, je trouve un peu illogique qu'on range dans la même catégorie des textes très courts, conçus pour être percutants (mon exemple favori est Cérémonial nocturne de Thomas Owen : il traite d'une action unique, qui ne dure pas cinq minutes et est circonscrite à l'espace d'une cage d'escalier) et des textes beaucoup plus longs, qui se déploient sur une chronologie et des espaces plus vastes (certaines nouvelles de Lovecraft, par exemple, qui devraient à mes yeux être plutôt qualifiées de novellas ou de romans courts).
Quant aux exemples de Poe que tu cites, ils s'inscrivent effectivement dans un temps plus long, mais cela demeure des textes concis, avec une certaine unité d'action.
Je ne dis bien sûr pas qu'il faut respecter toutes les règles à la lettre (peu de monuments de nos lettres le font réellement) mais, personnellement, sachant que j'ai une certaine tendance à la digression, j'aime faire passer mes brouillons d'histoires par ces différents tamis, et essayer de limiter soit le nombre de lieux, soit le nombre de personnages, soit la durée de l'intrigue. Et je m'applique aussi à limiter les intrigues secondaires. Sinon, je crains toujours de me retrouver avec un récit informe, mal rythmé ; or, une nouvelle se doit quand même d'être efficace, et d'amener son ou ses fil(s) narratif(s) vers un unique dénouement (si possible, un dénouement soudain).
C'est aussi pour cela que j'essaie de déployer mes éléments d'histoire selon une logique "set-up/pay-off" : si possible, les éléments mentionnés en passant doivent intervenir dans la conclusion, pour donner une impression de cohérence à l'ensemble. Ici, j'ai notamment essayé de replacer le "cri de guerre" et la mention de saint Remi…
Après, je me rends bien compte qu'on peut aussi se détacher de tous ces principes. Mais connaissant mes propres faiblesses, j'ai tendance à me raccrocher à de pareilles béquilles, pour éviter de partir dans tous les sens et de produire des textes indigestes. (Vous vous souvenez peut-être de vieux textes que j'avais écrits, voici plusieurs années, où il ne se passait jamais vraiment rien, parce que je n'étais pas capable de raisonner en termes d'intrigue et que je me perdais à force d'introduire des éléments superflus…)
EDIT : j'oublie de te répondre, pour Charles de Lint. Eh bien, non, je ne le connais pas. Ou juste de nom ; je n'ai jamais rien lu de cet auteur. Mais je vais y songer, si ses univers fantastiques correspondent à ce que je fais moi-même humblement. Tu aurais un titre à me recommander, pour le découvrir ?
En fait, je trouve qu'il y a une certaine inconsistance dans sa définition, et en particulier dans celle de la nouvelle fantastique. Cela n'aide pas à se fixer des objectifs formels.
Ainsi, je trouve un peu illogique qu'on range dans la même catégorie des textes très courts, conçus pour être percutants (mon exemple favori est Cérémonial nocturne de Thomas Owen : il traite d'une action unique, qui ne dure pas cinq minutes et est circonscrite à l'espace d'une cage d'escalier) et des textes beaucoup plus longs, qui se déploient sur une chronologie et des espaces plus vastes (certaines nouvelles de Lovecraft, par exemple, qui devraient à mes yeux être plutôt qualifiées de novellas ou de romans courts).
Quant aux exemples de Poe que tu cites, ils s'inscrivent effectivement dans un temps plus long, mais cela demeure des textes concis, avec une certaine unité d'action.
Je ne dis bien sûr pas qu'il faut respecter toutes les règles à la lettre (peu de monuments de nos lettres le font réellement) mais, personnellement, sachant que j'ai une certaine tendance à la digression, j'aime faire passer mes brouillons d'histoires par ces différents tamis, et essayer de limiter soit le nombre de lieux, soit le nombre de personnages, soit la durée de l'intrigue. Et je m'applique aussi à limiter les intrigues secondaires. Sinon, je crains toujours de me retrouver avec un récit informe, mal rythmé ; or, une nouvelle se doit quand même d'être efficace, et d'amener son ou ses fil(s) narratif(s) vers un unique dénouement (si possible, un dénouement soudain).
C'est aussi pour cela que j'essaie de déployer mes éléments d'histoire selon une logique "set-up/pay-off" : si possible, les éléments mentionnés en passant doivent intervenir dans la conclusion, pour donner une impression de cohérence à l'ensemble. Ici, j'ai notamment essayé de replacer le "cri de guerre" et la mention de saint Remi…
- Spoiler:
- Puis, bien sûr, j'ai appliqué cette logique à la "dernière cartouche" en question, en laissant entendre dans la troisième partie que c'était son ultime amulette de ce genre, avant de créer à la fin une situation où elle serait consommée. C'était un peu ma manière d'employer le principe du « fusil de Tchekhov »…
Après, je me rends bien compte qu'on peut aussi se détacher de tous ces principes. Mais connaissant mes propres faiblesses, j'ai tendance à me raccrocher à de pareilles béquilles, pour éviter de partir dans tous les sens et de produire des textes indigestes. (Vous vous souvenez peut-être de vieux textes que j'avais écrits, voici plusieurs années, où il ne se passait jamais vraiment rien, parce que je n'étais pas capable de raisonner en termes d'intrigue et que je me perdais à force d'introduire des éléments superflus…)
EDIT : j'oublie de te répondre, pour Charles de Lint. Eh bien, non, je ne le connais pas. Ou juste de nom ; je n'ai jamais rien lu de cet auteur. Mais je vais y songer, si ses univers fantastiques correspondent à ce que je fais moi-même humblement. Tu aurais un titre à me recommander, pour le découvrir ?
