Soirée tranquille

Je suis admiratif, moi qui ai mis cinq jours pour écrire mon petit texte, de voir ce que tu as réussi à rendre en deux heures, sans doute en improvisant, cette ambiance que tu réussi à poser. Oui, l'histoire est minimale, mais drôlement bien rendue. Bravo !


Bon, j'ai fini les lectures et les commentaires, maintenant, le classement, ça va encore être coton !

De même, j'ai été positivement étonné par ce texte. Moi qui ne suis vraiment pas très "téléphone" et qui peine au moindre texto, je ne peux même pas imaginer ce que cela doit être d'écrire une nouvelle dans ces conditions. Rien que pour cela, j'en reste baba.

L'histoire est simple, mais je la trouve réussie. C'est bien que tu parles de ton quotidien, mais d'une manière permettant aux lecteurs qui sont peu au fait de ton entreprise (j'en fais partie, même si j'y vois parfois des allusions dans l'Horloge défouloir) de tout de même tout comprendre. Mine de rien, cela réclame du dosage !

Je ne sais pas pour les autres mais, moi, les dernières lignes et cet espèce de duel de regards m'ont évoqué les anges pleureurs dans Doctor Who…

Similien a écrit:
Je ne sais pas pour les autres mais, moi, les dernières lignes et cet espèce de duel de regards m'ont évoqué les anges pleureurs dans Doctor Who…

Ah !! Mais voilà pourquoi j'avais un sentiment étrangement familier ! Bien sûr !!! Merci pour la référence !

Catherine :
"Soirée tranquille" est l'un de ces textes que je ne sais trop comment aborder, tant il m'est difficile d'abstraire le récit proprement dit de son auteur. L'histoire a un aspect tellement autobiographique, du moins le début, que j'ai l'impression de lire l'une de tes interventions narrant le quotidien de ta dure vie de bouquiniste.
Autrement dit, ce qui confère son identité à ton texte, c'est essentiellement le fait que je n'arrive pas à distinguer la narratrice de la véritable Catherine. Je ne sais pas si un texte équivalent signé X ou Y (c'est-à-dire par un autre membre de l'Écritoire connu pour exercer une autre activité professionnelle) m'aurait posé un tel cas de conscience.
Cela n'empêche certes pas ce récit de fonctionner et la fin est amusante.

Je termine mes lectures par ta nouvelle. Etrange, dérangeante sans doute car elle part de ton quotidien, comme l'a souligné Trantor cela pourrait être une narration du défouloir et puis petit à petit en peu de mots mais avec une réelle maestria tu imposes une atmosphère comme dans un épisode du Docteur Who avec des anges pleureurs. Le tout en 2h et sur un téléphone portable. Je suis vraiment admirative. Tu développes une réelle force narrative. Félicitations !

Excellente idée de partir d'une situation réelle pour mieux faire sombrer le récit dans le fantastique. C'est la base du genre, bravo ! Je me suis retrouvé dans ton quotidien (en tout cas, je l'imagine) de bouquiniste, avec la famille dans les étages, et ce miroir qui apparaît soudain, car quelques livres se sont écroulés, j'ai trouvé ça très plausible, limite il était là depuis trois cents ans, mais comme les bouquins l'obstruaient, personne ne savait qu'il était encore là. A la limite, ça crédibilise ton côté menaçant, car si s'en prendre à un être vivant peut lui permettre de gagner un peu de liberté, cette salutaire "découverte" au sens premier du terme, est une aubaine qu'il doit pouvoir exploiter de la plus belle façon. Et c'est un peu ce qui se passe. Le découpage en horaire est bien vu, la fin en queue de poisson absolument parfaite.
Que dire ?
Que ton idée est bluffante, et réellement soutenue par cette manière très particulière que tu as de faire sombrer tes personnages dans l'apathie et le renoncement. Voire, la folie.
Bravo, madame !

