Livres sur l'écriture
+7
Catherine Robert
mémoiredutemps
Trantor
SILENCE
Collapsus
Paladin
Murphy Myers
11 participants
Page 4 sur 4
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Re: Livres sur l'écriture
Je tenterai celui de orson Scott Card, j'aime les livres de cet auteur ( mentions spéciales pour le maître chanteur et la stratégie ender)
Mélodie Or- -Fée des chants stellaires- -Disciple du Gardien des rêves-
- Messages : 1242
Date d'inscription : 07/12/2018
Age : 38
Localisation : Dordogne
Re: Livres sur l'écriture
Mélodie Or a écrit:Je tenterai celui de orson Scott Card, j'aime les livres de cet auteur ( mentions spéciales pour le maître chanteur et la stratégie ender)
Les deux sont bien : celui sur les personnages, et celui sur comment construire un univers de fantasy/SF. Ça m’a donné envie de lire un de ces bouquins de fictions d’ailleurs... Tu conseilles plutôt lequel dans ceux que tu as lus ?
Sacripan- Écritoirien émasculé
- Messages : 353
Date d'inscription : 03/10/2020
Age : 43
Re: Livres sur l'écriture
J'ai récemment découvert l'existence de L'anti-manuel du scénario, qui vient en réponse à Anatomie du scénario de Turby.
Pas réussi à trouver beaucoup d'info dessus, mais cette page récapitule les conseils qui y figurent : http://volublog.blogspot.com/2015/05/anti-manuel-du-scenario-les-cahiers-du.html
Alors hors contexte, tout n'est pas très clair mais je trouve la liste intéressante. Je la remets ci-dessous au cas où la page du lien soit supprimée un jour (sait-on jamais; le lien cité sur ladite page est lui-même mort donc...).
EXPLORATION DE L’IDÉE
Ne racontez pas une histoire : déroulez des idées.
Faites confiance à l’idée initiale, restez-lui fidèle
Explorez l’étendue de ses possibles, développez votre hypothèse jusqu’au bout.
Le pitch ne sert qu’aux investisseurs : il est bien plus petit que l’idée.
LE PROBLÈME, PAS LE CONFLIT
Créez un problème vivant qui force à penser.
N’enfoncez qu’un seul clou, par tous les moyens.
Le souci de donner des informations ne doit pas remplacer celui de donner forme à une pensée.
Évitez les termes anglicisés.
Il n’est pas indispensable de plonger ses personnages dans un « struggle for life » permanent.
Préférez donner au spectateur la pleine conscience d’un cas plutôt que les tourments d’un cas de conscience.
AFFECTS ET IMAGES
Il y a trois sortes de pensées : la pensée philosophique par concepts, la pensée scientifique par fonctions et la pensée artistique par affects (Deleuze et Guattari). Vous avez des concepts (pitch), vous avez des fonctions (personnages, lieux, objets), n’oubliez pas l’affect, les émotions !
Faites découvrir des émotions inconnues ou méconnues. Découvrez jusqu’où peuvent aller vos personnages.
Faites naître les images. Mettez en œuvre un programme iconographique pour l’ensemble du film : répétition et variations, diversion, réseau de symboles qui interpellent l’inconscient…
PASSER DES VITESSES
Une apparition vaut toutes les expositions.
Donnez un seuil, une voix d’accès qui accueille le spectateur dans le film.
Créez une faille, un écart à partir du seuil pour amorcer le récit. Le passage d’un monde à l’autre crée l’illumination et donc le plaisir.
Passez des vitesses : prenez en compte le temps et l’expérience du temps, utilisez différentes temporalités entre les personnages et entre les parties du film.
Attention aux « red herring », « twist » et « cliffhanger », qui trompent le spectateur pour lui ménager une surprise. Une simple idée peut suffire à donner une autre direction.
Le personnage principal peut disparaître du film : on peut alors faire émerger les autres personnages.
Organisez un grand basculement.
C’est l’idée qui structure et compose le scénario.
Vous pouvez trouver une métaphore pour structurer chaque récit.
Cachez un tigre, mettez un motif dans le tapis. Mais ne le montrez pas du doigt !
Affrontez l’impensé : creusez votre idée jusqu’au face-à-face qu’elle implique, jusqu’au potentiel point de contradiction.
AVENTURES
Une logique littérale n’est pas indispensable.
Les actrices/eurs « stars » colorent le film, permettent de donner de l’affect aux personnages et au récit.
