Exercice de style
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Exercice de style
Pour partager avec vous un de mes textes, un inclassable, que je déclame sur scène, volontairement sur-allitéré...
Volte-face virevoltant et revirement d’une heureuse variable se voulant véritable. Nébuleuse trace volant sinueuse au gré du courant espace-temps. Rien de plus en somme qu’un séraphin informe suspendu par le bout des ailes, pantin angélique d’une candeur sans égale qui à force d’évidences, a décidé de ne plus se voiler la face... Comme une oscillation dérisoire de ce monde illusoire - courte sur patte - comme pour mettre à l’équerre l’impuissance manifeste du tréfonds des bas-fonds d’une existence précaire, là-bas sous nos pieds - là-bas en enfer - ceux-là passent leur temps à seriner ou buriner, à pressurer les pauvres âmes écervelées, pour plaire ou déplaire, susciter des faux airs d’émerveillement, des faux-semblants de sentiments. Soutirer une amère gouttelette d’émotion.
Purulente puanteur d’une impureté, d’une pourrissante pute appuyée par le pèze et la fierté.
Je ne sais plus vraiment quoi penser. À vrai dire, je n’ai jamais vraiment su quoi penser. Pourtant, de tout temps, tous ceux-là m’ont vraiment appris quoi, qui, où, quand, comment, pourquoi, ceux-là ont systématiquement structuré ma pensée, une seule et unique pensée commune, sans commune mesure avec la dure quête de culture, la soif insatiable de connaissances, la divine curiosité. Une pensée modelée, façonnée, sculptée par des coups répétés comme un acquis se voulant inné et un tantinet martelé dès les cours de récré, où déjà ceux-là créent des conditionnements dans des boîtes de carton calibrées, formatées, imprimées des quelques stéréotypes du mot clé, celui dont les idéaux font rêver les petites gens aux vestes dégriffées...
Blister anobli qui jamais ne faiblit, oblitère et accable les esprits avilis.
Fer rouge, ou pierre blanche, que ce soit le point ou le pas, elles seront toujours là. Ceux-là s’en servent tout autour de moi, ceux-là les servent tous les jours, trois fois dans mes plats, ceux-là se servent autant d’elles que de moi, elles sont là, là, là, toujours là, ceux-là m’astreignent à les serrer dans mes bras. Doucereux emballages, d’un suave sirupeux sans ambages, façades aguicheuses d’une continuelle série d’images, pour dorer les gros barreaux de ma si petite, petite cage. Subliminales, elles s’insinuent partout, à mes pieds, sur mes épaules, autour de mon cou, sur ma tête, dans mon assiette, mon café, ma bière, ma vie, mon cancer, ma mort, mon cercueil, mon trou dans la terre.
Ci-après Cicéron à ceci près que ceux-là sans souci raccourciront à la scie son ataraxie.
À chaque seconde, ceux-là n’ont de cesse de me rebattre les oreilles de leurs slogans palimpsestes, débilitants, abrutissants, pour générer le geste, pour qu’en passant je m’arrête, je l’achète, comme d’un con compulsif qui consent à contracter un achat palliatif, content de son crédit en recomptant les débits dès qu’il retourne chez lui. Avec en main, en main, une niaiserie, une mièvrerie, une inutile infamie, une sous-merde de bouchon superflu qui malgré lui vient parfaire, contenter, satisfaire et combler une sorte de manque dans sa vie, qui vient rapiécer un besoin de toutes pièces inventé, qui vient cocher une case vide de ce néant calculé, qui vient apaiser, tranquilliser, rassurer, ravir ! provoquer le soulagement, via l’assujettissement...
Taire le terre-à-terre pour enterrer l’atterré, et mettre un genou à terre pour ceux-là. Et cela, de manière involontaire.
Volte-face virevoltant et revirement d’une heureuse variable se voulant véritable. Nébuleuse trace volant sinueuse au gré du courant espace-temps. Rien de plus en somme qu’un séraphin informe suspendu par le bout des ailes, pantin angélique d’une candeur sans égale qui à force d’évidences, a décidé de ne plus se voiler la face... Comme une oscillation dérisoire de ce monde illusoire - courte sur patte - comme pour mettre à l’équerre l’impuissance manifeste du tréfonds des bas-fonds d’une existence précaire, là-bas sous nos pieds - là-bas en enfer - ceux-là passent leur temps à seriner ou buriner, à pressurer les pauvres âmes écervelées, pour plaire ou déplaire, susciter des faux airs d’émerveillement, des faux-semblants de sentiments. Soutirer une amère gouttelette d’émotion.
Purulente puanteur d’une impureté, d’une pourrissante pute appuyée par le pèze et la fierté.
Je ne sais plus vraiment quoi penser. À vrai dire, je n’ai jamais vraiment su quoi penser. Pourtant, de tout temps, tous ceux-là m’ont vraiment appris quoi, qui, où, quand, comment, pourquoi, ceux-là ont systématiquement structuré ma pensée, une seule et unique pensée commune, sans commune mesure avec la dure quête de culture, la soif insatiable de connaissances, la divine curiosité. Une pensée modelée, façonnée, sculptée par des coups répétés comme un acquis se voulant inné et un tantinet martelé dès les cours de récré, où déjà ceux-là créent des conditionnements dans des boîtes de carton calibrées, formatées, imprimées des quelques stéréotypes du mot clé, celui dont les idéaux font rêver les petites gens aux vestes dégriffées...
