La séduction des ombres (texte à caser)

Cette nuit est celle de ton éternel retour...
Ne pourrais-tu tout simplement disparaître… afin que je ne sois plus poignardé par un traître ?
Je ressens à nouveau ta haine,
Ta laideur et ta beauté inhumaine…
La chair d’une déesse pour t’habiller,
Tes difformités tendent à se galber…

Tu peux être cela ?
… toi ?…
Tu peux te doter de ces attraits ?
Être ce présent ?
M’offrir en ces traits qui me ravissent,
L’apogée du délice en ce que je contiens de vice ?

Quelle est cette gigantesque illusion dont se maquillent les ombres,
Et dont les mélopées envoûtantes ont remplacé les grognements immondes ?
Je perçois la haine de ton rictus qui me raille…
As-tu trouvé LE piège en cette chair féminine ?
La tentation douce et cruelle dans sa forme ultime ?

Les couleurs et les ombres d’un songe familier…
Résister ?
Je n’y arriverai pas…
Et chutant en cette presque éternité dont le glas sonnera,
Me voici une nouvelle fois la tête en bas…
Ne pourrais-je tout simplement disparaître ?… afin que de moi tu cesses de te repaître…

Cette sensation, c’est… la jouissance de la chute…
Fébrile, mon système nerveux accueille et repousse les spasmes de ta fièvre…

Tu es comme la caresse des vagues rampant sur la noyade du sable…

Ma volonté destituée, tu m’intronises sur l’hédonisme,
Mais repousser le remède qu’est ma Souffrance n’est que pur masochisme…
Penses-tu me séduire par un nouveau paradoxe ?
Suis-je donc condamné à endurer ce que je repousse de toutes mes forces ?

J’ai l’euphorie de tes aliénations imbibée sur les lèvres…
Ta présence est un mélange de fiel et de miel…

Crois-tu que je ne sente pas ta haine distillée dans tes flatteries obscènes ?
Elle transpire autant que ton désir de m’anéantir…
Une faim dévorante et sauvage !
Une bête enragée qui s'acharne sur les barreaux de sa cage !

Tu m’embrouilles l’esprit…
Je ne sais plus…

Éloigne-toi de moi… cesse de me tourmenter !

L’esprit évidé par tes sortilèges, ma raison embrumée ne m’est plus d’aucune utilité…
Il ne reste plus que toi et je sens toute ta haine fixée sur moi…
Tu cries, tu m’appelles !
Tu m'as ravi les deux tiers de moi-même !
Tentation, tu m’apparais comme un insoutenable tourment dont les morsures,
semblables au point de rupture entre douleur et plaisir…

…me presque séduisent en la jouissance de l’agonie.

J’ai l’intime conviction d’avoir perdu l’essentiel tandis que m’escalade cette folie démentielle…

Je sens toujours ta haine, le monstre derrière la sirène…
Et je résiste encore tandis que ton amour me parcourt…

Cette nuit, le Diable est venu me fait la cour…