Vous écoutez quoi en ce moment ? (mi-2016-2019)

Metallica - Now That We're Dead


Bon je mets ce morceau parce que c'est celui-là qui tourne sur l'instant, mais j'écoute l'album en entier (ouais, chuis un fou moi ! ).

Comme souvent avec les groupes de ma jeunesse toujours en activité (des dinosaures, donc), je suis toujours mitigé sur leurs nouvelles sorties. Sentiment d'euphorie au début, plaisir de retrouver de vieilles connaissances, puis vient la phase d'analyse critique où l'on en ressort souvent déçu et frustré (surtout dans le cas Metallica), avant de faire mûrir la chose et prendre un peu de recul. Cet album, je l'ai tour à tour adoré, détesté et laissé tomber dans un gouffre d'indifférence d'où je le voyais mal ressortir...
Ben oui parce que "Tallica c'est quand même l'exemple parfait du groupe qui a pété en pleine ascension et que les hardos de tous poils se sont plu à écraser, mépriser et conspuer depuis la sortie de "l'infâme" Load (d'autres avaient déjà commencé à l'époque du Black, ceci dit). Pour ma part j'ai adoré ce disque, mais la suite m'a laissé un sale goût de cendres dans la bouche.
Et s'ils étaient revenus d'une belle (et plutôt inattendue) manière en 2003 avec leur St Anger, la suite de leur carrière n'a fait que confirmer ce déclin artistique. On était resté en 2008 sur le vilain copié/collé Death Magnetic, sans parler de l'abyssalement chiant Lulu (désolé à toi Lou, RIP, mais cet album était nul quand même, malgré le talent des uns et des autres). Bref, rien de folichon.

Mais ce nouveau skeud des 4 Horsemen a trouvé, je trouve, une sorte d'équilibre entre le ronron trashisant pépère de ces dernières années et un retour vers les sonorités plus hard-rock et mélodiques de Load. Son principal défaut : il est bien trop long (comme tous les albums du groupe depuis le Load sus-cité). Deux cds pour 12 morceaux de 6-7 minutes en moyenne, c'est trop long, trop lourd. Depuis le temps, le groupe a évidemment perdu beaucoup de cette magie initiale leur permettant de pondre des hymnes en 4min50 chrono.
Les soixantenaires de Frisco se sentent aujourd'hui obligés d'enrober leurs couplets/refrains de longs breaks, de ponts inutiles, de contre-breaks et autres pré-solo pré-machin-trucs qui font traîner leurs morceaux en perdant de vue l'essentiel. C'est un fait. Mais derrière cette démarche un peu hésitante, on retrouve néanmoins un Metallica véritablement inspiré, qui sait encore balancer du vrai riff qui fait mal (au contraire des clins d'oeils abrutissants de Death Magnetic à chacun de leurs 5 premiers albums), des refrains qui font mouche et des mélodies qui mettent un peu de temps à s'installer sur la longueur, mais qui au final donnent une réelle consistance à l'ensemble. Alors oui, de prime abord, le premier cd a l'air le plus fourni en bombes immédiates et en titres accrocheurs, mais en creusant bien, on retrouve tout de même dans la seconde partie quelques perles. Je pense par exemple à un excellent Here Comes Revenge, mariant parfaitement les diverses influences du skeud, tout en restant délicieusement incisive (et un poil tarabiscotée aussi, mais dans le cas présent ça m'a moins gêné que pour d'autres morceaux). Ou alors le très bon Am I Savage, qui revisite la thématique abordée par le mythique Of Wolf and Man, mais avec une approche plus moderne.
Je déplore seulement quelques morceaux partant sur les chapeaux de roue comme Murder One et son excellente intro acoustique, avant de partir sur un truc plus heavy/stoner, détonnant avec les promesses du début. ManUNkind me semble également un peu moins forte, malgré quelques bons plans. Mais quand le gang finit par la démentielle Spit Out the Bone, leur morceau trash le plus réussi depuis euh... Justice ? eh ben, ça fait son petit effet (avec en prime des paroles sympa dans une veine hommes vs. machine).
Et puis, là par exemple c'est Halo on Fire qui tourne et pareil, l'un de leurs titres mélodiques les plus réussis depuis belle lurette. Des vraies mélodies, une ambiance, des leads harmonisées qui ne sonnent pas forcées, mais réellement portées par la logique du morceau. Mais aussi un James qui capitalise sur tous ses progrès effectués au chant ces deux dernières décennies, Ça n'a l'air de rien dit comme ça tant on a l'habitude de l'organe du frontman, mais effectivement le lascar maîtrise ici complètement son propos, dans les nuances comme dans les passages les plus énervés (sans les outrances hystériques "voix cassée" de St Anger). Et même Dream No More, qui sur le papier (un nouvel hommage à HPL) faisait fortement penser à une tentative de retrouver la gloire passée, réussit néanmoins  à s'imposer, dans un registre pourtant légèrement différent de ses aînés, grâce à ses enrobages mélodiques et ses riffs plombés qui m'ont rappelé à quoi pouvait ressembler Metallica quand ils oubliaient de s'écouter jouer, pour simplement nous retourner la gueule... comme ils le faisaient à la grande époque.
Dans ces moments-là, on frise (de nouveau) le génie.