Faites une pause n’importe où dans le récit.
Les personnages peuvent être mus par une logique de la dérive.
Collectionnez (des objets, des personnages…) et composez un bouquet.
Un film peut être la collision d’évènements de natures diverses : n’oubliez pas l’épique (élargir et confronter le récit à la géographie et à l’histoire, au collectif), le picaresque (rencontres de cas contradictoires, sans conclusion morale ou psychologique) et le didactique (donner une information documentaire qui va droit au but).
Changez de ton, mélangez les genres… mais ne saupoudrez pas, le résultat doit être monstrueux !
Prêtez le film à quelqu’un : unE artiste, unE philopsophe peut apporter une récréation, un avis, un commentaire…
L’incertitude captive : pourquoi tout clarifier ?
Évitez les « chevilles », ces transitions qui bouchent les trous et assoupissent l’attention.
Mack Sennet payait un dingue pour participer à ses réunions de gags.
L’espace n’est pas qu’un décor ou pire une « arène », mais « le lieu d’un drame spatial » (Claude Ollier).
Les lieux sans vie propre sont souvent habités par des personnages secondaires sans consistance.
« Ne pas s’identifier au personnage mais au film » (Raoul Ruiz).
Il n’y a pas vraiment de différence entre un « stéréotype » et un « archétype », ça reste des « types ». Les personnages ne sont pas des types, ceux qui voient des types dans des films sont ceux qui voient des types dans la vie.
Un personnage n’a pas vraiment besoin d’être « caractérisé ». Les « tags » et tics de caractérisation sont rarement convaincants.
Demandez à vos personnages : « Comment vas-tu ? Qu’est-ce que tu inventes ? »
Ne cédez pas au personnage-roi entouré d’adversaires.
Dans les dialogues, faites confiance au mot et sa puissance évocatrice.
Luttez contre le langage fonctionnel… Les personnages peuvent analyser et commenter ce qu’ils disent.
Cherchez différentes façons de dire les choses, faites des écarts.
Évitez les dialogues-mitraillettes. Ils peuvent être flottants, hétérogènes, joueurs ou même incompréhensibles.
THE END
La fin n’est pas forcément une résolution qui répond terme à terme aux questions soulevés par le film.
Le récit peut avoir un héros caché : le personnage principal ne se révèle qu’à la fin.
On peut éteindre le film en douceur et refermer tout ce qui était ouvert pour le rendre autonome… ou créer une nouvelle plaie et un « après-film » qui le rend « sans fin ».
Vous pouvez finir dans un rêve.
Osez l’image finale.
Donnez votre langue au chat.
Pas réussi à trouver beaucoup d'info dessus, mais cette page récapitule les conseils qui y figurent : http://volublog.blogspot.com/2015/05/anti-manuel-du-scenario-les-cahiers-du.html
Alors hors contexte, tout n'est pas très clair mais je trouve la liste intéressante. Je la remets ci-dessous au cas où la page du lien soit supprimée un jour (sait-on jamais; le lien cité sur ladite page est lui-même mort donc...).
EXPLORATION DE L’IDÉE
Ne racontez pas une histoire : déroulez des idées.
Faites confiance à l’idée initiale, restez-lui fidèle
Explorez l’étendue de ses possibles, développez votre hypothèse jusqu’au bout.
Le pitch ne sert qu’aux investisseurs : il est bien plus petit que l’idée.
LE PROBLÈME, PAS LE CONFLIT
Créez un problème vivant qui force à penser.
N’enfoncez qu’un seul clou, par tous les moyens.
Le souci de donner des informations ne doit pas remplacer celui de donner forme à une pensée.
Évitez les termes anglicisés.
Il n’est pas indispensable de plonger ses personnages dans un « struggle for life » permanent.
Préférez donner au spectateur la pleine conscience d’un cas plutôt que les tourments d’un cas de conscience.
AFFECTS ET IMAGES
Il y a trois sortes de pensées : la pensée philosophique par concepts, la pensée scientifique par fonctions et la pensée artistique par affects (Deleuze et Guattari). Vous avez des concepts (pitch), vous avez des fonctions (personnages, lieux, objets), n’oubliez pas l’affect, les émotions !
Faites découvrir des émotions inconnues ou méconnues. Découvrez jusqu’où peuvent aller vos personnages.
