Normal

Merci beaucoup Tak ! Ton retour me fait très plaisir. C’est vrai que j’ai appuyé un peu lourdement sur la mention du masque (je voulais vraiment m’assurer de coller au thème, ce dont je n’étais pas sûr à 100%, car ça reste une interprétation très métaphorique). J’ai même envisagé de choisir « Masque de normalité » pour le titre, mais ça me paraissait vraiment (beaucoup) trop insistant.Au final, les retours me confirment que sur l’Écritoire on partage tous plus ou moins cette culture générale du serial killer (en même temps, normal : quel méchant plus parfait que le tueur en série ? La nature n’a rien créé de plus pervers ou vicieux ! Comme on disait avec Jack, ça relève presque du paranormal…).

Sinon, pour le coup du bénévolat dans un centre d’appel, c’est directement inspiré de l’histoire de Ted Bundy (qui paraît-il le faisait très bien, en plus… Un serial killer qui remonte le moral aux suicidaires, ça s’invente pas !). J’ai bien aimé imaginer que c’était pour le protagoniste une manière d’espérer entrer en contact avec ses victimes étendues... Un personnage vraiment détestable (ou, dans l’idéal, qu’on aime détester !).

Sacripan a écrit:Au final, les retours me confirment que sur l’Écritoire on partage tous plus ou moins cette culture générale du serial killer (en même temps, normal : quel méchant plus parfait que le tueur en série ?

Oui, enfin perso j'aime les textes noirs, trash et ce que tu veux, mais pas spécialement les serial killer en eux-même, qui ne m'ont jamais particulièrement intéressé. Je préfère de loin montrer un pétage de plomb en direct ou les diverses conséquences des dérives de nos sociétés modernes sur les gens, mais le mythe du tueur en série (souvent plus américain qu'autre chose, comme un camarade l'a déjà relevé) ne m'a jamais plus fasciné que ça en soi...

Ceci dit, comme je le disais plus haut, ton récit est bien écrit, rythmé, vivant et j'adore ce genre de prose sale et méchante, quel que le sujet au final, tant que je passe un bon moment. Alors, que ça parle de Ted Bundy ou autre, peu importe, tant que je m'éclate

Je rejoins la majorité : le style est vraiment efficace et nous fait entrer facilement dans la tête du personnage. Les premières lignes "vulgaires" ne m'ont pas choqué ; à mes yeux, elles entrent très bien dans la logique du narrateur en l'état, sans forcer le trait pour autant.

Le thème des tueurs en série me parle parce que c'est effectivement un domaine plein d'interrogations. On ne comprendra sans doute jamais ce qui se passe dans leur tête, pourquoi un tel devient un tueur alors qu'un autre, avec le même passif, s'en sort très bien ou, en tout cas, sans dézinguer tout ce qui passe. Bref, un thème intéressant donc, et particulièrement bien traité dans ce texte.

Mon seul bémol serait dans l'aspect assez classique de l'histoire. C'est très bien fait en l'état, le style est excellent (facilement parmi les meilleurs styles de ce concours), l'ambiance glauque sans trop en faire, toute en suggestion, et la narration en "Tu" ajoute une touche originale au tout. Mais, à titre purement personnel, j'aurais préféré une histoire un peu moins balisée (facile à dire mais quasi impossible avec un thème aussi répandu, j'en ai bien conscience).

Juste repéré une coquille, page 7 : Je ne veux pas de te tuer

Aussi, je me suis demandé pourquoi la narration commence en "Tu" puis passe au "Elle" le temps d'une scène (la "rencontre" avec Amandine en caisse) avant de revenir au "Tu" ? Pour montrer qu'il passe à une nouvelle cible ? J'avoue avoir été décontenancé au premier changement, en trouvant dommage qu'on abandonne si vite ce "Tu" qui renforçait bien le côté glauque de l'histoire. A mes yeux, l'intro s'adressait déjà à la prochaine victime en fait.