Eh bah, si je pouvais créer une ambiance aussi réussie dans les mêmes circonstances d’écriture !
J’ai beaucoup aimé, une idée simple mais efficacement rendue. On ignore d’où vient ce miroir qui prendrait vie (fatigue/folie du personnage, présence surnaturelle) mais là où ça pourrait me poser problème dans d’autres circonstances, ça ne m’a pas embêté ici car à aucun moment le texte ne nous laisse penser qu’on aura une réponse. Il apparait clair dès le départ qu’étant dans la tête du personnage, on ne saura rien de plus. Et ça participe à l’inquiétante étrangeté qui s’installe au fil des lignes.
J’aime d’autant le concept que j’ai eu une idée similaire au départ (on devait suivre le reflet d’un personnage qui décide de tuer son vis-à-vis pour enfin être libre d’agir à sa guise, et ne plus être réduit à un vie de réplique qui doit mimer un autre). Seulement, je n’ai jamais réussi à trouver le bon angle d’attaque et j’ai dévié sur tout autre chose. Tant mieux, finalement, car je n’aurais pas su rendre cette ambiance subtile mais angoissante comme tu l’as fait en partant sur une idée assez proche – le miroir qui « attaque » plutôt que le reflet en l’occurrence.
Côté bémol, le style m’a paru en deçà de tes habitudes. En dehors des coquilles, quelques phrases trop longues, avec des tournures un peu lourdes ( par exemple « Il es là depuis toujours, même s'il y a peu, il était encore masqué par les innombrables romans entassés sur les étagères, mais celles-ci se sont effondrées sous le poids. » qui gagnerait à être scindée en 2 phrases). La phrase sur les autres qui dorment m’a paru étrange aussi (« Les autres dorment, je les entends quand ils s'extirpent de leur chambre, le grincement des gonds est inratable ») : avec le recul, je comprends bien qu'il faut comprendre "je les entendrais s'ils s'extirpaient de leur chambre" mais sur le coup, j'ai cru à un contre-sens et imaginé qu'ils se levaient effectivement et qu'elle entendait les grincements.
Mais vu le contexte d’écriture, cet aspect reste minoritaire dans le texte. Si je m’étais essayé au même exercice de dernière minute, il y en aurait eu 100 fois plus !
Un bémol assez dérisoire donc, d’autant qu’on sait qu’il te suffira de 5 minutes de relectures pour gommer les coquilles. Côté thème, on y est ; si le miroir arrive relativement tard dans l’histoire, il n’y en aurait pas eu sans la menace qu’il représente. Bref, une belle réussite, doublée d'un "défi" d'écriture relevé avec brio et qui a de quoi laisser rêveur !

'Lo, Cath' !

Bon, je ne vais pas me borner à répéter toutes les jolies choses qu'on dit mes copains, car je suis d'accord en tous points avec eux.
Excellente participation de dernière minute, qui traite parfaitement le thème, de façon aussi simple (dans son idée de base) que judicieusement exploitée. Et je dois dire que l'aspect autobio' m'a bien plu, pour qui te connais un minimum, ça permet de s'identifier très vite et facilement au personnage, qui sombre peu à peu malgré dans l'une de ces trames étranges et sans issue dont tu as le secret.

Alors après, oui, il y a quelques scories (un "ça" ou un "c'est" qui m'a un peu piqué les yeux) et j'ai tiqué aussi sur le passage qu'a noté Murphy sur le bruit des gonds de porte (je n'ai pas compris de suite qu'ils n'avaient pas bougé de leurs chambres, en fait), mais c'est bien peu face à la qualité générale du texte et la bonne impression qu'il laisse après lecture.
Et effectivement, très chouette chute !

Du très beau travail Cath, pour une copie de dernière minute écrite en semi-impro' !

Salut Catherine,

Ton texte m'a fait penser au Horla de Maupassant, enfin une version modernisée. Avec le temps qui s'écoule et la gradation vers l'étrange. Forcément, ça me plait

Allez il est temps de remercier.
Je commence donc par Paladin. Oui, clairement en improvisant, ce qui donne ce côté un peu brut de décoffrage et minimal (oui, aussi le zapping des relectures par manque de temps).

Merci Similien. Je ne connais que très peu Docteur Who et pas du tout les anges pleureurs. Contente que tu aies apprécié ta lecture.

Merci Blahom. C'est vrai que le début peut ressembler à mes anecdotes sur L'horloge-défouloir. Je comprends que ça puisse perturber un peu le lecteur qui me connaît. Mais si tu trouves que le récit fonctionne malgré tout, ça me convient très bien.

Merci à toi aussi Perro. Encore ces anges pleureurs, ça commence à m'intrigue.
Écrire vite n'est pas un problème pour moi, par contre, j'aime pas trop écrire sur téléphone, c'est pas spécialement le plus facile, ça a tendance à raccourcir ce que je veux raconter parce que ça prend plus de temps pour écrire une phrase et des idées en profitent pour disparaître. Tu as apprécié ta lecture, je suis satisfaite.

Merci Cancereugene, ton commentaire me fait très plaisir.
Bien vu pour le perso, je n'y pensais pas, mais il est effectivement dans mes habitudes de personnages : celui qui subit, un peu apathique, voire sombrant dans la folie.

D'accord avec toi Murphy sur les quelques lourdeurs. Autant j'écris vite, corrige vite, et cela sur peu de temps, autant, pour le coup, c'était quand même trop juste. Surtout si on ajoute la difficulté de l'écriture sur téléphone qui n'est pas l'idéale pour éviter les fautes ou pour une relecture idéale. Mais une bonne relecture, un jour, gommera une grosse partie des petits couacs.
Merci pour cette lecture et ce sympathique commentaire.