Faites naître les images. Mettez en œuvre un programme iconographique pour l’ensemble du film : répétition et variations, diversion, réseau de symboles qui interpellent l’inconscient…
PASSER DES VITESSES
Une apparition vaut toutes les expositions.
Donnez un seuil, une voix d’accès qui accueille le spectateur dans le film.
Créez une faille, un écart à partir du seuil pour amorcer le récit. Le passage d’un monde à l’autre crée l’illumination et donc le plaisir.
Passez des vitesses : prenez en compte le temps et l’expérience du temps, utilisez différentes temporalités entre les personnages et entre les parties du film.
Attention aux « red herring », « twist » et « cliffhanger », qui trompent le spectateur pour lui ménager une surprise. Une simple idée peut suffire à donner une autre direction.
Le personnage principal peut disparaître du film : on peut alors faire émerger les autres personnages.
Organisez un grand basculement.
C’est l’idée qui structure et compose le scénario.
Vous pouvez trouver une métaphore pour structurer chaque récit.
Cachez un tigre, mettez un motif dans le tapis. Mais ne le montrez pas du doigt !
Affrontez l’impensé : creusez votre idée jusqu’au face-à-face qu’elle implique, jusqu’au potentiel point de contradiction.
AVENTURES
Une logique littérale n’est pas indispensable.
Les actrices/eurs « stars » colorent le film, permettent de donner de l’affect aux personnages et au récit.
Faites une pause n’importe où dans le récit.
Les personnages peuvent être mus par une logique de la dérive.
Collectionnez (des objets, des personnages…) et composez un bouquet.
Un film peut être la collision d’évènements de natures diverses : n’oubliez pas l’épique (élargir et confronter le récit à la géographie et à l’histoire, au collectif), le picaresque (rencontres de cas contradictoires, sans conclusion morale ou psychologique) et le didactique (donner une information documentaire qui va droit au but).
Changez de ton, mélangez les genres… mais ne saupoudrez pas, le résultat doit être monstrueux !
Prêtez le film à quelqu’un : unE artiste, unE philopsophe peut apporter une récréation, un avis, un commentaire…
L’incertitude captive : pourquoi tout clarifier ?
Évitez les « chevilles », ces transitions qui bouchent les trous et assoupissent l’attention.
Mack Sennet payait un dingue pour participer à ses réunions de gags.
L’espace n’est pas qu’un décor ou pire une « arène », mais « le lieu d’un drame spatial » (Claude Ollier).
Les lieux sans vie propre sont souvent habités par des personnages secondaires sans consistance.
« Ne pas s’identifier au personnage mais au film » (Raoul Ruiz).
Il n’y a pas vraiment de différence entre un « stéréotype » et un « archétype », ça reste des « types ». Les personnages ne sont pas des types, ceux qui voient des types dans des films sont ceux qui voient des types dans la vie.
Un personnage n’a pas vraiment besoin d’être « caractérisé ». Les « tags » et tics de caractérisation sont rarement convaincants.
Demandez à vos personnages : « Comment vas-tu ? Qu’est-ce que tu inventes ? »
Ne cédez pas au personnage-roi entouré d’adversaires.
Dans les dialogues, faites confiance au mot et sa puissance évocatrice.
Luttez contre le langage fonctionnel… Les personnages peuvent analyser et commenter ce qu’ils disent.
Cherchez différentes façons de dire les choses, faites des écarts.
Évitez les dialogues-mitraillettes. Ils peuvent être flottants, hétérogènes, joueurs ou même incompréhensibles.
THE END
La fin n’est pas forcément une résolution qui répond terme à terme aux questions soulevés par le film.
Le récit peut avoir un héros caché : le personnage principal ne se révèle qu’à la fin.
On peut éteindre le film en douceur et refermer tout ce qui était ouvert pour le rendre autonome… ou créer une nouvelle plaie et un « après-film » qui le rend « sans fin ».
Vous pouvez finir dans un rêve.
Osez l’image finale.
Donnez votre langue au chat.
Re: Livres sur l'écriture
J'ai lu avec grand intérêt tous ces points développés, très inspirants. Merci Murphy de nous les faire partager !
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Sujets similaires
» DERNIERS LIVRES ACHETÉS 2021
» Livres à vendre
» Vos derniers livres volés .
» Transporter les livres sans les abimer.
» DERNIERS LIVRES ACHETÉS 2020
» Livres à vendre
» Vos derniers livres volés .
» Transporter les livres sans les abimer.
» DERNIERS LIVRES ACHETÉS 2020
Page 4 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum