Tous des scéléRATS

C'est vrai qu'on est assez, voire plus que limite du thème. On est dans le post-apo, mais il y a peu de rapport avec un cauchemar venu du fond des âges. Un peu hors-sujet, ce qui n'enlève rien aux qualités du texte.

L'histoire est bien menée, moi aussi je trouve les personnages crédibles, dans ce contexte où le peu d’espérance qu'il leur reste consiste à survivre un jour de plus, chacun réagit selon sa personnalité, les rapports ont perdus leur polissage social des temps antérieurs à l'apocalypse. L'ambiance nihiliste est bien rendue. Reste peut-être encore un peu d'humanité quand il s'agit de la vie de l'enfant, que peut-être Claudia comme Bertrand font passer avant la leur. Même l'homme à la fin semble éprouver quelques remords, même s'il cherche à justifier ses actes. Ce dernier point, peut-être, tu aurais pu (Selon mon obsession du "show, don't tell"), le suggérer par son attitude plutôt que de le dire.

Par contre la dernière page m'a laissée sur ma faim (Contrairement aux bestioles de l'histoire) : l'homme a finalement sacrifié Claudia, après l'avoir laissée appelé sa fille. Bon, il regrette à moitié peut-être, tout en se trouvant des justifications, et la fille ne va sans doute pas tarder à subir le même sort que ses parents, mais il me manque une chute, quelque chose de surprenant, un dernier rebondissement qui conclut l'histoire : là, j'ai l'impression qu'elle reste inachevée, tu comprends ce que je veux dire ?

Collapsus a écrit:
Pour la fin :

Spoiler:

Bonjour Collapsus : oui, j'avais compris tout ça ;

Spoiler:

Un bon texte de post-apo, pessimiste à souhait. J'ai été sensible à la qualité de l'écriture. Bonne description de la psychologie des personnages. Comme d'autres commentateurs, j'ai été un peu déconcerté par la conclusion. Sans attendre forcément un twist spectaculaire, une fin donnant davantage matière à réflexion ne m'aurait pas déplu. N'ayant pas lu les romans de James Herbert consacrés aux rats, que je ne connais que par ouï-dire, je ne saurais gloser sur leurs ressemblances ou leurs différences.
Pour moi, le thème a été respecté, le rat symbolisant à la perfection la créature de cauchemar traumatisant l'humanité depuis toujours.

@Françoise,

Spoiler:

Bonjour Paladin,

Pour le thème, admettons que je sois hors sujet. L’avis du lecteur primera toujours sur mon propre ressenti. Je me suis donc un peu fourvoyé, c’est dommage mais c’est le jeu des concours littéraires.

Cela fait plaisir que tu aies remarqué à la lecture ce que j’ai tenté de suggérer : les rapports intimes et sociaux tendent vers toujours plus de barbarie, mais il reste un fond d’humanité dans les personnages. Tous se souviennent mais l’époque est à la survie aux dépens de l’autre.

Pour la fin, tu parles bien de rebondissement ? Car ce n’est pas tout à fait pareil que le fameux retournement final, le twist cher à Hollywood, à la « Usual Suspects ». Un dernier rebondissement modifie la fin de l’histoire, le twist oblige à remettre en cause la compréhension des événements présentés pendant la narration. Dans le cas de ma nouvelle, le petit « goodie » est niché dans le talkie-walkie qui émet trop tard pour sauver la mère. Ce qui, je l’admets, n’est pas un rebondissement. Je sens de par les retours que la fin manque de sel. Je vais tenir compte de ta judicieuse remarque, et vais repenser la chute lors d’une prochaine réécriture.

Encore merci pour ta lecture et ton regard éclairé.

En fait je ne pensais pas à un twist à la «Usual Suspects» ou «Sixième Sens», mais à quelque chose qui vient simplement clore l'histoire. Alors, tu m'expliques que l'appel de la fillette arrive trop tard, ce qui est en effet le genre de conclusion qui me manquait, mais sans ton explication, je ne l'aurais pas saisi. Ce n'est peut-être pas de ton fait, c'est peut-être moi qui ais lu trop vite, je ne sais pas !

Pour le hors-sujet, je disais juste que c'est limite. Mais en tout cas, c'est un bon texte, je tiens à le préciser !

