Sous l'Ombre de la Tour

Pour être tout à fait honnête, je ne savais pas trop où mettre ce texte. Essai, poésie, euh... texte "contestataire" ? Je ne sais pas trop et à vrai dire, ça n'a pas beaucoup d'importance. Juste un truc que j'avais en moi depuis quelques temps et que j'avais besoin de sortir.
Donc voilà, il reste sûrement encore pas mal de petites coquilles, mais c'est le premier texte (complet) que j'ai écrit depuis quelques semaines/mois et juste pour ça, ça fait du bien !

Comme d'hab', je vous laisse juger par vous-même.
Merci d'avance

4 pages, 8804 signes :
https://www.fichier-pdf.fr/2018/02/10/sous-l-ombre-de-la-tour-6/

Ce texte t'est très personnel, n'est-ce pas ? En tout cas, c'est ainsi que je l'ai ressenti. Et le ressentant ainsi dès le début de ma lecture, il m'a beaucoup touché. Il y a une noirceur et une douleur qui transparaissent dans chaque phrase. C'est violent, alors même qu'il n'y a pas de violences réelles, ou plutôt quasi pas de violences physiques, mais une violence psychologique présente dans chaque mot.
C'est un beau texte.

Merci, Cath.
Effectivement c'est un texte très personnel. J'en avais déjà parlé avec Nelly/Plumitive en ces lieux en faisant mon "coming out" d'ex Témoin de truc-bidule. Jusqu'ici, je m'interdisais d'aborder des choses trop personnelles, me cachant derrière l'écran de la fiction et les pirouettes Fantastico-horrifiques. Mais j'ai réalisé, depuis quelques temps, que l'on peut aussi se servir de ses expériences comme moteur, tant qu'on arrive à trouver la distance et l'angle d'approche adéquat. Ça ne veut pas forcément dire que le texte derrière sera bon, mais au moins ça permet d'évacuer certaines choses...
Alors certes, y'a encore des choses à revoir, mais sois certain en tous cas que ton commentaire m'a beaucoup touché.

En te remerciant encore une fois.

P.S: J'ai déjà une autre idée de texte traitant plus ou moins du même "thème", mais sous un angle un peu plus destroy. Comme quoi, suffit parfois d'une toute petite étincelle pour relancer la machine !

Un texte qui remue et qui me fait penser que j'ai aussi subi ce genre de déni de soi en m'obligeant à me fondre dans la masse des âmes charitables et pauvres. Ne pas se faire remarquer car c'est mal vu, suivre le chemin des moutons et moi qui me sentait différente et qui ne pouvait jouer la comédie, j'ai subi diverses punitions bien malgré moi; j'avais le regard insolent paraît-il...
Bravo pour avoir laissé remonter ces sentiments enfouis.

Merci, Françoise.
Ce genre de texte a aussi ça de bien que même si on n'a pas forcément connu la situation elle-même, celle-ci nous ramène souvent vers des souvenirs enfouis qui nous évoquent des choses. Tant mieux si ces lignes ont trouvé une quelconque résonance en toi...

Je m'aventure rarement dans cette partie du forum, mais lorsque j'ai vu qu'il y avait un texte de toi, ça a titillé ma curiosité. Eh bien, j'ai bien fait ! C'est un beau texte, Tak. C'est brut de décoffrage, ça se sent que ça a été écris avec les tripes, et moi les tripes j'aime bien ça. C'est, je pense, le texte de toi qui m'a le plus touchée/interpellée jusqu'à présent, donc libérer ce qu'il y a en toi, ça te réussit bien ! Je ne dirai pas grand-chose de plus car c'est compliqué de commenter un texte lorsqu'on sent qu'il est très personnel. Tout passe plutôt par le ressenti et celui-ci est fort. Je vais quand même rajouter qu'il y a de très belles images et un beau rythme, dans ton récit. Donc voilà, ce n'est pas facile de faire jaillir de soi des choses comme ça, et encore moi de l'exposer ensuite au regard des autres, donc bravo. Et si ça t'a permis de débloquer la machine, c'est un beau travail !

Je partais en quête de La faille quand je suis tombé sur ce titre accrocheur. Je pensais me le garder pour plus tard mais, au final, les pages se sont enchaînées sans me demander mon avis.