Bref, il y a beaucoup de choses à dire sur cet opus, qui dans un premier temps peut frustrer ou décevoir le fan de longue date, mais qui avec le recul prend une nouvelle dimension. Et surtout cette impression d'un groupe qui vient de retrouver une réelle identité artistique, là où il voguait depuis une bonne 15aine d'années un peu à vue, en cherchant à plaire mais sans se questionner sur ce qu'il voulait vraiment transmettre.
Ici, on a un album qui se tient dans son propos et qui cherche à explorer des directions, à aller de l'avant, à créer de nouveau. Je n'attendais plus rien de Metallica et après presque une 40aine d'année de carrière, ils viennent de me donner tort... et pour tout amateur de musique, se prendre ce genre de claques fait un bien fou !
Merci donc les gars pour ce Hardwired : pas le meilleur de votre disco' certainement, mais l'un des plus sincères en tous cas.

"d'autres avaient déjà commencé à l'époque du Black, ceci dit"
Déjà à l'époque de Fade To Black...

Je n'ai pas eu le temps d'écouter l'intégralité de cet album. J'ai cependant bien aimé Hardwired, le morceau balancé en avant-première l'an passé.

Blahom a écrit:"d'autres avaient déjà commencé à l'époque du Black, ceci dit"
Déjà à l'époque de Fade To Black...

Ouais mais ceux-là je n'y prête même pas attention. Si on devrait les écouter, tout ce qui a été fait après serait "fade", "commercial" ou que sais-je encore, alors que Master of Puppets (enregistré deux ans plus tard) reste le plus grand album de Trash jamais enregistré...
Pareil, mon album préféré est Justice, mais là encore ça pose problème parce que c'est le premier album où le groupe enregistrait un clip - oui, vous avez bien lu : un vidéo-clip ! sacrilège !
Bref.

Sinon jettes-y une oreille (sur l'album) un de ces jours : il est vraiment très bien, même s'il demande plus d'efforts que les précédents. Mais au final, c'est sûrement ce qu'ils ont fait de mieux et de plus abouti depuis Load - et sans être putassier, qui plus est.

"Master of Puppets (enregistré deux ans plus tard) reste le plus grand album de Trash jamais enregistré..."
Je ne sais pas s'il s'agit du meilleur album de Thrash mais il est effectivement très bon.
Justice... contient d'excellents morceaux mais le son m'a toujours rebuté. Et puis il est trop long. Le Black est inégal, ce qui n'empêche pas les bons titres de tout casser.
Après, j'ai suivi de loin (comme Alain).

...Justice, pour moi c'est le sommet créatif du groupe : froid comme la mort et sec comme un coup de trique, c'est l'incarnation même de la colère en musique. Alors oui, le son ne plait pas à tout le monde, mais pour moi il fait partie intégrante de l'identité du disque. Austère et oppressant en diable.
Pour la longueur, je comprends. Mais quand les pièces sont aussi magistrales, perso ça me dérange pas le moins du monde

Pour le reste, oui, c'est effectivement une question de goûts et de couleurs, que je respecte totalement.

P.S: Et puis les intégristes/hystériques de service me répondront "t'es qu'une petite bite Tak, le best trash album ever, c'est Reign In Blood de Slayer"... et je me contenterais de rigoler en reprenant mon chemin, ah ah !

Les cinq premiers Slayer sont fabuleux... Tout comme les trois premiers Metallica.

Trois seulement... ?
Bon, sur le plan musical on va pas être copains

Je déconne of course, mais sinon t'en penses quoi de Megadeth ? (et tiens, de Anthrax, pour compléter le fameux "Big Four"). Et si le nom d'Exodus ne figure pas dans ces lignes, promis juré je te parles plus

J'ai dû écouter Exodus il y a bien longtemps : j'avais même un CD que j'ai revendu.
Anthrax, c'est un peu pareil : j'ai écouté dans les années 80.
J'adore Megadeth, surtout les trois premiers albums qui sont, pour moi, un peu comme une madeleine de Proust. Ils me rappellent les bons moments des années 80 (pas ma période musicale préférée mais celle de mon adolescence).
Avec le temps, mes goûts sont devenus très éclectiques. Je n'écoute plus que très peu de Métal mais les quelques groupes en question constituent, pour moi, le dessus du panier.

Blahom a écrit:
Avec le temps, mes goûts sont devenus très éclectiques. Je n'écoute plus que très peu de Métal mais les quelques groupes en question constituent, pour moi, le dessus du panier.    

