Ombres et ténèbres

par **Catherine Robert** Mar 4 Juin 2013 - 20:44

Voilà ce que j'aurais aussi pu poster (si j'avais attendu un peu, je viens de l'écrire vite fait).

Juste une ombre qui vit, sur des terres amères,
Ayant pris possession de la lueur inverse
D’un soleil déjà mort qui goutte et se déverse
Sur les gibets figés des anciennes chimères.

Dans cette forme grise, enfanteront nos mères ;
Et les fils dérangés, pendant que l'on converse,
Iront nous dévorant, de leur âme perverse,
Bruit des peurs et du sang des êtres éphémères.

Étendant sur les sols ses ténèbres voraces,
Ce simulacre humain, contraire aux autres races,
Savoure et se réjouit des choses qu'il infecte.

En cancer purulent, que la douleur ravit,
Il arrive sur toi, d'un enfer qui t'affecte
Et l'on est condamné par cette ombre qui vit.

par **Doumé** Mer 5 Juin 2013 - 12:53

Superbe.

Ceci dit je l'aurais écrit comme ça :

Juste une ombre qui vit, sur des terres amères,
Ayant pris possession d'une lueur inverse,
Un soleil déjà mort qui goutte et se déverse
En des gibets figés aux anciennes chimères.

Dans cette forme grise, enfanteront nos mères ;
Et les fils dérangés, pendant que l'on converse,
Iront nous dévorant de leur âme perverse,
Bruits de peurs et de sang aux êtres éphémères.

Étendant sur les sols ses ténèbres voraces,
Ce simulacre humain, contraire aux autres races,
Savoure et se réjouit des choses qu'il infecte.

En cancer purulent que la douleur ravit,
Il arrive sur toi, d'un enfer qui t'affecte,
Et l'on est condamné par cette ombre qui vit...

Le dernier vers résume tout. Bravo !

par **Catherine Robert** Mer 5 Juin 2013 - 13:37

Merci Doumé ! Very Happy

Je suis persuadée qu'il y a des petites choses que je peux améliorer. Je l'ai écrit fort vite. j'y ai pensé un peu la journée durant tous mes trajets, puis je l'ai écrit en rentrant, puis je l'ai posté presque de suite. Donc, il n'est certainement pas parfait.

par **Jack-the-rimeur** Mer 5 Juin 2013 - 23:01

Très bon poème noir, Catherine.
Pour le premier quatrain, j'aime autant ta version, plus naturelle et mieux enchaînée.
Je note d'ailleurs que tes passages d'un vers à l'autre sont moins heurtés qu'avant. Le mouvement est plus coulé, plus souple. Ton style s'affine, c'est bien.
Petite remarque : à l'avant-dernier vers, tu as l'excellente idée entraîner le lecteur dans ton jeu : "Il arrive sur toi, d'un enfer qui t'affecte," mais tu reviens à l'indéfini (on) dans le dernier :"Et l'on est condamné par cette ombre qui vit."
Tu tenais ta proie, il ne fallait pas la lâcher. Moi, je lui aurais enfoncé la tête dans le sac :
"Il arrive sur toi, d'un enfer qui t'affecte,
Et tu hurles, rongé par cette ombre qui vit."
Enfin, quelque chose dans ce genre...

par **Catherine Robert** Jeu 6 Juin 2013 - 1:23

Merci Jack ! C'est vrai que c'est un peu c** de revenir au "on" dans le dernier vers. j'avais une raison quand je l'ai fait, mais je suis trop fatigué pour m'en rappeler. C'est qu'elle devait pas être fameuse ma raison.

par **mormir** Ven 20 Juin 2014 - 13:16

Un magnifique poème. Tu t'y entends à faire vibrer.

Il y a toutefois un vers qui me fait mal aux oreilles parce que difficile à dire :

"Savoure et se réjouit ..."

Pas glop : ça me fait penser aux "chaussettes de l'archiduchesse"

"Savoure et se délecte..." peut-être ?

par **Catherine Robert** Ven 20 Juin 2014 - 15:02

Merci de ta lecture.
Ta proposition serait mieux mais je ne peux pas à cause des règles prosodiques qui m'interdisent le "e" qu'on prononce la césure.