Je n'ai lu ta "présentation" du texte qu'après le texte en lui-même. Et je rejoins les commentaires précédents : on sent le texte personnel et on en ressent tout le long une certaine puissance, une certaine noirceur qui demande à sortir. Les images sont très évocatrices.
Je n'ai pas du tout vécu ce qui t'a servi de moteur pour ce texte, mais je me suis totalement retrouvé dans plusieurs des états d'esprit évoqués, entre révolte intérieure et inertie extérieure.

Le but est donc complètement atteint dans mon cas. Le Sacre du serpent me parait un peu être dans la même veine, même si plus "factuel" ou plus "concret" dans les scènes dépeintes, et j'avais adoré l'ambiance déjà à ce moment-là.

J'ajouterais enfin que ce texte me fait l'effet d'une musique plus que d'un texte littéraire en fait. Je saurais pas comment expliquer mais cette impression de recevoir des émotions brutes ne m'arrive normalement qu'en écoutant certaines musiques. Les parties "poésie" en italique sont d'ailleurs superbes et renforcent encore cette sensation à mes yeux.

Eh beh... je sais pas trop quoi vous répondre, les amis, hormis que vos commentaires me touchent énormément.
Effectivement c'est pas évident de se livrer ainsi (au début), mais une fois que les premiers mots sont lâchés, le reste suit tout seul... Quant à la remarque sur la musique Murphy, elle me touche d'autant plus que la musique est une réelle source d'inspiration pour moi, un moteur puissant, alors que tu aies ressenti ce texte de cette façon je trouve ça juste énorme !

Amaranth : oui, ce texte a été écrit avec les tripes, il n'aurait pas pu l'être autrement et je suis heureux et ravi, si t'as pu y trouver des choses intéressantes. Je suis loin de ma zone de confort, mais c'est justement en s'éloignant de la facilité et en se confrontant à des thèmes "difficiles" que l'on obtient les résultats les plus surprenants.

Merci à vous deux en tous cas, vos messages ont fait ma soirée !


P.S: Ah oui et si tu veux lire La Faille Murphy, tu peux aller jeter un coup d'oeil par ici :
https://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t3398-la-faille

L'aspect personnel ou intime m'importe peu. Oui, je suis un monolithe insensible ! Plus sérieusement, si je lis un texte de fiction, c'est pour me distraire, me faire bousculer, m'écorcher l'âme (!), me faire rire, m'émouvoir, bref, ça peut venir du vécu ou de la simple imagination, ce n'est pas ce qui m'importe le plus.
Ton texte semble en effet très personnel. Il semble l'être, et tu l'as confirmé. Ok. Mais où est l'histoire, quels sont les enjeux, les motivations de chacun, les rouages dramatiques ? On s'en fout ? Peut-être.
J'ai été capté par ton texte, comme beaucoup. Il est vraiment prenant. Le début m'a paru un peu âpre, avec des phrases bizarres, "Applaudir des guignols racontant des choses dont l'on ne comprend rien et se fout tout autant."
Peu à peu, je me suis pris au rythme, c'est vivant, fougueux, vraiment, tu as su alimenter ton récit d'une énergie particulière, j'ai vraiment apprécié.
A la fin, certaines phrases m'ont paru ampoulées, "Monceaux distordus s'entassant en Golgotha putride", mais en vérité, rien ne vient ternir la vigueur de ton "crachat", tu l'as mené de A à Z, je le reconnais.
Au final, j'en garde une impression d'inachevé. Ok, tu as vécu quelque chose, tu l'as expurgé, mais pourquoi ne pas avoir bâti une histoire autour ? Soit tu fais de l'autobiographie, soit tu inventes une histoire ! En tout cas, c'est ainsi que je vois les choses. Car en l'état ton texte, aussi, vif et puissant soit-il, n'aboutit à pas à une profonde réflexion, certains peuvent se reconnaître dans le portrait que tu dresses, mais on peut aussi rester en retrait et se demander où tu veux en venir.
Tu avais besoin d'expulser ces mots, je ne peux qu'approuver ton action, mais pour ma part, c'est très personnel, désolé, j'aurais aimé que tu insères ces propos à l'intérieur, soit d'une histoire autobiographie, très 1er degré, soit dans une fiction avec des enjeux plus clairs.
Maintenant, s'il s'agissait juste d'expulser, je pense que tu l'as fait, avec conviction, ton récit peut se suffire à lui-même de ce point de vue...