L'histoire est agréable à lire. L'ambiance est là. J'ai trouvé les personnages assez originaux et bien interprétés. La seule chose que j'ai regretté, c'est que ça va trop vite pour mon goût à la fin. Ce genre d'histoire est construite autour de son dénouement.

Spoiler:

A part ça, j'ai passé un bon moment. Bravo.

1) @Blahom
2) @Paladin
3)@Brisemenu

1) Merci pour ce retour agréable à lire pour mon ego^^, Blahom. Voilà, je n'ai pas proposé matière à réflexion lors de la fin. Je vais donc inclure un ou des éléments de cet ordre pour la prochaine version. Je retiens cette suggestion, merci !

2) Tu n'es pas le seul à avoir buté sur la fin. Et tu n'es pas non plus le seul obsédé du "show". C'est devenu un diktat d'écriture. C'est sans doute l'époque qui veut ça.

3) Merci pour ton commentaire plutôt positif Brisemenu. Je vois la frustration que peut engendrer cette fin tronquée. L'angle des émotions internes pendant l'acte terrible final me plait. C'est vrai, l'histoire est construite autour du dénouement, c'est ballot de le rater

Le tell et le show, ce n'est pas une question d 'époque, à mon avis, mais ce n'est pas forcement le lieu ici d'en débattre. On pourra en reparler ailleurs.

Bien aimé ton texte, Collapsus, qui nous conduit en territoire Post-apo' plus vrai que nature.

J'ai adoré la relation corrosive entre la femme et son mari, apportant des nuances intéressantes dans un monde qui en soi, n'a rien de foncièrement original (destruction nucléaire, infestation généralisée des rats, etc). Mais ce point de vue est intéressant et permet de se focaliser sur autre que le décor ou les ruines de notre humanité.
La plume fait bien le taf et je trouve que tu manie à la perfection ce sens de l'ironie qui permet quelques pensées ou échanges des plus savoureux !
Concernant la fin, c'est vrai qu'un ultime rebondissement aurait été chouette, que ce soit du côté de la fille ou du type, il y aurait sûrement eu un petit truc à rajouter pour relever un peu le tout. Mais pour le reste, c'est du tout bon et j'ai beaucoup apprécié cette vision assez noire, aussi bien en ce qui concerne l'humanité elle-même que les rapports entre les individus qui la composent, se dégradant complètement, et qui parachève en quelque sorte le travail des bombes. En ce sens, ton récit colle à merveille au genre dans lequel il s'inscrit.

Maintenant, concernant le thème, comme Pala je trouve que t'es un peu à la limite, sans être complètement hors-sujet non plus (un peu comme le texte de Françoise, sur lequel j'ai un peu du mal à me prononcer sur ce point... vous nous facilitez pas la tâche, hein ! ).
Ceci dit, je le répète : c'est une jolie proposition et je la relirais probablement au moment des votes pour me faire une seconde opinion.

Le style est excellent et l'ambiance superbement réussie. La fin m'a plu, pour ma part, tout en noirceur, à l'image du reste de l'histoire.

Côté bémols, je n'en ai que 2 :
Certains dialogues qui m'ont fait pensé à des dialogues de théâtre : c'est-à-dire que les interventions de chaque personnage ressemblent plus à un monologue qu'à un échange. Chacun enchaîne les phrases bien senties et les arguments, passant d'un sujet à un autre, au lieu de répondre à un sujet à la fois puis de laisser l'autre enchaîner et dévier sur le sujet suivant comme c'est le cas dans une discussion. Je sais pas si ce que je veux dire est bien clair, mais du coup, s'ils sont techniquement bien écrits, je leur ai trouvé un côté trop peu naturel et ils m'ont parfois fait pensé aux pièces de Sartre (peut-être parce que j'ai lu La putain respectueuse récemment, va savoir). Après, c'est peut-être un style volontaire, l'aspect "théâtre" n'étant pas un défaut dans l'absolu (j'adore Sartre, justement), mais ici, ça m'a freiné dans ma lecture et semblé en décalage avec l'ambiance terre-à-terre et réaliste que le texte essaie de créer.

L'autre bémol ne vaut que dans le cadre de ce concours : je trouve le thème partiellement traité, n'y voyant pas la partie "du fond des âges". Pour le cauchemar, là, pas de souci, on y est.