Merci beaucoup pour ton retour, Murphy ! J’avoue que l’histoire n’a rien de très originale (je te rejoins totalement, ainsi que Phantom ou Jack : comment écrire une histoire vraiment « surprenante » sur ce thème, en particulier dans une perspective « réaliste » ?). C’est pour ça que j’ai voulu apporter l’originalité plus sur la forme (avec le présent, le tu, le phrasé court/incisif) et sur la structure de la narration (avec les ellipses). L’idée (à mon niveau tout personnel), c’était presque d’être dans l’« expérimental » au niveau de la forme. Que tu l’aies noté et que tu apprécies le résultat me fait donc très, très plaisir.

Au niveau des changements de personne, le début peut en effet se voir comme une adresse à sa ou ses prochaine(s) victime(s) (et une agressivité qui vise à interpeller le lecteur bien sûr). Sinon, à la base j’avais écrit le passage où il « stalke » et assassine Amandine à la première personne (de même que le tout dernier passage en caisse). Puis je me suis dit que ça pourrait être intéressant de l’écrire à la deuxième, qu’à partir du moment où il a choisi sa victime, il s’adresse à elle directement (ce qui implique plus personnellement le lecteur, qui peut peut-être ressentir plus d’empathie pour elle). Du coup, c’est pour ça que le premier passage à la caisse est à la troisième/première personne : il n’a pas encore décidé qu’elle serait sa prochaine « proie ». À la fin du passage, c’est le cas, mais je pense que ça aurait fait un peu bizarre de passer au « tu » pour les quatre ou cinq dernières lignes (quoique…). À la toute fin, la deuxième personne suggère donc que Valentine sera sa prochaine victime.

Merci pour ta lecture Murphy, et très content si le résultat te plaît malgré les petits bémols !

Tak a écrit:perso j'aime les textes noirs, trash et ce que tu veux, mais pas spécialement les serial killer en eux-même, qui ne m'ont jamais particulièrement intéressé. Je préfère de loin montrer un pétage de plomb en direct ou les diverses conséquences des dérives de nos sociétés modernes sur les gens, mais le mythe du tueur en série (souvent plus américain qu'autre chose, comme un camarade l'a déjà relevé) ne m'a jamais plus fasciné que ça en soi...

Oui, je ne dirais pas que j’éprouve une quelconque fascination pour les tueurs en série non plus (car le terme impliquerait une sorte d’attraction positive, alors que c’est tout sauf ça). Ce qui perso m’intéresse dans le phénomène, c’est que je ne le comprends pas, que ça sort de mon champ de compréhension « rationnel ». Pourquoi certaines personnes ont ce genre de pulsions, comment ça s’explique ? C’est pour ça que je vois ce genre de textes comme relevant presque du fantastique psychologique. Je n’arrive d’ailleurs pas à trouver le bon mot pour décrire mon intérêt pour le sujet : dans un sens, c’est un peu comme celui que je pourrais éprouver pour certains phénomènes paranormaux : ça me fait flipper, mais j’ai envie d’en savoir plus et de mieux comprendre, justement parce que ça me fait flipper (nos amis Allemands ont peut-être inventé un mot pour décrire ce sentiment *lol* ). Quoi qu’il en soit, si le texte était prenant et divertissant, c’est pour moi le plus important, et je suis vraiment content si tu l’as apprécié !

Tu sais, quand on parle de "fascination", ça peut impliquer autant d'attraction que de répulsion.
Adolf Hitler est par exemple souvent une source de fascination pour les historiens de tous poils ou autres, ça ne signifie pas pour autant qu'il y ait une connotation "positive" là-dedans. Le mal fascine, pas parce qu'on s'y identifie ou qu'on l'approuve, mais avant tout parce qu'il nous donne des clés de compréhension sur la nature humaine, dans ses pires extrémités. Et comprendre les hommes (même les pires desaxés) ou les erreurs du passé peut nous permettre de ne pas les répéter...
Ceci dit, je suis également d'accord avec ce que tu dis plus haut, même si je ne partage pas forcément ce sentiment (et puis, le serial killer nous a quand même offert quelques belles figures mythiques en fiction, comme Hannibal Lecter, pour n'en citer qu'un).