Merci, Cancer.
Pas eu le temps de te répondre, mais ton commentaire me fait très plaisir, dans le sens où il soulève une bonne question : le style en lui-même et la vigueur est-il auto-suffisant où doit-on forcément le mettre au service d'un récit ? Et je dirais que le simple fait que la question se pose (ainsi que ton ressenti) me pousse à en déduire que mon style ne se suffit pas encore à lui-même.
Sûrement à retravailler donc, de ce côté-là.
Ceci dit, tu as bien cerné ma démarche, dans ta dernière ligne : oui, il s'agissait "simplement" de m'expurger d'un corps malade, d'une dent cariée ou ce qu'on voudra dans le genre. Certaines choses nous rongent et méritent d'être dites, même si elles ne trouvent pas d'oreilles à qui se faire entendre. Le simple fait de les prononcer nous apaise...
En ce sens, ce texte m'a "fait du bien" et je n'avais pas d'autre prétention que celle-ci (certes, peut-être un peu égoïste   ).

Maintenant que c'est fait, je peux repartir le cœur plus léger et  comme dit plus haut, j'ai déjà une idée pour un texte un peu plus "voyou", partant sur le même thème. On verra bien quand j'aurais le temps de m'y coller...
Merci encore une fois pour ta lecture et ton attention. Pas facile de commenter un texte si perso et ton avis est aussi recevable et pertinent qu'un autre Cancer, je prends donc avec grand plaisir !

Hello Tak !

J'ai… bien aimé, je crois. Enfin, j'ai trouvé ça difficile à lire, parce que c'est bourré de ressenti et de douleur. Je n'ai pas grand chose à dire qui n'ait déjà été dit mais c'était une belle lecture, ça m'a beaucoup intéressé.


En fait, on sent en lisant ton texte qu'il a quelque chose de cathartique. C'est certainement ce que j'ai trouvé le plus prenant.


Bravo pour les lignes, Tak. J'ai passé un moment fort.

Merci, Martin.
En effet, ce texte tenait peut-être plus de la catharsis qu'autre chose, même si j'ai néanmoins tenté de lui apporter un peu de fibre "poétique" (à mon humble niveau). Si tu as passé un moment "fort", quoi que le thème t'aies inspiré (en bien ou en mal), eh bien ça me va largement !

Salut Tak !

Je cherchais un texte à commenter et ton titre m'a interpellé (j'imagine qu'on ne s'excuse pas de trop commenter mais la ça fait deux fois de suite, tu vas croire que je te harcèle... xD Promis, je passe à quelqu'un d'autre après : p).

Un écrit de qualité avec des décharges gorgées de sentiments à la fois bruts et poétiques. Il communique le feu et ravive de vieilles blessures, comme un geyser qui déchire la croûte terrestre sous la pression.  
J'ai prit beaucoup de plaisir à le lire et t'apprécie davantage pour cette belle démonstration d'authenticité et d’intégrité.

D'un point de vue plus personnel :
Je n'ai pas à proprement parlé connu cette oppression religieuse, mais je reconnais ses effets. Du côté de ma mère ils se voulaient très pieux (avec notamment une branche de la famille évangéliste qui nous disait régulièrement qu'on aillait aller en enfer et que c'était dommage parce qu'ils nous aimaient quand même bien... xD).
Du côté de ma mère donc, je reconnais parfaitement le portrait que tu en fais. Hypocrisie et surtout cette foutue loi du silence. Beaucoup se doutait de ce que mon père me faisait, j'avais fait des dessins et leur avaient montré, l'air de rien... ben ils n'ont jamais rien fait, probablement à cause de leur cher adage "mais que vont dire les voisins"... x)
Cette amertume là est tenace et ça contribue grandement à ma colère.
Le jargon m'est familier également donc ce que tu jettes sur le papier est limpide en ce qui me concerne et à plus d'un titre.

Un texte puissant, authentique et même si je déplore que les humains (prosélytes qui plus est) aient cette fâcheuse tendance à rendre détestable, jusqu'à la haine le plus noire, des idées et pensées dont la profondeur leur échappe bien trop souvent (toute religion confondue), je comprend intimement ton soulagement de t'être délivré de ces chaîne-là. Je l'ai fait aussi.
A titre encore plus personnel, je pense de toutes mes forces qu'il y a une Vérité qui est la somme de toutes les vérités, tout comme une équation est la somme de chacun de ses chiffres et c'est à chacun, en lui-même, de la Vérité au cœur de la nôtre et sans intermédiaire, de trouver le chemin qui est fait pour nous.

Maya : Amen ! xD

Ta gueule ! : D

Hello !