Blister anobli qui jamais ne faiblit, oblitère et accable les esprits avilis.
Fer rouge, ou pierre blanche, que ce soit le point ou le pas, elles seront toujours là. Ceux-là s’en servent tout autour de moi, ceux-là les servent tous les jours, trois fois dans mes plats, ceux-là se servent autant d’elles que de moi, elles sont là, là, là, toujours là, ceux-là m’astreignent à les serrer dans mes bras. Doucereux emballages, d’un suave sirupeux sans ambages, façades aguicheuses d’une continuelle série d’images, pour dorer les gros barreaux de ma si petite, petite cage. Subliminales, elles s’insinuent partout, à mes pieds, sur mes épaules, autour de mon cou, sur ma tête, dans mon assiette, mon café, ma bière, ma vie, mon cancer, ma mort, mon cercueil, mon trou dans la terre.
Ci-après Cicéron à ceci près que ceux-là sans souci raccourciront à la scie son ataraxie.
À chaque seconde, ceux-là n’ont de cesse de me rebattre les oreilles de leurs slogans palimpsestes, débilitants, abrutissants, pour générer le geste, pour qu’en passant je m’arrête, je l’achète, comme d’un con compulsif qui consent à contracter un achat palliatif, content de son crédit en recomptant les débits dès qu’il retourne chez lui. Avec en main, en main, une niaiserie, une mièvrerie, une inutile infamie, une sous-merde de bouchon superflu qui malgré lui vient parfaire, contenter, satisfaire et combler une sorte de manque dans sa vie, qui vient rapiécer un besoin de toutes pièces inventé, qui vient cocher une case vide de ce néant calculé, qui vient apaiser, tranquilliser, rassurer, ravir ! provoquer le soulagement, via l’assujettissement...
Taire le terre-à-terre pour enterrer l’atterré, et mettre un genou à terre pour ceux-là. Et cela, de manière involontaire.
Pascal Forbes- Apprenti égorgeur
- Messages : 4
Date d'inscription : 08/03/2019
Age : 46
Re: Exercice de style
C'est un exercice qui vaut surtout pour le rythme et les effets de répétition de son. C'est assez prenant, mais au bout, j'ai du mal à dire de quoi ça parle, trop prise justement dans tous les effets de style.
Ça me fait penser à un poème tout en allitération que j'avais écrit il y a quelques années. Ce sont des petits exercices amusants à faire.
Ça me fait penser à un poème tout en allitération que j'avais écrit il y a quelques années. Ce sont des petits exercices amusants à faire.
Re: Exercice de style
Excellent, mais exercice de style ou exercice de diction ? Cela ne doit pas être facile à déclamer.
Les deux premières lignes m'ont fait sourire, me rappelant un texte en "ver" que j'avais rédigé à une lointaine époque (ah ! l'amour) pour un copain et dont tous les mots ou presque commençaient par "ver". Dommage je ne l'avais pas recopié (pas d'ordi à cette époque lointaine)
Pour en revenir à ton texte, réellement bravo même s'il est difficile d'en suivre la trame qui si j'ai bien compris est une critique de la société de consommation et du prêt à penser. J'adore le rythme créé par la répétition des syllabes d'un mot à l'autre comme des ricochets de son.
Les deux premières lignes m'ont fait sourire, me rappelant un texte en "ver" que j'avais rédigé à une lointaine époque (ah ! l'amour) pour un copain et dont tous les mots ou presque commençaient par "ver". Dommage je ne l'avais pas recopié (pas d'ordi à cette époque lointaine)
Pour en revenir à ton texte, réellement bravo même s'il est difficile d'en suivre la trame qui si j'ai bien compris est une critique de la société de consommation et du prêt à penser. J'adore le rythme créé par la répétition des syllabes d'un mot à l'autre comme des ricochets de son.
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
- Messages : 4109
Date d'inscription : 26/12/2012
Age : 59
Localisation : Béarn
Re: Exercice de style
Le genre de textes qu'il faut lire dix fois (au moins) pour le décortiquer ^^ Le sens, les sons, la rythmique
Re: Exercice de style
Texte plus dans la poésie charnelle, à bras le corps. Il manque la gestuelle, l'intonation que tu dois avoir sur scène en slamant (ça me fait penser à du slam...). J'aime bien l'originalité, mais j'avoue devoir lire plusieurs fois pour m'imprégner de ce flux de mots et d'en déduire autre chose qu'un effet poétique.
J'y décèle une lassitude pour la vie de servitude plus ou moins consentie de nous autres pauvres humains. L'enfer sur terre...
Beau travail de rythme et de sonorités.
J'y décèle une lassitude pour la vie de servitude plus ou moins consentie de nous autres pauvres humains. L'enfer sur terre...
Beau travail de rythme et de sonorités.
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