Quelques minutes de puissance

Tak s'est plaint qu'on ne participait pas aux ateliers, et j'ai vu qu'il y avait un atelier "scène gore". J'avais bien envie de me lâcher un peu et j'ai été inspirée, alors me voilà ! C'est court, juste pour le plaisir (et oui, j'ai fait ça à la place de réviser…).

Je plonge une main dans l’incision et attrape l’intestin. Le boyau, spongieux et humide, me glisse entre les doigts. Je tente de le retenir. La membrane s’ouvre et une odeur nauséabonde emplit l’air. Je recule, dégoûté. Le ventre de l’homme vomit une masse vermiforme sanglante qui s’étale sur mes chaussures. Le corps s’affaisse dans une étrange position, dévoilant intégralement son contenu.
– Merde !
Mes chaussures sont foutues. Mon pantalon aussi. Tous mes vêtements sont bons à jeter, à vrai dire. Et tout ça pour quoi ? Cinq minutes ! J’observe les yeux vitreux du cadavre avec dépit. Il n’a pas été foutu de survivre plus de cinq minutes ! Je jette un coup d’oeil sur ma montre heureusement indemne : il me reste encore du temps.
Le trou dans l’intestin laisse échapper un magma brunâtre et grumeleux. Je me débarrasse de mon pantalon poisseux et de mon caleçon humide, puis j’empoigne mon sexe déjà dur et gonflé. Je m’agenouille au-dessus du corps et pénètre l’intestin d’un coup de rein. La sensation, exquise, me coupe le souffle. C’est chaud et humide, lubrifié par le sang et les matières fécales. Je peux voir mon pénis entrer et sortir de ce ventre en bouilli et une sensation de puissance encore jamais ressentie me saisit. Un jet de sperme se mêle aux divers fluides et je me relève, un sourire aux lèvres. Je donne un dernier coup de pied dans la masse informe et me dirige vers la salle de bain attenante pour me laver. Finalement, cela valait bien l’argent investi. Ressentir cette puissance. Rien ne pourrait surpasser le pouvoir d’ôter la vie d’un homme. Pour le plaisir. Et le plus beau ? Je n’aurai même pas besoin de nettoyer.

– C’était un rapide, celui-là ! commente Luc en se tournant vers son compère. J’espère qu’il a apprécié ses quelques minutes de plaisir, pour ce que ça va lui apporter. Allons chercher ce trou du cul.
Jean quitte l’écran des yeux et sourit.
– Laisse-lui savourer sa soirée, la chute n’en sera que plus rude. Demain, on le mettra au boulot. Envoie plutôt le dernier trou du cul en date, qu’il nettoie toute cette merde.
Avec la vidéo qu’ils possèdent, ils pourront le faire chanter pour le reste de sa vie. Le plus drôle, pense Luc, c’est qu’ils se sentent puissants en tuant, alors que le vrai pouvoir, ce n’est pas d’ôter la vie d’un homme, c’est de la posséder. D’avoir la capacité de la broyer. Et ne pas le faire. Pour l’instant.

Je ne vois rien à dire. C'est parfaitement exécuté. Et en plus, tu racontes une histoire...
Court, mais efficace.

C'est assez dégueulasse (et réussi), si on s'en cantonne au seul aspect "gore" et visuel de la chose. Mais comme le souligne Cancer, il y a quelque chose derrière et tu as même les bases d'une nouvelle courte, si tu veux aller jusqu'au bout de ton idée.
A mon sens, c'est exactement à ça que doit ressembler un atelier : court, concis, mais qui raconte quelque chose en soi, même au-delà de son simple statut de "saynète" isolée. Il y a  un petit background, fort appréciable. Et je dirais qu'avec celui de Cancer, c'est peut-être celui de ces ateliers qui est le plus réussi et abouti dans sa forme... du moins en ce qui me concerne.
Bref : joli coup, Amaranth !

Merci Cancer et Tak, contente que mon petit segment vous ai plu et dégoûté !
Vos retours me font très plaisir ! En fait, j'avais envie d'écrire un petit truc gore et j'ai repensé à l'atelier. Je voulais qu'il y ait quand même une mini-histoire, mais pas en faire une nouvelle non plus, puis cette idée m'est venue. Le soir, bien sûr, avant de m'endormir (ce qui s'est révélé relativement compliqué). Contente d'avoir atteint mon but, donc : faire un truc court et efficace. Et touchée de ces compliments, Tak !

Je lirai vos propres productions rapidement ! (Je vais bientôt avoir plein de temps devant moi ).

Elle est parfaite cette petite saynète gore ^^
J'attends d'avoir une idée, mais pour l'instant mon esprit est occupé avec de la SF...

Merci Françoise !
Tu peux peut-être essayer de nous pondre de la SF gore.
T'inquiète pas, ça viendra quand ça viendra, on sait que le gore te réussit bien, de toute façon !

Parfaitement... dégueulasse.