En dehors de ces 2 points donc, vraiment rien à redire. C'est pro, sombre comme j'aime, dans un style concis et efficace. Les post-apo ne sont pas forcément mon genre préféré car souvent balisés, mais celui-ci s'en sort parfaitement, avec sa touche personnelle qui ramène les enjeux au niveau de l'antagonisme dans le couple.

1)@tak
2)@Murphy Myers

1) Bonjour Tak, merci pour ce retour bien sympathique. Oui, j’ai créé un univers post-apo très commun, je m’en rends compte. Mais comme tu le soulignes, l’accent était mis sur la dégradation des relations tant intimes que sociales. Je vais retravailler cette chute qui visiblement laisse un gout d’inachevé. Et pour le thème, c’est vrai que j’ai été surpris au début par les premiers retours mentionnant le lointain rapport entre mon texte et le sujet du concours, mais j’admets que je n’ai pas été assez « dedans ».

2) Bonjour Murphy, merci également pour ce commentaire (trop) élogieux^^. Aaaah, les dialogues… fut un temps où je galérais terriblement avec les dialogues. Là, je les sentais assez bien, mais je suis à 100% d’accord avec toi. Je n’ai pas relu Sartre depuis des lustres, mais je comprends ton impression de théâtre. Je vais retravailler tous ça lors d’une réécriture, en gardant à l'esprit ton approche. Pour le thème, tu es dans la lignée des autres retours.

Encore merci à tous les deux pour vos commentaires instructifs.

Je reviens rapidement compléter mon commentaire du 15 mai.
Quelques points problématiques que j'avais notés sur un bout de papier que je viens de retrouver :
Page 4 : "Tu as pas de potes..."
La double négation aurait été plus appropriée.
Page 5 : "celle où se trouvait maintenant enfermée" = "celle où ELLE se trouvait".
P. 5 : "ne se baladassent". Je trouve cet imparfait du subjonctif (temps dont je suis pourtant le premier à défendre l'utilisation lorsqu'elle me semble utile et nécessaire) très désagréable à l'oreille.
Voilà pour l'essentiel.

Un texte post-apo (j'aime bien le post-apo) agréable à lire avec quelques bémols.
Les dialogues comme souligné par certains qui manquent de naturel. Murphy a bien expliqué. Pour moi, il vaut mieux les raccourcir et leur donner un rythme plus ping-pong.
Parfois, quelques mots qui auraient mérités un autre plus porteur ou moins grandiloquent.
J'ai apprécié le côté pourrissement des liens sociaux/familiaux qui donne un plus à un truc un peu classique.
Je n'avais pas totalement compris la fin. Pas compris en fait que la mère était morte, j'ai relu les trois derniers paragraphes, c'est pourtant clair, je ne sais pas pourquoi je n'ai pas saisi à leur première lecture. Peut-être parce que la fin va un peu vite (et encore n'en suis-je pas sûre). En tout cas, j'ai trouvé cette fin un peu abrupte (cela-dit, ça doit aussi être en grande partie parce que je ne l'avais pas totalement comprise à la première lecture et que du coup j'attendais une suite).
Pour le rapport au thème, on a juste le cauchemar, mais le fond des âges n'y est pas, à moins qu'en tirant sur le fil, on puisse considérer que la bestialité revenue des hommes soit ce fond des âges (mais ça resterait limite). Les rats pour moi ne sont pas du fond des âges, ils sont là depuis le fond des âges, ce qui n'est pas la même chose.
En résumé un texte bien sympa à retravailler au niveau des dialogues et peut-être un peu la fin (ici, je mets un doute sur ce besoin de retravail).

@Blahom, merci pour cette relecture à la loupe. Je retiens tes suggestions, et vais corriger l'oubli. Baladassent c'est pourtant badass


Bonjour Catherine,

Tes remarques viennent compléter certains retours. Je vais travailler sur le naturel des dialogues, et vais me pencher sur mes mots grandiloquents, chose que je n'avais pas remarqué dans mon écriture.
Pour la fin, elle me paraissait assez simple à suivre, mais visiblement elle ne l'est pas. C'est là qu'on voit le décalage entre la compréhension du lecteur et les intentions de l'auteur.

Encore merci pour ta lecture et tes suggestions.

Pas un coup de coeur mais un texte que j'ai apprécié lire.
Je n'ai pas forcément compris l'histoire de distanciation sociale à la fin. C'est parceque le personnage essaie de se détacher des autres pour survivre ?