Oui, c’est très juste. Dans le genre, j’ai aussi beaucoup étudié cette période historique (l’histoire contemporaine en général, mais j’avoue que les deux guerres mondiales, les totalitarismes et la montée des extrêmes est une période particulièrement passionnante). Ce sont des phénomènes — l’étude des origines et de ces mécanismes du mal, mais au niveau collectif — en effet assez fascinants…

Merci pour les précisions sur ce passage momentané du "Tu" au "Elle" ; ça se tient, effectivement. En tout cas, cette idée d'interpeller le lecteur directement est excellente !

Je te rejoins totalement sur ta définition de la "fascination" pour les tueurs. C'est un mot que je prends aussi avec des pincettes parce qu'on a vite fait de penser aux groupies qui s'amourachent de tueurs emprisonnés et qui leur écrivent pour chanter leurs louanges ; un comportement que je n'ai jamais compris et ne comprendrai jamais (j'ai limite plus de chances de comprendre la mentalité d'un tueur en série je crois !). C'est pour ça que je parle souvent de "fascination objective" quand on me lance sur ce sujet, l'intérêt étant de vouloir comprendre ce qui apparaît comme incompréhensible, et non pas d'aduler des psychopathes.

Murphy Myers a écrit:Je te rejoins totalement sur ta définition de la "fascination" pour les tueurs. C'est un mot que je prends aussi avec des pincettes parce qu'on a vite fait de penser aux groupies qui s'amourachent de tueurs emprisonnés et qui leur écrivent pour chanter leurs louanges ; un comportement que je n'ai jamais compris et ne comprendrai jamais (j'ai limite plus de chances de comprendre la mentalité d'un tueur en série je crois !). C'est pour ça que je parle souvent de "fascination objective" quand on me lance sur ce sujet, l'intérêt étant de vouloir comprendre ce qui apparaît comme incompréhensible, et non pas d'aduler des psychopathes.

Tu résumes très bien ce que je pense aussi. C'est cette connotation positive au terme "fascination" qui me dérange (comme s'il y avait une admiration), et qui me fait penser qu'il manque un mot pour traduire plus précisément la chose ! J'aime beaucoup ton expression de "fascination objective". Je l'adopte !

Salut Sacripan !

Mr.K : *passe devant son boss* Un coup de cœur mon cher, j'ai adoré te lire et je bande encore en cet instant où je t'écris ces lignes ! 8D

Maya : Omg xD !

... je confirme que ton texte n'a pas éveillé chez nous les meilleures parties, même si le charcutage l'a un peu refroidit, ce qui nous a fait passé d'exalté à flippé... xD

Plus sérieusement, c'est très bien mené, très immersif et repoussant à la fois, je trouve que tu as bien saisi l'esprit du prédateur, sa pensée est sans accro, comme un air qui sonne juste. Intellect, terrain de jeu, ivresse, maîtrise et fluidité d'exécution, etc, tout cela est présent dans ton texte et lui procure une puissance certaine.
On sent bien tout de même que certains passages te mettent toi-même très mal à l'aise parce que tu évites de les approfondir (charcutage encore). C'est là qu'on quitte un peu le crédible à mon sens par une rupture avec la mise à mort sanglante, pour retrouver l'exaltation authentique du protagoniste une fois cette scène clôturée. Et là encore ce n'est pas un défaut à mon sens, au contraire, je suis moi-même très mal à l'aise avec cet aspect et j'ai apprécié que ça ne soit pas le sujet central de l'intrigue.

Le thème est respecté, du bon boulot, vraiment ! : )

Merci beaucoup Mnemosyne ! Tu traduis exactement mon ressenti et mon malaise à l’idée de décrire en détail la scène de meurtre ou celle du « nettoyage » : je ne souhaitais pas entrer dans le gore, juste le suggérer. Je suis content que tu aies apprécié ce choix, et plus encore le texte dans son ensemble !

Un très bon texte, fort, percutant, avec un personnage central révoltant qui se permet de cracher ce qu'il pense tout en conservant son masque. C'est simple et efficace, bien trouvé et parfaitement raconté. Une belle réussite !

Merci Paulux !