Je pourrais dire la même chose : mes messages peuvent laisser à penser que je suis un metalleux "pur et dur", mais en vérité j'écoute énormément de choses différentes (d'ailleurs en voguant sur mon disque dur, tu ne trouveras certainement que 15 ou 20% de metal, perdus au milieu de toutes sortes de choses indie/étranges/déviantes ou expérimentales... ou alors complètement "grand public", je ne m'en cache pas).
Le fait est que je parle beaucoup de metal ici car je sais côtoyer beaucoup de metalleux.

Ceci dit pour Megadeth, rien à dire : j'ai été fan de Killing... pendant une période, mais la prod' désastreuse et le manque de constructions dans ces premiers morceaux ont fini par me rebuter un tantinet (surtout connaissant la suite). Mais si tu me parles des 3 ou 4 albums suivants, alors là ok, on parle la même langue !
Je suis fan de la période speed/trash du gars Mustaine, mais mon préféré reste Countdown to Extinction, celui avec lequel j'ai découvert le groupe et qui reste ma référence ultime en la matière, avec Rust In Peace.
Le haut du panier, quoi.

Par contre Slayer, autant j'adore certains morceaux (et j'ai un petit faible pour leur Show no Mercy), autant sur la longueur... j'ai vraiment du mal

Rust in Peace (excellent jeu de mots) est fort bon mais je ne l'échangerais pas contre un demi-exemplaire de Peace...
Quant à Slayer, on peut certes être rebuté par les solos criards et dissonants d'Hanneman&King... Cela n'en fait pas moins partie de l'ADN du groupe. Mon album préféré reste South of Heaven, titre d'ailleurs génial en soi.

Blahom a écrit:Mon album préféré reste South of Heaven, titre d'ailleurs génial en soi.  

Et là-dessus je te rejoins complètement : le titre lui-même est dément et l'album plus que recommandable. J'adore Reign In Blood pour certains morceaux aussi, mais je préfère de loin le Slayer "dark" qui varie les tempos et les ambiances (comme l'album/morceau sus-cité).

Du coup, d'associations d'idées (extrêmes) à une autre, j'ai eu envie de me coller ça dans les oreilles :


Black metal de ouf, mais surtout porté par des ambiances moyen-orientales qui me parlent beaucoup. Genre beaucoup, beaucoup. La Mésopotamie, Babylone, tout ça... L'album est excellent, mais ce morceau d'ouverture en particulier me rend complètement dingue (ces mecs ont partouzé avec Marduk et ses mignons, ou bien ??).
Je m'en remets toujours pas. D'ailleurs ce morceau m'a inspiré un texte... que j'essaierais de finaliser l'un de ces jours.
Mute the human vermin !

Intéressant, en effet. Je ne connaissais pas. Le côté orientalisant apporte une touche d'originalité et de mysticisme.

This Heat - Paper Hats



Le post-punk originel dans sa forme la plus déconstruite et "bruitiste", à la limite du no-wave.
Mais on y retrouve aussi cette incandescence particulière et "jammesque" qui animaient les premiers chefs d'oeuvre du Krautrock. Du coup, on se retrouve avec un mélange étrange de musique barrée et psychédélique, sombre et lumineuse à la fois, à la croisée des genres. Ça peut paraître un peu "heurtant" à la première écoute pour le fan averti de The Cure de l'époque, mais ça reste néanmoins plus que recommandable pour les amateurs de The Wire, Lydia Lunch, Theoritical Girls, Neu!, Can ou autres Public Image Limited de la même période.
Du très bon son d'époque : 1981 labellisé et certifié, ma bonne dame !

C'est aujourd'hui l'anniversaire de Mick Jagger, 74 ans.

Pour fêter ça, deux titres peu connus mais fort bons.

Stray Cat Blues (1968) :

We Love You (1967) :

Stray Cat Blues, très bon ça ! (et happy birthday à Mick au passage, avec un peu de retard).
Pour ma part, j'ai découvert les Stones (sur le tard, forcément) quelques années après les Beatles et c'est vrai que malgré la qualité des compos et des musiciens, je préfère néanmoins l'inventivité anglaise et leur sens de la mélodie. Mais loin de me poser en arbitre sur la fameuse "gueguerre", je préfère prendre le meilleur des deux et passer des bons moments en appréciant la contribution de chacun.
Merci pour cette agréable piqûre de rappel, Blahom  


De mon coté, j'écoute un truc barré (vous connaissez à me connaître), mélange de musique traditionnelle asiatique (ou plus loin encore) et du free-rock le plus déviant et expérimental. Quelque chose de polyphonique et complètement perché en même temps. A la première écoute, ça fait l'effet de croquer à pleine dent dans un citron vert, avec encore la peau itou... mais sur la longueur, on y découvre aussi de très belles choses.
Oui, ces japonais sont complètement barges, mais c'est pas une nouveauté.

OOIOO - Kecupat Aneh