Image 1 - Le sable se lève

"- Ils devraient être rentrés depuis deux heures"
Sasha continuait de scruter l'horizon. Des tourbillons de sable soulevés par les vents violents, rendaient la visibilité quasi-nulle. Les nuages rouges, chargés de minéraux annonçaient tempête. Et une grosse.
"- Où qu'ils soient j'espère qu'ils ont pu trouver de quoi s'abriter."
A ses côtés, Den se redressa pour lui poser une main sur l'épaule.
"- Le vent devient trop fort, on devrait descendre. Te remplir les poumons de sable ne les fera pas revenir plus vite."
A contrecœur, Sasha agrippa l'échelle du poste d'observation pour entamer sa descente. La carlingue branlante hurlait sous les assauts du vent qui venaient s'abattre contre les parois de métal, battant un rythme sans mesure. Den referma la trappe de leur refuge avant de poser le pied à terre. Leur installation n'était guère confortable mais ils avaient connu pire. Elle ne les protégeait pas des températures glaciales qui frappaient la nuit tombée, mais elle avait au moins le mérite de les préserver de l'air compact qui cinglait dehors. Si les parois de ferraille dessinaient ce qui avait été un avion, la comparaison aurait été bien ridicule. l'habitacle dépouillé ne présentait que les souvenirs de hublots recouvert de tôle. L'espace était maintenant occupé par un matelas de fortune, une cantine éventrée, une lampe à pétrole suspendue au plafond qui éclairait une table composée de tôles dépareillées à laquelle Sasha s'était attablé. Les cartes topographiques et les notes éparpillées sous ses yeux semblaient ne pas lui apporter la réponse qu'il attendait.
"- Ce n'est pas la tempête qui m'inquiète" articula Sasha.
"- Tu crains d'autres mauvaises rencontres ?" demanda Den, s'allongeant de tout son long sur le matelas, soulevant un nuage de poussière. Sasha soupira.
"- Ça fait cinq ans qu'on a quitté Rempart, et les seules pistes qu'on à relevées étaient celles de pillards ou de vagabonds. Mais depuis qu'on à dépassé les plaines de Cendre, les traces de passage se multiplient. pour une zone réputée inhabitable, ça ne m'inspire vraiment rien de bon.
- On est pas les seuls sur le coup, si on croise du monde c'est qu'on est sur la bonne piste."
Sasha se renfrogna "- Ça veut surtout dire qu'on est pas les premiers.".
Den ouvrit la bouche pour répondre avant de s'immobiliser. A l’extérieur, le rugissement d'un moteur venait de percer la tempête. Plusieurs moteurs. Suivis de claquements de portières et d'éclats de voix. Une douzaine d'individus se trouvaient à l'extérieur, aucune chance qu'il s'agisse de leur compagnons. La main sur son gourdin, Den se préparait déjà à appliquer les règles de l'hospitalité en vigueur dans les Terres Isolées.