Alors déjà, non on ne s'excuse pas pour lire des textes, même si ça tombe plusieurs fois d'affilée sur le même lascar lol (à la limite, tant mieux pour lui, hein).

Quant à ton avis sur le texte, eh ben heureux (et touché) que ça t'aies parlé, même si tu n'es pas forcément passé par les mêmes expériences. Mais tu as pu en voir les effets pervers effectivement et ce n'est pas joli-joli. Bien entendu, le déni et l'hypocrisie sont souvent des normes dans ces milieux ultra-fermées où l'ont apprend à faire semblant avant même d'"apprendre la verité" (enfin, ce qu'ils prennent ou enseignent comme tel). Ce qui finit par déboucher sur des gamins freaks qui n'ont aucune arme valable pour affronter le monde extérieur une fois qu'ils en sortent (du moins pour ceux qui arrivent à s'en sortir ou le désirent... car il est souvent plus facile de fermer les yeux et d'accepter le contrat, aussi puant soit-il, aussi bien par routine que par sécurité).
Bref.

Quant au fait de se délivrer de ce poids, je te rassures, ça fait déjà un moment : je me suis barré du bordel à mes 16 ans et j'en ai 38 aujourd'hui. J'ai eu tout le temps de faire le deuil de cette partie de ma vie depuis, tout comme de cracher mon fiel lorsque besoin s'en faisait ressentir. Mais évidemment, ça fait toujours du bien d'extérioriser les choses... (je crois d'ailleurs que même si j'en ai déjà fait l'allusion ici ou là, c'est l'unique texte que j'ai dû écrire sur le sujet).
Il fallait donc à un moment que ça sorte !
Que t'y aies trouvé des points d'accroche par rapport à ton vécu me conforte dans l'idée que quand on dit des choses vraies sans filtre -- avec un sans accent poétique --, le message finit toujours par passer. Ton commentaire me fait donc doublement chaud au cœur...

Quant à l'authenticité, bah en effet quand certains sujets s'imposent (et qu'on est assez honnête envers soi-même pour les regarder en face), on ne peut pas tricher. J'aurais pu faire le choix de ne pas en parler du tout, mais cela fait partie de mon parcours, de ce que je suis et quand j'ai commencé à écrire du "noir" et apparentés il me semblait important d'aborder ce genre de sujets qu'on préfère taire d'habitude ou cacher sous le tapis.
Comme la question des genres et leurs divers embranchements, comme le culte des apparences poussé à leur paroxysme (anorexie ou obésité morbide) ou les différents types de phobie sociale, ce sont des thèmes que l'on laisse souvent de côté, comme s'ils n'étaient pas aussi graves et/ou "sérieux" que le meurtre, l'inceste ou le viol. La vérité, c'est qu'il n'y a pas de nivellement dans l'horreur : pour ceux qui en sont victimes, chacun sont la pire chose au monde et le geste définitif d'en finir est bien souvent la seule issue possible.
Après, pour les abus dont tu parles et qui sont j'imagine monnaie courante dans cette "société", je n'en ai jamais été victime et ne connait personne dans mon entourage pour qui ça a été le cas, mais il est certain que tout cela renforce mes convictions et mon profond mépris (la haine, ça fait quelques années que je n'en ressens plus, même s'il suffit de pas grand-chose pour attiser les braises lol) pour cette bande trous du cul en costume-cravate. La fameuse loi du silence et tout ce que cela implique de merveilleux sur la psyché de personnes par ailleurs déjà vulnérables émotionnellement...
(bande de vautours bouffeurs de merde    )
Bref ! (bis).

Encore une fois, grand merci pour ton commentaire et je suis touché que ce texte ait pu entrer en corrélation avec ton ressenti ou ton vécu. Après tout, l'écriture ce ne sont pas que des jolis mots, ce sont aussi des vérités (personnelles ou pas) et la recherche de sens. Ou alors juste un exutoire. Ou peut-être un peu de tout ça réuni... mais si des gens y sont sensibles, d'une façon ou d'une autre, c'est pour moi la plus belle des récompenses.
Thanks a lot, Mnémosyne !

P.S: D'ailleurs, j'ai écrit une suite "thématique" à ce texte et ça tombe bien, parce que c'est l'un de ceux qui ont été recalés pour le dernier AT Violences et que je comptais partager ici. Mais l'approche n'est pas du tout la même, plus dans une optique "sale gosse" cette fois (et promis si tu veux le lire, je ne me sentirais pas "harcelé" lol).