Re: Dernière Cartouche
Je comprends ton perfectionnisme, je suis un peu pareil. Mais il me semble que dans une nouvelle, la seule unité à respecter vraiment est celle d'action : il y a un sujet, qui va se développer et se conclure, sans qu'on parte dans tous les sens, ce n'est pas un roman. Ce qui n'empêche pas de changer de temps ou de lieu.
Il y a plusieurs sortes de nouvelles, en effet les micronouvelles, très courtes (d'ailleurs, un très bon recueil de micronouvelles vient de paraitre chez Rivière Blanche ) où tu peux classer certaines d'Owen, ou de Frédric Brown, entre autres. Et puis des plus longues, qui sont malgré tout aussi des nouvelles. Les "grands textes" de Lovecraft sont à la limite de la novella, mais encore, ce terme est moderne. Carmilla de Sheridan Le Fanu est une nouvelle dans un recueil, mais on considère souvent cette histoire comme une novella ou un court roman, donc il y a une certaine subjectivité dans la définition (au XIXe siècle on écrivait souvent de très long romans, surtout que les auteurs de romans feuilletons étaient payés à la ligne, donc des textes assez longs pouvaient être considérés comme des nouvelles).
Pour Charles de Lint, je ne connais pas ses romans, mais un certains nombre de ses nouvelles. Le problème est qu'il a peu été traduit en français, et surtout chez feu les Editions de l'Oxymore. Mais on trouve les anthologies de l'Oxymore encore à des prix raisonnables sur des sites de ventes comme Rakuten.
Tiens, il y a une nouvelle de lui que j'aime bien dans "Traverses", une antho de Fantasy urbaine : https://fr.shopping.rakuten.com/search/traverses+oxymore
Et là aussi, dans la revue "Emblèmes" : https://fr.shopping.rakuten.com/offer/buy/2938041/Silhol-Lea-Emblemes-Hors-Serie-T-2-Les-Fees-Livre.html
D'autres ont parues dans la revue Faerie chez Nestiveqnen
Regarde sa page Wiki, elle te donnes les références de ses nouvelles traduites en français : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Lint
Il écrit des histoires de fantasy urbaine où les personnages principaux sont presque toujours féminins.
Ainsi, je trouve un peu illogique qu'on range dans la même catégorie des textes très courts, conçus pour être percutants (mon exemple favori est Cérémonial nocturne de Thomas Owen : il traite d'une action unique, qui ne dure pas cinq minutes et est circonscrite à l'espace d'une cage d'escalier) et des textes beaucoup plus longs, qui se déploient sur une chronologie et des espaces plus vastes (certaines nouvelles de Lovecraft, par exemple, qui devraient à mes yeux être plutôt qualifiées de novellas ou de romans courts).
Il y a plusieurs sortes de nouvelles, en effet les micronouvelles, très courtes (d'ailleurs, un très bon recueil de micronouvelles vient de paraitre chez Rivière Blanche ) où tu peux classer certaines d'Owen, ou de Frédric Brown, entre autres. Et puis des plus longues, qui sont malgré tout aussi des nouvelles. Les "grands textes" de Lovecraft sont à la limite de la novella, mais encore, ce terme est moderne. Carmilla de Sheridan Le Fanu est une nouvelle dans un recueil, mais on considère souvent cette histoire comme une novella ou un court roman, donc il y a une certaine subjectivité dans la définition (au XIXe siècle on écrivait souvent de très long romans, surtout que les auteurs de romans feuilletons étaient payés à la ligne, donc des textes assez longs pouvaient être considérés comme des nouvelles).
Pour Charles de Lint, je ne connais pas ses romans, mais un certains nombre de ses nouvelles. Le problème est qu'il a peu été traduit en français, et surtout chez feu les Editions de l'Oxymore. Mais on trouve les anthologies de l'Oxymore encore à des prix raisonnables sur des sites de ventes comme Rakuten.
Tiens, il y a une nouvelle de lui que j'aime bien dans "Traverses", une antho de Fantasy urbaine : https://fr.shopping.rakuten.com/search/traverses+oxymore
Et là aussi, dans la revue "Emblèmes" : https://fr.shopping.rakuten.com/offer/buy/2938041/Silhol-Lea-Emblemes-Hors-Serie-T-2-Les-Fees-Livre.html
D'autres ont parues dans la revue Faerie chez Nestiveqnen
Regarde sa page Wiki, elle te donnes les références de ses nouvelles traduites en français : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Lint
Il écrit des histoires de fantasy urbaine où les personnages principaux sont presque toujours féminins.
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